Attention, un épisode sublime comme on en a pas vu souvent dans cette dernière saison !
Chris Carter, qui a écrit l'épisode accompagné de Frank Spotnitz, nous montre une fois de plus qu'il est le seul à maîtriser le style initial de la série et son personnage central.
Tout est beau dans cet épisode. Les protagonistes sont tous traités avec brio, la musique est reprise d'un autre épisode mais reste grandiose, les effets visuels sont réussis et surprise totale, la réalisation de Peter Markle est la plus belle de la série depuis la mi-saison 2, avec une recherche incroyablement artistique dans les mouvements de caméra !
Cet épisode est tout simplement génial, et c'est surtout un bilan de trois années de MillenniuM ! Carter sème des références à toute la série durant l'épisode : l'Homme aux Polaroïds, le tombeau du Frenchman, l'épidémie Marburg, divers leitmotiv repris du Pilot, Catherine, le FBI, le Don, Bletcher. L'épisode ressemble tellement dans sa forme aux épisodes-flashback de la saison 2 que ça en deviendrait presque volontaire. Carter va même jusqu'à dénaturer de son propre gré l'esprit sombre qu'il voulait donner à sa série, trahi depuis, en mettant dans son pré-générique une horde d'enfants dansant sur une musique des Backstreet Boys !
Carter tourne enfin la relation Frank/Emma en amitié alors qu'ils s'enlacent pour la première fois et que Frank se confie sur son Don. Andy McClaren est utilisé de façon correcte, mais c'est surtout Emma Hollis qui devient, après de nombreux épisodes de platitude, un personnage un peu plus solide. Voilà Frank et Emma unis contre le Mal.
La grosse révélation, outre que Frank n'est pas catholique, c'est quand le sinistre Agent Boxer se transforme en Mabius, LE méchant du Groupe Millennium ! Bref, nous apprenons ici que Mabius n'est pas un être humain, mais purement et simplement un Démon. On ne peut s'empêcher de penser que Carter lance ici une pierre pour tenter de rendre le Groupe Millennium à nouveau bienfaiteur dans une hypothétique saison 4 qui ne verra jamais le jour : ainsi le Groupe serait bon, mais corrompu par des créatures surnaturelles. Et Peter Watts aurait été berné par le Démon !
Les dialogues sur le Don et sur la vie de Frank Black qu'on essaye d'évincer du FBI, sont grands. Les scènes d'une lenteur volontairement métaphysique ou symbolique alternent avec des scènes d'angoisse terrible, ce qui fait que l'épisode est bien rythmé. Chris Carter, après toute une saison 2 qu'il a renié, et une saison 3 pour laquelle il a travaillé au minimum, semble enfin faire la paix avec sa série et mieux accepter son évolution : cet épisode est le bilan de Chris Carter sur la série et son personnage favori toutes séries confondues, Frank Black.
L'histoire se conclue sur un futur incertain : 1999 sera-t'elle la dernière année de l'Homme ?
Superbe.
"Seven and One" : 17.5/20
