Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Battlestar Galactica - Il manque toujours un des nouveaux Cylons du Pif

Escape Velocity : Dis Maman, pourquoi je suis pas un Cylon ?

Par Jéjé, le 9 mai 2008
Par Jéjé
Publié le
9 mai 2008
Saison 4
Episode 4
Facebook Twitter
Vous le savez peut être, le temps d’un épisode, les scénaristes de CSI et ceux de Two and a Half Men se sont échangés leurs séries pour les sweeps de mai. Feyrtys et moi aurions pu décider de rendre hommage à cette prise de risque phénoménale de la part des créateurs des deux joyaux de CBS en reviewant la série de l’autre.

Mais peut-être ai-je supplié à genoux notre rédac’ chef adorée d’écrire sur l’avant dernier épisode de The Wire sur lequel je sèche lamentablement depuis deux mois en échange de cette review en l’échange de n’importe quoi d’autre.

Peu importe les raisons, je me coltine cette semaine les aventures intérieures des nouveaux Cylons.

C’est bien ma chance. Remarquez, cet épisode aurait pu être l’occasion pour les scénaristes de me donner tort d’avoir bavé sur le twist « incroyable » de la fin de la saison dernière, celui-là même qui m’a fait reléguer BSG loin, loin, tout derrière, à droite, au panthéon de mes séries favorites.

Jusqu’à présent, je n’arrivais pas à voir en Tigh, Sanders et le Chief autre chose que des personnages sacrifiés pour un cliffhanger improvisé. (Tori ne fait pas partie de cette catégorie-là puisqu’elle n’existait pas auparavant). Surtout qu’en trois épisodes, leur unique réaction avait été de chercher à conserver leur secret en angoissant à l’idée des conséquences s’il était éventé.

Dur, dur d’être un Cylon

Et après Escape Velocity, je dois dire que je suis reconnaissant à Jane Espenson d’avoir bien enfoncé le clou. Pendant quarante minutes, lorsqu’elle ne fait pas des parallèles rigolos entre le destin de Baltar et la vie de Jesus, on la voit patauger en tentant de raccrocher aux branches de la cohérence les trois nouveaux Cylons (enfin les deux qui sont restés sur Galactica) qui ont un passé dans la série.

Pour le Chief, on va picorer quelques éléments des saisons passées et pousser le personnage à se demander ce qui se serait passé s’il avait été conscient de sa « condition ». Comme sa femme a été tuée dans l’épisode précédent, l’axe des amours montrera un semblant de continuité. On revient donc sur les années avec Callie, on voit avec quelques flash-backs qu’il n’était pas un mari exemplaire pour, subtilement, nous rappeler que le Chief, lui, c’est Sharon qu’il aimait. La Cylon. Mais leur relation s’était terminée parce qu’il pensait qu’il était un humain. Alors que s’il avait su qu’il était un Cylon, ils auraient pu s’aimer et avoir plein de bébés cylons…

Terrible ironie du sort, qui aurait pu fonctionner si on ne nous avait pas déjà servi ce traitement dans les saisons passées. Surprise, le Chief revient à ses tendances suicidaires. On devrait avoir les mêmes scènes dans un prochain épisode où il prendra conscience que non, il n’était pas un Cylon, que son mp3 était mal réglé et que la chanson ne voulait rien dire. Et mon Dieu, s’il avait su qu’il n’était pas un Cylon, il aurait pu vraiment faire le deuil de Callie…

Tigh, lui s’en fout un peu, de mettre en perspective toute sa vie en regard de sa condition. Lui, son problème, c’est qu’il se sent coupable d’avoir assassiné sa femme. Et il profiterait bien du fait d’être un Cylon pour bloquer ses émotions. Parce qu’après trois saisons à côtoyer ses ennemis, il est toujours resté bloqué au stade « cylon = grille pain ». Mais en allant demander conseil à Caprica Six, c’est l’image d’Helen qu’il voit lui parler. Il fallait bien ça pour donner un soupçon d’originalité au discours « la douleur et les émotions, c’est la vie, et nous aussi, les Cylons, on souffre donc on est vivant ». Au bout de la troisième scène où se ressasse la même chose et qu’il faut bien conclure, Caprica Six met une trempe à Tigh avant de l’embrasser. La signification de tout ça n’est pas très claire : pas grave, violence, douleur, sexe et amour, ça fait toujours bien dans une discussion sur ce qui fait un être humain.

Conclusion de tout ça sur la psychologie de nos nouveaux Cylons : si on avait su qu’on était ce qu’on croit être, on aurait fait d’autres choix, mais bon, comme ça nous permet d’emballer la bombasse de la série, on va s’y faire.

Dur, dur de bientôt devoir mourir

Pour la quatorzième fois de la série, la Présidente se sent proche de la mort. C’est vrai qu’elle a toujours une bonne raison pour faire un peu n’importe quoi et abuser de son pouvoir, mais là, c’est sûr, elle va mourir. Et le spectateur le sent.
Parce que quand même, elle a demandé à son petit copain de lui lire la fin d’un livre. Et puis surtout, elle en a fini avec les vaguelettes dans ces cheveux. Maintenant, c’est sérieux. Ces cheveux sont droits. Que de symboles dans cet épisode.

Dur, dur d’être un prophète

Allez, j’ai envie d’être un peu moins moqueur dans cette partie et de croire en Eli Baltar, même si j’ai un peu de mal à faire abstraction de ma vraie nature. J’étais pourtant peu passionné par cette histoire de secte au début de la saison et même au début de l’épisode, je trouvais que le parallèle entre les amis de Baltar et les premiers Chrétiens un peu lourdaud. Forcément, Eli Baltar soigne les malades, annonce le royaume d’un Dieu unique, perturbe le service d’une religion officielle, suscite la peur des Autorités… Mais au lieu de se présenter comme le sauveur des Hommes du pêché, il les conforte dans leurs situations ; ils leur explique que s’ils sont soi-disant imparfaits, c’est que Dieu les a voulu ainsi. D’un seul coup, le parallèle avec l’histoire de la Chrétienté prend une saveur ironique inattendue. Qui ne fonctionne que parce que c’est Baltar qui l’incarne. On peut être à peu près sûr qu’il ne pense pas un mot de ce qu’il dit et qu’il n’est qu’un outil de Ship Six pour déclencher une guerre de religion chez les Humains. Si elle se confirme, je pense que je prendrai un intérêt sincère à suivre cette partie de la série.

Jéjé
P.S. Psaume 1 : 1 - Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs.