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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 10 de la saison 2

There Goes the Neighborhood: Rebel Without a Home

Par Feyrtys, le 11 janvier 2008
Publié le
11 janvier 2008
Saison 2
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A nouveau, un épisode pour me rappeler pourquoi FNL est une de mes séries préférées. Cette semaine, tout y est : intrigues qui sonnent vraies, moments d’émotion sincères et d’humour discret mais très efficace. Les relations se tissent et s’approfondissent, on a plaisir à retrouver les adolescents dans leur lycée, dans leur milieu. De plus, toute référence à West Side Story garantit une note positive de ma part. Landry, je ne pourrais pas t’adorer davantage, même si je le voulais.

Ah, Landry. Il m’a fendu le cœur en deux, ENCORE, quand il a essayé de prendre la main de Tyra pendant le déjeuner. C’était déjà trop pour moi. Ensuite, quand il a fait preuve du même entêtement que lors de la saison 1 en poursuivant l’inaccessible jeune femme, j’ai eu le cœur brisé PAR AVANCE : il paraissait évident que cette dernière n’était pas prête à considérer sérieusement Landry comme son petit ami. D’ailleurs, ça m’agace un peu.
J’ai beau aimer le personnage de Tyra, je trouve que Landry mérite quand même mieux. Il mérite une fille qui n’aurait pas besoin qu’il se traîne littéralement à ses pieds pendant des mois, la défende contre un violeur, manque d’aller en prison pour elle, attende patiemment qu’elle ouvre les yeux, fasse "grand gesture" sur "grand gesture" (cf Arrested Development) pour la conquérir, tout ça pour se prendre râteau sur râteau !
Elle abuse un peu la Tyra. Si elle tient vraiment tant que ça à continuer de coucher avec des idiots, c’est son problème. Mon Landry ne mérite pas d’être jeté de cette façon. Quoi ? Ce n’est pas facile de passer de joueurs de foot machos et alcooliques à un type drôle, intelligent, qui vous adule ? Arrêtons deux minutes. Tyra n’a pas de standard particulier, à part enchaîner les losers (pardon Tim), et la vieille excuse de "je reproduis les schémas que je connais" a tendance à m’énerver. Si vraiment elle met tout ce temps pour s’apercevoir que Landry est probablement le seul mec de Dillon qui ne la fera pas sombrer dans une vie médiocre, c’est qu’elle ne veut pas vraiment s’en sortir, de cette vie médiocre. Son attitude commence sérieusement à m’agacer.

Ce qui ne m’a pas empêché de beaucoup aimer cet épisode et les échanges entre Landry et Tyra. Les deux acteurs ont une vraie présence, une vraie alchimie, et on sent que Tyra hésite entre faire de Landry son ami et son amant. On sent qu’elle voudrait être follement amoureuse de lui, mais que ce n’est pas encore le cas… Et on sent que Landry est toujours aussi amoureux d’elle… Malheureusement, je vois mal comment tout ça pourrait bien finir.

Tout comme il était difficile d’imaginer que la vie pourrait, pour de bon, pour de vrai, être plus douce pour ce cher Tim. Enfin si, on pouvait l’imaginer. On l’a même entraperçue, et c’est ça le pire ! Tim Riggins, adopté par les Taylor, faisant des pompes dans le jardin pendant que Shelly et Julie bavent ensemble devant le spectacle. Tim, fils adoptif d’un Eric qui a visiblement bien besoin de rééquilibrer le quota homme/femme de sa famille. Jusqu’à ce que l’enfant prodigue en question se retrouve dans une position compromettante avec la petite Julie, ronde comme une queue de pelle, et probablement un peu amourachée de son nouveau grand frère. On voit venir la scène à dix kilomètres, mais ça ne l’empêche pas d’être déchirante. Pauvre, pauvre Tim ! Que va-t-il advenir de lui ? Julie va-t-elle se souvenir de ce qui s’est passé et défendre le personnage le plus appétissant de la télévision ? Coach Taylor va-t-il reconnaître son erreur de jugement ?

Espérons. Je ne donne pas cher de Tim sinon. Il lui reste quoi comme option ? Retourner chez son abruti de frère, jouer à la Wii avec Bo pendant que son ancienne petite amie s’envoie en l’air avec Billy ? Retourner chez l’éleveur de furets/apprenti sorcier/dangereux psychopathe ?
Dans tous les cas, les scènes de Tim chez les Taylor étaient toutes délicieuses, et pas seulement grâce au charme de Taylor Kitsch.
Tim flirte, c’est plus fort que lui, il flirte comme il respire et la sœur de Tami est du même acabit. Entre eux deux, il est évident que rien de sérieux ne se passera, mais les voir se tourner autour avec autant de naturel et d’humour est un plaisir immense. Sauf pour Tami, qui a décidé d’être une vraie rabat-joie depuis déjà plusieurs épisodes. Il faut dire que les relations avec sa sœur sont assez tendues, plus qu’il n’y paraît. Le tout est écrit de façon très subtile (plus subtil que lors du premier épisode de l’arrivée de Shelly en tout cas) et qui fonctionne très bien. Pour la première fois, on ne se met plus du côté de Tami et on la regarde avec de nouveaux yeux : elle ne semble pas voir tout ce que sa sœur fait pour elle, et surtout, elle semble avoir complètement perdu son sens de l’humour. Tami, ressaisis-toi ! L’arrivée de ce bébé - par ailleurs vraiment bien casté car tout à fait hideux - a fait de ce personnage adulé par tous une femme à la limite de l’hystérie, au comportement erratique et sans aucune joie. Voilà la vérité sur les bébés !! Arrêtons de croire que tout n’est que bonheur et plénitude !
Que Tami donne Gracie à sa sœur et qu’on en parle plus. Au moins, elle pourra arrêter de lui balancer tous les trois quatre matins que Shelly ne sait pas ce que c’est d’avoir des responsabilités, une famille et tout le toutim… Ca leur fera des vacances à toutes les deux.

Pendant que sa femme et sa belle-sœur s’éloignent plus qu’elles ne se rapprochent, alors qu’elles habitent sous le même toit, Coach Taylor, lui, doit faire face à un challenge plus compliqué qu’un match de championnat. Il doit affronter un gros blaireau et toute sa tripotée de bébés blaireau. Laissez-moi vous dire que ça en fait, des blaireaux. En plus, ils ont vraiment d’affreuses coupes de cheveux. Il ne doit pas y avoir de coiffeur gay à BlaireauVille !

J’ai bien aimé cette rencontre avec l’équipe de Laribee. La rivalité avait été un thème abordé de la première saison, mais il y avait matière à en voir davantage. Après tout, le sport se repose sur cette culture de la rivalité, en particulier dans les petites villes. Les conséquences ne sont pas difficiles à imaginer. Si les entraîneurs ne sont pas là pour éduquer leurs joueurs (et il s’agit d’éducation, ni plus ni moins), ce genre de rivalité serait sans fin et prendrait un tour bien moins anodin que des tags sur les murs ou de la mousse à raser dans les casques. L’urine sur les vêtements dépasse le simple concours de frime, elle marque une volonté très claire d’humilier son adversaire qui n’a plus grand chose à voir avec le sport ou même avec une quelconque rivalité. L’entraîneur de Laribee aurait du sévèrement punir le joueur responsable mais à la place, il l’encourage presque, l’excusant en expliquant qu’il s’agit d’un jeu… Il est même à deux doigts de porter la main sur Tim lorsqu’Eric, tel un superhéros, bondit sur lui et le plaque contre un mur pour lui remettre les idées (au détriment de son petit polo de blaireau) en place.
C’est dans des cas comme cela qu’Eric apparaît comme un véritable entraîneur, ce que j’avais eu tendance à l’oublier cette saison. C’est un entraîneur, et un bon. Un de ceux qui ne font pas de leurs joueurs de jeunes coqs prétentieux qui pensent que le monde leur appartient. Il est humble (la plupart du temps en tout cas) et veut jouer un sport qui lui ressemble. Les équipes comme celles de Laribee sont un bon rappel que tout le monde n’est pas aussi humaniste que Taylor ni aussi professionnel. J’ai hâte de voir le match qui fera s’affronter les Panthers aux Blaireaux !

J’ai été prise au dépourvu par l’histoire de Buddy… Et par le jeu de Brad Leland. Lorsque Lila lui annonce que sa mère va se marier avec son écolo végétarien (déjà ?? mais ils se connaissent depuis trois minutes !), le visage de Buddy se décompose de façon tragique. Buddy a réussi à me briser le cœur lui aussi ! Alors que je le détestais la saison dernière ! Alors qu’il a trompé sa femme à tout va, et qu’il se trouvait de pauvres excuses jusque là ("je suis un homme faible, je suis un pécheur", pffff…), il a réussi à me convaincre qu’il l’aimait vraiment. "Elle était là quand j’ai gagné le championnat d’Etat". C’est con comme phrase, mais ça a fonctionné sur moi. Comme lorsque Ruth Fisher, de Six Feet Under, explique qu’elle regrette son défunt mari parce qu’il était le seul homme à l’avoir connue jeune et belle, et à pouvoir garder ce souvenir dans sa mémoire. Parfois, l’amour se résume aussi à ce qu’on a été avec quelqu’un, à une époque bénie.
Le discours de Buddy à son ex-femme est touchant, extrêmement bien écrit (j’aurais facilement pu trouver ça forcé) et Brad Leland, je le dis tout haut, exceptionnel. Que du bon.

Dans cet épisode, on oublie un peu Lila (mais sa scène avec sa mère était plutôt intéressante, quoique courte) ; on ne voit pas du tout Jason (très en retrait cette saison) et dieu merci, on ne voit pas trop Carlotta et Matt (j’ai encore du mal à accepter cette relation qui paraît bien trop sérieuse), mais en revanche, on a de très belles scènes dans les couloirs du lycée (que ça fait du bien), à la cafétéria (Santiago mange avec Matt, Smash et Tim !!), aux fast-foods, comme à la bonne époque. Comme Tomemoria l’a fait remarquer sur le forum, on a une impression de fluidité entre les intrigues et entre les personnages. J’ai également eu l’impression de retrouver notre petite ville de Dillon - de retrouver des adolescents qui se connaissent et qui se parlent.
Rien ne me fait plus plaisir que de voir Julie et Tyra ensemble, ou Julie et Landry qui discutent à la bibliothèque. On a un réel sentiment de communauté, d’amitié, de vie lycéenne. Ce sont ces détails-là qui faisaient la qualité de la première saison, et je les retrouve à nouveau dans cet épisode. J’en veux plus !! J’espère que le prochain épisode sera à la hauteur de celui-ci. Et que Tim ne sera pas plus sexy, parce que je risque l’anévrisme.

Feyrtys