Ce début 2013 est chargé, mais c’est pour mieux préparer l’hécatombe sériel qui nous attends.
Heureusement, janvier signifie aussi le retour des Amis de la Grappe, de Keri Russel et de la bonne surprise de cet été, Bunheads. La série d’Amy Sherman Palladino revient pour achever la diffusion de sa première saison avec un solide épisode.
Michelle a quitté Paradise et squatte chez une amie alors qu’elle danse pour un magicien. Cela permet à Amy d’exploiter son Rolodex fait pendant la production de Gilmore Girls (oui, oui, le magicien, c’est le beau frère de Luke) mais surtout, la série fait le point sur la relation unique qui lie Fanny et Michelle.
Dans ma dernière critique de la série, j’expliquais pourquoi, à mes yeux, Bunheads est une série bien plus sombre que Gilmore Girls, et cet épisode le confirme. Elles partagent un concept similaire et galerie d’acteurs, mais dans le fond, Bunheads est une série bien plus mature.
Le deuil est l’un des thèmes centraux de la série. J’ai toujours été un peu gêné par le fait que Fanny ne semble pas réagir plus que cela au décès tragique de son fils. Si la donne est différente pour Michelle car elle ne connaissait pas Hubble, ce thème est très peu abordé pour Fanny. Et cela a été un petit bémol qui m’empêchait de bien comprendre et mieux apprécier le personnage.
Cet épisode, en adressant cette problématique, montre que le problème est un peu différent. J’ai pense avoir été gêné de ne pas voir une gestion traditionnelle du deuil et ses cinq stages que les psychanalystes et les scénaristes US affectionnent tant. Mais ce n’est parce que le thème n’est pas abordé de manière frontale qu’il ne s’imbrique pas dans la fabrique de la série.
L’épisode de cette semaine montre tout simplement que Fanny ne sait pas faire le deuil de son enfant. Sans Hubble et surtout Michelle, Fanny est perdue, elle ne sait pas aller de l’avant. On ne comprend pas trop ce qui se passe avec son école. Elle a besoin de changement mais peine à prendre des décisions. Pourtant, Fanny a toujours été dépeinte comme une femme de poigne qui prend les devants.
La mort de son fils est arrivée au moment où elle découvre Michelle. Je crois Fanny lorsqu’elle explique que s’occuper de sa belle-fille est une manière d’honorer la mémoire de son fils. Mais il n’y a pas que cela dans cette relation. Michelle est une surtout une excellente distraction pour Fanny pour ne pas à avoir gérer l’impact de la mort de son fils et la solitude qui en découlerait. Michelle est un challenge, un projet qui lui change les idées, et s’occuper d’une jeune femme qui gaze ses élèves est une bonne raison pour ne pas faire le deuil de son fils.
Dans une même optique, Michelle est aussi une femme perdue qui a une très mauvaise image d’elle-même. Elle a la trentaine déboussolée. Sans Hubble et surtout sans Fanny, elle avance sans but. Elle reste dans ce statu quo qui ne la teste pas et qui ne la confronte pas à un échec potentiel.
Si Hubble lui a donné une opportunité, c’est Fanny qui a donné un sens à sa vie. Michelle ne s’épanouit et ne peut mettre en avant son talent que par l’intermédiaire de l’école de danse. C’est pour cela que son échec lorsque du spectacle est si cuisant pour elle. Elle a échoué dans le seul endroit où elle arrive à apprécier qui elle est. Mais cet épisode montre qu’elle m’a plus sa place dans son ancienne vie à Vegas. Comme Fanny l’explique, sa vie et à Paradise dorénavant. Pour son bien, pour son équilibre, elle doit, elle aussi, faire le deuil de son passé et accepter cette nouvelle vie.
Cet épisode était un passage nécessaire qui met en avant la raison pour laquelle Michelle doit rester à Paradise alors qu’elle n’a, en apparence, pas de raison d’y rester.
Ah et aussi, il y avait des histoires avec des gamines et de la danse, il me semble…