Contrairement à ce que Partners et Guys With Kids ont essayé de me faire croire, l’impossibilité de mentir en regardant quelqu’un dans les yeux n’est pas scientifiquement prouvée. Ce n’est pas comme l’impossibilité d’éternuer les yeux ouverts.
L’autre gag qui m’agace est quand quelqu’un s’étouffe. La seule et unique fois où il m’a fait rire, c’était dans la dernière saison de Frasier quand Marty, Daphné et Niles regardent Felicity Huffman s’étouffer sans intervenir. Il a donc fallu les talents cumulés de l’équipe de Frasier et de Felicity Huffman pour me vendre ce gag. J’ai juste du mal à croire qu’on puisse s’étouffer de façon aussi dramatique en mangeant.
Jusqu’à la semaine dernière.
J’aime le midi prendre ma petite salade verte bien virile, et une salade de fruits avec un petit épisode de série le midi au boulot. Vendredi midi, pendant l’épisode de 30 Rock, j’ai failli ne plus être des vôtres en m’étouffant sur un bout d’ananas dès que j’ai entendu « Joe Rogan is... Mandela ! ».
On peut dire ce que l’on veut des comédies vieillissantes de NBC, et j’en dirait beaucoup lors d’une future chronique, mais il faut se rendre à l’évidence : 30 Rock est bien une comédie spéciale. Je sais que mon admiration devant une sitcom peut m’empêcher de voir ses défauts mais j’étais conquis par la série dès ses premières et difficiles minutes. Et une des choses qui va me manquer dans cette série, c’est les scènes de pré-générique des premiers épisodes de chaque saison.
C’est tout bête et tout simple mais plus que les bonnes résolutions édictées ou jamais tenues, et les fausses pistes comme le restaurant le Season Four ou le bébé de Liz cette semaine, j’adore entendre Jack et Liz se raconter leurs vacances. En plus d’être très drôle, elle reflète la sincère amitié entre eux qui ne fait que se renforcer avec le temps.
Il y a bien longtemps que Jim et Pam ne m’intéresse plus dans The Office, Leslie Knope est fantastique malgré Ben, et non pas grâce à lui. Ross et Rachel ou Joey et Monica n’enflammaient plus Friends des saisons avant la diffusion du dernier épisode. Une relation amoureuse fait difficilement un bon ciment pour une série parce que les scénaristes ont trop tendance à tirer sur la corde raide. En revanche, la famille comme dans Frasier ou l’amitié comme Scrubs peuvent accentuer la force d’une fin de série.
Je n’ai pas partagé l’enthousiasme autour de la fin de saison 6 de 30 Rock l’année passée. Et j’avoue avoir eu un peu peur que la série s’essouffle lors de son dernier tour de piste. Mais dès ce pré-générique, j’étais à nouveau heureux de retrouver la série et son générique qui met la pêche.
J’ai toujours pris les intrigues de Jenna, Kenneth et Tracy comme de sympathiques distractions. Ce sont des interludes plus ou moins réussis qui comblent le temps d’antenne sans Liz ou Jack. Réussis, ils électrisent l’épisode. Moins enthousiasmants, il y aura quand même un bon mot pour me faire sourire. C’est surement pour cela que j’ai toujours été clément avec la série. Avec son ratio élevé de gag à la minute, même un mauvais épisode aurait un ou deux moments qui vont me plaire.
Mieux encore, avec un tel ratio, je prends un réel plaisir à revoir des épisodes car j’ai toujours l’impression de redécouvrir un épisode. C’est pour cela que la fin de série ne me chagrine pas. Je sais que j’ai un bon stock d’épisodes pour me faire une intégrale substantielle, contrairement à Andy Richter Controls The Universe qui joue un peu sur le même tableau.
Voir Jack et Liz ensemble, réunis pour une seule et unique mission pour ces treize derniers épisodes laisse présager le meilleur pour la fin. Surtout quand cette mission est détruire NBC !
Allez promis, c’est (peut-être) la dernière fois, mais DANS TA GUEULE, AARON SORKIN !!!!
