Il y a quelques jours, nous évoquions ici-même la prochaine adaptation de la Trilogie Maritime de William Golding par la BBC ; il était donc normal de revenir aujourd'hui sur l'excellent papier publié dans le supplément Télévision du Monde (Dimanche 26 & Lundi 27 Décembre 2004) au sujet du tournage pour Arte des Lettres de la mer Rouge d'après Henri de Monfreid.

Le journaliste Francis Cornu y rapporte avec chaleur la manière dont s'est montée la production et s'enthousiasme des rushes qu'il a pu voir. Le film a pour interprète principal Arnaud Giovaninetti et est réalisé par deux débutants Eric Martin et Emmanuel Caussé avec un tout petit budget de 2,5 millions d'euros ; mais la promotion tourne essentiellement autour du nom de l'écrivain Henri de Monfreid, dont le succès en librairie ne s'est toujours pas démenti 30 ans après sa mort. Il faut dire que ses romans, légérement autobiographiques, fascinent quiconque apprécie l'aventure et l'évasion... Hugo Pratt a par exemple été largement inspiré par les récits d'Henri de Monfreid pour son personnage de Corto Maltese. L'essentiel de l'oeuvre de l'écrivain est disponible chez Grasset.

Le reportage de Cornu s'accompagne d'un entretien avec Isabelle Huige, chargée de programmes à l'unité Fiction d'Arte. Elle y annonce quelques uns des autres projets du même genre de la chaîne, en cours de développement :
- Capitaines des Ténèbres, réalisé par Serge Moati. Le pitch donné par Isabelle Huige ("l'expédition de deux militaires français qui ont laissé un sillage d'exactions en Afrique de l'Ouest") évoque les événements du début du siècle autour du lac Tchad... Diffusion probable en Mars 2005.
- Aventuriers des mers du Sud, de Daniel Vigne, sur les dernières années de Robert Louis Stevenson aux îles Samoa. Michel LeBris, directeur du festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo, est co-scénariste sur le projet.

D'autres fictions sont en cours de développement sur les enfants soldats ou les essais nucléaires français en Algérie...

Arte développe une vraie politique de diversification de ses fictions et, même si l'on peut regretter un unique investissement en collections et unitaires (jusqu'à l'arrivée de la série de Tonie Marshall Vénus et Apollon ?), on ne peut que saluer ce travail hors des sentiers battus par les autres chaînes françaises, au service de l'imaginaire.