29 septembre 2012
Episode Chronique
Il y avait quand même une poubelle vivante dans le pilote de la nouvelle mouture de Doctor Who. C’est dur de l’oublier.
J’ai cédé à la tentation Doctor Who à l’annonce du changement de distribution de la série. A quelques jours de la diffusion du dernier téléfilm du lent, tellement trop lent, départ de David Tennant, j’ai enchainé les quatre saisons de la série. Et ça fait beaucoup de Russel T. Davies d’un coup.
J’ai bien aimé son Docteur, mais ses défauts d’écriture étaient trop présents pour m’impliquer totalement dans la série. Les moments brillants de la série, souvent écrits par Moffat, m’ont plus tenu en haleine que les trames principales des saisons. Les Weeping Angels, le tragique destin de Donna Noble, le départ de Rose m’ont captivés sans me faire oublier la poubelle du pilote.
Puis Matt Smith est arrivé et avec lui, une nouvelle acolyte, Amelia Pond. En un petit quart d’heure de discussion entre le Docteur et une gamine à l’accent sympa, j’ai enfin trouvé l’ancre de ma série. Dans Urgences, c’était Sherry Stringfield (des premières saisons). Dans The Practice, c’était Kelli Williams (des premières saisons), dans The Office, c’était Jim et Pam (yop, des premières saisons). C’est cet élément sans lequel on regarderait un série sympathique qui nous plait, mais ne nous fait pas vibrer.
Je reproche à Parks and Recreation de se trop se focaliser sur l’histoire de Ben et Leslie car elle distrait du principal attrait de la série, la bonté sans honte de Leslie Knope. J’aime voir ses valeurs confrontés au monde qui l’entoure. Sans cela, Parks and Recreation est juste une comédie de bonne facture. Cet ancre est aussi la raison pour laquelle je peux patienter sagement devant les débuts poussifs de 30 Rock, mais n’arrive pas à entrer dans l’univers de Up All Night. Je n’ai pas d’équivalent à l’amitié de Liz et Jack dans l’autre comédie de Lorne Michaels.

La relation entre le Docteur et Amelia Pond fait que je n’avance même pas les épisodes les plus faibles de l’ère Moffat de la série. C’est peut être une confiance aveugle en la série, mais je n’ai aucun problème avec l’intrigue téléphonée de River Song. En plus de cela, voir les progrès du jeu de Karen Gillian est un avantage idéniable. Savoir qu’elle quitte la série ce soir m’attriste. Rory, River, le père de Rory et même les Weeping Angels peuvent disparaitre sans me poser trop de soucis. Savoir qu’Amelia Pond ne sera plus aux côtés du Docteur m’attriste profondément.
Je n’ai jamais autant aimé Urgences qu’avant le départ de Sherry Stringfield. Je n’ai jamais pardonné à David E. Kelley le traitement ridicule de Lindsay Dole. Et rares sont les intégrales que j’affectionne autant que celle de la saison deux de The Office. Je sais que ce soir, c’est la fin de quelque chose pour moi.
J’admire la volonté de renouveler la distribution des séries britanniques. Et j’ai déjà eu beaucoup de belles histoires avec Amelia Pond et le Docteur. Je préfère la voir partir que de voir son personnage être dénaturé. Et au fond, c’est normal, Doctor Who, c’est un peu comme Saturday Night Live ou les comics. Avec une longévité aussi importante, on ne peut pas s’approprier l’intégralité d’une franchise. On a sa distribution préférée de SNL comme on a ses arcs favoris de The Uncanny X-Men.
En tout cas, je sais que je re-regarderai avec grand plaisir et une grande affection ces deux saisons et demie de Doctor Who pendant lesquelles j’ai totalement oublié cette satanée poubelle en plastique du pilote.