A l’inverse, Team JJ adore les trappes, surtout celles qui mènent vers des bouts de Henry Ian Cusick.
Les critiques que j’ai pu lire sur cet épisode et celui de la semaine dernière (Pacey et le Cas des Amber Gypsy Kings… DU FUTUR !!!) sont à peu près les mêmes et peuvent se résumer à un « c’est très bien, mais c’est pas Fringe ». Si je suis d’accord avec la première partie, je suis particulièrement surpris de la seconde. Non seulement c’est très bien, mais c’est exactement ce qu’on peut attendre de Fringe.
Fringe, comme Lost, n’a jamais été la série que le pilote a essayé de nous vendre. Et tant mieux, parce que même si la vache me manque un peu, je n’aurais pas tenu cinq saisons avec Pacey en connard arrogant qui bosse avec un son vieux père sénile et une agent du FBI au charisme négatif.
Fringe est l’histoire d’une famille confrontée à un monde dont les règles changent régulièrement. Le pilote introduisait le concept du Pattern, cette modification humaine des lois de la physique. La saison 2 présentait l’existence d’un univers parallèle exploré la saison suivante. La saison 4 redémarrait la série dans un tout nouvel univers. [1]
Cette cinquième saison met en scène une famille agrandie et unifiée face à une nouvelle version de notre univers.
On l’a expliqué par le passé, l’aspect humain de la série est beaucoup plus fort que sa mythologie. C’est la relation entre Walter et son fils qui nous a fait tenir pendant ces épisodes des premières saisons qui nous paraissaient si longs. C’est à travers la relation de Peter et Olivia que cette dernière a trouvé une profondeur qui manquait cruellement au personnage. Et cet épisode l’a encore montré. Une machine qui fait vieillir les gens remplit efficacement le quota « What the Fringe ?!? » de l’épisode, mais la froideur d’Etta est bien plus impressionnante.
J’avoue avoir été un peu perplexe à l’idée de voir Etta interagir avec des parents avec qui elle a une trop petite différence d’age pour être crédible en dehors d’une série de la CW. Je sais que c’est l’histoire qui le veut, mais j’ai eu un peu de mal, la semaine dernière, à visualiser Pacey en tant que papa. Le problème vient sûrement du fait que nous avons laissé le couple sur le point d’avoir un enfant, et non pas parents. Cependant, cette semaine, à ma grande surprise, dans un épisode centré sur Olivia et Etta, je n’ai pas eu ce problème.
Ce n’est pas parce que je m’habitue à la situation, mais simplement parce que Anna Torv est magnifique ici. Tant par son jeu que par l’aspect visuel de l’épisode.

J’adore le subtil effet d’Olivia sur un Walter agacé en début d’épisode, tout comme j’ai été surpris par la manière si simple et si douce avec laquelle on arrive à nous faire croire que sa seule présence redonne du sens à la vie du prisonnier dans l’épisode. C’est une pilule bien mielleuse qui aurait pu être difficile à avaler, mais Anna Torv vend le tout parfaitement bien.
Si, visuellement, tout est très agréable dans Fringe, Anna Torv est sans aucun doute ce qui est de plus beau dans cette nouvelle version. Etta est la fille biologique de ses parents, mais elle n’a pas été élevée par eux. Et si la famille est bien réunie, cet épisode explore l’idée que, même si elles partagent des traits de caractère similaire, Etta est très différente de sa mère.
J’espère que cela sera un arc de cette saison, et pas uniquement un aspect de cet épisode.
Et, en plus de cela, j’adore la nouvelle mission de l’équipe. Si Jéjé adorait la version animalière de Sherlock Holmes, le dessin animé de référence de mon enfance était Scooby Doo et, plus particulièrement les Treize Fantômes de Scooby Doo, où le Scooby Gang devait capturer treize fantômes qu’ils avaient malencontreusement libérés. L’idée de devoir récupérer chaque semaine une nouvelle cassette qui définit un plan, sûrement mis en exécution lors du dernier épisode de la série, me plait énormément.
Ce n’est pas tant l’idée d’un plan de Walter et September qui m’intrigue (même si j’aimerais savoir pourquoi et comment ce dernier a inspiré les Earth, Wind And Fire d’écrire une chanson en son honneur), mais bien plus d’entrevoir cette période entre la fin de saison 4 et l’invasion des Voyeurs, autrement que par les rêves de Pacey et d’Olivia. Si cette dernière saison rentre parfaitement dans la ligne directrice de la série, j’avoue qu’il s’agit de la rupture la plus profonde qu’elle ait connue. Du coup, le retour cette semaine au laboratoire d’Harvard et l’annonce de ces vidéos renforcent ces liens avec le passé de la série, et rendent ce nouvel environnement plus familier.
Parce qu’il faut dire ce qui est : un monde sans Olivia, Astrid, Pacey et Walter, c’est pas folichon. Et dans quelques mois, on aura d’ailleurs l’occasion de s’en rendre compte pas nous-même.
[1] Ou pas. Je ne suis pas sur d’avoir tout compris à la saison.