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Bitten - Avis sur les débuts de la série de loups-garous avec Laura Vandervoort

Bitten: Woof, They Did It Again

Par Blackie, le 21 janvier 2014
Publié le
21 janvier 2014
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Alors que le mythe du vampire n’a jamais arrêté de captiver les audiences sous ses nombreuses variations, celui du loup-garou a toujours eu plus de mal à créer l’intérêt, principalement à cause de ses difficultés à se réinventer. Quand Ginger Snaps créa un joli engouement et engendra deux suites il y a un millier d’années, personne ne se mit pour autant à investir dans plus de films sur le sujet.

A la télévision, les loup-garous font généralement office de créatures surnaturelles secondaires. Et même en ne se focalisant pas que sur eux, elles subissent toujours un profond problème de traitement. Being Human me parait être la série l’ayant le mieux gérée, mais connu néanmoins un essoufflement rapide.

Et puis Teen Wolf est arrivé. Trois saisons et une audience qui ne fait grandir, probablement poussée par une overdose de vampires.
Rien de très étonnant, donc, à voir une nouvelle série voulant surfer sur un sujet qui marche enfin mais n’a pas encore été exploité partout. On verra bien si effectivement il se propage plus, avec ou sans l’aide de Bitten, et je ne dis pas non à un peu de variété dans mes créatures surnaturelles.

C’est quoi ?

Bitten est l’adaptation série de romans pour "jeunes adultes". Surprenant, non ? Vivement le jour où j’arrêterai de taper ce type de phrase pour la moindre nouvelle série fantastique.
Sérieusement, il y a vraiment besoin d’un support pré-existant pour pondre tous ces clichés ?

A part ça, elle est créée par une bande de canadiens et diffusée sur Space, une chaine canadienne qu’on ne connait pas plus, ainsi que sur SyFy, qu’on aimerait tous ne plus connaitre.

De quoi ça parle ?

Elena (*soupir*) est photographe à Toronto, et son job n’a absolument aucune importance dans l’histoire. Non, l’important c’est qu’elle a un physique de top model, un fiancé parfait et une vie parfaite, malgré sa terrible condition de loup-garou qui vient gâcher ses rapports sexuels et l’oblige à plier sa petite culotte en carré dans la rue.

Le pire, c’est que son ancien pack l’oblige à rentrer dans son bled paumé à cause d’un cadavre retrouvé. Et les bleds paumés des USA sont déjà rudes, alors imaginez ceux du Canada !
Elena va donc se retrouver dans le rôle très populaire du Vagin Précieux, cette femme si particulière que tous les mâles de la série vont se mesurer l’entrejambe pour elle en permanence. Quelle chance !

C’est avec qui ?

Notre héroïne à laquelle il est facile de s’identifier est incarnée par Laura Vandervoort, de Smallville et V. Je l’aimais bien en cousine de Clark, et cette sympathie fut un gros facteur à me faire assoir devant ce Pilote.

Parce qu’autour d’elle, il n’y a que des canadiens m’étant totalement inconnus, et en plus aucun ne ressemble à Paul d’Orphan Black ! (*soupir* bis)

Je vous laisse admirer la diversité de ce cast.

Et c’est bien ?

Pas du tout ! Et je ne m’attendais même pas à ce que ce soit à ce point. Parce que ça pourrait être au moins drôle.
Mais non, c’est juste chiant.

L’histoire de son pack constitue le pitch de la série, et Elena ne le rejoint que deux minutes avant la fin.
Avant ça, ses transformations l’embêtent une fois tous les trois mois, sa future belle-mère ne l’aime pas sans raison, et son pack la gonfle à envoyer des textos. Geindre est de rigueur, mais quand même elle est trop forte et peut massacrer un type en deux secondes... parce qu’elle est un loup-garou ? Je crois ?

Je n’ai rien contre un rythme lent. Poser son ambiance, se concentrer sur les non-dits grâce aux gestes, aux regards, j’adore. Mais Bitten ne fait rien de cela et c’est son plus gros défaut.
Les dialogues creux sont débités mollement par des "acteurs" qui semblent s’endormir entre deux soupirs, tandis que l’on passe beaucoup trop de temps sur des plans mous interminables. Chaque entrée et sortie de porte est là, et les transformations de Vandervoort comprennent dix minutes de déshabillage.
Vêtement par vêtement.
Bien rangés dans un coin.

Cela n’a rien d’aguicheur, pas même lorsqu’elle tremblote toute nue dehors. Avec les températures actuelles à Toronto, ça doit être vraiment chiant d’être loup-garou !
Je comprends que la série essaie de se rapprocher de True Blood plutôt que des teen shows, en attirant les adultes avec des scènes de sexe un chouilla plus explicites et un peu de nudité (de dos uniquement). Mais True Blood, même dans ses pires moments, n’a jamais donné l’impression de s’ennuyer de sa propre histoire.

La partition musicale vient enfoncer l’impression de téléfilm à l’eau de rose, qui s’entend dès le générique. Oui, il y en a un ! Un générique à l’imagerie du fameux mythe, qui se veut surement sérieux et pourrait être cool, s’il ne se retrouvait pas gâché par ce piano ridicule.

Voir Elena en loup n’est de toute façon pas l’objectif, et constitue peut-être cinq minutes de l’épisode au total. Tout comme ce type charmant qui insulte les femmes et est censé être l’ennemi à combattre. Mais faudrait pas trop s’y attarder non plus, on pourrait créer du suspense !
Car pour revenir sur ce mythe qui a du mal à se renouveler, Bitten ne fait absolument aucun effort dans ce sens. Probablement parce que sa mythologie est complétement occultée, avec un pack qu’on entrevoit à peine et une héroïne qui n’a qu’une conversation sur le sujet pouvant se résumer à "Tu me passes quatre sandwichs ?". A part savoir qu’ils se changent en vrais loups et sans aucun lien avec la lune, il n’y a strictement aucune information. Certainement pas sur les liens ou rôles entre membres du pack.

Hey, au moins aucun d’eux n’est forcé à porter des rouflaquettes !

Je serai là pour le second épisode, qui donnera surement une meilleure idée de ce que la série veut raconter, puisque le pack sera enfin réuni et le décor principal enfin présenté. Mais si le ton ne change pas radicalement, ce sera vite sans moi.

Blackie