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24 - Critique de l'épisode 4 de la saison 8

Day 8 : 7:00 PM 8:00 PM: La série où on ne perd pas la main, hein Renée

Par tomemoria, le 22 janvier 2010
Publié le
22 janvier 2010
Saison 8
Episode 4
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En ce début de saison, un violent constat se fait. 24 a énormément changé. Oui, la série a su considérablement évoluer et offrir à ses spectateurs un renouveau confirmé par le talent de ses auteurs et la conviction d’un casting en perpétuelle évolution. Cette saison ne diffère pas à la règle et offre des histoires novatrices racontées dans un style jamais vu et avec une originalité sans pareille.

Ouais ou pas

Et si à force, je ne m’attends plus à ce que 24 puisse raconter autre chose qu’un ATTENTAT commandité par une TAUPE infiltrée dans les plus hautes sphères du GOUVERNEMENT ayant pour objectif un COMPLOT beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, j’espère toujours que l’histoire sera portée par des personnages novateurs.

De ce côté-là, la saison 7 avait su tenter l’innovation en supprimant la CTU. Certes le F.B.I. n’était qu’une simple copie avec bureaux paysagers, mais le fait de ne plus se sentir dans un mini-Guantanamo où les droits de l’homme n’ont pas court faisait respirer. La présence de Renée Walker renforçait cette impression de nouveauté, car elle campait un personnage féminin, pendant de Jack, qui pourtant s’en éloignait par de nombreux points, notamment dans sa moralité et sa culpabilité face aux exactions de ce dernier. Et puis il y avait la Présidente Allison Taylor. Sans être la dirigeante la plus insignifiante de la série (je crois que Wayne Palmer obtient la palme pour ce titre), elle était loin de donner un souffle très nouveau à la fonction. Et puis rien ne pourra jamais égaler David Palmer et ses supers intrigues avec Michelle Forbes.

Examinons de plus près les nouveaux personnages si originaux que nous offre cette saison 8.

Sans neuf

Papi Jack : Jack n’a de grand-père que le titre et même la gnome choisie pour le rôle trouve qu’il y a arnaque. Jack n’a rien d’un grand-père et le processus est, somme toute, très artificiel. Kim n’est là avec son Vampire que pour laisser cette avancée dans la vie de Jack mourir d’elle-même. Elle le relance d’ailleurs dans sa journée infernale alors qu’il devait la suivre à Los Angeles. Je ne sais pas vous, mais moi le couguar me manque beaucoup.

Dana Walsh aka Jenny aka cette conne de Starbuck aka Kim2.0 : même si le matou n’est plus là pour combler les blancs, les scénaristes ont décidé de redonner vie à leur vieille copine : l’intrigue qui sert à rien. En effet, cette intrigue, qui avait connu son apogée lors de la saison 3, s’était progressivement éteinte dans la série au point de ne plus du tout avoir de place dans les saisons 5, 6 et 7. C’est donc avec surprise que l’on découvre, dans ses premiers épisodes, les petits soucis de l’agent de liaison Dana Walsh qui aurait été une bad-girl dans sa jeunesse et qui subit le harcèlement d’un ancien amant qui semble avoir une mauvaise influence sur elle. Brrrr… Que de suspense. Si je la compare à Kim, ce n’est pas seulement parce qu’elle est blonde, conne et a des intrigues inutiles. C’est aussi parce qu’elle entretient une relation fade avec un agent de la CTU aussi superficiel que correctement interprété.

Cole Ortiz : Freddie Prinze Jr s’est enfin trouvé du boulot dans 24. Ma foi, il a le physique de l’emploi et le rôle ne demande pas nécessairement des performances d’acteurs remarquables. Là où il n’a rien de novateur, c’est qu’il fait dangereusement penser à cet autre jeune agent de la CTU qui a été gentiment kelleyrisé entre deux saisons : Chase Edmunds. Comme lui, Chase entretenait une relation avec une blonde aux problèmes improbables. Comme lui, Chase avait une certaine admiration pour Jack. Et comme pour lui, j’étais souvent très inquiet pour Chase à chaque fois qu’il se mettait en danger.
Voilà pourquoi, dans la séquence à suspense ultra cliché (on eut dit la définition du suspense donnée par Hitchcock : une bombe prête à exploser sous quelqu’un qui n’a pas la moindre idée du danger qu’il court), j’étais quand même très pris par l’action et très inquiet de voir l’agent Ortiz y passer pour sauver le président Hassan.

Président Hassan (et remarquez l’art de la transition de votre humble critique) : Un peu le David Palmer du Moyen Orient. Droit, honnête, respectueux, courageux et très poli. Si on se retrouve avec quelques méchants islamistes par ci par là et une nouvelle démonstration de paranoïa (le danger vient du frère… Oui Hassan a un frère qui le conseille, très original !), on est quand même loin de la vision asphyxiante et quasi insultante de toute une communauté que la série avait su développer, dans ses heures sombres. Non, je ne parviendrai jamais à totalement oublier la famille Araz.

Chloé la nulle : En ce début de saison, les scénaristes ont essayé de nous présenter une Chloé en retard sur tout le monde qui n’arrête pas de ralentir le groupe et qui manque de peu d’être virée à CHAQUE SECONDE QUI PASSE. Le dispositif n’aura pas tenu plus longtemps que l’addiction de Jack à l’héroïne. Chloé redevient la délicieuse emmerdeuse d’antan qui sait tout mieux que tout le monde. Cela dit, on n’a jamais voulu qu’elle évolue à partir du moment où elle est devenue l’amie de Jack. Le bon équilibre du personnage a été trouvé en saison 5 et les scénaristes ne l’ont jamais modifié depuis, quand bien même elle serait tombée enceinte en fin de saison euh… 6 ?

Brian Hastings et la CTU : Hastings est assez proche de l’image qu’on se faisait de George Mason avec quelques allures de Ryan Chapelle. Le personnage ne demande aucune touche d’originalité. Je suis néanmoins content qu’on ne nous en fasse pas l’ultime antagoniste de Jack dès le début. Quant à cette bonne vieille CTU ressortie des cartons pourris, je suis bien content de voir que la série n’assume jamais ses propres partis pris de narration. Les scénaristes n’ont même pas voulu attendre de changer de gouvernement pour remettre l’institution tant critiquée la saison passée, en place. C’est désarmant.

A l’attaque

Tout ce beau petit monde se met donc à son petit travail pour déjouer le plan des vilains petits terroristes, composés à ma grande surprise de Satané Sark. David Anders a pris quelques rides depuis Alias (d’autant que j’en visionne ces jour-ci la saison 2), mais n’a rien perdu de son charisme. J’espère que le Josef qu’il campe saura vite s’émanciper de son vilain papa qui laisse son frère mourir dans l’arrière boutique. Parce que le vilain papa, on a juste l’impression de l’avoir vu cent fois et pas plus tard que la saison dernière. Les vieux conspirateurs ont été la cause de tous nos malheurs en saison 2 avec Jigsaw, 5 avec le président (quoi ? il était vieux !), 6 avec papa Bauer et 7 avec le soporifique Jon Voight. Place aux jeunes, par pitié.

Quant aux rebondissements, la plupart se révèlent prévisibles et la saison ne s’engage pas vers une histoire très surprenante. Pour autant, la dynamique fonctionne correctement et les épisodes se laissent suivre sans trop bouder son plaisir, pour peu qu’on n’en attende pas grand-chose. Seules les saisons 4 et 6 m’avaient réellement déçues. Je doute que celle-ci soit à la hauteur de la dernière vraie bonne saison de la série (la 5), mais j’ai quand même hâte de voir si Renée la folle est juste devenue une mini-Jack Bauer ou bien une psychopathe trancheuse de pouce ou si Starbuck va se débarrasser du squatteur dans son appart.

Si on pouvait m’avoir David Anders et Freddie Prinze Jr dans un combat sous la pluie torses nus, je serais comblé.

tomemoria
P.S. Pendant ce temps, Kim Bauer est prise en otage par une chouette, et heureusement, tout le monde s’en fout.