The Sopranos - Saison 5

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Mad_Ouaf a écrit :Mais, oui, je suis con... si ça se trouve c'est la jeune "régulière" de 18 ans abattue par Ralph dans la saison 3

Je dirais plutôt battue... :D
Ah ce Ralph, quel phénomène... :D
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5.04 - All Happy Families

Très bon épisode encore une fois.

Episode qui annonce des changements d'importance. Et qui rappelle que Tony est rusé de chez Papa Rusé et de Maman Rusé. :cool:

En 1er lieu, Carmela qui se sent délaissée, seule, blessée, humiliée.
Comme on le pressentait, A.J. a dépassé les limites acceptables et tolérées par sa mère. Un "fuck you" qui détruit Carmela. Un "fuck" qui marche sur son autorité, sur le respect qu'il n'a plus envers elle. Un "fuck" qui montre clairement qu'il préfère son père. Et enfin un "fuck" qui résume ce que pense Carmela de sa vie. Un mariage qui capote, un fils qui ne la respecte plus et qui souhaite devenir comme son père, une fille qui a réussi mais qui limite les contacts avec sa famille au strict minimum.

La décision de laisser AJ aller vivre avec son père nous surprend encore plus. Je suis persuadé que cette décision a été prise au moment où Carmela, assise sur les escaliers après s'être fait mal au genou, regarde AJ à l'étage (en haut des escaliers), debout, qui la regarde d'un air supérieur, moqueur. AJ lui lance un sourire sournois avant de filer dans sa chambre et claquer la porte.

Cette position, debout, avec le sourire, l'air incontrôlable, n'est que la graine de Tony Soprano ; ce même Tony Soprano que Carmela n'a pu contrôler, fidéliser, dont elle n'a pu obtenir le respect. Carmela revit avec son fils ce qu'elle a vécu avec son mari. La séparation dans une ambiance de manque de respect, le sentiment d'avoir finalement rater sa vie de femme et de mère.
Carmela n'en veut pas à AJ, ni à Tony au bout du compte, mais à elle. Elle qui n'a pas su (au moins légèrement) amener Tony sur le chemin de la légalité et de la bonté d'âme comme lui suggérait Père Intintola, qui n'a pas su empêcher AJ d'envier, de vouloir suivre la voie de son père.

C'est tout un monde qui s'écroule. Une claque de l'histoire symbolisée par la dernière scène de l'épisode. Carm se rappelle d'un moment, quand elle était plus jeune, où elle se trouve sur le seuil de la porte. AJ crie à sa mère "Look at me" en descendant la pente du chemin goudronné sur un vélo d'enfant et Carm, craignant qu'il se fasse renverser, crie "Anthony".
Un AJ qui descend une pente comme le symbole du choix de vie opté, en tout vitesse comme l'envie de quitter sa mère au plus vite, et une Carmela qui crie Anthony désespérément comme le sentiment de ne plus rien contrôler et de crainte de cadre de vie qui se profile pour AJ, qui suit les pas de son père et de son grand-père.
La scène se termine par une Carmela, dans l'entrée, seule, contemplant cette grande maison comme le grand désespoir qui est le sien, ne sachant plus vers qui se tourner.

Les scénaristes ont décidé de prendre un tournant.
La Carmela que l'on connaissait en tant que mère et épouse n'est plus. L'épouse a disparu depuis sa séparation d'avec Tony. Maintenant, c'est au tour de son rôle de mère depuis l'émancipation de Meadow et le départ d'AJ.
La question que l'on se pose maintenant est de savoir comment va être abordé le perso de Carmela. Que va-t-elle devenir ?


L'autre point majeur de cet épisode est la façon dont Tony se joue de Feech qui est comparé à Richie Aprile. Tous deux sont de l'ancienne école et ont occupé des places d'importance avant leur emprisonnement.
La différence est que, à leur sortie de prison, Feech a toujours été respecté, craint, et surtout conservé son influence auprès de New York ce qui déplait à Tony qui ne veut pas que Johnny Sack fouine de trop près son biz, surtout en ces temps de duel pour savoir qui récupérera le trône de la Famille laissé par Carmine Lupertazzi Sr. Duel qui amène ses 1ères victimes à savoir Lorraine et son mec, Jason, le tout dans une scène marrante, il faut bien le dire. :D

Feech, "back in the game" pour reprendre ses termes, demande à Tony de diriger à nouveau les fameux "Executive Games" (poker des patrons). Requête acceptée par Tony. Mais voilà que Feech s'emballe et se met à voler une demi-douzaine de voitures de sport malgré le fait que l'une d'entre elles appartienne à l'ami de l'ami à Tony.
Tony convoque Feech pour s'expliquer mais voilà que ce dernier fait preuve d'une arrogance cachée. Au lieu de s'excuser sur le champ, il lui réplique, avec un sourire hypocrite, "qu'il ne va pas demander à chaque fois l'autorisation du Boss pour savoir s'il peut agir."
C'est à ce moment que Tony se remémore de ce que lui disait Carmela à savoir que ses potes et associés riaient à ses blagues, non pas parce qu'elles étaient drôles, mais parce qu'ils le craignaient.
T se rappelle alors, après une blague racontée lors de la dernière partie de poker, du visage de tous ceux assis à la table en train de s'esclaffer, et de celui de Feech qui le fixe, l'air sérieux, vexé par Tony qui a interrompu l'anecdote qu'il racontait.

C'est à ce moment que T fait le rapprochement avec Richie Aprile.
Même insubordination ou sentiment de futur insubordination. Le tout en parallèle avec le poker des patrons. Là où Richie Aprile est venu une fois gâcher The Executive Game pour une histoire de dette de la part d'un des participants, Feech montre son insubordination de façon plus rusée, par un regard qui en dit long sur ses intentions.

Pour le mettre hors-jeu, Tony décide également de la jouer rusée. Le buter créerait trop l'attention. L'option choisie est digne du plus grand respect.
Christopher Moltisanti et Benny rendent visite à Feech chez lui. Au moment où ce dernier leur propose à manger, Chris accepte mais Benny insiste pour partir de suite, "so we can do our thing." Bien entendu, ça éveille la curiosité de Feech qui demande de quoi il s'agit. Chris le met au parfum en lui disant qu'il s'agit de TV écran plat, 16/9, HDTV. La classe, quoi. :cool:
Feech se propose alors de les garder dans son parking (il gardera 2 TV en guise de commission). Une fois fait, comme par hasard :D , son contrôleur civil lui rend visite et lui demande d'où vient sa nouvelle télé avant de lui faire ouvrir son parking. La scène suivante montre Feech dans le camion ramenant les détenus en prison.

8,5/10. :cool:
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Message par Mr KB »

5.05 - Irregular around the margins

Wow ! Sur la tête de Tonton Tony, cet épisode déchire !
Je n'ai pas vu le temps passer.

On assiste là à un tournant important.

Cette histoire conjuguée au fait que Tony ait cru que Christopher était venu au Bada Bing le descendre et au fait que T ait pointé un gun sur la tête de Chrissy a, à mon avis, scellé une relation entre les deux basée jusque là sur une vraie confiance. Ce ne sera plus comme avant.

Certes, Christopher est devenu un "tougher guy". Certes, il n'a pas paniqué quand Tony lui a braqué l'arme sur la tête. Mais cette histoire a montré également que Christopher ne pouvait se contrôler dans les moments qui nécessitent justement de garder son sang-froid, qu'il est capable, sous l'emprise de l'alcool et/ou de la colère, de péter littéralement les plombs en tirant sur le 4x4 de Tony ou en manquant ouvertement de respect à Vito Spatafore, un capitaine.
Je pense que la place de successeur que Tony voyait en lui n'est plus.
Paulie s'en est également rendu compte et a saisi l'occasion pour essayer de se rapprocher de Tony en lui expliquant, au moment où ce dernier hésite à pointer l'arme sur son neveu, que Christopher n'avait pas l'intention de le tuer et que c'est pour ça qu'il a vidé son chargeur sur sa bagnole. Paulie agit également (et surtout) ainsi car Christopher est un ami de longue date.

Bien essayé mais la réaction de Tony exprime toute la considération qu'il a pour Paulie puisqu'il pointe justement le gun sur son neveu. Je dois dire que j'ai vraiment cru qu'il allait y passer (même chose pour Adrianna lors de l'accident de voiture). C'est finalement son cousin, Tony Blundetto, qui lui demande d'"essayer de régler le problème à sa manière". Requête acceptée par Tony sous le poids de la difficulté de l'acte à accomplir à savoir buter son neveu, celui qu'il voyait jusque là comme son successeur et qu'il considérait (considère ?) comme son fils.

Rien ne s'est "passé" (ou presque) entre Tony Soprano et Adrianna LaCerva mais cette histoire a perverti une situation qui n'était déjà pas au beau fixe.
Christopher est toujours énervé notamment par rapport à ce que "vont en penser les gens", ce qui risque de nuir à sa réputation. Chose à laquelle réplique Tony : "On s'en balance de ce que pensent les gens". C'est vrai, Tony s'en balance. A l'exception de Carmela. Il insiste pour avoir son opinion. La réponse lui est donnée par un silence et des larmes. Très belle scène, d'ailleurs.
Le fait que Tony s'intéresse à ce que peut penser Carmela et le fait que cette dernière accepte de l'accompagner au Vesuvio (en compagnie de Christopher et Ade) montre qu'ils tiennent l'un à l'autre.
Tony a beau lui demander de l'accompagner pour remettre les choses à leur place "pour le bien des enfants", il le fait en réalité car c'est la seule personne (et sûrement l'une des rares à défaut d'être la première qui le croit sur cette histoire) qui peut l'aider dans cette situation. Et Carmela, après la demande de Tony, et malgré le fait qu'elle se plaigne de devoir "arranger ses conneries", accepte de l'accompagner. Pour aider à apaiser la situation et aussi, car elle a toujours (tout comme Tony) ce sens de l'obligation, de la responsabilité que la relation Carmela/Tony peut assurer à l'extérieur. Ce qui est confirmé par la façon dont Tony regarde Carmela lors du dîner, à la fin de l'épisode.

Excellentissime épisode.
9,5/10. :cool:
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5.06 - Sentimental Education

Cet épisode n'est pas excellent ni merdique mais il fait avancer les choses.
Et puis, il est difficile de passer après l'excellentissime "Irregular Around The Margins."

On focalise dans cet épisode sur les personnages de Carmela et de Tony Blundetto, sans doute les deux personnes les plus proches de Tony Soprano.

Carmela a, pour la première fois, couché avec un autre homme que Tony.
Cette situation inédite la bouleverse fortement. Le côté "découverte de nouvelles sensations (et situations)" fait penser au perso de Ruth Fisher dans Six Feet Under qui découvre "réellement" la vie, une fois son mari décédé. La situation est un peu la même, sauf que Tony est toujours là, même quand il n'est pas là. Si bien que Carmela culpabilise quand même.

Elle culpabilise tellement qu'elle invite Père Intintola à un diner où son attitude tend à culpabiliser mais en même temps à exprimer ce sentiment nouveau qu'elle entend revivre. L'opinion de Père Intintola est clair. Il pense que ce qu'elle fait n'est pas correct. C'est exprimé dans une jolie scène où il demande du poivre au serveur, qui, après avoir commencé à le servir, lui demande de lui dire quand s'arrêter. Mais Père Intintola ne regarde pas le serveur ni son assiette, mais Carmela comme pour lui dire qu'elle doit mettre un terme à cette situation.
Son opinion est exprimé avec plus de vigueur lorsqu'il se retrouve au confessionnal avec elle. Après lui avoir conseillé (persque demandé) de se faire pardonner en faisant quelque chose pour Tony, il referme vulgairement la petite fenêtre du confessionnal avant de s'aller sous les yeux ébahis de Carmela.

Les remords de Carmela sont également exprimés une fois de retour chez elle, après "l'acte". Elle marche tout doucement pour ne pas se faire remarquer par AJ, puis, une fois dans son lit, elle regarde une photo de Tony et AJ à la pêche datant de quelques années. Descends les escaliers, saisit une arme, repart dans son lit, et pose l'arme à ses côtés.
Il s'agit là d'une scène qui prête à plusieurs interprétations. Pour ma part, je pense que Carmela craint l'attitude de Tony s'il apprend ce qu'elle a fait. Rappelez-vous comment il avait pété les plombs dans le 4.13-Whitecaps lorsque Carmela lui a révélé ses sentiments à propos de Furio alors que rien, à proprement parler, ne s'était passé.

Et puis il y a également l'attitude de son père, venu réparer une porte. Carmela lui annonce qu'elle a rencontré quelqu'un mais que ce dernier l'a quittée. Son père reste quasiment silencieux et s'en va sans dire un mot. Mais le sens y est. Il pense qu'elle n'aurait pas dû quitter Tony.

L'autre développement majeur se situe autour du perso de Tony B.
Le changement radical d'attitude entre un Tony honnête, travailleur et un Tony de retour dans le biz peut paraître radical. A vrai dire, pas autant que ça.
Certes, il a travaillé dur pour décrocher son diplôme, certes il était au début enthousiaste à l'idée que Kim, le Coréen, lui offre un local et des fonds, mais les vieux démons de l'argent facile et à gogo sont revenus petit à petit.

Tout d'abord, au début de l'épisode, quand il se blesse en essayant de récupérer le camion en train d'être volé (coup monté par Tony ? Pas impossible). Puis quand il trouve 12 plaques (coup monté par Tony ? Pas impossible) dans un sac plastique made in Monoprix, ce qui lui rappelle le bon temps où l'argent était gagné facilement et en abondance. Sans oublier les parties de poker tentantes qui sont dans la continuité de l'impression issue de la découverte des $12 000.
Et enfin, le retour sur terre brutal. Après les longues parties de poker, et les nuits de sommeil de seulement 2, 3 heures qui en découlent, Tony Blundetto, contrairement à ses potes de soirée, doit travailler dur, même quand il a un mal de tête ou mal au bras. Doit supporter l'attitude de Kim, digne d'un entrepreneur supervisant l'évolution de "sa" boîte sans y participer manuellement.

L'accent agaçant de Kim (d'ailleurs, faut lutter parfois pour piger ce qu'il dit :D ) a été le déclic d'un désir latent mais refoulé jusque là.
Tony est de retour dans le bizness. Les coups portés à Kim ont été une sorte de rituel d'initiation avant l'incorporation (de nouveau) dans la Famille. Il frappe Kim comme il rejette la vie menée depuis sa sortie de prison pour reprendre celle menée avant son emprisonnement.
Entre temps, il se fait mal au dos. Le comble pour le masseur qu'il a souhaité (souhaite ?) être.



La voie semble ouverte à Tony Blundetto pour devenir le numéro 2, le remplaçant idéal de Tony Soprano, surtout depuis la façon dont il a réglé l'affaire Christopher/Tony/Ade de l'épisode précédent, et l'intelligence et le sang-froid dont il a fait preuve, ce qui fut tout le contraire de Christopher Moltisanti.

Carmela, de son côté, semble hantée par la présence de Tony Soprano. Où qu'elle aille, il est présent. Il accentue sa présence quand il saute dans la piscine, se permettant de se mettre en caleçon dans la cuisine et d'y laisser son pantalon à même le sol, comme une trace indélibile.
7/10. :cool:
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Message par darkevil »

Un petit message pour Mr KB : tes reviews sont excellentes et reviennent sur des points qui ne m'étaient même pas apparus sur le moment. Merci donc ;)
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Message par Mr KB »

666 a écrit :Un petit message pour Mr KB : tes reviews sont excellentes et reviennent sur des points qui ne m'étaient même pas apparus sur le moment. Merci donc ;)

Merci bien.
Je commençais à me demander si j'étais le seul à suivre cette saison sur ce forum... :rolleyes:
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Message par Seb »

5.07

On va dire que je suis monomaniaque, mais les nombreuses références à Dick Wolf et René Balcer m'ont bien fait marrer !

A part ça, bah, la série n'a jamais été aussi bonne à mon avis :bigsmile: (par contre le fait de pouvoir enfin voir la série en 16/9 me permet d'affirmer ce dont je me doutais depuis longtemps : quel gachis de nous balancer une version 4/3 à la TV française ! :~ [quoi, j'ai déjà dit sensiblement la même chose lors de la page précédente de ce même topic ? Euh, désolé...])
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Message par Lama »

Seb a écrit :On va dire que je suis monomaniaque, mais les nombreuses références à Dick Wolf et René Balcer m'ont bien fait marrer !
Moi ce qui me fait marrer c'est les références aux autres séries de HBO : dans le 5x02, la présentation de Carmine, très 6FU, la grande roue près de la plage, filmée de nuit, et qui me semble tout droit sortie de Carnivàle dans le 5x03 si je me rappelle bien, et dans le dernier épisode Tony qui balance des cocksuckers. :)

'There is no chemical solution to a spiritual problem'.
Chrissie, 5x07. :)
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Message par Mr KB »

Sans oublier dans le 503, Junior qui croit se voir (ainsi que Bobby) dans le show Curb Your Enthusiasm. :D
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Message par Mr KB »

5.07 - In Camelot

Un peu comme l'épisode précédent, on n'a pas affaire à du très grand Soprano mais on progresse tout de même.

Cette rencontre avec l'une des maîtresses de Johnny, le père de Tony établit un lien entre le passé, le présent et le futur.

Au niveau du passé car Tony découvre des choses sur son père. Son image de modèle fait plus que s'effriter lorsqu'il apprend qu'il a donné Tippy, le chien à sa maîtresse alors que Tony et Janice avaient des versions différentes sur sa disparition. Et on sait que Tony aime les animaux et est très émotif quand il s'agit d'eux.
L'image qu'a T de son père se dégrade davantage lorsqu'il se rend compte (ou plutôt lorsqu'il accepte la réalité de la situation de l'époque) de son attitude un jour où Livia, se mit à saigner, étant enceinte. Le père se trouvait chez sa maîtresse et ne viendra la voir à l'hôpital que le lendemain malgré les appels incessants de Tony, âgé de 16 ans à l'époque.

L'image qu'il accorde à la maîtresse de Johnny prend la même tournure lors de cet épisode.
Les premiers moments sont empreints de joie, de respect à l'idée de mieux connaître son père à travers elle. Mais plus on avance dans cet épisode, et plus Tony éprouve du dégoût à son égard, parallèlement à la déception issue de certains comportements de son père. Ca commence avec l'utilisation qu'elle fait de l'argent que Tony lui a récupéré. Au lieu de payer ses factures comme lui conseillait T, elle préfère acheter des chaussures de luxe. Ce qui déplait à Tony qui, au passage, s'embrouille avec Phil Leotardo.
Ca continue avec la remarque qu'elle fait à propos de Livia "She looked like a refugee on New Years." Certes, Tony ne porte pas sa mère dans son coeur mais il n'est pas prêt d'accepter qu'elle soit l'objet incessant de remarques irrespectueuses.
Egalement le fait qu'elle continuait à fumer malgré la maladie des poumons de Johnny. Juste après ça, Tony refuse une tasse de café et s'en va.
Sans oublier la scène où elle porte la casquette ayant appartenu à JFK et entonne le "Happy birthday, Mr. President". On voit Tony tirer une tronche de dégoût. Je pense qu'à ce moment, lui est venu l'envie de se la faire et tout de suite après le rejet immédiat de ce qu'il vient de désirer, qui annonce un point de non-retour dans l'image plus ou moins respectueuse qu'il se faisait d'elle.

Egalement dans cet épisode, le parallèle entre Tony et Christopher où ce dernier se retrouve dans une situation où son pote rencontré en désintox lui doit de la maille. Un peu à l'image de Tony Soprano avec David Scatino (le proprio du magasin de sport qui a dû vendre le 4x4 de son fils pour payer sa dette). Christopher profite de la situation tout comme l'a fait Tony à l'époque.

Je crois que cet épisode est susceptible de marquer la réconciliation entre Tony et Carmela.
L'épisode précédent, Sentimental Education, montrait une Carmela incapable de gérer une situation sentimentale en dehors de Tony, culpabilisant alors qu'ils sont séparés, le craignant alors qu'elle se veut indépendante.
Cet épisode nous montre un Tony se rendant réellement compte de la situation détestable dans laquelle il se trouve sentimentalement. Il comprend à travers les actes de son père ce qu'il a fait à Carmela et ce que cette dernière a pu vraiment ressentir. Il comprend (ou accepte finalement l'idée) que les maîtresses ne sont attirées que par le matériel, ne portant guère d'intérêt réel aux mecs qu'elles se font, pour la plupart d'entre elles (la maîtresse de Johnny qui fume alors qu'il a des problèmes de poumon, achète des chaussures de luxe alors qu'elle a des factures à payer).
Et que les mafiosi ne couchent avec elles que pour le plaisir de la chair sans réel amour. Pendant que Tony saute Valentina, cette dernière lui dit "Montre-moi ton amour, dis-moi que tu m'aimes" (un truc dans le genre, j'ai pas cherché à faire marche arrière pour revisionner :D ) ce qu'est incapable de dire Tony alors qu'il regarde la photo d'un chien, renforçant son incapacité, tout en rappelant la situation de son père, la sienne, tout ce qu'il commence à rejeter.

Tony se rend compte qu'il vaut mieux être avec la femme de ses enfants plutôt que de passer son temps avec toutes ces putes qui ne lui apportent rien, concrètement.
"There is no chemical solution to a spiritual problem" dixit Christopher.

Ce sentiment est renforcé par le sermon de Père Intintola lors de l'enterrement d'Oncle Zio où il loue la relation entre le défunt et sa mère : "They had each other." comme pour exhorter Carmela et Tony à se remettre dans le droit chemin. Peut-être que le changement de couleur du 4x4 (Escalade) de Tony (noire à blanche) est le signe d'un changement en profondeur.

Toujours est-il qu'au Bing, l'hypocrisie est toujours de mise. A l'image de Christopher et de Paulie dans The Two Tonys (501) où ils évoquent leur histoire avec le Russe dans Pine Barrens (311) comme étant un bon moment alors qu'on sait qu'ils ont failli y rester, Tony enjolive la situation en racontant à ses potes que la maîtresse de son père a été celle de JFK pendant 3 ans. Et pour faire passer ce mensonge qui le ronge intérieurement, cette situation qu'il déteste au fond de lui, pour faire passer l'image de ses filles dansant à poil représentant la futilité, Tony essaie d'oublier en buvant à la va-vite son whisky et en fumant hâtivement son cigare, laissant la fumée obstruer la vision réelle des choses.

7/10. :cool:

PS : J'ai fait vite et un peu en free style cette fois-ci. Le temps pressait de mon côté, et j'avais PSG-Marseille à mater. :cool:
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Message par Mr KB »

5.08 - Marco Polo

Très bon épisode (écrit par Michael Imperioli aka Christopher Moltisanti) qui semble remettre définitivement ensemble Tony et Carmela, après le rapprochement perçue lors des précédents.
Le jeu "Marco Polo" dans la piscine symbolise parfaitement cette situation où T et Mme S. se cherchent, se tournent autour tout en essayant de s'éviter.

Petit à petit, on découvre le véritable de Tony B. Celui d'un mec calme de prime abord mais qui peut péter les plombs surtout après une soirée arosée. L'alcool a des effets dévastateurs sur lui. On se souvient quand il reprend la réplique de Reginald Van Gleason : "Hmm... Boy, are you fat !" ou bien quand il tabasse Kim, le coréen après avoir passé une nuit de poker (et de whisky) avec Paulie, Chrissy, Vito & co.

Ajoutez à ça la jalousie grandissante à l'égard de Tony S. et le fait qu'il aurait pu être à sa place s'il n'avait pas été en taule, des enfants qui lui jettent à la figure ce qu'il pense tout bas, et on a un T.B. qui accepte de buter Joey Peeps, bras droit de Johnny Sack.

Mais le T.B. n'a pas l'air doué. Les seuls fois où il est en action, il montre quelques incapacités à faire le travail correctement. Il se fait mal au dos quand il tabasse Kim, se fait mal au pied quand il bute Joey et l'autre pute.

On se souvient que Tony avait accepté que Feech revienne dans la partie "as long as [he doesn't] step on anybody's toes". Feech n'avait pas écouté et on sait ce qu'il est advenu de lui.
Tony Blundetto, quant à lui, a suivi cette recommandation. Jusque là. Car Joey buté, ça va passer inaperçu, loin de là. C'était pas n'importe qui. Johnny Sack avait fait appel à lui pour buter Ralph Cifaretto, un capo, à Miami.

Tony B. didn't step on anybody's toes but now, he has stepped on Tony Soprano's and Johnny Sack's toes. Les deux personnes qu'il faut éviter.
On se souvient qu'après que Christopher "ait ouvert sa gueule" lors d'un déjeuner d'importance entre John et T (et Vito Spatafore), Tony s'était chauffé et dit à Chrissy : "Now, I gotta unfuck what you just fucked up !" avant d'ajouter : "Cette histoire entre Johnny et Carmine, c'est mauvais si on s'en mêle. En restant à l'écart, on peut en profiter en ramassant les miettes."
Tony Blundetto, lui, a sauté dans la casserole. Et il risque d'avoir chaud aux fesses.

A noter également le parallèle avec "Le Parrain" où Tony B. représente Fredo et Angelo Garepe Johnny Ola.

Le bâteau de Little Carmine qui était sur le point de couler est-il le signe du fait que quelqu'un va bientôt "dormir avec les poissons" ?

:cool:
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5.09 - Unidentified Black Males

"I woke up this morning and the depression just washed over me."

Excellent épisode encore une fois. Les sous-entendus, les parallèles entre les personnages et les situations, et les ouvertures offertes par cet épisode sont nombreux ce qui le rend d'autant plus excellent et le place en tant qu'épisode-charnière avant la dernière ligne droite.


Depuis la révélation du 1.23 de 24 et la découverte de la seconde taupe, je n'ai jamais été aussi surpris. Voir Vito Spatafore dans cette position m'a laissé sans voix. Tout comme Finn DeTrolio.
D'ailleurs, j'ai comme l'impression que cet événement a un peu bousculé les choses de son côté et précipité sa demande de mariage. Finn a peur de se faire buter par Vito qui a peur de se faire buter si on découvre ses tendances sexuelles. Car dans la Mafia, c'est loin d'être accepté. La preuve : cliquez ici.

Finn demande la main de Meadow plus vite que prévu car il se sent en sécurité avec elle. Ou du moins avec l'ombre protectrice de Tony qui plane sur le couple. Il s'est déjà rendu compte de la situation avantageuse que pouvait procurer la place de futur gendre du Boss de la Mafia. Voici un exemple parfait.
Phase 1 : Paulie l'envoie comme une merde nettoyer la... merde qui se trouve sous les pneus de sa voiture.
Phase 2 : Paulie apprend que c'est le petit-ami de Meadow.
Phase 3 : "There he is ! (les fameux "There he is" à la Paulie) Here. For you. [Il lui glisse quelques billets dans la poche] And make sure Meadow knows that it comes from Uncle Paulie." Puis voyant que Finn s'apprête à prendre un appareil pour nettoyer les roues de sa bagnole : "Give me that shit. [Il appelle alors un autre gars pour lui passer l'appareil] Come here !"
Du Paulie tout craché. :D

On a dans cet épisode un joli parallèle entre la situation de Carm/T et celle de Mead/Finn.
Carmela et Tony habitent dans une maison magnifique, spacieuse mais ils sont séparés. De l'autre côté, Meadow et Finn habitent ensemble dans un appart' qui laisse à désirer, où ils doivent mettre, pour je ne sais quelle raison, des coups de pied dans une boîte de ferraille cloué au bas du mur qui ressemble à une sorte de ventilateur. Malgré ça, il règne une chaleur ambiante qui les fait transpirer comme des fauves.

Là où le couple Mead/Finn règle leur différend par la parole dans le calme (du moins pour Finn. D'ailleurs, je me demande comment il fait pour supporter le moulin à paroles qu'est Meadow. Une vrai tête à claques par moments), le couple Carm/T se dispute et pas qu'un peu.
Tony - "Our assets ?"
Carm - "That's what I'm entitled to."
Tony - "You're entitled to shit."
Superbe scène au passage.

Cela dit, il faut relativiser. Le différend n'est pas de même taille. Il y a une différence entre un suitcase et le partage d'un patrimoine.
D'ailleurs, la différence entre les deux couples se situe essentiellement au niveau de l'homme. D'un côté, on a un homme qui peut devenir dangereusement violent, presque impulsif et de l'autre un mec calme, réfléchi.
Car du côté des femmes, Meadow ressemble de plus en plus à sa mère notamment sur le fait qu'elle refuse de regarder la vérité en face en ce qui concerne les activités de son père et les personnes qu'il fréquente et qui le défend même quand il n'y a pas lieu d'être (cf. comment elle le défend face aux questionnements de Finn suite à l'altercation Eugene Pontecorvo/Little Paulie Germani).

Toujours est-il qu'il est possible que le parallèle se prolonge à l'avenir. Le mariage hâtif proposé par Finn plus le fait qu'il ait déjà l'oeil baladeur (cf. comment il regarde le tatouage, et surtout ce qui va avec, de la très mignonne Felicia Galan) peut mener à un Finn qui trompe sa femme comme l'a fait maintes et maintes fois Tony Soprano. Meadow se rendrait alors enfin compte de la situation de sa mère qui est bien plus complexe que ses remarques pré-pubères.

En parlant de Carmela, pour dire les choses comme elles sont, elle est bien dans la merde. Aucun avocat n'est prêt à la soutenir. Ceux de New Jersey ont été "visités" par Tony qui a là, suivi le conseil d'Alan, le vendeur de la maison "Whitecaps" dans l'épisode du même nom (4.13).
Très jolie scène que le double-passage de l'ours. Une première fois au moment où elle appelle l'avocat qui symbolise Tony qui est passé par là (aucun avocat ne veut l'aider) et une deuxième fois où on le voit s'en aller une fois qu'elle a raccroché comme pour dire que je te laisse seul dans la merde dans laquelle tu es. Je suis là sans être là. A la Kaiser Sozé. :cool:
Elle est d'autant plus dans la merde qu'elle a adopté une posture de businesswoman qui passe à l'offensive. Et Tony la considère désormais ainsi. On sait bien que Tony est impitoyable en affaires. Carmine Lupertazzi, Sr (fin s4) et Phil Leotardo peuvent le témoigner.


Concernant le duel Carmine Lupertazzi, Jr Vs Johnny Sack, j'ai l'impression que Carmine est manipulé. Son discours en début d'épisode où il dit qu'il sera plus efficace que son père montre bien qu'il est avide de pouvoir sans réellement se rendre compte de ce que ça signifie, lui, qui fut à Miami, à l'écart de cette jungle humaine où règne la violence et la ruse.
"Manipulé par qui ?", me direz-vous. Eh bien par Rusty Millio et/ou Angelo Garepe qui savent qu'ils ont besoin de lui pour mettre à l'écart le puissant Johnny Sack avant d'en faire de même avec Carmine.

Comme prévu, Tony Blundetto est dans une situation dangereuse. Certains junkies l'auraient repéré à 3 blocks d'où Joey Peeps a été buté. Il n'en faut pas plus pour éveiller les soupçons de Johnny et le mettre en boule. Tony essaie de limiter la casse en disant que Tony B. était avec lui au moment où Joey a été tué. Mais Johnny reste sceptique et réplique à Tony S. : "I swear on my mother, Tony, if I find out you lied to me..." Autant vous dire que j'ai eu des frissons. John ne se gêne pas pour descendre quelqu'un qui le dérange (il était prêt à buter Carmine Sr, le Boss d'une des cinq grandes familles) et quand ça touche son honneur, il peut péter les plombs ce qui empire d'autant plus la situation (il était prêt à buter Ralph Cifaretto suite à une blague désobligeante sur le poids de Ginny, sa femme).

La situation chauffe également dans les rangs.
L'histoire entre Eugene Pontecorvo et Little Paulie Germani peut ne pas s'arrêter là.
Le fait que Tony S. ait offert à son cousin homonyme le contrôle d'un casino lucratif met hors de lui Christopher Moltisanti, qui se plaint à Adriana LaCerva, sa fiancée, de ne plus être "le cousin numéro 1". Quelques instants après, on voit Adriana appeler l'agent Sanseverino, l'agent de liaison du FBI qui traite avec Ade. On la voit avec sa fille alors qu'elle avait dit à cette dernière qu'elle n'avait pas d'enfants. Elle l'appelle probablement pour dénoncer T.B. et ainsi protéger son Chrissy chéri comme elle l'avait fait avec Tina Francesco (5.02 - Rat Pack, jouée par Vanessa Ferlito).
Vito qui est dans une situation délicate. Peut-être que si Tony découvre la vérité, il le fera buter (par Christopher ?) pour satisfaire ce dernier en lui offrant une place de Capitaine. A noter d'ailleurs que beaucoup de mecs de la bande de Jackie Aprile ont mal fini. Richie Aprile, Ralph Cifaretto, Gigi (qui meurt sur la cuvette des chiottes). Vito les rejoindra peut-être.


Cet épisode marque enfin une percée dans la thérapie de Tony Soprano. On comprend alors le pourquoi de toutes ces attaques. En 1986, lui et Tony B. avaient prévu de faire un casse. Finalement, Tony S. ne vient pas, il s'est ouvert le crâne en tombant dans la cuisine. La vérité est qu'il a eu une attaque, devant les yeux de sa mère. Tony Blundetto est parti sans Tony S. et s'est fait choper. Il a passé 17 ans en zonzon. Pendant ce temps, T, lui, s'est fait une place de choix au sein de la Mafia. Il en devient même le Boss. Le tout dans une ambiance et un contexte amères, celui du souvenir du casse auquel il n'a pas participé, la culpabilité qu'il ressent même à l'heure actuelle, le fait que les rôles (et l'état des richesses de chacun) auraient pu être inversés. C'est pour ça qu'il soutient son cousin en mentant à Johnny. Il se sent redevable.
Jennifer Melfi, qui, par ses questions, pousse Tony à tout avouer, découvre en même temps que nous la cause réelle de ses attaques, dans une scène de toute beauté représentant l'une des toutes meilleures séquences entre Tony Soprano et Jennifer Melfi dans l'histoire des Soprano.

Un épisode de haute facture.
9/10. :cool:
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5.10 - Cold Cuts

Message par Mr KB »

5.10 - Cold Cuts

"I appreciate if Tony don't come visit me. He doesn't wanna see you."

Bon épisode. Les Soprano ont osé faire ce que peu de séries font à savoir rendre détestable le personnage principal, celui qui est censé faire intéresser, celui qui est censé être apprécié malgré certains actes commis. Car dans cet épisode, Tony Soprano "is a piece of shit" pour reprendre les termes de Janice dans "Where's Johnny ?" (503). Il allie violence gratuite et jalousie destructive. Le message exprimé ici est également qu'il ne faut pas aveuglément sympathiser avec les personnages car tout n'est pas blanc ou noir.

Tony voit en Janice l'image de Livia, sa mère qu'il critique sans cesse. En voyant la relation entre Bobby Bacala et Janice, Tony s'imagine le même type de relation qu'entre son père et sa mère et cette dernière qui faisait tout pour lui pourrir la vie. Son attitude de jalousie exacerbée et les attaques verbales concernant le fait qu'elle ait abandonné son fils (ponctué par un hilarant "Sacrebleu !" avec l'accent de Tony :D) symbolisent concrètement le ressentiment qu'il a pour sa mère. Là où il devient plus que détestable est le moment où il teste l'efficacité de la thérapie de Janice contre la colère, histoire de voir si ça peut lui être utile, et également par jalousie notamment au vu de la scène qui est le symbole de la famille unie qui dîne ensemble alors que celle de Tony est progressivement en train de s'effriter. Il n'en faut pas plus pour faire exploser Janice qui le menace avec une fourchette, comme l'avait fait Livia avec Tony petit garçon lors d'un flashback dans la saison 1.
Tony critiquait Livia et sa façon de se comporter mais là, Tony s'est comporté comme sa mère.
Cette même jalousie/envie de réalisation est présente lorsque Tony va en campagne rendre visite à Oncle Pat Blundetto. L'environnement dans lequel vit Oncle Pat (avec sa femme) est celui voulu par Tony quand il compte acheter la maison dans "Whitecaps" (413) : grande maison loin de l'agitation de la ville, dans la nature, le calme, la rivière et la famille.

Pourtant, quelques temps auparavant dans la cuisine, Tony disait à sa soeur qu'il était content que les cours de maîtrise de la colère aient un effet sur elle. Mais la scène en question se terminait par un gros plan sur Tony avec en bruit de fond une sirène et un chien qui aboie. Le même chien qui aboyait le matin qui suivait l'interlude passionnée entre Tony et Carmela dans "Marco Polo" (508) comme un présage d'une scène à venir à l'opposé. L'opposé de la nuit d'amour a été cette scène superbe où Tony et Carmela parlent "business" au Vesuvio. L'opposé du "I'm happy for you." de Tony à sa soeur dans la cuisine a été l'engueulade lors du dîner qui a ponctué cet épisode.

Pour continuer sur Carmela, elle semble décidée à interférer dans la vie de Tony comme ce dernier l'a fait sur la sienne en allant voir tous les avocats du New Jersey. Carmela, elle, décide de vider la piscine. Il s'agit également d'un moyen pour que Tony pointe moins souvent à la maison. Mme S montre clairement qu'elle veut prendre ses distances malgré ce qu'elle a dit à Robert Wegler, le conseiller pédagogique d'AJ, comme quoi elle retournait avec son mari. Ces paroles "sorties de sa bouche, comme ça" l'ont étonné comme le souligne la technique utilisée lors de la fin de cette scène à savoir des images au ralenti comme pour montrer que Carmela n'arrive pas à croire qu'elle ait dit ça. Peut-être que son subconscient voulait signifier à Wegler que "[he]'d better watch [his] steps". Car lorsqu'elle lui dit ça dans "Sentimental Education" (506) après que Wegler l'ait larguée, ce dernier en rigole.
Pour revenir rapidement à la piscine vidée, Tony est hors de lui. La façon dont il s'avance vers Carm, avec la rage au ventre (et au visage :D) m'a fait craindre le pire, surtout qu vu du plan utilisée par la caméra. Cette scène suggère en tout cas qu'il n'ait pas impossible que Tony s'en prenne à elle. Il peut la blesser, tout comme l'ours. Qui rôde encore, tout comme Tony.

Tony Soprano se fait des ennemis dans les deux "familles". Et il inspire de moins de moins de respect. Le fait que Georgie, le barman qu'il a tabassé tellement fort qu'il n'entend plus d'une oreille, ne veuille plus le voir n'est que le début de ce que craignait T à savoir que les gens l'évitent. Dans "Irregular Around The Margins" (505), il demande à Adriana de ne pas dire aux autres qu'il s'est fait retirer un bouton pouvant provoquer le cancer avant de rajouter "Dès que les gens entendent que t'es malade, ils t'évitent."
C'est pourtant ce que fait Georgie qui ne veut pas que T lui rende visite, tout comme Carm qui a vidé la piscine pour moins voir Tony. C'est un peu à l'image des canards dans la saison 1 ou des écureuils dans la saison 4 (me semble-t-il).
D'ailleurs, même ses cousins n°1 et 2 (respectivement Tony Blundetto et Christopher Moltisanti) critiquent son évolution lors du passage où ils sont en train de creuser pour récupérer les os des cadavres en disant qu' "il est en train de s'isoler lui et son argent."

Sans oublier l'amertume grandissante de Christopher qui peut faire craindre le pire ("No matter what he says, Tony doesn't think somebody can change"). Notamment quand on voit Adriana insister pour quitter l'Etat et changer de vie. Elle semble sur le point de lui avouer sa situation avec le FBI.

Mais surtout l'ennemi le plus dangereux pour lui en ce moment est Johnny Sack. Le temps est loin d'être au beau fixe. La tension est latente. Tout risque d'exploser.


Cet épisode montre clairement que Tony Soprano est en train de s'isoler, tout en se faisant des ennemis. Ca risque de lui péter à la gueule tôt ou tard. Les Soprano sont clairement en train de se diriger vers un unhappy-end. Si ce n'est pas à la fin de la saison 5, ce le sera à la fin de la saison 6 qui clôturera cette sublime série.
8/10. :cool:
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Message par Mr KB »

5.11 - The Test Dream

Excellent épisode. Pour dire les choses comme elles sont, je viens de le voir, et il y a tellement de pistes, références, allusions, allégories, que j'en ai un mal de tête. Pour éviter de trop entrer dans les détails, (j'ai déjà suffisamment mal à la tête :D) je me contenterai de commenter rapidement quelques passages du rêve de Tony. Et puis, il y a tellement de choses à dire, que je ne pourrai pas toutes les citer, déjà que je ne sais même pas par où commencer.

Cet épisode semble être l'examen de conscience de l'inconscient de Tony. De tout ce qu'il a refoulé.

- Quand Tony est poursuivi par la foule, la personne qui le met à l'abri est Artie Bucco, le seul ami non-mafieux qu'il a. Artie représentant plus ou moins la réussite financière sans passer nécessairement par une vie de mafioso. Autrement dit, la voie juste, nette, propre, loin de toute la saleté issue de la vie actuelle de Tony et accumulée jusque là.
- Tony qui ne trouve pas son gun dans la rue et dans le Vesuvio (reprise de la scène de GodFather II) symbolise son incapacité à buter un mec de sa famille (au niveau du sang, pas du biz) alors que les us et coutumes de la Mafia le poussent à le faire. Il ne peut pas buter Tony Blundetto comme il n'a pas pu buter Christopher lors de "Irregular Around The Margins" (505) quand celui-ci débarque armé dans le Bada Bing.
- Son ancien entraîneur de football représente les doutes et idées refoulées de Tony. "You'll never shut me up." en est le symbole parfait. Quand il essaie de tirer sur son ancien coach, les balles se transforment en de la merde, représentation refoulée par Tony de sa vie de mafioso.

- Quand Christopher (une fois Tony éveillé) vient lui annoncer que Tony B. a tué Billy Leotardo et blessé Phil, Tony a une attitude qui montre qu'il est complètement dans les vappes, comme s'il n'arrivait plus à distinguer le bien du mal, le "ce qu'il faut faire" du "ce qu'il ne faut pas faire". Faut-il buter son cousin T.B. ? Faut-il le laisser en vie au risque de mettre sa vie et celle de sa famille proche (Carmela, ses enfants, Christopher) en danger ? Faut pas oublier la remarque de Johnny Sack à l'enterrement de Peeps : "I should kill him [Carmine] and his fucking wife."
- A noter la belle image du Toblerone que Christopher emporte (probablement au Bing) quand il s'en va, après que Tony ait coupé un bout en l'occurrence le haut avec la lettre T comme pour montrer son désir d'en finir avec cette vie de mafioso qui n'est pas satisfaisante à terme.

- Une fois le rêve terminé, Tony semble avoir besoin d'y échapper au plus vite en appelant Carmela, la personne de confiance, le soutien indéfectible. Sa femme. On sent dans cette conversation le désir de reprendre une nouvelle vie, auprès de sa femme. Pendant la conversation, on entend le chien Esterhasz (ortho ?) des Cusamano qui aboie. Dans les épisodes derniers, l'aboiement présageait un moment "noir" juste après un moment "blanc" : dans "Marco Polo" (508) T et Carm qui couchent ensemble puis l'embrouille dans le Vesuvio dans "Unidentified Black Males" (509), dans "Cold Cuts" (510) Tony qui dit dans la cuisine à Janice qu'il est heureux que sa thérapie ait un effet sur elle puis l'embrouille lors du déjeuner à la fin de l'épisode. Après la conversation téléphonique apaisée entre Tony et Carmela (faut pas oublier qu'il appelle à 5:24 du matin), peut-être qu'on peut envisager un moment "noir" de taille pour Carmela comme l'avait suggéré le plan de la caméra depuis la piscine dans "Cold Cuts" (510) quand Tony s'approche d'elle à petits pas, l'air menaçant.

Episode très très riche. Il y a tant de choses à dire.
9/10. :cool:
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Message par fil2001 »

merci M. KB tes résumés sont exceptionnels et m'aide beaucoup à comprendre certains points.
le 5x12 est très dur et très touchant sur le fin et notamment avec ce qu'il se passe à la 40eme minute!
Verrouillé