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Battlestar Galactica - L’épisode où Gaeta chante pour se remonter le moral

Guess What’s Coming for Dinner ?: Gaeta got his gun

Par Feyrtys, le 28 mai 2008
Publié le
28 mai 2008
Saison 4
Episode 7
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Les choses prennent un tournant intéressant, et enfin, j’ai l’impression de retrouver la série que j’aime. Il suffisait de trois fois rien quand on y pense : le retour aux intrigues de base qui unissent les cylons et les humains, quelques notions philosophiques par-ci par-là, et enfin, des affrontements d’idéologies politiques. On ne perd pas de temps à essayer de remplir des moments creux, on est au cœur de l’action et des vrais questions que soulève la rébellion cylonne.

C’est toujours plus difficile de parler des épisodes que l’on a aimé. Beaucoup, beaucoup plus difficile. Par exemple, une fois ce premier paragraphe écrit, je n’ai plus grand chose à rajouter, si ce n’est : vivement la suite !

D’accord, s’il faut chercher la petite bête, je peux dire que je n’ai pas compris pourquoi le Demetrius a tenu à faire le saut vers le Galactica exactement en même temps que le basestar, et pas quelques minutes avant pour pouvoir prévenir Adama, mais bon, il fallait une raison pour que Tigh prenne parti pour les cylons dans un moment de stress intense. Je pardonne cette petite facilité scénaristique volontiers. Pour le reste, c’est du tout bon.

Du nectar, de l’ambroisie, et la grosse tête

Lee trouve enfin les mots pour faire descendre la présidente de son Mont Olympe personnel et tout ce que j’ai à dire, c’est : pas trop tôt ! Je n’en pouvais plus de voir Roslin agir comme une dictatrice sans jamais rendre de compte à personne, et en particulier au peuple QUI N’A PAS VOTE POUR ELLE mais dont elle se réclame avec fierté d’être la leader.
Oui, l’état de guerre sans fin oblige à quelques abus de pouvoir, mais pas à un tel degré impunité. Quand on prend des décisions qui mettent en danger toute la flotte, la moindre des choses est d’essayer d’expliquer les raisons de ces décisions. Ce n’est pas très agréable, surtout quand, comme Roslin, on a tendance à prendre les gens pour des cons, mais c’est encore le seul moyen de ne pas se retrouver avec une révolution sur les bras. Et personne ne veut d’une révolution. Si elle veut vraiment jouer à la dictatrice, elle se met les militaires dans la poche et elle s’arrange pour prendre le pouvoir des mains d’Adama. Si elle ne veut pas en arriver là, elle la ferme et elle fait son boulot de présidente : elle consulte le Quorum, à point c’est tout.

Je meurs, donc je suis

En donnant la parole à Natalie, la représentante de la rébellion cylonne, Roslin permet au Quorum de voir le nouveau visage des cylons : celui de la peur de disparaître. Ils se rapprochent de plus en plus des hommes et de leurs préoccupations, ce qui les rend encore plus intéressants. L’idée d’une guerre est beaucoup moins séduisante lorsqu’on risque d’y laisser sa peau et celle de tous les modèles à qui l’on se sent plus ou moins liés (bonjour la famille dysfonctionnelle !).
Faut-il s’allier aux humains ? Prendre des "précautions" au risque d’anéantir le peu de confiance qui existe entre les deux races ? De l’autre côté, chez les humains, les mêmes questions se posent. Pour quelle raison les cylons, après avoir organisé un génocide, essaieraient-ils d’aider les survivants à trouver refuge sur la terre ? Quelle garantie ont-ils que parmi les modèles rebelles, quelques uns ne décident pas de jouer les agents doubles et de les trahir au dernier moment ? Si les cylons sont capables de désaccord, ils sont capables de retourner leurs vestes, au même titre que les humains. D’ailleurs, la dernière scène de l’épisode montre à quel point la technologie cylonne est imprévisible. Je n’aurais jamais cru que l’hybride, la chose mi-organique mi-robotique qui pilote les basestars et les raiders, choisisse subitement de faire un saut. C’est le "JUMP !" le plus angoissant et le plus réussi de toute la série. C’est un vrai saut vers l’inconnu…

Così fon tutte

Dans le reste de l’épisode, on revient beaucoup à ce rêve prophétique de l’opéra et à ses conséquences. Roslin est obsédée par le fait d’avoir partager un rêve avec des cylons, et ira jusqu’au bout de son entêtement pour en connaître la signification. De l’autre côté, Baltar utilise cette information qui peut sembler anecdotique (qui pourrait le croire ?) pour porter des accusations envers la présidente. Et Tori se retrouve au milieu de la bataille…

Je n’aime pas les rêves prophétiques, surtout quand on passe trop de temps à essayer d’y trouver un sens. Les rêves doivent rester énigmatiques, surtout dans les séries. Carnivàle, une autre série sur des destins mystiques, avait réussi à conserver le degré de mystère nécessaire à son récit tout en exploitant ces rêves de manière tout à fait équilibrée. J’ai l’impression que BSG est à la limite du "là c’est trop, j’y crois plus du tout" et du "c’est intriguant tout de même, qu’est-ce que ça peut vouloir dire ?". Je trouve l’idée de la prophétie et des rêves tout à fait ridicule dans une série qui a su garder un ton très réaliste (si on oublie l’Oracle…), mais à petite dose, ce genre de rêves ne peut que titiller ma curiosité et surtout, mon côté fan de Twin Peaks me fait dire qu’il n’y a rien de tel qu’un rêve prophétique pour résoudre des énigmes !
Pourquoi Hera est-elle au centre de ce rêve ? Pourquoi court-elle vers Caprica Six et Baltar ? Pourquoi D’Anna a-t-elle été choisie pour voir les Final Five ? Et surtout, comment vont-ils expliquer que le bébé du Chief n’apparaît pas dans l’équation ?
Je n’ai pas les réponses, mais je sais que je n’ai jamais eu autant envie de revoir D’Anna.

Pas de jambe, pas de chocolat

De son côté, le pauvre Gaeta n’a vraiment pas de bol. Il perd sa jambe. On a beau être dans une série où les vaisseaux font plus vite que la lumière, ben ils n’ont toujours pas inventé les prothèses bioniques. Du coup, il déprime un peu. Et il décide de déprimer les autres malades du semblant d’hôpital du Galactica en chantant des chansons d’une voix plaintive. Sympa pour les autres qui ont encore deux jambes, eux !
Si vous avez un cœur, ces chansons ont du vous toucher. Mais si comme moi, vous n’avez vraiment pas une âme d’infirmière, vous avez sûrement eu envie de le bâillonner, ou pire… "Tiens ben vas-y, chante-là ta chanson pourrie avec la langue en moins ! Ah c’est moins facile hein ?".

Bon ceci dit, je le plains le pauvre Gaeta. Cependant, si j’étais à sa place, je ferais jouer la culpabilité et demanderais à Anders de rester à mon chevet jour et nuit, de préférence dans un de ces débardeurs fort seyants. Je sais, mon obsession pour Anders n’est pas très subtile, et je me répète un peu depuis le début de la saison. Mais quand même, il y a de quoi. Et puis je suis sûre que Gayta serait d’accord avec moi, s’il n’était pas trop occupé à geindre. Il ne sait vraiment pas profiter de la situation !

Feyrtys