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Battlestar Galactica - Final Five Cylons, et une élue de plus dans la série

Rapture: Il n’en restait que cinq

Par Feyrtys, le 29 janvier 2007
Publié le
29 janvier 2007
Saison 3
Episode 12
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Le problème avec les épisodes réussis, c’est qu’il ne reste plus beaucoup de choses à dire ensuite. On manque vite de superlatifs. Roslin, trop bien ! Helo et Sharon, de la balle ! Les retournements de situation, trop surprenants ! Révélation finale sur l’identité des premiers modèles cylons, frustrante mais bien amenée ! On veut voir plus d’épisodes comme celui-là, où on réussit à nous surprendre, à nous donner envie de voir la suite, où on découvre de nouvelles facettes à nos personnages préférés.

Si l’on devait faire un reproche à cet épisode, ce serait dans la réalisation de la partie « embuscade » sur la planète aux algues. Ron D. Moore le reconnaît dans le podcast, les scènes manquent de dynamisme et on a du mal à savoir qui est où et qui fait quoi. Les scènes devaient ressembler à autre chose, mais pour des raisons diverses, elles ont fini par ne plus ressembler à grand chose. On aurait d’ailleurs pu se passer des militaires qui tentent de ralentir les cylons. Tout comme on aurait pu se passer de Dualla et de Starbuck, mais bon, je leur pardonne car j’aime beaucoup voir Starbuck souffrir. C’est un plaisir sans fin.

A part ces petits ratés, le reste de l’épisode renoue avec l’excellence des meilleurs épisodes de la série. Notamment dans l’histoire d’Helo, de Sharon, du bébé Hera et de Roslin. La scène dans laquelle Helo se voit obligé de tirer sur Sharon (afin qu’elle soit downloadée sur le vaisseau cylon le plus proche, celui sur lequel se trouve leur bébé) est parfaitement desservie par les acteurs, et l’émotion vous attrape pour ne plus vous lâcher. On ne sait pas si les cylons vont laisser Sharon revoir son bébé, on ne sait pas si elle sera condamnée à ne plus jamais revoir Helo, on ne sait pas ce qui va se passer, mais on a envie d’être surpris.
De son côté, Helo confronte enfin Roslin, d’une façon si jouissive et si chevaleresque (le mètre 90 de Tahmoh Penikett aide pas mal) qu’on ne peut qu’applaudir. En plus, il a raison. Tout ça ne serait pas arrivé si Roslin n’avait pas décidé de cacher le bébé humon (mi humain, mi cylon) de ses parents. Quand je vois ce qu’ils ont réussi à faire avec le personnage d’Helo, j’ai presque envie qu’ils se débarrassent de Lee et qu’ils donnent plus de matière au mari de Sharon.

La réaction de la Présidente est d’ailleurs surprenante : elle reconnaît sa part de responsabilité, ce que bizarrement, je ne l’imaginais pas faire du tout. Elle ne dit pas qu’elle regrette sa décision, non, mais elle accepte le fait qu’elle est responsable des conséquences de ses choix. Toutefois, le départ de Sharon sur une base ennemie, avec toutes les informations qu’elle a et tout le danger qu’elle représente pour la race humaine, est un tort qu’elle n’est pas prête de partager. Elle pense toujours qu’Adama n’aurait jamais du se lier d’amitié avec Sharon, et qu’Helo doit probablement être bon à enfermer pour oser aimer et s’être marié avec elle. Laura est toujours autant persuadée qu’aucune espèce de coalition n’est possible avec les cylons.

De leurs côtés, les cylons n’arrivent pas à faire plier l’une d’entre eux, ce qui est intéressant à observer. Adama a réussi son coup de bluff et les cylons décident de rappeler leurs raiders. Tous, sauf un. Celui de D’Anna. Elle pense qu’Adama la laissera passer, et elle a raison ! The Old Man ne fera pas sauter la planète pour un seul raider.

D’Anna réussit à introduire chez les cylons une véritable opposition (plus que le questionnement amené par Caprica Six et Boomer, D’Anna réussit à imposer ses choix à toute la race cylonne). Elle est devenue obsédée par le temple des Cinq et pense être l’Elue (the Chosen One), celle qui pourra enfin connaître l’identité des cinq cylons originaux, des cinq premiers modèles. Et peut-être, pense-t-elle, sera-t-elle celle à qui Dieu apparaîtra.

Légèrement mégalo, légèrement présomptueuse, D’Anna semble aveuglée par l’idée de destin, et entraîne avec elle l’autre mégalo de service, Baltar, qui lui agit plus par curiosité quant à sa véritable nature que pour accomplir une destinée plus grande que lui. Encore une fois, peu de choses importent à Gaius, sinon sa petite personne.

Arrivés sur la planète aux algues, D’Anna, Baltar et quelques centurions s’approchent de l’Oeil de Jupiter et Adama ordonne au Chief de tout faire sauter. Ce que Tyrol a du mal à faire, et qui a failli coûter très cher à la race humaine ! En effet, une fois dans le temple, D’Anna désamorce les bombes mises en place par le Chief et prend ainsi le temps de contempler l’énigme que la mènerait aux Final Five. Ce que le Chief ignorait, c’est que l’Oeil de Jupiter n’était pas un objet, mais un événement astrophysique, à savoir, la transformation en supernova de l’étoile la plus proche de la planète... qui arrive exactement au moment où les cylons entrent dans le temple. D’Anna vit alors une expérience inattendue : elle voit les cinq premiers cylons (ou les cinq derniers, ça dépend de quel point de vue on se place). Et lance un énigmatique « You ! Forgive me, I had no idea. » avant de griller ses circuits et de mourir dans les bras de Baltar.


Bien entendu, j’aurais donné cher pour savoir qui se cachait derrière le visage familier que reconnaît D’Anna.
Mais plus encore, je veux savoir si cette apparition des cinq premiers modèles cylons a vraiment quelque chose à voir avec la Treizième Tribu après qui les hommes cherchent des indices pour retrouver le chemin de la Terre. La coïncidence du Temple des Cinq auquel Tyrol fait référence et des Final Five est tellement énorme qu’on ne peut pas se poser la question suivante : et si l’histoire des hommes et des cylons était bien plus ancienne qu’il n’y paraît ? Et s’ils partageaient bien plus ?

L’autre réussite de cet épisode est le rapport ambigu entre Hera, le bébé humon, Caprica Six et Boomer. Comme on l’a vu dans le dernier épisode, Boomer est excédée par les pleurs de l’enfant. Elle voudrait être une mère pour elle, mais comprend ses pleurs comme un rejet. Et on le sait bien, les cylons gèrent très mal le rejet. Caprica Six, elle, décide d’aider Sharon à retrouver son bébé. Mieux que ça, elle empêche Boomer de lui faire du mal... En effet, Boomer est à deux doigts de briser la nuque d’Hera (rappelez-vous Caprica Six dans la mini-série, faire la même chose avec un bébé dans un landeau), et Caprica Six décide de l’en empêcher. Elle aide même Sharon à s’enfuir du baseship avec Hera à la recherche d’un médecin humain (l’enfant est en réalité malade, mais les cylons ont été incapables de la diagnostiquer).

Caprica Six se retrouve donc sur le Galactica, en même temps que... son ancien amant, Baltar, qui a été récupéré sur la planète aux algues par l’équipe de Lee. Il est inconscient lorsqu’il arrive sur le vaisseau mais le réveil promet d’être difficile.

Pendant ce temps, D’Anna fait face aux conséquences de sa rébellion. Cavel lui annonce que tous les cylons ont décidé d’effacer tous les souvenirs de son modèle... Sympathique méthode ! Le plus ironique étant le fait que D’Anna elle-même menaçait Boomer du même sort dans la saison deux (2.18 - Downloaded). La réponse cylonne aux problèmes d’obéissance est pour le moins extrême. Le modèle D’Anna est donc définitivement effacé de la race cylonne, comme si elle ne représentait qu’une erreur de programmation, comme si elle n’avait jamais existé. Il ne restera aucune trace d’elle après ce "wipe-out" général... On ne rigole pas avec la pensée unique chez les cylons.

Sur le Galactica, une chaude ambiance va s’installer. Non, je ne parle pas de Starbuck, ni d’Anders, ni de Lee et encore moins de cette débiloïde de Dualla. Je pense à Baltar et à Caprica Six. Vous imaginez comme moi les rencontres au sommet entre ces personnages, Adama, Roslin et Tigh ? Dans ma tête au moins, ça fait drôlement envie. Mais ce n’est peut-être que dans ma tête...

Feyrtys