J'ai donc vu il y a quelques temps "L'île de Black Mor", film d'animation française sorti au mois de février me semble-t-il.
Le film en lui même est très classique, l'histoire d'un jeune homme se lancant dans une carrière de pirate qui constitue un équipage au gré de ses rencontres pour partir à la recherche d'un trésor. Bref, très, et même un peu trop, classique. On ne pourra pas reprocher à ce film de faire dans la surenchère, d'utiliser des ficelles, ou autres, il possède un certain charme, une certaine authenticité et personnalité mais à mon avis manque de mordant. Le dessin est également très simple, minimaliste et peut être déroutant au début. Le film s'adresse à mon avis avant tout aux enfants mais certainement pas exclusivement ... C'est là où je veux en venir: à ma connaissance, le film n'était projeté à Paris et à Lyon que les mercredi et samedi, jours des enfants en somme, réduisant le film à ce seul public. Certains me diront: "et c'est tout?"
Le problème ici est symptomatique de la vision encore ancrée en France de l'animation (à la télé comme au cinéma), et ce, malgré le succès des films de Pixar ou du studio ghibli qui ont pourtant touché le grand public, et en grande partie adulte.
Ces projections limitées aux mercredis et samedis ont également frappé le film "Horus prince du soleil", qui historiquement est une des premières collaborations cinématographiques entre Miyazaki Hayao et Takahata Isao, les deux compères et maitres du fameux studio ghibli.
"Accessoirement" c'est, selon moi, un film que tout amateur se doit de connaitre comme un élément marquant de l'histoire de l'animation (japonaise). De plus, commercialement parlant, ce dernier film avait à mon avis toutes ses chances s'il avait été projeté tous les jours de la semaine vu le succès public et critique (hype même) remporté dorénavant par les artistes de ghibli.
Bref, ce problème maintes fois décrié par les amateurs d'animation, est toujours bien présent en France au cinéma, comme à la télé d'ailleurs (il n'y a qu'à ouvrir votre programme télé où l'animation n'a sa place que le mercredi...)
Autre problème que m'a rappelé le visionnage du film "L'île de Black Mor", celui-ci beaucoup plus récent, est celui du doublage. Le doublage du film en question n'est pas terrible dans l'ensemble, et c'est un problème inhérent à cette activité (comme dans les séries "live") avec des rôles mal joués, sur joués, etc... Bref, passons. Le problème est une des voix en particulier qui retient toute l'attention: celle de jean françois derec... Oui oui, le comique et clown de l'émission "On a tous essayé" sur France 2. Il interprète ici un des personnages et le résultat est une catastrophe monumentale. C'est très simple: il joue comme un pied
Il possède en plus de ca une voix reconnaissable entre mille, ce qui au final gache et fait oublier totalement les apparitions du personnage en question.
Un bon doublage est un doublage qui sait se faire oublier, comment avec un mauvais acteur et avec une voix connue cela est-il possible?
C'est une dérive marketing qui ne vous aura pas échapper: les films d'animation grand public, disney, dreamworks, pixar ou autres, sont maintenant vendus par le casting des acteurs de doublage dont les rôles principaux sont de plus en plus interprétés par des célébrités.
Or, il me semble, comme à d'autres, que si la voix est trop connue et ne se fait pas oublier, c'est le personnage en lui même qui passe au second plan. Certaines célébrités (une majorité?) ne sont pas non plus des spécialistes de cette discipline particulière, ce qui n'arrange rien à l'affaire (et qui enlève leur travail aux acteurs anonymes et spécialistes de cette discipline d'ailleurs). Au final, c'est sur la qualité du film que cela se ressent...
Notez que cette dérive ne touche pas encore la télévision (à une ou deux exceptions près il me semble), mais cela va peut être changer si l'animation devait y prendre une plus grande importance...
C'est tout pour aujourd'hui