Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°103: Semaine du 27 avril au 03 mai 2009

Par la Rédaction, le 4 mai 2009
Publié le
4 mai 2009
Saison Semaine
Episode Semaine
Facebook Twitter
Oui, c’est Alan Tudyk en page d’accueil cette semaine. Dans une photo extraite de Firefly. Alors qu’il apparaît dans une autre série, mais ce n’est pas de notre faute si la dite série n’a pas souhaité faire de séance photo avec cet acteur, mais a préféré prendre 10 000 photos d’Eliza Dushku à moitié nue dans toutes les positions. C’est marrant, quand on pense que c’est elle le maillon faible de la série. Mais bref. Cette semaine, Gizz se sent l’âme d’un prof, Blackie nous reparle d’Harper’s Island, Drum de Chuck et Feyrtys rend hommage à Bea Arthur. C’est la semaine n°103 et c’est trop de la balle !

Petit cours de photographie, par Gizz
De la vision faussement innovante de Southland

L’une des raisons qui fait que je n’ai pas apprécié les débuts de la nouvelle série de John Wells et Christopher Chulack, est son manque d’originalité et de perspicacité dans l’écriture, avec l’impression que Third Watch et The Shield avaient déjà couvert les deux prétentions de Southland (à savoir la série nerveuse proche de la rue, et le quotidien des agents de police), sans parler de toutes les autres séries policières que je n’ai pas vues ou pas autant appréciées. Si les personnages sont censés être en trois dimensions, ils ressemblent plus à un cube vide aux faces diamétralement opposées qu’à un véritable volume (pour en savoir plus, lisez mon ouvrage "Géométrie et poésie"). En plus clair : ce n’est pas un personnage "riche mais altruiste" ou "bourru mais pédé" qui me donnera une quelconque impression de profondeur.

Mais à force de taper sur les scénaristes et les acteurs de nos séries plus ou moins fétiches, on en oublierait presque qu’ils ne sont pas les seuls à mal faire leur travail. Et Southland en est encore un bon exemple.
L’autre élément qui me pose problème, c’est le travail du Directeur de la Photographie (qui ne mérite pas vraiment ces majuscules), chargé donc de nous donner le sentiment que l’image est plutôt jolie à regarder.
Pour vous donner quelques détails techniques inintéressants, et vous faire croire que j’ai de la culture, un petit paragraphe s’impose :

Southland est une des premières séries filmées à l’aide d’une nouvelle caméra numérique "révolutionnaire", la Red One, qui permet d’avoir un rendu graphique proche de celui de la pellicule, grâce à la taille de son capteur, brillamment baptisé "Mysterium" par ses concepteurs, qui regardent certainement beaucoup trop de films de science-fiction. Elle a les grands avantage de pouvoir être utilisée avec des objectifs classique de caméras 35mm, d’être très compacte (et donc très maniable), et de ne coûter quelques milliers d’euros. Une aubaine pour tous les réalisateurs du monde !
Elle a déjà utilisée pour les films de Soderbergh sur le Che (sans doute parce qu’elle est "révolutionnaire", ha !), pour les séries Leverage et Sanctuary, et pour les 4 derniers épisodes d’ER (sans doute pour tester la bête avant de venir jouer avec sur Southland, pour Wells).

Not good enough, guys.

Caméra "révolutionnaire", donc, mais fort mal utilisée sur Southland. Car ce n’est pas parce qu’une caméra est maniable qu’il faut s’amuser à la passer par la fenêtre de la voiture pendant chaque scène motorisée, ou qu’il faut tenter de reproduire des effets d’étalonnage de pellicule en les forçant à outrance. Et si ces caractéristiques peuvent être justifiées par l’argument ultime du "choix artistique" (et cela a été fait...), les diverses erreurs de raccords de lumière et de colorimétrie déjà présentes dans ces premiers épisodes n’ont pas de raisons d’exister.

Je n’ai malheureusement pu glaner aucun chiffre sur internet donnant une quelconque indication du budget de la série, mais j’imagine (et j’espère) qu’il est plutôt réduit pour avoir un rendu aussi décevant. Il est plutôt étonnant de voir NBC (et le duo Wells/Chulack) s’allier à un projet de la sorte, qui ressemble plutôt à une série peu ambitieuse de chaîne câblée. Le style documentaire à la mode de nos jours, tant pour les comédies que pour les dramas prouve ses limites. Si The Shield et The Office UK ont su en tirer le meilleur, Southland et Parks & Recreations lui donnent un air de "style du pauvre".


This ain’t the garden of Eden
Blackie revient sur ce qu’elle a dit

En vous parlant de Harper’s Island la semaine dernière, j’ai omis de mentionner l’existence des webisodes associés appelés Harper’s Globe pour une bonne raison : ils ne sont pas franchement passionnants. Ces webisodes prennent pour héroïne Robin, une jeune femme récemment installée sur l’île et en charge d’uploader tous les anciens articles du journal local sur le nouveau site internet. Naturellement, elle commence à s’intéresser au massacre perpétué par John Wakefield quelques années plus tôt. Les vidéos que l’on voit sont celles que Robin poste en ligne, entrecoupées par celles de mystérieux internautes ayant un peu trop regardé de bouses dans la lignée de Saw.

Même si Robin permet d’apporter quelques informations sur le passé que les personnages de Harper’s Island se refusent à donner, trop préoccupés qu’ils sont sur les évènements présents, on passe une grande partie du temps à s’ennuyer ferme devant les rendez-vous amoureux de Robin, des types masqués ridicules qui passent plus de temps à faire qu’ils sont psychopathes plutôt qu’à vraiment tuer ou torturer devant leur caméra, et l’avancée de l’histoire parait extrêmement lent pour des épisodes de cinq minutes. Il faut bien attendre le sixième chapitre pour que ces évènements rejoignent enfin ceux de la série avec les invités du mariage débarquant dans le coin.

Ce qui rend Harper’s Globe tout de suite plus intriguant et vaut maintenant cette mention, est le fait que l’épisode de cette semaine d’Harper’s Island voit Abby faire la rencontre de Robin dans les locaux du Harper’s Globe, qui arbore son regard le plus obsessionnel possible. Ce passage permet de valider l’existence des webisodes, qui doivent par conséquent ne pas être vus que comme un bonus à part mais bien l’une des clés pour mieux saisir les évènements dans la série. Et cet état de fait est le bienvenu dans un épisode autrement ennuyeux où, en plus de ne nous donner qu’une seule victime, ose nous la fournir dans un accident débile.

Le type se tire lui-même dessus par mégarde, c’est totalement nul ! Où est le tueur ? Où est la menace qui plane sur les personnages ? Ils sont sensés mourir un par un à cause d’un (ou des) psychopathe(s) ou parce qu’ils sont débiles et se brisent la nuque en glissant par hasard sur des peaux de banane ? Ce n’est plus de la chasse à l’homme à ce niveau. Mais merci de venir contredire aussi vite mon pamphlet sur le divertissement que produit cette série. J’en serais presque énervée si je n’avais pas plutôt en tête le seul évènement à retenir de la semaine :
Alan F***ing Tudyk !!!


@Ju : Bouh Pas Rhaa re : Chuck
Drum n’est pas d’accord

Non. Genre, vraiment pas. Le finale de Chuck m’a fait réaliser que la série n’est vraiment pas faite pour moi. Il garde les mêmes problèmes que la série avait à ses débuts. Le ration action/comédie n’est pas bien équilibrée. La série manque de gravité pour rendre la partie action vraiment prenante. Côté humour, les geeks de Buy More sont toujours plus pénibles que vraiment drôles. Quant au côté Felicity de la série, les relations entre les personnages sentent le réchauffé et sont affreusement prévisibles. Malgré tout, la série n’a pas que des défauts. Le duo Sarah Lancaster-Ryan McPartlin fonctionne à merveille.

Et, voilà, c’est le seul intérêt que j’ai trouvé à la série, la dynamique entre le couple et Chuck.

Le finale, malgré des guest stars assez cool, m’a laissé de marbre, à l’exception de la ligne maintenant célèbre de Bruce Boxleitner. Et la révélation des derniers instants m’a laissé très perplexe quant à la suite de la série. Il me semblait que l’intérêt de Chuck résidait dans le fait de voir un gars commun, un geek sans trop de talent, dans des situations extraordinaires. Dans un premier temps, je pensais qu’avoir donné tant de capacités au personnage allait un peu à l’inverse du postulat de base. Mais au final, la série peut s’en sortir avec une pirouette en faisant de Chuck un agent secret junior toujours materné par ses deux partenaires sans trop changer la dynamique entre les trois personnages principaux.

Il y a aussi la démission du Buy More. Là aussi, en apparence un grand changement, mais Chuck et ses geeks vont surement ouvrir un restaurant vu les aspirations de Morgan. Mais Buy More ou restaurant, ce n’est pas le lieu de travail qui plombe la série, c’est tout ce cast secondaire qui sera probablement toujours présent. En gros, mon vrai problème avec la série, c’est que ces éléments qui changent tout ne vont probablement rien changer à la série.
Et ce n’est pas si mal, la série ne devrait pas suivre le chemin d’Alias et trop s’éloigner de ses racines. Ce serait une grosse déception pour ses fans d’origine. Fans dont je ne fais clairement pas partie.


Golden Actress
Bea Arthur est morte, et Feyrtys est triste

Je me suis dit que quand même, ce serait la lose totale de ne pas rendre hommage à Bea Arthur sur le site. Merde, quoi.

La première fois que j’ai fait connaissance avec Bea Arthur, c’était un samedi matin, dans l’émission Continentales. Aaaaah, Continentales... Une émission formidable de FR3 animée par Alex Taylor qui diffusait des épisodes en VOST de Batman, de Chapeau Melon et bottes de cuir et des Golden Girls... Une de ces émissions qui a fait de moi l’amatrice de séries que je suis aujourd’hui. Mais je m’égare.

Les Golden Girls, c’est simplement l’une des meilleures sitcoms jamais diffusée. Je la place très haut dans la liste, tout près de Frasier. C’est l’histoire de quatre femmes de plus de 50 ans qui vivent ensemble à Miami, et qui sont tout ce que des femmes de plus de 50 ans ne sont pas censées être. Elles travaillent, ont des amants, parlent de sexe, se moquent de leur âge, d’elles-mêmes et ne rentrent pas dans les petites cases que la société a conçues pour elles. Ce sont de vraies femmes en somme.

Ces quatre personnages sont interprétés par des actrices de haut vol : Bea Arthur, Betty White, Rue McClanahan et Estelle Getty. Heureusement pour nous, le botox n’avait pas encore fait ses ravages, et elles font leur âge, sans concession. Elles me donnent presque envie de vieillir.
Bea Arthur joue Dorothy, une machine à sarcasme d’1m80 à la voix grave, et mon idole personnelle. Bon j’avoue, la première fois que j’ai fait connaissance avec elle, je l’ai prise pour un homme. Bon, j’étais jeune, et en y repensant, ça me fait rire. Je crois qu’elle jouait beaucoup de son physique "peu commun" et que cela lui permettait de prendre le public à contre-pied.

Bea Arthur était une figure de la culture populaire américaine, et sa carrière a eu un impact certain sur le mouvement des femmes. Je ne connais pas du tout Maude (si ce n’est qu’elle a inspiré Maguy chez nous), mais j’ai vu de nombreux sites et blogs citer cette série et en particulier, un épisode qui a été très marquant : celui sur l’avortement. [1] Cet épisode a été diffusé deux mois avant la décision de la Cour Suprême qui légalisa l’avortement, Roe v Wade. C’était en 1972. Depuis que j’ai vu cet extrait, je n’arrête pas de me demander s’il serait possible, en 2009, d’avoir un épisode de The New Adventures of Old Christine où Christine tombe enceinte et décide de recourir à une IVG. Serait-ce seulement imaginable, alors que les personnages féminins qui tombent enceintes par accident dans les séries ont tendance à le rester (comme dirait GOB dans Arrested Development) ? Alors qu’aucune comédie, ni aucun drame, n’ose même prononcer le mot "avortement" ? Ça me donne d’autant plus envie de découvrir Maude.

Personnellement, pour vous parler de Bea Arthur, j’aurais envie de faire un best-off de ses répliques en une ligne dans Golden Girls, mais on en aurait pour des heures. Je vais plutôt vous lier un extrait d’un épisode à mourir de rire

Je n’oublierai pas de citer ma scène préférée de Malcom in the Middle.

Et si vous voulez rigoler deux minutes, voici une lecture du "roman" de Pamela Anderson par Bea Arthur, dans une émission de Comedy Central.
Son timing est tout simplement impeccable.

Bon je vous laisse en bonne compagnie, et je retourne à mon marathon des Golden Girls.

la Rédaction
Notes

[1Oui, la fille de Maude est l’actrice Adrienne Barbeau, Ruthie dans Carnivàle.