Pour ceux qui l’ont ratée, Awkward est une petite dramédie suivant les mésaventures de Jenna, 15 ans, lycéenne banale et timide qui reçoit un jour une lettre brutale pour qu’elle modifie son comportement. Ce qu’elle fait après un léger accident que sa famille prend pour une tentative de suicide.
A partir de là, on suit Jenna tenter de gérer des parents immatures qui l’ont eu trop jeune, une conseillère excentrique à coté de la plaque, une cheerleader en surpoids qui la déteste, et une relation compliquée avec le beau Matty. Tout cela avec l’aide de ses copines et d’un gentil garçon qui tombe sous son charme.
Dit comme ça, cela ressemble a n’importe quel teen show. Et je n’irai pas jusqu’à dire que cette série renouvelle le genre. Pas du tout. Simplement, Awkward se distingue par sa tonalité fraiche, honnete et sans artifices, avec des dialogues justes ou les adolescents s’expriment comme les gamins qu’ils sont. Les acteurs eux-memes sont des gosses, pas des ados de 35 ans, que l’on n’a jamais vus auparavant. Les malheurs adolescents ne sont pas moqués, l’aspect cruel et amer reste toujours au fond, mais ils sont pris avec un sens de l’humour bien dosé (seule Valerie la conseillère va trop loin dans le ridicule à mon gout).
Jenna Hamilton est un très beau personnage auquel on s’attache vite. Elle fait penser à Angela Chase, l’emblème des ados en retrait d’il y a quinze ans. Elle s’exprime à travers son blog, comme le faisait Doogie Howser. Et elle a un petit sarcasme hérité de Daria. Mais Jenna Hamilton finit par trouver sa propre voix au fil de la saison.
Deux points essentiels dans son évolution, et que je trouve particulièrement intéressants, sont d’abord sa relation compliquée avec sa mère. Lacey est loin d’une Lorelai Gilmore. Elle est une éternelle adolescente superficielle qui n’a rien en commun avec sa fille. Ses bonnes intentions manquent totalement de réflexion derrière et le parcours vers une compréhension mutuelle est loin d’être évident.
L’autre point, l’intrigue majeure de la saison, concerne son histoire avec Matty. Partie sur une relation où elle n’est utilisée que pour le sexe, elle se retrouve dans un triangle amoureux dont elle n’a même pas conscience avec Jake, le meilleur ami de Matty. Une situation traitée de façon bien différente à d’innombrables séries. Non seulement ce triangle met du temps à se former, mais plus les choses avancent et plus les sentiments du spectateur face a cette situation deviennent confus.
Certes, Matty symbolise le choix qu’on fait lorsqu’on est jeune, celui des hormones. Il y a une attirance folle et même s’il n’est pas mauvais, il est très immature et finit toujours par faire du mal. Jake est un choix plus adulte, plus réfléchi. C’est le garçon avec une personnalité en adéquation, celui qui valorise et fait sourire la fille plutôt que de lui filer des doutes permanents. Malgré cela, Jenna n’en poursuit qu’un seul et la transformation de Matty est celle qu’on aurait aimé voir chez Jordan Catallano. Peu importe qui emporte le coeur de Jenna au final, car un personage qu’on apprécie se retrouve blessé.
La saison a beau se terminer sur ce qui ressemble à un formidable happy end, il y a toujours une note amer en fond. Un petit rappel que la vie n’est pas une sitcom, que les gens ne sont pas parfaits, même si on les aime, et qu’il y aura toujours des hauts comme des bas. Comme Jenna, il faut malgré tout continuer à avancer.
Avec à peine douze épisodes de vingt-deux minutes, Awkward n’a pas le temps d’ennuyer en nous faisant suivre des intrigues secondaires faites pour meubler. Aucun épisode n’est plus faible et le parcours de Jenna n’a aucun moyen de faire du surplace.
Vous avez un an pour la rattraper avant la saison 2, alors ne vous en privez pas, surtout si vous avez besoin qu’on vous remonte le moral.
