Voici le mini-dossier sur la saison 9 d'XF, j'espère que cela ne sera pas trop long :) J'ai mis quelques photos en bas pour aggrémenter le texte.
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La neuvième saison de The X-Files est de loin la plus controversée. Pour certains, il s’agissait de la saison de trop, pour d’autres cela pouvait être le début de quelque chose d’encore plus grand. Quand l’annonce de la production d’une Saison 9 sans David Duchovny, et donc sans Mulder aux côtés de Scully fut faite, beaucoup ont eu un sentiment de trop plein. Nous pouvons même nous demander si Chris Carter, lui-même, ne l’a pas non plus ressentit de cette façon, vu qu’il est clair qu’il voulait en finir avec X-Files après la Saison 8. Il est intéressant de noter que Chris Carter n’a signé pour une neuvième saison qu’au mois de juillet 2001. (voir encadré)
Mais quoi qu’on en dise, ce prolongement d’un an de la série culte The X-Files a eu un très bon côté : cela a permis aux scénaristes de conclure méthodiquement les grands axes de la série.
Un début difficile
Comment continuer la série avec ce qu'il se passe dans les deux derniers épisodes de la Saison 8 ? Alors que la dernière image d’Existence nous montrait Mulder et Scully enfin ensemble autour de leur bébé, alors qu’on avait le sentiment que le passage de flambeau entre l’ancienne équipe et la nouvelle s’était fait tout naturellement, voilà que les scénaristes se retrouvent avec la difficile tâche de continuer l’histoire avec un David Duchovny complètement absent, et une Gillian Anderson qui est obligée par contrat d’apparaître dans tous les épisodes. Tout ce qui faisait la force d’Existence se retrouve détruit par l’appât démesuré du gain de la FOX qui est incapable de trouver un remplaçant à The X-Files sur ses grilles de programmes.
C’est en novembre que les deux premiers épisodes de la saison sont diffusés aux Etats-Unis. Nothing Important Happened Today I et II écrit par Frank Spotnitz et Chris Carter développent la nouvelle mythologie que l’on pouvait voir lentement apparaître dans la Saison 8. Les Super-Soldats deviennent l’axe majeur de la série, et tournent autour du personnage de John Doggett dont certaines de ses relations semblent en savoir plus que tout le monde. Ainsi nous voyons l’arrivée d’une ancienne collègue de l’armée de Doggett, Shannon McMahon jouée par l’excellente Lucy Lawless (Xena). Ce personnage aurait dû revenir par la suite, mais Lucy Lawless étant tombée enceinte, elle ne pouvait continuer son rôle, malheureusement. De plus, comme Dana Scully est toujours présente aux côtés de Doggett et Reyes, les scénaristes se retrouvent obligés de continuer son histoire et celle de son bébé. Ainsi, les origines de William constitueront le second axe majeur de la saison.
Cette obligation de prolongement de la série se traduit par un début assez difficile, où la Saison 9 s’ouvre avec les épisodes mythologiques les plus faibles de la série. Une faiblesse qui se retrouvera quasiment dans tous les épisodes mythologiques de la saison, à l’exception de l’épisode William et du series finale The Truth.
Une saison équilibrée
Rapidement, cette faiblesse des épisodes ayant trait au complot gouvernemental se retrouve occulté par l’excellence des stand-alones de la Saison 9. 4-D est le premier épisode à nous étonner par sa maîtrise des personnages et par l’originalité de son histoire. Steven Maeda y aborde d’une façon fort ingénieuse l’idée de l’existence de mondes parallèles, et explore la relation entre John Doggett et Monica Reyes, leur donnant ainsi plus de profondeur par rapport à ce que nous avions pu voir dans les derniers épisodes de la saison précédente. Le personnage de John Doggett est encore plus mis en lumière (dans tous les sens du terme) dans l’épisode John Doe réalisé par Michelle McLaren (deuxième femme à réaliser un épisode de la série) et écrit par Vince Gilligan. L’agent Doggett se retrouve au plein milieu du Mexique et sans aucun souvenir de qui il est et des raisons qui l’ont amené là. Bien que les bases sont un peu clichées (quelle série n’a jamais utilisé le coup de l’amnésie ?), la suite de l’épisode se révèle très originale et surtout très bien traitée. Cela permet d’en savoir plus sur le passé de Doggett, mais aussi de Monica Reyes qui est née au Mexique.
Underneath, écrit et réalisé par John Shiban, est un épisode à l’histoire assez basique mais qui a le mérite d’y voir figurer les meilleurs dialogues écrits pour les personnages de Doggett, Reyes et Scully. John Shiban nous prouve qu’il a bien cerné les différentes personnalités des personnages et il arrive à les faire interagir avec finesse.
Plus tard, Steve Maeda remet cela avec l’excellent Audrey Pauley où Monica Reyes se retrouve dans un univers entre celui des vivants et celui des morts. Annabeth Gish montre ici tout son talent d’actrice, et on se surprend à regretter que la fin de la série approche à grands pas. Les scénaristes s’acheminent peu à peu vers cette fin avec des épisodes qui vont servir à donner une réponse (ou closure) aux grandes questions de la série. Et pas seulement au niveau mythologique. Ainsi Jump The Shark apporte une conclusion aux personnages des Lone Gunmen ainsi qu’à la série spin-off du même nom avec les apparitions de Morris Fletcher, Yves Adele Harlow et surtout Jimmy Bond. Release écrit par David Amann apporte la résolution de la quête de John Doggett, avec des réponses concernant son fils, mais aussi une libération de son personnage permettant de l’amener au prochain stade de sa vie.
Cette évolution est surtout visible dans le 200ème épisode de la série : Sunshine Days écrit et réalisé par Vince Gilligan. L’importance du bureau des affaires non-classées est alors révélée dans un épisode qui envoit aussi un message aux fans : la série se termine, il est tant de passer à autre chose ! William apporte une résolution provisoire concernant le fils de Mulder et Scully. Ecrit par Chris Carter et Frank Spotnitz, cet épisode marque le grand retour de David Duchovny derrière la caméra avant son apparition finale dans le dernier épisode de la série : The Truth.
Fin de la mythologie
La saison 9 aura vue la mythologie sombrer dans la facilité avec le traitement du mystère des Super-Soldats et de l’enfant William. Ainsi on se retrouve avec cinq épisodes mythologiques pendant la première moitié de saison qui sont construit exactement de la même façon sans pour autant apporter plus de réponses. Cela commence par le double season-opener, pour se retrouver dans Trust No One , (pâle copie de Per Manum – Saison 8) et dans le double de mi-saison Provenance/Providence. A chaque fois, quelqu’un veut du mal à William, l’enfant de Scully, parce qu’il représente quelque chose d’important pour l’humanité, mais jamais nous en avons la réponse. Après quelques minutes, on se rend compte que les Super-Soldats ne sont pas loin dans tout cela, mais au bout du compte on se retrouve à la fin de l’épisode avec les mêmes questions sans réponses qu’on avait avant. A part les dernières minutes de Trust No One, qui vont servir à comprendre ce qui se passe dans William et dans The Truth, ces épisodes ne servent à rien, et on se demande si ce vide mythologique n’était pas fait exprès pour ne donner toutes les réponses que dans le dernier épisode de la série.
Ce n’est qu’à partir de l’épisode William qu’on se dit que les scénaristes n’ont pas tout gaché. Cet épisode réalisé par David Duchovny et écrit par Chris Carter et Frank Spotnitz nous montre un homme difforme qui prétend avoir rencontré l’agent Mulder. Cet homme demande à voir William. Quand des tests génétiques semblent montrer que l’homme en question serait en fait Mulder, Scully n’arrive plus à comprendre ce qu'il se passe. Et c’est à ce moment où intervient le changement de direction de l’épisode. L’homme défiguré injecte à William un vaccin qui le rendra humain une bonne fois pour toute. Et Scully découvre alors l’identité du personnage qui n’est autre que Jeffrey Spender que l’on croyait mort dans la Saison 6 ! En détruisant la partie alien de William, Spender prend sa revanche sur son père : l’Homme à la Cigarette qui avait voulu le tuer. Mais Spender met en garde Scully : son bébé ne sera jamais en sécurité, il vivra toujours dans l’ombre de ses parents, partageant les mêmes dangers et les mêmes quêtes. Cette révélation pousse Scully à donner son bébé en adoption pour qu’il ait une vie normale loin de la peur. Cette décision des scénaristes, bien que tout à fait logique pour une mère aimant son enfant plus que tout, énerva beaucoup de fans, mais c’était prévisible !
Le mystère William est résolu, il ne reste plus qu’une chose à faire pour les scénaristes : apporter les réponses à toute la mythologie de la série. The Truth, dernier épisode de la série, s’en charge parfaitement bien. Construit autour d’une intrigue assez classique pour la télévision, l’épisode à le mérite d’apporter clairement, à travers les divers témoignages des personnages lors du procès de Mulder, les réponses aux grandes questions d’X-Files. Mais c’est la deuxième partie de l’épisode qui réserve le plus de surprises avec la ré-apparition d’un grand personnage de la série, mais aussi la révélation ultime concernant l’invasion extra-terrestre. Une révélation aux conséquences dramatique sur les personnages et sur l’avenir du monde. Mais au bout du compte, la dernière scène de la série qui réunit Mulder et Scully dans la même situation que dans le pilot, amène un message encore plus fort : « tout est encore possible. » Et c’est le cas.
X-Files se termine après plus de neuf ans de service, et réussit le pari de prouver la cohérence de la mythologie sans trahir les personnages. Maintenant, une seule question se pose encore : quand aura-t-on le deuxième film X-Files ? Parce qu’après tout cela, c’est dur de laisser partir Mulder, Scully, Doggett, Reyes et Skinner…
Olivier

