Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Dollhouse - Critique de l'épisode 6 de la saison 1

Man on the Street: Ambiguïté

Par Joma, le 23 mars 2009
Par Joma
Publié le
23 mars 2009
Saison 1
Episode 6
Facebook Twitter
Il est là, il est là ! L’épisode de Joss Whedon devant sauver la série est enfin devant nos yeux. Le résultat ? Pour les gens suprêmement intelligents comme moi (et sérieusement, qui n’a pas envie d’être comme moi ?) qui ne voyait pas la série simplement comme le Eliza « worst actress ever » Dushku show, la vision de Man on the Street ne doit pas changer grand chose, si ce n’est le sentiment que la confiance placée en Joss était justifiée.

Pour les autres, j’avoue que je ne sais pas, on verra bien les chiffres d’audience des prochains épisodes.

Jouer à la poupée c’est cool non ?

Pour moi, durant les cinq premiers épisodes, il a toujours été montré en filigrane que la dollhouse n’avait rien de moral et que les personnes qui y travaillaient de manière volontaire n’étaient pas des saints. D’ailleurs, même quelqu’un comme Boyd doit avoir une bonne raison pour bosser là- dedans.
En tout cas, j’aurais dû me sentir insulté que Joss utilise le viol de Sierra pour montrer à quel point la dollhouse c’était le mal absolu, ça semblait un peu trop facile. Heureusement, cette intrigue, liée avec celle de Joel Mynor lui donnait encore plus de consistance et de résonance.

Les deux intrigues principales traitaient de viol, ça en est évident. Bien sur Joel Mynor a une jolie histoire qui soutient ses actions. Revivre le jour de la mort de sa femme Rebecca en engageant une poupée pour enfin voir son visage s’illuminer lorsqu’elle voit la maison que sa femme n’a pu voir, peut sembler mignon. Mais comme le souligne Ballard, après il couche avec.
Même si la poupée a les souvenirs de sa femme, et même si Mynor était amoureux de Rebecca, ce que fait Joel n’est pas mieux que Hearn violant Sierra.
Pourtant, à ma grande honte, j’ai été plus dégoûté par Hearn que par Mynor. Et je suis incapable de dire pourquoi ?
Est-ce le fait que depuis le début on sait que les poupées en mode tabula rasa sont comme des enfants sans libre arbitre et semblent donc plus vulnérables ?
Alors que les actives ont des souvenirs implantés, et même si ce ne sont pas les leurs et donc ne représente pas leurs personnalités, ils sont coopératifs du fait de leur implant ?
Pourtant, j’aurais du être choquer de la même manière. Hearn utilise d’ailleurs la phrase des Handlers : do you trust me, pour préparer son viol. Établissant la même relation de confiance qu’entre Joel et sa pseudo femme.
Donc oui en faisant le parallèle entre Hearn et Mynor, Joss renforce le caractère glauque et malsain de la dollhouse (l’agence de DeWitt, comme la série) et de ce qui est fait aux poupées.
Et il enfonce encore plus le clou avec la fin. DeWitt punit sévèrement le viol de Sierra en faisant éliminer Hearn par madame Lasagne qui est une actives dormante, mais elle envoie Echo finir sa mission avec Mynor. Quelque soit la beauté de la dernière image d’un couple heureux, ce qui attend Echo dans la chambre aux pétales ne semble pas déranger DeWitt plus que ça. L’argent achète tout, même la moralité.
Là où Joss fait encore plus fort c’est que l’homme de la rue du titre, peut aussi bien être les gens interviewés pour donner leur opinions sur le mythe de la dollhouse dans le documentaire, que vous ou moi qui avons forcément une opinion sur le bien ou le mal que représente la dollhouse, une opinion qui a pu changer avec cet épisode. Une sorte de méta-référence comme je les aime.

The dollhouse deals in fantasy, that is their business but that is not their purpose

Oui, Man On The Street développe la mythologie de la série. En faisant de l’organisation qui gère les dollhouses une entreprise mondiale dont le but ultime n’est pas juste le profit, on se lance dans quelque chose de bien plus important que Ballard cherchant à libérer Caroline avec l’aide, dans l’ombre, d’Alpha.
Quel monde aurons nous le jour où les dirigeants des pays, des grandes entreprises ou des opposants politiques pourront être aussi dociles que des moutons avec des mémoires implantées par un petit groupe de maître du monde ? Déjà que sans cette technologie, c’est la catastrophe ! Une version apocalyptique bien mieux décrit par le dernier intervenant du documentaire.
La quête de Ballard sera de toute façon encore entravée puisque sa nouvelle copine fan de cuisine italienne bosse pour DeWitt. Madame Lasagne est donc une active dormante qui peut être activée et désactivée par une simple phrase. Bon, si ça ne me surprend pas, la scène était quand même bien foutue et la révélation fonctionnait mieux que pour celle de Victor.
En tout cas le pauvre Tahmoh n’a pas de chance avec ses copines de série. Après un toaster, voilà une poupée. J’espère que la prochaine fois ça sera pas un vibro.

Avec désormais autant de ramifications, je me demande si la structure montrée dans les cinq premiers épisodes avec les missions d’Echo qui foirent sera toujours utilisée. Si oui, ça risque de frustrer pas mal de monde. Je pense qu’on aura toujours droit à des missions d’Echo, difficile d’avoir un épisode comme celui de Joss chaque semaine, mais la mythologie devra forcément prendre plus de place.
Pour l’instant je ne suis pas pressé de savoir qui est la taupe à l’intérieur de la dollhouse capable de modifier le travail de Topher, je ne crois pas que ça soit nécessaire à la compréhension de l’histoire pour l’instant.

La ressemblance avec Alias est frappante au moment de la révélation sur l’importance de l’organisation, mais je crois que ce n’est que cela. D’une part parce que JJ Abrams n’a pas inventé les histoires de conspirations et ensuite, on peut donner plus de crédit à Whedon que plagier un autre showrunner.

A tous ceux, dont moi, qui pensaient que le problème principal de la série était le fait qu’Echo n’ait pas de personnalité, vu comme j’ai été touché par ce qui arrive à Sierra, le manque de personnalité n’est pas le problème, c’est le manque d’intrigue à l’intérieur de la dollhouse qui est préjudiciable. Avec le changement de direction amorcé par la série et avec le rapprochement entre Victor et Sierra, on aura plus de chance d’empathie avec les poupées si on mes voient un peu plus.

Porn !

La série n’étant pas des plus joyeuses, le manque d’humour apparent ne me gênait pas vraiment, néanmoins c’est quand même bien d’avoir quelques aperçus de l’humour Whedonien qui parsèment son épisode. Que ce soit dans les interviews (par exemple, le mec qui veut coucher avec un autre gars, sans conséquence, juste pour voir) ou de bonne ligne de dialogue.
D’ailleurs, pour un geek amateur d’histoire les lignes dites par Patton Oswalt et Tahmoh m’ont explosé, mais ça a du faire rire que moi :
Mynor : My first check have more zero than the Luftwaffe.
Ballard : The Japanes, they have the zero not the germans.

Real world

C’est assez ironique que ce soit Mynor qui touche la corde sensible de Ballard pour qu’il vive sa vie et ne soit pas complètement absorbé par sa quête de la dollhouse, à en perdre une certaine humanité. Et paf ! Voilà Ballard qui couche avec sa voisine.

Madame Lasagne étant une active pilotée par DeWitt avec clairement pour but de surveiller Ballard, j’espère encore une explication sur le coup fourré de Victor qui a failli tuer l’agent du FBI lors de sa rencontre avec la mafia russe. Je ne suis pas pressé, j’ai encore (du moins si Fox ne merde pas) six épisodes avant de vraiment râler.

D’ailleurs ce n’est pas parce que c’est un scénario de Joss mais un agent du FBI qui raconte son enquête à sa voisine c’est un peu n’importe quoi.

Je me demande pourquoi Helo et le nouveau président, encore une fois non élu, des 12 colonies se battent mais... Ah zut, on n’ est pas dans BSG, ça me perturbe de voir Mark Sheppard et Tahmoh ensemble. A quand le prochain membre de BSG dans dollhouse ? (Grace Park, Joss, pretty please with a sherry on top.)

Le test que fait passer le Dr Saunders à Victor m’a rappelé Blade Runner et le test Voight-Kampf utilisé par les blade runner pour découvrir les répliquants. Joss est vraiment le roi des geeks et je me dis qu’Edward James Olmos va forcément finir par avoir un rôle dans dollhouse.

Je connaissais Patton Oswalt pour ses prestations comiques et quand j’ai su qu’il était dans un épisode de dollhouse je m’attendais à une bonne grosse dose de connerie. J’ai donc été agréablement surpris par son jeu en retenue de Joel Mynor. Go Patton go !

J’ai bien aimé Hearn qui dit à Echo d’aller dessiner, et que fini par faire la jeune femme ? Un dessin d’une maison, avec des gens sans visages, souvenir résiduel de son dernier engagement. Ce qui d’ailleurs ne surprend pas DeWitt au passage.

Les deux bastons étaient cool. Quelque soit le degré de véracité qui semble en chagriné quelques un.

Joma
P.S. Ben c’était bon tout ça. Vivement la suite.