bubu a écrit :Après le jeu c'est de trouver les points communs entre l'épisode et la nouvelle dont il est tiré. Des fois, ç'pas facile...

A ce point ?
Tu as des exemples ?
Avec joie.
Je m'en vais te raconter deux histoires. La première, c'est
Alphonse Funèbre, telle que je l'ai regardée à la télé.
('tention, si quelqu'un a pas vu la fin, je la raconte aussi). La seconde, c'est
Mauvaises Nouvelles d'Après-Demain, la nouvelle de Xavier Mauméjean dont est soi-disant adapté l'épisode. (là, je raconte pas la fin, parce qu'elle est douze mille fois plus intéressante que celle d'Alphonse Funèbre, et si vous voulez la connaître, allez acheter le bouquin, non mais alors)
Tu vas voir, c'est très, très fidèle...
Alphonse Funèbre.
Une maison, c'est la nuit. Un vieux type assis entend un bruit à l'étage. La lampe au dessus de lui clignote pour lui indiquer que c'est pas le chat qui est resté enfermé dans un placard, mais plutôt un truc genre surnaturel. D'ailleurs, si c'était le chat, ça serait pas bon signe, parce que le bruit, il le décrira plus tard comme "un craquement d'os".
Il monte l'escalier, il y a une musique flippante, mais elle vient pas de chez lui, hein, la musique, c'est ajouté pour que les téléspectateurs se rendent bien compte que c'est surnaturel, lui il entend que le craquement d'os. Il y a une lumière au dessus de lui, brusquement, et il grimace.
Un peu plus tard, le vieux type de tout à l'heure arrive chez Monsieur Dubois, qui est détective et enrhumé. Il lui raconte qu'il est à peu près sûr de mourir dans deux jours, parce que dans deux jours, c'est le 3 novembre, et que quelqu'un va le tuer, et il voit pas pourquoi, d'abord, parce que tout le monde l'adore, au village.
Monsieur Dubois, il commence par lui expliquer qu'il en a rien à foutre, et puis quand le vieux commence à étaler des pièces en or sur la table et à faire des bruits bizarres, il dit que bon, d'accord, il veut bien aller jeter un coup d'oeil.
Encore un peu plus tard, à Sable Noir, parce que c'est là qu'habite Victor le Croque-Mort (!), le vieux de tout à l'heure, Monsieur Dubois, qui vient d'arriver, s'arrête dans un café. Là, comme il dit qu'il est pote avec Victor, on lui offre une bière, on l'autorise à garder sa bagnole alors qu'elles sont interdites à Sable Noir, et une nana pas farouche baptisée Fanny l'accompagne même chez Victor pour lui tailler une pipe. On a beau dire, c'est quand même sympa, Sable Noir.
La Fanny en question, elle lui montre aussi que chez Victor, il y a une porte qu'on peut pas ouvrir, et que c'est sûrement derrière que Victor planque son trésor. Du coup, Monsieur Dubois retourne la maison de Victor, il vide même les urnes, mais il trouve pas la clé de la porte. De dépit, il décide d'aller faire un tour.
Seulement dans Sable Noir, y'a plus personne, rapport que c'est le 3 novembre, le jour de la malédiction, celle sur laquelle Monsieur Victor a même écrit un bouquin, qu'on vend au magasin de souvenirs du coin à côté des sabliers qu'il fabrique avec amour. Faudrait être vachement distrait pour pas s'en rendre compte, que c'est le jour de la malédiction, de toute façon, vu qu'il y a placardé "Fermé pour cause de Malédiction" sur tous les magasins, et qu'un cercueil nonchalemment abandonné au milieu de la rue attend le premier blaireau qui osera montrer le bout de son nez. Et le premier blaireau, devinez qui c'est ?
Oui, c'est Monsieur Dubois. Monsieur Dubois, il a décrété que "dans ton cul, l'éternité", il a chipé un fusil et une bouteille de gaz (!), et pour montrer que vraiment il s'en fout la mort, il se balade en gueulant dans Sable Noir. Et puis il en a marre et il rentre chez Victor. Là, il casse un sablier, dans lequel, vous allez jamais le croire, y'a la clé de la porte.
Il ouvre donc la porte, il entre avec son 'tit briquet parce qu'il fait tout noir, et heureusement pour lui il trouve la lampe d'Aladin dans un coin, parce que Monsieur Victor, c'est pas une cave qu'il a derrière sa porte, c'est une caverne. Un réseau de cavernes, même. Avec plein de pièces et des ossements partout, et tout au fond... le trésor !!!
Monsieur Dubois, il est super content d'avoir trouvé le trésor, mais il entend un bruit derrière lui. Il croit que c'est sa copine de l'autre soir, et il l'appelle gentiment en armant son fusil, mais finalement, c'est pas elle, c'est juste une lumière, la même que la lumière du vieux, alors lui aussi il fait une grimace.
Un peu plus tard, quand il rallume son 'tit briquet, il se rend compte qu'il est dans un genre de cercueil, lequel est lui-même... Zoom arrière de la mort pour ce dénouement d'une originalité sans faille... dans un des sabliers de Monsieur Victor.
Voiiiilà. Ca, c'est Alphonse Funèbre.
Mauvaises Nouvelles d'Après-Demain.
Chez un détective. Un homme raconte un rêve. Un endroit inconnu. Il marche. Il remarque quelques détails, une station balnéaire presque déserte, un panneau "Sable Noir" planté au milieu d'un trottoir, une petite fille qui fait un caprice, un vieux à vélo qui lui dit bonjour, des gens qui l'évitent, d'autres qui le saluent, une clé dans sa poche, une maison qu'il reconnaît sans la connaître, un canapé, il s'allonge, une forme, un homme, le bras tatoué, un revolver à la main, bam bam, la mort.
L'homme qui raconte, c'est Joseph Caspeck, un écrivain. Sable Noir, il ne sait pas si ça existe, il ne sait pas où ça se trouve, mais il s'est réveillé persuadé qu'on allait le tuer 2 jours plus tard.
Le détective, c'est Paul Vilar. L'histoire l'intrigue. Il demande à l'écrivain de remonter ses manches, juste pour voir, et il accepte l'affaire. Caspeck lui confie un magnétophone sur lequel il a tenu journal, et une pile de bouquins, les siens.
Quelques lignes plus loin, la station balnéaire est identifiée au détour d'une agence de voyage, Vilar se met en route. Dans l'autoradio, Caspeck lui parle. Les bouquins sont mauvais, mais il les lit quand même.
Arrivé à Sable Noir, il cherche le panneau en vain. Il traîne, atterrit dans un café où il philosophe avec le serveur pendant qu'une dame à la table voisine explique que son neveu ne peut pas devenir photographe, parce qu'il a une jambe plus courte que l'autre. A une autre table encore, un petit garçon fait un caprice. Dans la rue, un vieil homme cherche son vélo.
Sur la plage, une jeune femme aveugle joue avec son chien, et Vilar l'aide à ramasser sa clé tombée sur le sable...
A Sable Noir, l'eau ne coule pas des robinets, la nourriture est en papier... Vilar ne sait plus ce qu'il fait là, il ne sait plus qui il est...
Il erre dans la ville, et tout se remet en place. Une petite fille, sosie du petit garçon du restaurant, boude parce qu'elle ne veut plus de sa glace, le vieil homme a retrouvé son vélo... Et au fond de sa poche, la clé de la jeune femme attend d'ouvrir une serrure...
Pour la fin, faut aller voir vous-même, ça serait pitié que je vous la raconte platement, là, comme ça.
Bref. Qu'y a-t-il de
Mauvaises Nouvelles d'Après-Demain dans
Alphonse Funèbre ?
A peu près rien.
Aucune trace des dialogues débiles et vulgaires de l' "adaptation" dans les répliques ciselées du livre, aucune trace de l'histoire de cul minable et complètement hors de propos, d'ailleurs le personnage de Fanny n'existe pas dans le livre. Pas de sablier, pas de croque mort, pas de caverne, pas de trésor... Rien de l'histoire globale et rien des détails non plus.
J'ai pas compris, quoi...
