Hey ! Mr. Pibb !: Ils ont tué Kevin Walker
La grande vadrouille
Tandis qu’elle songe à ce délicieux moment où elle tirera sur quelqu’un après avoir bu un verre de whisky sur fond de Ray Charles, avec cette fois une mallette pleine d’argent aux pieds, Ellen décide de partir en voyage avec Tom parce qu’il le vaut bien… Bon ok, elle se fait encore une fois casser par Patty mais c’est déjà assez redondant dans la série, pas la peine d’en reparler.
Du coup, les deux personnages en eux mêmes ne servent pas à grand chose, mais ensemble font avancer l’intrigue en allant directement sur le terrain. Pas bête que deux avocats du cabinet aillent directement où se jouent le problème. Plutôt que de rester des mots vagues aux coins des phrases, les méfaits d’UNR se concrétisent sous nos yeux. Déjà la semaine dernière, j’avais bien aimé le cadavre de la truie. Cette semaine, le bétail brûlé au loin et l’odeur écœurante ont également permis de concrétiser le danger.
Plus tard, après plusieurs péripéties pas forcément passionnantes, tous deux tombent sur Josh Reston le journaliste que l’on peut également baptiser pas-Tymothy-Oliphant, pour ceux d’entre nous qui regarderaient la série dans le métro. Josh leur remet l’échantillon d’eau qu’il avait récolté à l’épisode précédent après avoir parlé d’un taux inquiétant de leucémie due aux usines de UNR.
Peu après, Ellen retourne à New York, l’eau en poche, tandis que Tom et Josh cherchent des témoins en Virginie occidentale.
Certes, ces séquences ne vont pas vite. Certes, elles pourraient être coupées de moitié qu’on en perdrait pas grand chose. Pourtant, j’apprécie ces scènes où ils ne se passent rien. Contrairement aux twist, je n’ai pas l’impression de me faire dicter ce que je dois voir ou interpréter.
De plus, il semble toujours y avoir un sens caché derrière le parti pris de réalisation de ces scènes. Pendant tout leur périple, les plans sont posés et confortent dans la lenteur. Et dès qu’un barman vient moucharder, dès que Josh Reston débarque, on prend la caméra à l’épaule et le cadre devient instable.
Je ne dis pas que c’est du grand art. Mais j’apprécie le fait que la série s’adapte aux tons de ses scènes plutôt que d’adopter un style uniforme. Quelque part, cela correspond bien au côté schizophrène de la série.
Un fils
Au détour de l’épisode, l’intrigue de Michael s’incruste (un peu comme ici) et occupe cinq minutes d’antennes. Pourtant, on n’a pas l’impression d’un truc bâclé. Il faut dire que l’histoire avait été bien approfondie à l’épisode précédent.
On évite donc de montrer la réaction de Michael, les cris hystériques, les claquages de portes, les « tu m’as trahi », bref, tout ce qui devrait figurer dans une série dont l’un des personnages se nomme Kevin Walker.
Au risque de faire croire qu’ils ne savent pas écrire des dialogues intelligents sur un père qui découvre son fils, Michael et Daniel sont filmés de loin et leurs mots restent inaudibles. Encore une fois, inutile d’en savoir plus. L’intrigue avait été introduite à grands coups de rencontre fortuite devant un ascenseur, la conclure de façon légère rattrape l’erreur.
Le vilain Daniel Purcell
A présent l’intrigue principale. L’épisode commence par une scène onirique (oh joie) où Daniel fait la vaisselle tandis que son idiote de femme fait de la balançoire et qu’un homme flou s’approche dangereusement d’elle.
Plusieurs raisons à cette scène. D’abord, parce que c’est toujours amusant de filmer un excité de dos qui frotte un truc en envoyant des jets blanc un peu partout. Ensuite, parce que ce rêve nous fait tous croire la même chose : Daniel culpabilise de s’être occupé d’un problème sans importance plutôt que d’avoir sauvé sa femme. Enfin, après la révélation finale, on peut s’interroger sur la véritable symbolique de ce rêve.
Dans la réalité, Patty recherche le ruby de Christine Purcell, vendu la semaine précédente par Kevin Walker. Ce pauvre Kévin n’a toujours rien pour lui. Une moche pour meuf et une gamine attardée, ainsi que des cousins à braquer. Kevin Walker, c’est la lose. Pas étonnant qu’il se fasse descendre en fin d’épisode dans une scène un poil cliché. Je veux bien qu’il se fasse tuer en prison, mais dans la cour, devant tous les gardiens, sans que personne ne remarque quoique ce soit ? Moyen. Cet assassinat est, on le sait, commandé par Sutry, le (pour faire vite) boss de Daniel Purcell. Son homme de main, que j’appellerai l’homme à tout taire, me rappelle étrangement le flic barbu qui tuait tous les gens gênant en saison 1. Celui-là même qui a tué David à coup de statue de la liberté. Oui je parle encore de lui ! Et je n’aurais de cesse d’exiger sa réapparition ! Et celle de l’intrigue où Ellen doit prouver que le grand salopard aux cheveux blanc à fait tuer son fiancé. Mais Wes Keenan et ses coupures de journaux Frobishienne me font garder espoir.
Mais je digresse. Le meurtre de Kevin Walker peut nous mettre la puce à l’oreille. Pourquoi les patrons de David ordonneraient-ils l’assassinat de ce pauvre type ? Si ce n’est pour s’assurer qu’il ne dira jamais qu’il n’a pas tué Christine Purcell ?
La révélation tombe au tribunal. Alors que Daniel est sur le point de témoigner sur ses travaux modifiés pour UNR, il se rétracte et ment ouvertement devant une Patty mortifiée. Peu de gens arrivent à la manipuler. Comme un fait exprès, les seuls à y parvenir sont ceux qui lui sont proche comme Michael et Ellen, autrement dit son fils et sa « fille ». Le talon d’Achille de Patty, c’est sa famille.
Outre la surprise provoquée par le twist, toutes les actions de Daniel après l’assassinat de sa femme prennent une nouvelle dimension. Par exemple, comme le soupçonnait Patty, il cherchait depuis le début à se faire arrêter, pour faire croire à son ancienne maîtresse qu’elle avait un avantage psychologique sur lui. Tout ce qui s’est joué dans les épisodes suivants le season premiere ont été préparés le soir du meurtre, par les patrons de Daniel.
Rien n’est sûr pour l’instant. Je pencherai pour l’homme à tout taire pour le meurtre de Christine. Mais Daniel devait être au courant, si ce n’est responsable. Quand c’est arrivé, il avait déjà dénoncé UNR à Patty. Aussi a-t-il proposé de les aider à la contrer en échange de leur protection. Cela expliquerait en tous cas le dégoût que semble éprouver Daniel pour lui-même comme pour Sutry lorsque celui-ci vient le remercier pour avoir été raisonnable.
Comme je l’ai dit sur le forum, c’était un peu énorme que Daniel se retrouve en possession de l’eau contaminée par l’usine. Que Patty lui fasse faire les analyses, c’était déjà un peu gros. Mais qu’elle lui laisse la chance de détruire la seule preuve dont elle dispose à l’heure actuelle, c’était en désaccord profond avec la psychologie paranoïaque de Patty. Vous savez, celle qui l’a poussé à vouloir assassiner celle qu’elle considère comme sa fille à cause d’un petit « Vous regrettez ce qu’on a fait ? ».
Pas le plus transcendant des Damages, mais un épisode de qualité où les agents du FBI brillent par leur absence. En même temps, Marion Van Peebles est derrière la caméra cette semaine. Et comme il l’était lors du joli plan où Ellen passe de l’ambiance monochrome à la couleur en saison 1, je le préfère en tant que réalisateur.