Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Dollhouse - Critique de l'épisode 5 de la saison 1

True Believer: Hosanna’s From The Basement of Hell

Par Joma, le 16 mars 2009
Par Joma
Publié le
16 mars 2009
Saison 1
Episode 5
Facebook Twitter
Deux épisodes de suite que je suis scotché devant mon écran, c’est plus que bon signe avant même de voir le boulot de Joss "scénariste de l’épisode qui va même réveiller les morts" Whedon sur le déjà (malheureusement) fameux épisode 6. Enfin, tout ça me fait dire que si je commence à aimer vraiment la série, la Fox va sûrement vite me ramener à la réalité.

Somebodyyyyy Saveeeeed Meeeee

C’est étrange, j’ai des choses à dire sur l’épisode mais je scrute depuis deux heures mon écran et la page blanche d’OpenOffice. Je sens que comme la scène d’introduction de l’épisode précédent, l’accouchement de cette review va être difficile.
Moi aussi j’ai besoin d’un save me marqué quelque part sur cette page.

Faux Semblant

Il y a quelque chose d’intéressant avec la série c’est la manière, plus ou moins bien traitée, de jouer sur les faux semblants. Mis à part le pilot, peu des missions d’Echo ont été ce qu’elles semblaient être (et encore, je me demande si le fait qu’un des kidnappeurs soit un pédophile qui n’était pas là que pour l’argent, ne participe pas ce schéma ?). Le sportif de l’extrême n’en était pas un et ses motivations étaient téléguidées par Alpha. Beyonrianah n’était pas que poursuivi par son psychofan mais participait pleinement. L’avant dernière mission part comme un enterrement de vie de garçon très cher et finit par un cambriolage peu ordinaire où des voleurs volent d’autres voleurs. Et dans cet épisode, la mission de l’ATF et donc d’Echo est basée sur un mensonge.
Comme les poupées, qui ne sont pas vraiment ce qu’elles sont, les intrigues jouent sur le même tableau. C’est pousser l’art du twist un peu loin et peut devenir très vite ennuyeux, mais ça participe à la quête d’identité et d’humanité qui est en filigrane dans la série.
Les actives ne sont pas des êtres humains à proprement parler, puisqu’ils n’ont ni personnalité ni mémoire, mais le fait qu’une fois imprimés ils évoluent dans un cadre qui est aussi faux que leur mémoire nous les rend en fait aussi humain que nous.

L’opium du peuple

Lorsque le sénateur décrit à DeWitt la secte de Sparrow et pourquoi il faut intervenir pour en finir, le rapprochement avec la dollhouse est plutôt évident. Même si la dollhouse n’est pas une secte, les actives sont bien comme les membres de n’importe quel culte coercitif. Donc, les membres du culte de Jonas Sparrow mettent tout en commun, vivent replier sur eux- mêmes et sont heureux... Comme des actives.
Est-ce dire que ce qui se passe dans la dollhouse est normal puisqu’en même temps les enfants du temple, le culte de Sparrow n’est pas montré comme forcément mauvais, mais subit les préjugés de l’agent de l’ATF sur Jonas ?
Je n’irais pas jusque là.
Même si les poupées sont comme les fidèles, les deux sont toujours à la merci des décisions arbitraires de n’importe quel messie ou du chef de centre. La différence est ici qu’Esther, contrairement à Echo a le choix de ne pas suivre Jonas, alors que pour l’instant, Echo ne peut se rebeller contre DeWitt.
Dans un autre registre - même si la série à un cadre sf bien marqué qui prédestine à la banalité des actes extraordinaires - une église traque les miracles, preuve de l’existence de dieu, la dollhouse fait mieux en créant elle même ses propres miracles. J’attends donc de voir Echo marcher un jour sur l’eau.

J’aime Tim

De manière fraternelle bien sur, je ne pourrais trahir Eliza comme ça.
Mais j’aime l’écriture de Tim. Mon épisode préféré de Firefly est de lui. Et je dois être un des rares, avec Ju, à avoir bien aimer The Inside. Je suis donc bien content de ne pas avoir été déçu par cet épisode.
Bon d’accord, il aurait pu éviter de montrer Madame Lasagne qui se balade avec son plat en pyrex dans les bureaux du FBI, c’est réellement ridicule. Mais à part ça, le reste du scénario est bon, avec même quelque touche d’humour bien venue (les râleurs ont du être contents).
J’ai particulièrement aimé une transition entre deux scènes. Ce n’est pas grand chose mais quand le sénateur demande à DeWitt qu’il a besoin d’un "true believer/vrai croyant", la transition nous montre Ballard dans les couloirs du FBI cherchant encore Caroline/Echo. Et c’est vrai que dans sa recherche de la vérité, Ballard est un croyant, le seul qui croit à la dollhouse. Dans une série où les faux semblants sont légion, je me demande si la quête de Ballard, aussi juste qu’elle puisse être (comme n’importe quelle croyance à la base), ne risque pas d’être pervertie. N’importe quel zélote peu très vite faire n’importe quoi au nom de la religion.
Esther Carpenter. Dans un épisode qui baigne dans la religion, il paraissait évident que le nom d’Echo pour sa mission ne soit pas anodin, surtout s’il fallait un miracle pour la faire entrer dans le culte. Bien évidemment, le père de Jésus était charpentier, le nom donné à Echo tombe sous le sens. Quand à Esther, le prénom se retrouve dans l’ancien testament où elle sauve les juifs dans l’empire perse, comme Echo qui sauve les adeptes des enfants du temple. Mais en plus selon certaine interprétation, le nom Esther en hébreu peut être pris sous le sens de "caché".
Moi je dis que Tim a bien fait ses recherches (même si pour Carpenter c’était pas ça à la base), et ça fait toujours plaisir.

Et le reste ?

Que Dominic ait sont propre agenda, ou du moins suit des ordres différents que ceux de DeWitt, me semble évident. Néanmoins qu’il tue Sparrow n’a pas de sens si Dominic voulait vraiment en finir avec Echo. Cela donne certes une dernière scène intéressante quand Echo le reconnait et regarde la dollhouse de manière différente, mais enfin ça rend juste Dominic stupide.

Le previously est différent, pour une fois on a abandonné le résumer du pitch de la série pour quelque chose de plus classique. Et ça c’est bien.

L’attachement DeWitt à Echo me semble suspect. J’ai revu la scène d’introduction du pilot mais je ne suis pas arrivé à déterminer si Caroline et DeWitt se connaissaient déjà, mais cela ne serait pas surprenant.

On a pour la première fois Ballard qui se rapproche d’Echo de manière indirecte certes, mais c’est déjà un pas en avant.

J’aime bien le fait qu’au moment où Esther retrouve la vue cela altère aussi sa personnalité et la rend un peu plus comme la jeune femme de The Target. L’effacement n’est jamais complet.

La douche commune rendait bien l’idée que les poupées ne sont rien que des coquilles vides sans tabou ou pulsion. C’est donc une des premières fois où le décor est utilisé pour une intrigue, avec Victor qui craque sur Sierra et montre des signes d’activités physiques que n’aurait pas une poupée.

Lorsque le docteur Saunders parle des huit missions de Victor avec "miss lonely heart" je me suis demandé si justement elle ne parlait pas de la personnalité de Lubov, et donc qu’une partie des missions des actives était cachée au personnel... Et puis je me suis dis qu’il fallait que j’arrête de me poser trop de question sur la série. Toutes les informations sur la mythologie ne sont pas forcément cachées, et que j’ai juste à être patient pour avoir des réponses.

Joma
P.S. En ce qui me concerne je n’attend pas le 6ème épisode pour voir comment va évoluer la série, je suis déjà à fond dedans. Allez la Fox, pas de mauvaise surprise.