La saison passée s’était terminée sur la mort d’un personnage important, celle-ci se devait de mettre les bouchées doubles !
Goodness knows, the wicked die alone
Le premier à passer à la casserole est évidemment le sergent Doakes, dont il était difficile d’imaginer un autre sort à ce stade.
L’arrivée de Lila à la cabane est non seulement un moment intense en adrénaline, mais surtout un énorme tournant qui va déterminer le sort de tous les personnages. Seules deux réactions sont possibles de la part de l’anglaise : soit elle prend peur en comprenant enfin la vérité et démontre qu’il y a franchement un pas entre avoir des fascinations morbides et se retrouver devant l’horreur réelle ; soit elle embrasse totalement la pathologie de Dexter et confirme un état mental qui paraissait un peu trop évident durant toute la saison. Les avantages et les inconvénients que peuvent amener ces choix sont sujets à débat, mais le fait est que les scénaristes ont opté pour le second.
Que Lila ait recours au meurtre sans hésitation permet ainsi à Dexter, certes un peu facilement, de résoudre le problème Doakes sans compromettre ses valeurs. Après deux épisodes passés à hésiter, qu’il ne trouve pas lui-même une résolution a de quoi légèrement décevoir. Mais que voulez-vous, le fait est qu’on voulait tous le voir gagner sur tous les fronts et que notre souhait est exaucé. On ne va s’en plaindre non plus.
Doakes fini en tout cas avec une très grande classe. Toutes ses dernières scènes ont brillamment rattrapé le facteur boulet qu’il se traînait depuis le Pilote et il part en accumulant les points de pitié : une échappatoire vue de très près, une mort atroce, une réputation ignoble au lieu des honneurs, et même pas la satisfaction d’avoir eu "l’honneur" de mourir entre les mains de son arch-nemesisss.
La police confirme que le corps retrouvé est celui du sergent. Les indices autour confirment qu’il était le Bay Harbor Butcher et s’est tué par accident. L’enquête est fermée. The end.
Les inquiétudes de Dexter peuvent enfin se terminer. Et comment fêter cette liberté, ce retour à un état familier ? En reprenant quasiment image par image le générique de la série montrant la routine matinale de Dexter, agrémentée évidemment de la musique appropriée ! La même chose qu’avant, mais avec quelques variations, j’appelle ça une belle façon de nous dire à quoi nous attendre pour la suite tout en concluant cette saison.
Ce qui m’a étonnée sur le coup est la rapidité avec laquelle tout cela se produit. Bien sûr, nous avons eu suffisamment d’amorce, mais je m’attendais à ce que tout ceci arrive à la fin de l’épisode et non au bout de quelques minutes. Il reste pourtant un élément mis un peu en retrait précédemment, qui a besoin d’une longue conclusion digne de de son statut.
Ding dong, the witch is dead !
Surprise, le plan à la con de Lila s’avère finalement avoir quelques utilités ! Déjà, le fait qu’il ne la ramène pas dans les bonnes grâces de Dexter la pousse à aller beaucoup plus loin. Et la faire agir un peu moins connement.
Ensuite, en s’en prenant à Batista elle réussit à mettre en boule Debra, qui s’empresse de trouver un moyen de la virer du pays avec un bon coup de pied dans le derrière. Ce qui nous amène une Deb au sommet de sa forme, prouvant une dernière fois à quel point elle est devenue une flic efficace au fil des derniers mois. Non seulement la petite sœur n’appelle plus son frangin au secours toutes les deux minutes, mais c’est elle qui lui vient dorénavant en aide. Son dernier plan la voit même être décorée par ses paires et prendre ainsi une belle revanche sur l’an passé.
Malheureusement, c’est aussi Deb qui fait foirer le plan de Dexter en se pointant chez Lila, ce qu’on lui pardonne tant cette scène est particulièrement bien écrite et où les regards jetés entre les trois différents protagonistes en disent autant que les dialogues.
Au risque de répéter mes commentaires sur le forum d’il y a… quelques temps, l’enlèvement suivi de la tentative d’assassinat sur les gamins n’était peut-être pas nécessaire pour marquer la vilainie de Lila, mais elle est justifiable. Dexter peut ainsi se retrouver dans la peau du sauveur des innocents comme il en rêvait et Debra trouve une raison d’abandonner Lundy tout en rendant la pareille à son frère aîné (hello, parallèle au final de la saison 1). Rien n’est gratuit ici, il ne s’agit pas de grapiller quelques minutes d’antenne.
La méchante pyromane connaît donc une fin tout en douceur (comparée aux autres hein, tout est relatif), en un seul morceau et sur un remerciement approprié. Après tout, les emmerdes qu’elle a apportées ont été bien contrebalancées par les services qu’elle a rendus à Dexter. Le personnage n’ayant plus rien de neuf à offrir (se supporter ses menaces pendant la saison prochaine serait sûrement fatiguant), il est tout de même temps de s’en débarrasser. Lila a au moins l’honneur de partir après une analyse psychologique plutôt chouette de la part de Dexter, qui formule ce qu’on savait déjà de manière bien plus claire (donc mieux que moi), comme un tribute à ce qu’elle fut dans son univers.
Et si vous aussi vous voulez rendre hommage à la vilaine anglaise, vous pouvez solliciter une visite de Paris par Jéjé, notre guide hors pair. Il vous fera prendre le magnifique métro de la ligne 6 jusqu’au Champ de Mars, où se promène Lila, vous montrera son appartement du 47 rue La Fayette qui évite de faire d’elle un cliché (parce que dans cette série, on n’aime pas les clichés, et on aime les vrais plans de Paris !), vous expliquera tout sur la liaison entre Sainte Geneviève et Clovis, et vous montrera le meilleur endroit où enterrer les cadavres de vos ex. Tout ce qu’on ne trouve pas dans le Guide du Routard, quoi.
Et parce que je ne sais pas où placer cela, notons quand même le départ de Lundy, dont je me fiche malheureusement à ce point, mais qui marqua suffisamment la saison pour être mentionné une dernière fois. Keith Carradine aura suivi la même voie que JoBeth Williams : un guest de choix au rôle bourré de potentiel, qui s’est épuisé dans sa lancée et s’en va dans l’indifférence générale. C’est un peu regrettable.
Au final, Dexter n’a pas réussi à se débarrasser de son Dark Passenger, mais il a réussi à devenir un être humain presque normal, qui peut enfin cohabiter avec sa part sombre. Cette saison a ainsi parfaitement su exaucer les souhaits pourtant contradictoires de ses spectateurs : voir le personnage principal atteindre son but, tout en gardant ce qui fait la spécificité de la série. Beau boulot.
A quoi peut-on s’attendre en saison 3 ?
Pour sûr, à un Dexter bien différent, qui ne se prend plus la tête, avec de nouvelles routines, de nouveaux codes, de nouvelles méthodes. Bref, une version tordue de la saison 1.
Et puisque cette saison était une énorme conséquence de tous les évènements de la première, on peut facilement se faire quelques idées sur la suite. Mes théories :
L’envie de se confier auprès de sa sœur tracasse Dexter depuis un bon moment, et la réaction de celle-ci pourrait être au cœur de l’intrigue. On a bien compris que sa seule alliée possible ne pouvait être qu’une autre personne élevée par Harry Morgan. Ou bien…
Dex se trouve un élève. Après avoir passé son temps à apprendre des leçons, il pourrait en arriver à les inculquer à quelqu’un d’autre.
Beaucoup de Harry Morgan. Maintenant qu’Erik King ne figure plus au générique, James Remar aura sûrement plus de possibilités d’apparaitre. Et il reste suffisamment de faits vagues en ce qui le concerne qui méritent des explications : sa relation exacte avec son indic, sa mort suspecte, les remarques étranges du Capitaine Matthews… poussons le bouchon et on peut presque sentir le début d’une conspiration.
Bref, beaucoup de choses sont possibles pour la suite, qui j’en suis sûre ne manquera pas de nous surprendre. Non, Dexter ne connaîtra pas la malédiction des saisons 3 ! Cela ne pourra être que forcément génial, surtout si Julie Benz garde sa très belle chevelure brune. Rita avec un look proche de Lila, cela pourrait être amusant…
Sur ce commentaire édifiant, je vous dis à la rentrée prochaine, quand Ju pourra recommencer à m’engueuler chaque jour pour mon retard.
Vivement !