Black Jack

Discussions sur l'animation à la télévision. Un mini-site du FLT est dédié à l'animation télévisuelle : <a href="http://www.a-suivre.org/_archives/metropolis/" target="_blank">Metropolis</a>.
Amrith
Membre du Groupe Millennium
Membre du Groupe Millennium
Messages : 3881
Inscription : 07 janv. 2002 16:36
Contact :

Black Jack

Message par Amrith »

Afin que le forum Metropolis ne devienne pas le fan-club officiel d'oeuvres sympathiques mais mineures comme Full Metal Alchemist, recadrage sur une oeuvre majeure du manga et de l'animation japonaise...

BLACK JACK

Image

Sous le pseudonyme de Black Jack se cache un sombre et mystérieux médecin sans diplôme, génie du bistouri, qui opère illégalement. Ses talents de chirurgien sont tels qu'il parvient à soigner des cas considérés comme désespérés. C’est entre autres ce qui explique pourquoi il n'accepte pour honoraires que des sommes d'argent astronomiques. Assisté par une fillette qui a pourtant biologiquement la majorité, Pinoko, il vit retranché dans une maison sur une petite île parcourue par le vent. Balafré, le regard rouge et ne se déplacant qu'avec sa cape noire, il soigne aussi bien les assassins que les enfants innocents, du moment qu'on le paye cher. La police, les associations de médecins veulent le détruire mais pour les gens qui souffrent, il représente souvent la dernière chance, mi-ange mi-démon.

Publié pendant 11 ans dans la revue Weekly Shonen Champion de 1973 à 1984 et composé de 25 Volumes, Black Jack est l'un des plus fameux mangas d'Osamu Tezuka, le père du manga et de l’anime moderne. Ce dernier se sert pour la première fois de ses connaissances médicales et de son sens pointu du drame dans une fiction brassant de nombreux thèmes : "J’ai songé qu’une infinité de thèmes dramatiques pouvaient être abordés au travers du personnage d’un médecin". Véritable thriller LaFontainien en courts épisodes, Black Jack peut se vanter d'avoir inspiré le personnage d'Albator et d'avoir une ambiance tout à fait unique.
Le manga est composé de fables dont la morale est toujours présente, dans une atmosphère qui peut varier du délire total à l'oppression la plus écrasante. A la mort du Maître, ses disciples au sein de Tezuka Productions ont redonné vie à Black Jack au travers de dessins animés indispensables, qui respectent le manga sans pour autant abandonner l’esprit de création : débats sur l'euthanasie, sur les armes chimiques des gouvernements, sur la manipulation de l'opinion par les médias, sur les derrières illicites des hôpitaux et même de belles reflexions sur le destin et l'envie de ne pas appartenir à un moule social. Tezuka dans sa bande dessinée dénonce la mafia, les essais nucléaires, le machisme ou la peine de mort et démontre encore une fois son extraordinaire humanisme au travers d'un personnage fascinant et seul, il ira même jusqu'à condamner avec détermination la politique du gouvernement japonais – fait extraordinairement rare dans le manga jusqu’à très récemment. Le message de Black Jack est immense, diversifié et émouvant. Ce manga, malgré de fréquentes pointes d'humour, nous montre un monde dans un bien sale état, notre monde, où les hommes s'amusent à jouer à Dieu mais n'en favorisent pas pour autant la Vie. Personne ne sort indemne après s'être sérieusement penché sur cette oeuvre époustouflante.
Je n’en dis pas plus, le manga est toujours publié aux Editions Asuka, dans un format contestable mais qui a le mérite de condenser les volumes en un nombre réduit de tomes. C’est un indispensable de la bande-dessinée – comme chacune des œuvres de Tezuka – mais celle-ci revêt la particularité d’être le point d’articulation entre les œuvres humoristiques des débuts de l’auteur et les œuvres plus graves de la fin de sa vie. Le Maître Tezuka, l’Homme au Bérêt dont nous rediscuterons de la biographie et de l’oeuvre exponentielle une prochaine fois, est décédé d’un cancer en 1989 et n’a pas assisté aux adaptations animées des aventures de son personnage le plus mémorable, le magistral Black Jack.

Image


Black Jack : The Original Animation Video Series

Série d'OAV réalisée entre 1993 et 2000 par Osamu Dezaki et Akio Sugino.
D’une qualité technique et scénaristique exceptionnelle, cette première série animée reste encore à l’heure actuelle, et ce malgré l’utilisation intensive des ordinateurs, d’une beauté que n’égalent pas 90% des OAV modernes. Les deux réalisateurs, qui ne s’arrêtent pas à cette simple fonction – Dezaki est également co-scénariste et Sugino chara-designer – reprennent l’univers de Black Jack à leur manière : nettement plus sombre, sérieuse et tragique que le matériau original, leur interprétation du personnage de Black Jack et de l’œuvre de Tezuka est toute particulière, sans jamais pour autant trahir le fond du manga. Si le Black Jack format bande-dessinée était, en dépit de sa noirceur, souvent ridiculisé par son créateur, ici l’aspect monolithique, presque mystique et démoniaque du personnage est décuplé par dix. De la même manière, les histoires sont privées de la plupart de l’humour bon enfant présent dans le manga de Tezuka, plus sanguinolentes et plus virulentes dans le propos. Le message reste fidèle à la pensée de Tezuka et Black Jack cultive toujours l’antagonisme de sa misanthropie et de son humanisme puissant. Le chara-design a abandonné les vieux traits ronds de Tezuka pour adopter un style plus réaliste et les opérations chirurgicales sont représentées avec une précision et une plastique cinématographique. L’ensemble est toujours présenté sous la forme de fables indépendantes, et du fait d’une durée de 40 Minutes les OAV ont parfaitement le temps de bâtir la psychologie de ses personnages – là aussi, plus crédibles que ceux de la version papier, finalité différente oblige. Souvent émouvants, toujours magnifiques, ces dix segments originaux mais néanmoins inspirés par certains chapitres du manga sont parmi le nec plus ultra de l’OAV : un hybride parfait entre respect de l’œuvre et touche personnelle. Les scenarii sont très originaux pour un anime, l’animation est épatante et la musique y est fort élégante. En outre, le personnage de Black Jack y est sublimé à l’extrême. Si le manga présentait un monde empli de peine mais attendrissant, les OAV de Dezaki et Sugino mettent en scène un monde violent en ruines, presque baroque et où l’injustice a souvent le dernier mot. Les six premières OAV étaient parues en VHS chez AK Video en 1997, connaissant un succès très relatif. Depuis, il semblerait que ce soit TF1 qui ait acquis les droits des OAV Black Jack en DVD, dont on attend toujours la parution, en espérant que les quatre inédits fassent partie du matériel licencié. Les traductions françaises des OAV jamais parues dans l’hexagone n’engagent que moi.

OAV#1 La Dernière Victime de la Kimaïla / L'Homme Seul et la Kimaïla
Le richissime industriel Crossword propose trois millions de dollars au Docteur Black Jack afin qu'il vienne l'ausculter dans son château. Le milliardaire est atteint d'un mal étrange et réputé incurable, propre à l'île qu'il avait jadis quittée. Les cardiologues du monde entier sont restés sans réponses quant à cette maladie légendaire désignée par les habitants de l'île sous le nom de Kimaïla. Personne ne sait comment elle se transmet, ni comment elle se développe en son hôte. Mais le malade n'a pas appelé Black Jack pour qu'il le soigne : il veut qu'il l'opère à vif pour enfin comprendre comment agit la maladie !

Ambiance sinistre au possible pour cet hommage à Frankenstein parsemé d’éléments fantastiques. Une introduction parfaite à un remake de Black Jack porté sur la noirceur.

Image

OAV#2 Le Jeu de la Procession Funéraire
Une lycéenne en détresse : Rié a rencontré un jour le Docteur Black Jack au moment où elle se blessait au visage en patinant. Lorsqu'elle le revoit par six mois plus tard, la vie de l'adolescente a tristement changé. L'une de ses amies s'est suicidée sous un train, une autre a été renversée par une voiture et une troisième, Yumiko, est dans le coma depuis qu'elle a fait une chute durant une randonnée en montagne. Peut-on se fier à la simple théorie de la malchance ? Black Jack pourrait bien trouver la réponse en opérant le cerveau de Yumiko...

Véritable thriller médical avec enquête policière à la clef. Un scenario parfaitement tissé et un Black Jack plus charismatique que jamais lorsqu’il menace ses interlocuteurs.

Image

OAV#3 Les Décorations de Maria
Dans une République d'Amérique du Sud, un coup d'Etat vient d'éclater commandité par une puissante nation étrangère se voulant gardienne de l'ordre moral international. L'ancien dirigeant rebelle, malade de la thyroïde, est recherché par toutes les forces du pays et diffamé médiatiquement par l'Etat impérialiste. Contacté par une patriote, Black Jack se voit chargé, contre une somme conséquente, d'opérer le fuyard afin qu'il puisse regagner son pays vivant pour stimuler une dernière fois le moral de ses troupes. Va-t-il accepter de pratiquer l'intervention ?

Critique directe et sans concessions de la politique impérialiste américaine, encore un épisode atypique à la conclusion superbe. Black Jack y pratique son art au clair de lune.

Image

OAV#4 Anorexie pour Deux Médecins au Noir / Reflets en Négatif
Ancienne actrice de films X, Michelle Petit espère changer de vie grâce au grand rôle qui lui a été confié. Mais voilà, une pathologie étrange la ronge depuis quelques temps, l'empêchant d'avaler toute nourriture. Jour après jour, elle s'affaiblit et se meurt jusqu'à ne plus pouvoir tourner. Tandis que le réalisateur obtient un délai pour terminer le film, Michelle s'enfuit terrorisée. Qui la délivrera de cette souffrance ? Black Jack, ou ce mystérieux Docteur Chirico pratiquant l'euthanasie ? Les deux médecins rivaux semblent par ailleurs tout à fait se connaître...

Quand Black Jack rencontre son grand rival Chirico dans sa version animée, les fans jubilent. Très bonne histoire se déroulant en France et qui effleure la question de l’euthanasie.

Image

OAV#5 La Chouette de San Merida
Lesley Harris, un officier anglais, est prêt à payer une fortune pour que le Docteur Black Jack soigne son étrange maladie : régulièrement, le jeune homme fait d'atroces cauchemars et subit des hallucinations qui ravivent une blessure sur son dos indécelable en temps normal. Lorsque Black Jack et Pinoko l'examinent, ils remarquent pourtant que Lesley fut opéré bébé par un médecin à la technique d'exception. Fasciné, Black Jack propose alors de le soigner gratuitement à condition de retrouver celui qui pratiqua l’opération sur lui vingt ans plus tôt...

Histoire très poétique bien que toujours emprunte du pessimisme propre au remake. Black Jack ressent une frustration quant à la possible existence d’un meilleur chirurgien que lui.

Image

OAV#6 La Dame des Neiges / Conte d'une Nuit Enneigée : La Princesse qui Languit d'Amour
Black Jack reçoit un colis par la poste contenant la coquette somme de trois millions. Cet argent est envoyé par un homme qui le supplie de venir guérir sa femme, dont l'état s'aggrave de jours en jours. Lorsque Black Jack remarque que le colis a été envoyé il y a plus de deux ans, il hésite à se rendre sur place, d'autant plus que l'endroit est complètement isolé de tout au fond des montagnes. Il finit par se décider mais une terrible tempête de neige l'oblige à s'arrêter. Très vite, Black Jack se retrouve impliqué dans une lutte familiale d'un autre temps dont l'enjeu semble être le coeur de sa patiente !

Incontestablement la plus bizarre de toutes les OAV de Black Jack. Parfois agaçante du fait de son caractère étrange, elle ne prend son véritable sens qu’à la fin de l’histoire, hautement somptueuse.

Image

OAV#7 Noir et Blanc (Inédit en France)
En pleine guerre civile au Moyen-Orient, Black Jack décide d'opérer une jeune patiente dans un camp de réfugiés insalubre. Réticente au début, Catherine membre d'une organisation humanitaire est subjuguée par le talent de précision du chirurgien sans diplôme. De retour aux Etats-Unis, elle convainc le Conseil de l'Ordre des Médecins d'engager un débat afin de déterminer si oui ou non Black Jack pourra bénéficier d'une licence et de l'autorisation de pratiquer ses interventions. Parmi les membres du Conseil, un certain Shyrabyoshi proteste formellement compte tenu des méthodes illégales perpétuées par le médecin au noir...

Scenario correct et basique, essentiellement destiné à contextualiser Black Jack dans l’univers médical pour les fans qui auraient oublié sa situation. Une morale de fin tout à fait réussie.

Image

OAV#8 Des Pensées Verdoyantes / Une Envie : Force Naturelle (Inédit en France)
Black Jack et Pinoko ont beau passer en revue toute la littérature savante, ils ne trouvent aucun antécédent au cas dont est sujet le frère du jeune Andrew qui les a sollicités. L'enfant se recouvre peu à peu de feuilles vertes qui semblent émaner du fond de son corps. Black Jack songe à la possibilité d'une infection parasitaire jusqu'à croiser le chemin d'un vieil homme marginal. Depuis de nombreuses années, ce dernier défend un vieil arbre géant de la destruction annoncée de la zone par le développement urbain. Se pourrait-il que l'arbre essaie de communiquer à travers le corps du jeune garçon ?

Une histoire aussi abracadabrante que magnifique. Dans la plus pure tradition de Black Jack, l’accent est mis sur l’émotion, les personnages et le message écologique permanent.

Image

OAV#9 La Tumeur d'Escarboucle (Inédit en France)
Koichiro Tsuzuki arrive à la présidence de Tsuzuki Industries mais cela ne résoud en rien son problème. Une tumeur en forme de visage humain grimaçant qu'il porte à l'estomac depuis son enfance le préoccupe. Après paiement, le Docteur Black Jack intervient et pratique l'ablation de la tumeur : elle revient d'elle-même quelques jours plus tard, plus grimaçante que jamais. Effectuant des recherches dans le passé tragique de son patient Koichiro, Black Jack comprend qu'il va devoir abandonner son bistouri et devenir psychologue le temps d'un traitement particulier...

Particulièrement morbide avec un ton rappelant Le Silence Des Agneaux et affiliés, cette OAV est la reprise d’un célèbre chapitre du manga. Black Jack aux confins du profilage. Récemment paru aux Etats-Unis.

Image

OAV#10 La Plongeuse (Inédit en France)
Une nouvelle maladie a fait son apparition dans la Cité du Croissant : elle modifie l'épiderme jusqu'à générer des écailles de sirènes. Un Comité gouvernemental soupçonnant l'usine en amont de la rivière d'être responsable de cette pathologie fait appel à Black Jack en tant que consultant. Evitant la fièvre politique, Black Jack se concentre davantage sur Tsukiko, une jeune orpheline atteinte de la Maladie du Croissant et qui survit le sourire aux lèvres en vendant les poissons qu'elle pêche dans la rivière. Cette dernière semble avoir abandonné tout lien social...

Dernier épisode qui recycle les éléments traditionnels des précédents, à savoir du fantastique, de la critique sociale et des personnages endoloris. Black Jack apprend une leçon. Récemment paru aux Etats-Unis.

Image


Black Jack The Movie : Le Syndrôme de Moïra

Long-métrage animé d'Osamu Dezaki et Akio Sugino réalisé en 1997.
Même perspective et même esprit que les OAV du fameux duo, avec une technique encore plus aboutie, gros budget oblige. Ayant bénéficié d’une bonne promotion mondiale, hormis en France où il fut complètement zappé, ce film au succès d’estime participa de la reconnaissance de l’animation japonaise comme genre adulte. Il paraîtra vraisemblablement en France en Mars chez HK Video, après plus de sept années d’annonces de l’éditeur.

Nous vivons l'aube d'une nouvelle ère pour l'humanité. Récemment, les progrès de la pharmaceutique ont permis l'émergence précoce d'un nouveau stade de notre évolution, celui des Super-Humains : ils repoussent toutes les limites physiques et cognitives en pulvérisant les scores sportifs aux Jeux Olympiques et en décuplant les intelligences scientifiques et artistiques au jour le jour. Une nouvelle race d'hommes est née du génie médical. Mais lorsque les Super-Humains commencent à mourir les uns après les autres, les instigateurs du projet tentent d'étouffer l'affaire et contraignent Black Jack à la recherche d'un antidote...

Les affaires de dopage qui ont ébranlé le monde sportif dans l’actualité ont inspiré ce Black Jack sordide et glauque. Un peu moins réussi que les OAV mais tout de même spectaculaire.

Image


Black Jack TV Special : The 4 Miracles Of Life (Inédit en France)

Téléfilm spécial réalisé en 2003 à l'occasion des 30 ans du manga original d'Osamu Tezuka.
Conçu par Makoto Tezuka, le petit fils de l’auteur original, il est constitué d’une introduction puis de quatre histoires indépendantes, toutes des remakes de chapitres célèbres du manga et d’une durée de 25 Minutes chacune. A l’inverse des OAV, qui se voulaient réalistes et noires autant sur le plan technique que scénaristique, ce téléfilm adopte un style graphique plus proche du manga original – des personnages plus ronds, plus stéréotypés – et un ton assez comique, que Tezuka aurait privilégié de son vivant. D’autre part, les exploits chirurgicaux de Black Jack, qui constituaient un peu le point d’orgue de chaque OAV, sont ici suggérés et n’occupent qu’une place minime dans l’anime. En effet, collant davantage aux préoccupations initiales de l’auteur, ce TV Special préfère largement traiter du sens de la vie et du rôle du médecin que de l’acte d’opération lui-même, secondaire voire tertiaire dans l’esprit de Tezuka. Il en résulte un style graphique étrange, à la lisière entre le dessin simple des années 70 et la colorisation moderne via ordinateurs.

Image

> Y-a-t'il un Docteur dans la Salle ?
Un milliardaire sans scrupules souhaite faire condamner à mort un innocent afin d’obtenir des organes en bon état pour son fils, gravement accidenté. Satisfait par sa réputation, il fait appel à Black Jack pour pratiquer l’opération immorale contre une dune de billets verts…

Adaptation plutôt fidèle du premier chapitre du manga. En d’autres termes, une histoire délirante, drôle et qui touche dans le mille, comme seul Tezuka savait les faire.

> Le Désavoeu Filial
Black Jack et Pinoko se retrouvent dans un refuge abandonné en montagne. La tenante de la bâtisse, une vieille femme naïve et malade, attend depuis des années le retour de son fils qui l’a complètement délaissée pour mener ses études de médecine. Il doit revenir cette nuit…

La moins intéressante des quatre histoires racontées dans le téléfilm. Jouant la carte de l’émotion sans jamais égaler le matériel original, la fable a un petit goût de dépassé.

> U-18 Savait
La technologie informatique a donné naissance à U-18, un hôpital intelligent et futuriste qui contrôle et soigne lui-même tous les patients dont il a la responsabilité. Jusqu’au jour où U-18 se proclame malade et menace de tuer ses patients si Black Jack ne vient pas l’inspecter…

Reprise d’un chapitre culte et atypique du manga. Bien avant Ghost In The Shell Tezuka envisageait la possibilité qu’un robot, qu’un ordinateur puisse revendiquer des droits humains.

> Comme une Perle
Black Jack raconte à Pinoko l’histoire du Docteur Honma. Chirurgien de compétence limitée et au parcours jonché d’échecs, Honma était la risée de tous ses pairs qui ne voyaient en lui qu’un raté. Mais Black Jack voit en lui le médecin grandiose qui lui a sauvé la vie…

A nouveau un classique de la bande dessinée. Les premières bribes du passé de Black Jack, le tout doublé d’une petite réflexion sur l’aberration d’un métier consistant à contrer Dieu.


Black Jack : The TV Series (Inédit en France)

Série télévisée 2004 toujours réalisée par Makoto Tezuka, suite au succès du TV Special.
Toujours diffusée sur Nihon Tv à l’heure actuelle au Japon, on suppose que la série aura 26 Episodes, et peut-être une seconde saison selon les scores d’audience – irréguliers et sujets à débats. Poursuivant sur la lancée du TV Special, la série reprend à sa manière certains chapitres du manga mais cette fois en les modifiant considérablement. Diffusée à une horaire qui interdit toute effusion de sang, la série Black Jack est avant tout destinée à un jeune public. Preuve en est la surenchère dans un humour très enfantin, le rôle majeur confié à Pinoko, et l’introduction de nouveaux personnages récurrents – notamment le chien Largo, qui dans la version manga mourrait au terme de sa première apparition. Conditions de diffusion oblige, les opérations chirurgicales, quand elles ne sont pas éclipsées, ne sont pas montrées : aucun organe, aucune goutte d’hémoglobine et donc finalement peu de science dure dans ce remake infantile de Black Jack, de même que le vocabulaire médical y est sensiblement réduit. Plus étonnant encore, Black Jack y tient souvent un rôle secondaire par rapport à Pinoko, devenue véritable star de la série et faisant de cette œuvre jadis ténébreuse une véritable comédie, qui plus est tout à fait réussie et hilarante pour le fan du Black Jack sombre et inquiétant des OAV. Dans cette version destinée aux enfants – mais à double niveau de lecture de sorte qu’elle est également plaisante pour les adultes – Black Jack sourit, grimace, blague et fait moultes pitreries jadis inconcevables sans jamais salir son aura charismatique. Si le public infantile fait que les histoires s’achèvent souvent bien et que nombre de scènes futiles les parsèment, la série n’est pas pour autant totalement aseptisée : de Black Jack préférant soigner un chat sauvage qu’un sénateur, prétextant que les chats sauvages sont en voie d’extinction alors que les politiciens véreux n’ont jamais été aussi nombreux sur Terre, à l’idée générale que la médecine n’est qu’un artefact et que rien ne peut guérir les Hommes, tout n’est pas sourire béat et humour adorable dans cette adaptation qu’aurait sans doute apprécié Tezuka. De la même manière, on peut se demander ce à quoi pense un enfant japonais devant les fameuses séquences où Black Jack exige des millions de yens pour soigner un patient gravement atteint. Au final une série à haute saveur comique, mais qui ne saurait se détacher de l’héritage qui lui précède : aucune histoire dans la série n’est dénuée de morale, et tout cet humour exhubérant ne peut pas masquer toute la profondeur humaniste de ce génie défunt qu’était Tezuka. A noter un générique de début exceptionnel interprété par le groupe pop-rock nippon Janne Da Arc et qui est sans aucun doute le tube du moment au Japon – et qui colle parfaitement à l’univers modernisé et plus soft du Black Jack contemporain. L’Episode 3, traitant des victimes d’un tremblement de terre, a été censuré à la dernière minute par la chaîne du fait de sa proximité avec la triste actualité locale de l’époque. Dernière anecdote, la série regorge de références à d’autres œuvres de Tezuka comme Astro Boy mais aussi Le Roi Leo et Phoenix entre autres. Tezuka lui-même apparaît parfois en tant que docteur !

Image

Les traductions des titres japonais sont littérales, et n’étant pas bilingue je ne garantis pas leur perfection lexicale, mais au moins leur idée générale.

- Episode 0 : Ordre d'Opérations
Lors d’un incident en bateau, Black Jack et Pinoko se retrouvent avec trois blessés sur les bras. Ils doivent effectuer un ordre des priorités et en assumer les conséquences devant un tribunal qui n’apprécie pas les méthodes du médecin sans diplôme…

Image

- Episode 1 : L'Aiguille Disparue
Un ami de Pinoko est hospitalisé pour une opération du foi basique. Mais lors d’une collision, une aiguille de transfusion cède et pénètre une veine de son bras. Black Jack est mobilisé pour l’extraire avant qu’elle n’atteigne le cœur…

Image

- Episode 2 : Pattes de Fourmi
Un jeune garçon atteint de polyomélite tente un trajet médiatique de plusieurs centaines de kilomètres dans la campagne pour dénoncer l’inaction du gouvernement quant à cette maladie. Black Jack observe le périple et la souffrance physique du garçon depuis sa voiture…

Image

- Episode 3 : Du Flair
Black Jack et Pinoko font la connaissance de Largo, un chien stupide mais doté de la faculté de pressentir les tremblements de terre à venir. Devant l’insistance générale, Black Jack accepte d’opérer l’animal, blessé durant la chute de matériel lourd sur ses os …

Image

Il ne s’agit pas ici de résumer chaque épisode de la série. Dix-huit épisodes ont actuellement été diffusés au Japon, j’y reviendrai peut-être après avoir été avisé de la fin ou non de la série dans les prochaines semaines, en espérant une seconde saison pour cette série de grande qualité qui le mérite amplement et qui je l’espère sera un jour achetée par un éditeur français.


Black Jack : Autres (Inédit en France)

Les Romans
Au nombre de 17, les romans Black Jack sont des histoires originales basées sur le personnage et ses activités illégales. Aucune traduction autre que japonaise n’existant de ces romans, je ne peux en faire aucun commentaire sinon qu’ils ont de superbes couvertures.

Image

Les Adaptations Live
Au nombre de 6 à ma connaissance, elles ne bénéficient d’aucune traduction permettant de juger de leur valeur. Je puis simplement dire que c’est à la fois kitsch et morbide et donc d’une étrangeté quasi-malsaine. Les deux seules que j’ai pu voir dans des conditions tolérables correspondaient à la naissance de Pinoko et au retour du Docteur Chirico.

Le Tribute
Hommage à Black Jack, le manga best-seller Say Hello To Black Jack de Shuho Sato qui dénonce les coulisses mercantiles des hôpitaux japonais. Très intéressant mais sans rapport direct avec le personnage de Black Jack, édité en France aux Editions Glenat.
En outre, le personnage de Black Jack est apparu comme guest dans plusieurs oeuvres papier et anime de Tezuka mais toujours dans des rôles parodiques.


Image


Downloadez vite avant que le lien ne disparaisse le Générique de Black Jack La Série - "Gekkouka" de Janne Da Arc - à trouver sur cette page http://www.livejournal.com/community/jrock_leftovers/
Mad_Ouaf
Evil Leaper
Messages : 3562
Inscription : 07 janv. 2002 14:03
Localisation : Ma niche

Re: BLACK JACK MANGA/OAV/FILM/SPECIAL/SERIE/AUTRES

Message par Mad_Ouaf »

Amrith a écrit :Afin que le forum Metropolis ne devienne pas le fan-club officiel d'oeuvres sympathiques mais mineures comme Full Metal Alchemist, recadrage sur une oeuvre majeure du manga et de l'animation japonaise...


Ca aurait put, être pire, on aurait pu parler de Détective Conan... :D

Sinon, connaissant ton érudition pour tout ce qui touche au personnage de Black Jack, je suis content de pouvoir enfin lire ça!!!

(A quand un topic sur d'autres mangas de Tezuka, plus mineurs, comme "L'Ara aux 7 couleurs.")
<B>:smile7: </B>
<B>Dog-Zone, les puces, sur mon blog:</B>www.20six.fr/le-mad-dog
Zak
Vacataire au CSA
Messages : 92
Inscription : 21 janv. 2005 14:32
Localisation : Le Sanctuaire
Contact :

Message par Zak »

"FMA mineur" :fleche: :neutre: (qu'est ce qu'on rigole)

Sinon, j'ai jamais eu l'occasion de voir Black Jack, je vais commencer par lire tout ça en premier... :D
Image
Shanna
Coéquipier de Munch
Messages : 234
Inscription : 04 nov. 2004 11:34

Re: BLACK JACK MANGA/OAV/FILM/SPECIAL/SERIE/AUTRES

Message par Shanna »

Amrith a écrit :Le Maître Tezuka, l’Homme au Bérêt dont nous rediscuterons de la biographie et de l’oeuvre exponentielle une prochaine fois,

J'ai hâte de lire ça car je connaîs très mal le bonhomme, ce qui est un comble quand on s'intéresse un 'tit peu aux mangas et à l'animation japonaise.
De Black Jack (OAV) j'avais acheté le premier volume des éditions Kaze (qui est passé je ne sais plus où...). Je me souviens avoir été vraiment épatée par sa qualité visuelle et l'adaptation graphique du style du maître, style qui ne m'avait jamais vraiment emballée faut dire... :redface:
Bon bref tout ça pour dire que Tezuka, je connaîs trop peu, et Black Jack, j'en ai pas vu grand chose....

Il est chouette ce topic ! :D
Amrith
Membre du Groupe Millennium
Membre du Groupe Millennium
Messages : 3881
Inscription : 07 janv. 2002 16:36
Contact :

Re: BLACK JACK MANGA/OAV/FILM/SPECIAL/SERIE/AUTRES

Message par Amrith »

Shanna a écrit :De Black Jack (OAV) j'avais acheté le premier volume des éditions Kaze.


Kaze n'a pas sorti d'OAV Black Jack, il s'agissait d'AK Video.
Quant au style de celui que certains nomment Tezuka Sama - Ô Dieu Tezuka - il a cinquante ans d'âge, il n'est donc pas question de le comparer à ce qui se fait aujourd'hui en la matière, tout comme l'on ne compare pas les effets spéciaux d'il y a cinquante ans avec ceux des blockbusters actuels. Tezuka à titre purement graphique est l'inventeur des effets de vitesse au moyen des traits de perspective, des grands yeux des personnages, du self-insert et de l'auto-parodie, du découpage dynamique des cases, des onomatopées débordantes... bref avant Tezuka il y avait la bande-dessinée japonaise, après il y a eu le manga tel qu'on le connaît - même si le terme manga date d'avant Tezuka. D'autre part la première série animée japonaise, noir et blanc, le premier anime télévisuel, c'était lui. Non seulement il a produit à lui seul plus de 70 mangas, score qui n'a jamais été égalé depuis, mais il a également participé à 600 anime différents, et créé les premières conventions et les premiers magazines sur l'animation. La vie de l'auteur, sa simple biographie, pourrait faire l'objet d'un topic de cent pages, mais si on voulait analyser son oeuvre cela prendrait tous les topics de tout le forum du FLT, ce qui lui serait d'ailleurs salutaire plutôt que des posts sur 24. Avec 260 millions de mangas vendus et la courbe continue, Tezuka est l'auteur de bd le plus lu au monde et la référence de tous les mangakas d'hier et d'aujourd'hui. Il est l'unique auteur à avoir abordé tous les genres, systématiquement avec brio - science-fiction, humour, fantastique, manga pour filles, western, histoire, religion, biographie, aventure, érotisme, magie... le tout avec l'humanisme qui le caractérise. Après sa mort le 9 Février 1989 d'un cancer, le Japon dont une famille sur deux possède au moins une oeuvre de Tezuka est en deuil. Le Musée Tezuka destiné à faire découvrir la science aux enfants est ouvert, les disciples du Maître continuent de faire vivre son oeuvre sous l'intitulé Tezuka Productions et le Prix Tezuka est créé pour récompenser chaque année les meilleurs espoirs de la discipline. Il ne passe jamais une année sans qu'un remake d'une ancienne oeuvre de Tezuka ne paraisse.
Tezuka laisse derrière lui non seulement toute une pensée - une oeuvre de plus de 150 000 planches diversifiées mais cohérentes car reliées par un même message général - mais aussi toute une technique de dessin et de narration qui se généralisera. Ses personnages les plus célèbres - il en a plus de 1000 au compteur - seront tous pillés, de Astro qui sera volé par Stanley Kubrick pour AI, de Kimba qui sera volé par les Studios Disney pour Le Roi Lion, de Black Jack qui sera volé par Leiji Matsumoto pour Albator. Les oeuvres de la fin de sa vie sont les plus profondes et les plus noires - ce qui ne les rend pas forcément plus intéressantes que les précédentes. Tezuka ne pourra jamais finir son ambitieux projet de biographie manga de Beethoven.

Mais tout ceci est bavardage, il ne s'agit pas d'un topic sur Tezuka mais sur Black Jack donc on en restera là. Tezuka lui mériterait un site français de haute facture, qui n'existe pas.
Shanna
Coéquipier de Munch
Messages : 234
Inscription : 04 nov. 2004 11:34

Message par Shanna »

Voui pour AK Vidéo, mon clavier a fourché.
Merci pour cette parenthèse ô Amrith Sensei. Autant le pillage de Jungle Taitei par Disney m'a paru évident, autant je me doutais pas que Black Jack ait fait l'objet des convoitises de Matsumoto.

Shanna = vraiment très petit scarabée.
Mad_Ouaf
Evil Leaper
Messages : 3562
Inscription : 07 janv. 2002 14:03
Localisation : Ma niche

Message par Mad_Ouaf »

Zak a écrit :"FMA mineur" :fleche: :neutre: (qu'est ce qu'on rigole)


Oui, alors, Zak, ne pinaille pas avec Amrith. Pour lui, rien ne peut être plus majeur qu'Evangelion ou Tezuka. Tout le reste est en bas.
<B>:smile7: </B>
<B>Dog-Zone, les puces, sur mon blog:</B>www.20six.fr/le-mad-dog
Zak
Vacataire au CSA
Messages : 92
Inscription : 21 janv. 2005 14:32
Localisation : Le Sanctuaire
Contact :

Re: BLACK JACK MANGA/OAV/FILM/SPECIAL/SERIE/AUTRES

Message par Zak »

J'ai vu les deux premiers épisodes de la série (le 0 et le 1 en fait) et j'aimerais apporté ma pierre à l'édifice :

Amrith a écrit :Black Jack préférant soigner un chat sauvage qu’un sénateur, prétextant que les chats sauvages sont en voie d’extinction alors que les politiciens véreux n’ont jamais été aussi nombreux sur Terre


L'approche est tout de même très caricaturale et prouve bien que la série est destinée à un public jeune. Le senateur est gros, moche, méchant et ne pense qu'à lui. La représentation parfaite du politicien véreux en somme. L'enfant qui regardera la série préférera évidemment que Black Jack soigne ce joli chat tout mignon que l'autre brailleur insupportable.


Amrith a écrit :De la même manière, on peut se demander ce à quoi pense un enfant japonais devant les fameuses séquences où Black Jack exige des millions de yens pour soigner un patient gravement atteint.


L'idée est assez osés en effet. Seulement voilà, à la fin de l'épisode Black Jack refuse l'argent, ce qui rend tout de suite plus sympathique. De ce fait son côté anti-héros s'efface tout de suite et c'est bien dommage.


Amrith a écrit :Au final une série à haute saveur comique


Ca reste encore à prouver pour moi, je n'ai pas esquissé le moindre sourire. Si l'élément humoristique de la série est Pinoko, on est mal barré car elle est tout simplement insupportable (le doublage n'aide pas en plus).

Amrith a écrit :A noter un générique de début exceptionnel interprété par le groupe pop-rock nippon Janne Da Arc et qui est sans aucun doute le tube du moment au Japon


Ca reste à prouver ça. :-)

Au final, malgré ses défauts j'ai passé un agréable moment. C'est divertissant et idéal pour un public jeune. La série s'offre même un petit côté pédagogique appréciable. Je me regarderai la suite sans réticence.
Image
Amrith
Membre du Groupe Millennium
Membre du Groupe Millennium
Messages : 3881
Inscription : 07 janv. 2002 16:36
Contact :

Re: BLACK JACK MANGA/OAV/FILM/SPECIAL/SERIE/AUTRES

Message par Amrith »

Zak a écrit :L'approche est tout de même très caricaturale et prouve bien que la série est destinée à un public jeune.


Non, l'approche est stéréotypée de manière cartoonesque afin de respecter celle du manga original, qui était bourré d'humour et de caricatures, et qui pourtant n'était pas destiné aux enfants. On peut prendre la série telle quelle, elle est bien ainsi, mais si l'on ne connaît pas le Black Jack original et si l'on n'a pas une idée sur l'esprit imprégnant toute l'oeuvre de Tezuka on ne comprendra pas ce que toutes ces simagrées signifient. On ne raconte pas des fables avec du matériel réaliste. Maintenant cette série est effectivement aseptisée en comparaison avec le manga, les OAV ou le film, et ne peut s'apprécier pleinement que comme complément à ces derniers. Mais l'aseptisation ne vient pas des caractères excessifs. Montrer à un enfant un politicien ouvertement pourri n'est pas aseptisé, c'est le montrer à un adulte qui l'est, puisque l'enfant va prendre pour argent comptant l'image que l'on donne du politicien. Cette série, destinée aux enfants, n'est pas aseptisée.

L'enfant qui regardera la série préférera évidemment que Black Jack soigne ce joli chat tout mignon que l'autre brailleur insupportable.


Black Jack soigne le chat avant le bébé.
Ta "théorie" tombe à l'eau.

L'idée est assez osés en effet. Seulement voilà, à la fin de l'épisode Black Jack refuse l'argent, ce qui rend tout de suite plus sympathique. De ce fait son côté anti-héros s'efface tout de suite et c'est bien dommage.


Tu as vu un épisode, je parle de la série et plus largement du personnage, que l'on voit en action dans plus de deux-cent histoires différentes. Je ne vais pas mentir, une compréhension très fine du personnage de Black Jack est nécessaire pour appréhender cette série, qui donne de Black Jack une image moins mystérieuse, moins intéressante.
Enfin il n'a pas demandé d'argent au sénateur, mais à la mère de famille si. En outre Black Jack n'est pas un anti-héros. Ca n'est pas pour s'enrichir qu'il demande des sommes faramineuses, mais justement parce qu'il considère la vie comme ce qu'il y a de plus important, coûteux, cher et précieux chez l'Homme. C'est un anti-héros pour les gens autour de lui, mais uniquement parce que ces gens ne comprennent pas son idéologie. Et même si concrètement il tire des profits de son action, dans le fond c'est un acte humaniste que de réclamer des dunes d'argent pour sauver la vie d'un patient. C'est une exploitation d'après les yeux de la société, mais pour Black Jack c'est donner de la valeur à la vie qu'il sauve. Si Black Jack soignait gratuitement ses patients, cela voudrait dire que pour lui leur vie ne vaut rien. Or c'est tout l'inverse. Black Jack est un profiteur humaniste.
Accessoirement, Black Jack est une transposition du Tezuka de 1975. Le chirurgien sans diplôme qui soutire de l'argent ressemble fortement à l'animateur sans studio et qui cherche des fonds qu'est Tezuka au moment où il créé le personnage.

Ca reste encore à prouver pour moi, je n'ai pas esquissé le moindre sourire. Si l'élément humoristique de la série est Pinoko, on est mal barré car elle est tout simplement insupportable (le doublage n'aide pas en plus).


Là encore tout est question de connaissances.
Tu ne sais pas qui est Pinoko, les conditions de sa naissance, tu dois même ignorer qu'elle n'est pas tout à fait humaine. Cet anime s'adresse soit aux enfants, pour lesquels l'humour de Pinoko sera suffisant en soi, soit aux amateurs adultes de l'oeuvre initiale. La cible c'était ça, et il est absurde d'avoir commencé par cette série tv. Ca te donne des circonstances atténuantes, expliquant l'horreur de ta review. Dommage que la décontextualisation temporelle complète de cette review ne soit pas en revanche pas défendable. La nature du personnage de Pinoko est l'une des plus géniales idées de l'histoire du manga, et elle a trente ans. Malheureusement pour beaucoup le manga et l'anime sont nés en 2000, alors qu'à l'inverse les années 2000 sont les plus faibles de cette culture quoiqu'en pensent les porcs de Télérama.

PS : Le doublage de Pinoko est exceptionnel et sa seyuu a été récompensée par la deuxième place au Festival de Kobe pour son travail sur ce personnage. Ca n'est ni une oeuvre, ni un topic de seconde zone. Pour adapter une oeuvre de Tezuka on n'engage pas n'importe quel doubleur.

Ca reste à prouver ça :-)


Ca n'est plus à prouver, le générique "Gekouka" est resté un mois premier des ventes à Tokyo et Osaka simultanément, ce qui est objectivement énorme, surtout pour un morceau non issu d'une idol.

Au final, malgré ses défauts j'ai passé un agréable moment. C'est divertissant et idéal pour un public jeune. La série s'offre même un petit côté pédagogique appréciable. Je me regarderai la suite sans réticence.


Avant de regarder la suite, regarde l'essentiel.

PS : A chaque fois qu'une phrase te vexera, imagine qu'il y a un smiley derrière. En tant que despote fachiste avec un "ch" régnant sans partage sur ce forum je ne peux pas me permettre d'être avenant.
Zak
Vacataire au CSA
Messages : 92
Inscription : 21 janv. 2005 14:32
Localisation : Le Sanctuaire
Contact :

Message par Zak »

C'est toujours un plaisir de te lire. :-)

(par contre s'il faut avoir lu l'encyclopédie Black Jack pour apprécier la série, je plains les spectateurs)
Image
Amrith
Membre du Groupe Millennium
Membre du Groupe Millennium
Messages : 3881
Inscription : 07 janv. 2002 16:36
Contact :

Pas exactement

Message par Amrith »

Zak a écrit :S'il faut avoir lu l'encyclopédie Black Jack pour apprécier la série, je plains les spectateurs...


En fait seuls les adultes ont besoin de cette connaissance rudimentaire pour apprécier complètement la série. Beaucoup de japonais l'ont d'office puisque c'est leur patrimoine. Le public infantile lui peut s'en passer, car de toutes manières il n'a pas les mêmes exigences. L'important c'est que, aseptisée ou non, la série conserve le message propre à toute l'oeuvre de Osamu Tezuka, et c'est globalement le cas. Les épisodes crossovers avec d'autres oeuvres du Maître sont à ce titre jouissifs pour ses aficionados.
La référence ultime pour comprendre le "style" Black Jack reste "All Of Black Jack By Osamu Tezuka", un art-book posthume qui regroupe à peu près toutes les illustrations que fit Osamu Tezuka de son personnage mythique de 1974 à 1984. Le dessin couleur est vieux, imprécis, pionnier, mais d'un charme incomparable. Le dessin noir et blanc est redoutable, grandiose, visionnaire et donne toute sa beauté, au sens propre et figuré, au personnage de Black Jack. Je me souviens du feu magazine Tsunami, dédié à la culture japonaise, qui avait consacré une page entière à la description strictement physique et charismatique du personnage de Black Jack et soulignait combien l'auteur lui avait greffé un regard inoubliable. Les traits du personnage sont d'une grande simplicité comme à chaque fois chez Osamu Tezuka, mais PERSONNE ne pourrait les refaire. On n'imagine mal qu'un chara-design aussi révolutionnaire ait pu être conçu au début des années 70. A mon sens, le manga et l'anime n'ont jamais créé de chara-design aussi original et auto-suffisant que celui de Black Jack, même au bout de trente ans d'évolution.
Mad_Ouaf
Evil Leaper
Messages : 3562
Inscription : 07 janv. 2002 14:03
Localisation : Ma niche

Message par Mad_Ouaf »

Zak a écrit :(par contre s'il faut avoir lu l'encyclopédie Black Jack pour apprécier la série, je plains les spectateurs)


Non, mais avoir au moins lu la récente version papiers (qui est un condensé de sélections d'histoires de Black Jack) ça doit Énormement aider, je pense.
Enfin, moi je dit ça...
<B>:smile7: </B>
<B>Dog-Zone, les puces, sur mon blog:</B>www.20six.fr/le-mad-dog
Amrith
Membre du Groupe Millennium
Membre du Groupe Millennium
Messages : 3881
Inscription : 07 janv. 2002 16:36
Contact :

Errare

Message par Amrith »

Mad_Ouaf a écrit :Non, mais avoir au moins lu la récente version papiers (qui est un condensé de sélections d'histoires de Black Jack) ça doit énormement aider, je pense...


Les gros tomes Black Jack publiés par Asuka ne sont pas une sélection ni un condensé, fort heureusement. Ils reprennent l'intégralité du manga dans l'ordre chronologique initial. Toutefois pour lire Black Jack il faut avoir l'esprit ouvert et ne pas s'arrêter à la simplicité - apparente - des dessins, qui ont des relents de bd franco-belge. Il faut toujours recontextualiser, et en l'occurrence le contexte c'est que le manga n'était pas une institution à l'époque de Black Jack. En gros, le premier qui dit que c'est mal dessiné se prend une baffe, parce que c'est FAUX, et ce quoiqu'en disent tous les sites internet "Mangas" qui ont ouverts leurs portes dans le seul but de nous administrer une overdose de l'après 2000 de Ghibli, Bones et Gonzo.
Zak
Vacataire au CSA
Messages : 92
Inscription : 21 janv. 2005 14:32
Localisation : Le Sanctuaire
Contact :

Re: Errare

Message par Zak »

Amrith a écrit :et ce quoiqu'en disent tous les sites internet "Mangas" qui ont ouverts leurs portes dans le seul but de nous administrer une overdose de l'après 2000 de Ghibli, Bones et Gonzo.


:D (et Madhouse)
Image
Mad_Ouaf
Evil Leaper
Messages : 3562
Inscription : 07 janv. 2002 14:03
Localisation : Ma niche

Re: Errare

Message par Mad_Ouaf »

Amrith a écrit :Les gros tomes Black Jack publiés par Asuka ne sont pas une sélection ni un condensé, fort heureusement. Ils reprennent l'intégralité du manga dans l'ordre chronologique initial.


Alors je ne comprends pas les anotations à la fin des volumes (avec les différents guests tezukiens) où l'on a l'année de prépublication (complètement déchronologique) et un chiffre qui est totalement différent de celui qui est donné.
Si tu a une explication pour ça, je suis preneur.
<B>:smile7: </B>
<B>Dog-Zone, les puces, sur mon blog:</B>www.20six.fr/le-mad-dog
Verrouillé