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21 Drum Street - Elementary et Medium, comparaison des deux séries

N°38: Sherlock Holmes, Medium

Par Conundrum, le 4 janvier 2014
Publié le
4 janvier 2014
Saison Chronique
Episode Chronique
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Je n’ai compris que très récemment pourquoi j’avais tant de respect pour Elementary. Sur Twitter, Iris avait parfaitement décrit la série : « C’est un procédural. C’est pas mal, avec de très très bons moments. ET DES PUTAINS DE MOMENTS EXCELLENTS ».

Je comptais écrire un bilan de mi-saison en expliquant que la force Elementary vient bien souvent des ces « putains de moments excellents » disséminés dans des intrigues policières souvent bien fichues. Et c’est la raison pour laquelle Elementary est souvent mentionnée dans nos moments du mois. Mais en rattrapant mon retard de fin d’année, j’ai réalisé que la raison pour laquelle j’appréciais la série venait du fait qu’elle joue sur les mêmes forces qu’un autre procedural pas mal avec des « putains de moments excellents », Medium.

Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu Medium, la série met en scène Allison DuBois qui aide à la résolution de crimes grâce à un don que toutes les femmes de sa famille possèdent : la possibilité de rentrer en contact avec les morts. Cette habilité singulière rappelle pour beaucoup l’art de la déduction de Sherlock. Allison et Sherlock ne connaissent pas d’emblée le scénario du crime auquel il sont confrontés chaque semaine, ils ont, cependant, un lot d’indices supplémentaires qui leur permet d’établir une hypothèse. Cette hypothèse est peaufinée pendant les 45 minutes de l’épisode, elle peut s’avérer fausse ou incomplète mais tout l’intérêt de la partie procedural vient de la manière dont le médium et le détective arrivent à la vérité.

Medium et Elementary ont une économie de personnages qui alimentent la partie « enquête de la semaine » de la série. Il y a le responsable hiérarchique, Davalos et Cregson, qui font confiance à ce lot d’informations complémentaires venues d’une source atypique. Et il y a le flic, Lee et Bell, qui remet en cause ce talent, mais qui, avec le temps et les saisons, établit une relation de confiance avec le héros.
Les deux séries utilisent ces personnages avec une efficacité chirurgicale. Ils n’ont pas besoin d’une intrigue qui leur est propre, mais la série n’hésite pas de temps à autre à recarder le point de vue de la semaine pour leur donner une place plus importante. Les derniers épisodes diffusés d’Elementary mettent en relief l’impact de travailler avec un détective si particulier. Cregson subit les reproches des autres membres de son commissariat et la relation entre Holmes et Bell est redéfinie lorsque ce dernier est blessé sur le terrain à cause d’Holmes.

Et puis il y a Watson, l’équivalent de la famille d’Allison auprès de Sherlock.

Le succès d’Elementary ne vient pas de la ré-interprétation de la mythologie des livres de Doyle. Même si elle bigrement efficace, c’est toute la relation Watson-Holmes, source de ces fameux moments, qui ancrent la série. Joan, c’est Joe DuBois. C’est ce partenaire qui vous comprend, qui vous accepte, mais qui vous confronte.
Justement, le moment que j’ai préféré cette saison est justement, Sherlock qui explique à Joan qu’il peut est juste comme il peut être cruel et qu’elle doit l’accepter tel qu’il est. Le "No one can accept something like that forever." [1] que Joan lui rétorque montre les limites de leur relation. Joe DuBois était l’ancre d’Allison, même s’il établissait des limites pour éviter que son don n’empiète sur leur vie de famille ou pour le bien même d’Allison. Joe et Joan ne sont pas des simples partenaires silencieux qui acceptent sans broncher les actions de leurs partenaires.

Et puis, Joan c’est aussi Ariel, Bridgette et Marie. Allison guidait ses filles à gérer leurs dons particulier, Sherlock est le mentor de Joan. Lorsque Joan rencontre Sherlock, c’est une femme aussi perdue que John Watson qui revient à Londres après son séjour en Afghanistan. Si John est hanté par la guerre qu’il vient de vivre, Joan ne s’est pas remise de son erreur médicale. Même si elle semble être douée dans son nouveau métier, Sherlock l’aide à accepter cette blessure mais il voir surtout le potentiel de lui faire développer un talent de détective similaire au sien. Et cela ré-équilibre la balance entre les deux. Joan permet à Sherlock de ne pas se perdre à nouveau. Sherlock guide Waston dans une univers dans lequel elle s’épanouit.

J’ai surement été aveuglé par la comparaison obligée avec l’autre série sur le détective qui vient de revenir pour le voir plus tôt, mais il y a énormément d’échos de Medium dans Elementary. Cela va de l’efficacité de son générique qu’on ne peut jamais passer en avance rapide tant il est unique et réussi à la définition des personnages et des relations qui les lient. Cela n’a rien d’étonnant quant on sait que les deux séries partagent une partie de l’équipe de production.

Alors en ces périodes de pause hivernale, je conseille fortement à ceux qui regardent Elementary avec grand plaisir mais qui ne connaissent pas Medium, de se lancer dans une intégrale de la série de Patricia Arquette. 130 épisodes, ça se regarde très vite.

Et promis, Iris, Medium c’est tellement mieux que Sherlock !

Conundrum
Notes

[1Personne ne peut accepter un arrangement de la sorte pour toujours.