Mais le pire avec les bébés, c’est quand ils interférent avec la production de nos séries. Une Sydney Bristow gonflée de partout est beaucoup moins bonnasse, et les épisodes à Londres de Friends auraient peut-être pu être drôles si Liza Kudrow avait pu prendre l’avion. Mais surtout, comme pour la saison 3 de Parks and Recreations, c’est encore un bébé qui nous a empêché d’avoir 30 Rock dès la rentrée.
À la place, on a eu Whitney.
Alors en attendant que Cummings ait la bonne idée de tomber enceinte, voici cinq bonnes raisons de regarder 30 Rock.
1 Jane Krakowski est plus drôle que Rachel Dratch
Même si je n’étais pas encore un téléspectateur assidu de Saturday Night Live, j’ai toujours beaucoup aimé Week-End Update. Sans connaître parfaitement l’émission, je savais qu’une série de Tina Fey allait me plaire. J’ai suivi toute la phase de pré-production de la série, et j’ai eu de la peine pour Rachel Dratch. En effet, la compagne de jeu de Fey depuis ses débuts jusqu’à SNL s’est vue remplacée par Jane Krakowski dans le pilote de 30 Rock.
Entre une humoriste talentueuse et un second rôle pénible d’Ally McBeal, j’étais persuadé que 30 Rock avait perdu au change et que le rôle récurrent offert à Dratch n’était que la maigre compensation de ce qui devait être une humiliation publique (surtout lorsque des rumeurs suggéraient que le physique de Dratch avait poussé la chaine à demander son remplacement). Cependant, après quelques épisodes, et en particulier Hardball, j’ai commencé à vraiment apprécier Krakowski, et ce, bien plus que Tracy Morgan.
Cet été, j’ai pu voir le pilote non diffusé de 30 Rock avec Dratch dans le rôle de Jenna. Et c’est peut-être parce qu’après cinq ans Jenna (qui ne s’appelle pas Marooney dans ce pilote) est associée à Krakowski dans mon esprit, mais force est de constater que le pilote diffusé de 30 Rock est plus drôle que la version sans Krakowski. Et le pilote officiel de 30 Rock n’était pas très drôle. La Jenna de Dratch est plus pathétique que drôle, et avait, étrangement, un côté "paratonnerre de galères" qui n’est pas sans rappeler Liz Lemon. La redéfinition des rôles avec l’arrivée de Krakowski a donc été grandement bénéfique à la série.
2 Alec Baldwin est un connard, mais un connard drôle
Avant 30 Rock, j’avais tendance à confondre les familles Baldwin et Arquette. Même si je savais qu’Adam de Serenity n’avait aucun lien de parenté avec Alec, j’étais persuadé que le frère Baldwin d’Usual Suspects était maintenant une femme.
Que son frère était devenu sa sœur était l’étendu de mon savoir sur Alec Baldwin.
C’est avec 30 Rock que j’ai découvert le talent du type. Alec Baldwin est devenu, avec la série, mon Baldwin préféré. Adam inclus. Idée confortée par ma découverte au même moment de Saturday Night Live, où il est un hôte régulier. Mais rapidement, comme le font beaucoup d’acteurs, Baldwin a commencé à parler, donner des interviews et ses opinions. Et, au moment où je l’aimais le plus dans 30 Rock, je ne pouvais plus dissocier l’acteur talentueux du père modèle qui insulte sa fille par téléphone.
C’est pendant cette période que je me suis rappelé que, lorsque j’avais huit ans, mon père m’a oublié dans la voiture d’un de ses cousins où je m’étais endormi et n’était venu me rechercher que 24 heures après. Probablement plus pour faire taire les plaintes de ma mère d’avoir perdu son petit dernier que par culpabilité parentale.
Et si je peux pardonner mon père, je dois être capable de faire de même pour le type le plus drôle de la télévision.
Et vu qu’il nous menace régulièrement de son départ (Baldwin, pas mon père), il est grand temps de profiter de ce qui peut être une des dernières saison de Jack Donaghy. Et si Baldwin a vraiment l’intention de quitter la série, dites, on la commence quand la campagne pour qu’il soit remplacé par Portia DeRossi ?
3 Whitney Cummings doit être arrêtée !
Les femmes sont plus drôles que les hommes. C’est un subtil message que la télévision U.S. nous martèle depuis des années. Je doute que ce soit motivé par un agenda féministe des producteurs américains, mais plus par l’idée que la télévision s’adresse principalement aux femmes et, en particulier, à cette fameuse ménagère de moins de 50 ans.
Il existe de moins en moins de sitcoms centrées autour d’un homme comme Seinfeld avait pu l’être, ou sur un environnement très masculin comme Cheers. Personnellement, si c’est pour que mon équipe soit représentée par Jim Belushi, Tim Allen ou des comédies avec Kevin Dillion, vous pouvez me considérer comme un collabo mais j’accepte volontairement la domination féminine.
On a enfin réussi à se débarrasser de la fille névrosée des années 90 (rien que la voix de Vonda Shepard me fait saigner des oreilles), mais après la grande époque qui nous a proposé le triptyque Julia Louis Dreyfuss - Tina Fey - Amy Poehler, on essaie de nous vendre le trio Whitney Cummings - Chelsea Handler - Whitney Cummings.
Et là, ça me pose problème.
C’est vrai que ses films post Mean Girls et son livre nous ont déçu, mais malgré cela Tina Fey reste l’une des femmes les plus drôles à la télévision. Plus que cela, elle est notre dernier rempart contre l’invasion des filles pas drôles comme Cummings.
4 Une saison 5, c’est toujours drôle
Une bonne sitcom, ou une bonne série, a souvent un cycle bien défini si elle survit quelques années à l’antenne.
La saison 1 se doit d’être sympathique, la saison 2, qui joue sur la force de la première, est bien meilleure et souvent la plus réussie. La saison 3 signale une légère perte de vitesse, ou un changement dans sa distribution qui nous laisse perplexe.
La saison 4 est souvent celle à problèmes. Le créateur de la série est moins impliqué, les épisodes sont de qualité irrégulière et, alors que la saison précédente commençait à tester notre fidélité, l’habitude de regarder prend la place d’une réelle envie.
La saison 5 est celle du renouveau et de la prise de risque. Friends revient de Londres avec une liaison secrète entre Monica et Chandler, Scrubs va plus loin dans son humour absurde, Old Christine (même si elle n’entre pas trop dans le schéma mentionné ci dessus) fait du grand n’importe quoi avec ses personnages. 30 Rock, qui se voit privée de Tracy Morgan pendant une partie de sa production, nous a proposé un enchaînement de ses meilleurs épisodes pendant les deux tiers de sa saison. Une qualité à une fréquence que seule la saison 2 a égalé.
C’est sur la base de cette excellente saison que reprend la série, qui a donc retrouvé toute notre confiance... [1]
5 OK, et je commence par quoi ?
Et bien, puisqu’on parle de la saison 5, pas besoin de revenir à une période où Tina Fey paraissait plus vieille et où Morgan et Baldwin ne flirtaient pas avec le surpoids. Il suffit juste de regarder un petit échantillon de cette cinquième saison pour vous convaincre d’essayer, ou de redécouvrir, la série avec la saison 6.
Les deux premiers épisodes de la saison sont une excellente mise en appétit et proposent des intrigues réussies pour Jenna et Tracy, ce qui ne nous est pas présenté régulièrement. Dans le season premiere, Jenna devient productrice de l’émission et dans le second, Tracy essaie de ne pas louper la naissance de sa fille. L’épisode suivant avec Queen Latifah et Rob Reiner aurait dû être plus drôle, donc on peut passer aisément à l’épisode en direct qui a déjà fait l’objet d’une critique sur le site.
Frasier lui même apparaît dans l’épisode 5 dans un rôle qui l’a préparé pour boss. Le suivant se regarde sans déplaisir, contrairement à Brooklyn Without Limit qui montre que tous les acteurs de Mad Men ne sont pas du calibre de Jon Hamm, et commence une série d’épisodes en deçà de la moyenne de la saison.
On passe directement à l’épisode de Noël qui confirme qu’un épisode avec Maman Donaghy est toujours réussi. L’épisode suivant Mrs Donaghy est probablement l’un des plus drôles de la série, et vous vous devez de l’apprendre par cœur. Operation Righteous Cowboy Lightning lui volerait presque la vedette car il met en place les bases pour Queen of Jordan, un épisode très spécial, et surtout pour le dénouement hilarant de l’intrigue de Jack. Les quatre épisodes suivants sont d’un niveau tout à fait acceptable mais ils ne sont pas de taille pour l’épisode 5.17, un faux épisode de Queen of Jordan.
A partir de là, la fin de saison devient un peu plus difficile et nous avons du mal à ne pas être déçu par le centième épisode.
[1] ... et qui, d’après nos calculs, ne devrait pas subir les perturbations obligées de la saison 6.
