La pratique est courante en Grande-Bretagne et dans de nombreux autres pays depuis plusieurs années. A compter du 4 janvier 2011, Médiamétrie prendra enfin en compte les visionnages en différé dans ses calculs d’audience, une mesure qui devrait être bénéfique notamment pour les programmes de fiction.
Les visionnages en différé ne datent pas d’hier : la massification du magnétoscope remonte à trente ans. Mais aujourd’hui, avec les graveurs, le time-shifting (mettre en pause un programme en direct pour le reprendre avec quelques minutes de décalage), les enregistreurs numériques parfois inclus dans les boxes, et les service de télévision de rattrapage fournis pas des opérateurs par câble ou ADSL, les moyens se sont multipliés.
Mais jusqu’à présent, en France, ces visionnages n’étaient pas inclus dans les résultats d’audience qui ne comptabilisaient que les visionnages en direct pur.
Ce retard s’explique en partie par le fait que le visionnage en différé intéresse beaucoup moins les chaînes commerciales, car ces téléspectateurs sont fortement susceptibles de passer les publicité en accéléré. Un argument qui ne fait pas sens pour les programmes de France Télévisions, qui n’a plus de publicité après 20h35 depuis 18 mois.
Les visionnages en différé concernés seront ceux fait via la télévision, la mesure ne concerne pas les dispositifs de catch-up sur Internet.
Concrètement l’audience à J+1 inclura les visionnages en différé faits le jour même de la diffusion. Un second chiffre d’audience consolidée sera communiqué à J+8 et inclura les visionnages faits dans les sept jours après la programmation originale.
On se souvient du lancement récent de la nouvelle saison de
Doctor Who en Angleterre. Un chiffre d’audience à J+1 de 8 millions avait fait titrer certains sur une baisse d’audience de la série. or, le chiffre consolidé avait fait apparaître que plus de deux millions de téléspectateurs britanniques avaient enregistré l’épisode pour le regarder dans les sept jours. Ce qui portaient l’audience totale, puisqu’il s’agit bien du calcul de nouveaux spectateurs et pas de spectateurs regardant l’épisode deux fois, à plus de 10 millions ! (
Les détails ici)
Les audiences des programmes de fiction, et en particulier celles regardées par des cibles autres que les plus de 55 ans, pourraient donc particulièrement bénéficier de cette mesure qui s’est faite beaucoup trop attendre.
Les détails d’ordre techniques (intéressants) sont disponibles sur
le site de Médiamétrie.