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Fringe - Avis et résumé du sixième épisode de la dernière saison

Through the Looking Glass and What Walter Found There: Pacey et le Cas de la Sex Tape... du Futur !

Par Ju, le 10 novembre 2012
Par Ju
Publié le
10 novembre 2012
Saison 5
Episode 6
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Allez, je me lance, quitte à passer pour un rigolo dans deux mois : maintenant qu’on en a vu la moitié, je peux affirmer sans trop de craintes que la cinquième et dernière saison de Fringe s’annonce comme une belle réussite. C’est fou comme perdre un showrunner, avoir un nombre réduit d’épisodes, et s’être débarrassé de tous ses personnages inutiles a fait du bien à la série.

Mais ça n’explique pas tout.

Car ce qu’on a vu pendant les six premiers épisodes de la saison va plus loin qu’une simple amélioration sensible de ce que nous offre Fringe habituellement. Il s’agit d’une vraie réinvention de la série, allant d’un tout nouveau look (franchement une des plus belles photographies à l’écran en ce moment en dépit d’un budget inexistant) à une transformation définitive vers le feuilleton. Finies les enquêtes de la semaine, remplacées par une histoire en treize parties.

Je force sans doute un peu le trait pour faire passer mon enthousiasme, car chaque épisode est toujours composé d’une partie « intrigue de la semaine ». Mais le mariage entre ces intrigues bouclées et l’arc feuilletonnant de la saison n’a jamais était aussi réussi. Ce qui s’en rapproche le plus, c’était sans doute le début de la saison 3, quand Olivia était prisonnière de l’Autre Côté. Mais même à l’époque l’aspect feuilleton n’était pas aussi marqué qu’en ce début de saison 5.
Chaque épisode compte, chaque étape dans le plan pour se débarrasser des Observateurs a son importance, mais surtout la façon dont les personnages évoluent n’a jamais été aussi suivie que cette année. On n’a pas perdu une miette des retrouvailles entre Olivia, Peter, et leur fille, comme on ne perd pas une miette de leur deuil, et de la façon dont ils le gèrent, maintenant qu’ils ont à nouveau perdu Etta.

Parce que oui, c’était quand même une excellente idée de tuer Etta.

La crainte, en début d’année, une fois que le principe des cassettes a été révélé, c’était que la série se transforme en une simple chasse au trésor, et de voir les gentils Bishop évoluer chaque semaine à travers un futur étrange, à la recherche d’une solution à leur problème d’envahisseurs chauves très élégants.
Et jusqu’à la mort d’Etta, c’est exactement ce qu’il s’est passé, sans surprise. C’était agréable de voir Peter et Olivia apprendre à connaitre leur fille (et réaliser qu’elle s’était sans doute trop endurcie à vivre dans un futur totalitaire cliché), mais ça restait un peu facile. Du coup, la mort (très surprenante) d’Etta est arrivée comme une bénédiction : non seulement les scénaristes n’ont pas peur de prendre des risques, mais en plus ils ont choisi la meilleure façon d’établir un parallèle très fort entre cette dernière saison et les quatre précédentes. Comme Walter, Peter et Olivia ont maintenant perdu leur enfant. Comme Walter, Peter est sans doute allé trop loin pour la venger (voire même la récupérer, on en reparle en janvier) en se transformant peu à peu en Observateur.

Et pour l’instant, c’est très bien géré. Je crois que ce que je préfère, ce n’est pas tant voir Peter se téléporter, briser des nuques, et subir sa mise à jour « Voyeur-Vision », mais plutôt la façon dont Olivia réagit, tant à la fin de An Origin Story que dans la première scène de cet épisode.
Pour la première fois depuis le début de la série, Olivia n’est plus celle qui est renfermée sur ses sentiments et qui ne laisse rien paraitre. C’est elle qui a la réaction la plus saine à la perte de sa fille, et après quatre saisons d’évolution, c’est la conclusion naturelle à son personnage. Du coup, voir Peter faire les mauvais choix est d’autant plus difficile à avaler, d’autant plus que la transformation n’est pas terminée, et que sa perte d’humanité annoncée risque de rendre les choses encore plus dures pour Olivia.

Ce qui m’amène à la meilleure scène de Through the Looking Glass and What Walter Found There : le monologue final de Walter sur sa peur de perdre son humanité. Après quarante minutes plaisantes mais malheureusement un peu légères, c’était pile ce qu’il fallait pour redonner du poids à l’épisode. Walter explique donc qu’il a peur de retomber peu à peu dans ses mauvais travers et de redevenir le scientifique amoral qu’il était, dans une scène que j’ai trouvé très forte pour deux raisons.
La première, c’est parce que tout ce qu’il dit peut, bien sûr, être appliqué à Peter. La seconde, c’est parce que sa régression me rassure sur le fait que les scénaristes n’ont pas décidé de passer complètement sous silence la grossière rectification qu’ils ont fait subir à Walter dans le premier épisode de la saison, en remettant à zéro sa gentille personnalité à grands coups d’électrochocs. Je comprends bien que le « méchant » Walter n’était pas un personnage viable pour toute la dernière saison, mais je suis bien content qu’on n’en soit pas pour autant complètement débarrassé.

Et maintenant, très rapidement, pour conclure, « Cinq Trucs Cools de l’Épisode Cool de Fringe de la Semaine » !

1 Le Retour de l’Enfant Observateur

Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas à revoir l’enfant Observateur, qu’on avait découvert dans la saison 1 avec "Pacey et le Cas du Petit Voyeur" et dont on n’avait plus entendu parler depuis.

2 Walter danse

Un prégénérique tout simplement bien filmé, joli.
On n’a plus vraiment de What the Fringe ?!? cette année, mais voir Walter disparaitre dans un Univers de Poche sans explication, juste avant de passer au générique, était une chouette consolation.

3 Les Images des Pubs qui Servent à Rien !

Merci David Fury, scénariste de la semaine, pour avoir finalement intégré à la série les célèbres Images des Pubs qui Servent à Rien ! La Pomme ! L’Hippocampe ! La Grenouille ! La Main à Six Doigts !

C’était parfaitement inutile, donc complètement indispensable.

4 Le Poster "Resist"

Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’on est sensé penser des affiches de propagande de la Résistance avec la tête d’Etta. Peut-être qu’elles viennent du Futur. Peut-être qu’elles sont magiques !

Peut-être que la Résistance fait bosser des tagueurs qui n’ont pas peur de se faire remarquer en peignant des images énormes, suspendus à la façade d’un immeuble.

5 La Téléportation de Peter

C’est très important pour la suite, faites bien attention : c’est officiel, toute téléportation commence donc par le nez.

Ju