Go, Bulldogs !: Café Olé !
La scène qui suit, entre Chris et Lorelai, n’est intéressante que par l’horrible français que les deux acteurs parlent. Même approche que ci-dessus : je me fiche complètement du reste, ils parlent notre langue, ça me fera toujours mourir de rire. En plus, Lorelai fait un jeu de mots complètement stupide sur le café au lait, le café olé, tout ça... Mieux encore ! Elle est tellement sérieuse que Chris est dans cette situation bien connue, "You’re kidding... You’re not kidding... You are, you’re kidding...". Bref, que du bonheur.
On se rend compte que l’alchimie entre Chris et Lorelai est définitivement bien plus présente qu’entre Luke et Lorelai. Le souci, c’est qu’on sent aussi que les personnages ont pris sept ans dans la tronche et qu’ils ne vont plus ensemble de la même manière qu’au début de la série. Une situation impossible à retrouver, du coup ça dérange et ça frustre. Si Chris et Lorelai sont bons dans cette septième saison, Chris et Lorelai en première ou deuxième saisons auraient été absolument géniaux. Notamment parce que le premier était complètement immature et que, du coup, il faisait passer Lorelai pour une adulte, une vraie. Là, on a un Chris qui se comporte en vrai père, le genre qui fait deux trois blagues marrantes mais pas trop et qui fout la honte à sa fille. Alors oui, c’est une évolution et lorsqu’il n’était pas avec Lorelai, c’était une évolution parfaite. Mais maintenant qu’ils fricotent, c’est difficile.
On est donc un brin déçus que Lorelai et Chris n’aient pas été ensemble beaucoup plus tôt et que les scénaristes se soient acharnés sur la vie sentimentale de Lorelai pour finir comme ça. Mais bon, Rosenthal fait avec ce qu’on lui a laissé, il n’est pas vraiment l’homme à blâmer.
Chris, dans un relent de paternité, pousse donc Lorelai à se rendre au week-end spécial parents de Yale. Un truc organisé par la fac, avec des étoiles et des flèches découpées dans du carton jaune pour inciter Papa et Maman à savoir pourquoi les frais de dossier se constituent de cinq chiffres.
Luke prépare un sandwich à April. April oublie le sandwich. April revient chercher le sandwich. Luke sourit.
Comme dirait Lorelai : voilà !
Ensuite, Luke va à la piscine pour fricoter avec la prof de sport d’April mais elle est un peu trop loufoque pour lui, donc finalement non.
Bonjour, je suis Luke, je suis papa. Ce que je fais d’autre dans la vie ? Rien, je suis papa. J’ai un enfant. April. J’existe par April. Moi, c’est mon enfant. Je suis papa.
Retour au campus, Lorelai et Chris réalisent que Rory est une vraie célébrité. C’est mignon à suivre et comme Rory n’en prend pas le melon, il n’y a pas grand-chose à reprocher à l’idée.
Je dois tout de même dire un mot sur la scène des "badges". Chaque parent doit se transformer en tupperware pour la journée et se coller une étiquette sur le torse indiquant ce qu’est le contenu. Impossible de retranscrire la scène tant elle est sobre, interprétée à merveille et drôle au possible.
L’humour de Gilmore Girls n’est pas vraiment particulier, il est simplement très dense : répliques rapides, monologues, références toutes les deux secondes... Ce qui a valu à la série d’être parfois taxée de prétentieuse (comme toutes les séries un tant soit peu intelligente, soit dit en passant, mais ce n’est pas vraiment le sujet.). Tellement dense qu’au bout de sept ans, il est très difficile de garder le même. Et surtout, dur de rester sur le même lorsque le showrunner a été remplacé.
Amy Sherman-Palladino a laissé un beau bazar derrière elle en partant, on ne la blâmera jamais assez. Rosenthal devait redresser la série, rendre Rory sympathique de nouveau et se débrouiller avec le couple Lorelai/Luke. Autrement dit, beaucoup de changements à faire, il était attendu au tournant. Je comprends donc qu’il essaie de garder quelques bases pour ne pas perdre son taux d’audience. Le souci, c’est que garder le même humour après sept ans et en n’étant pas le créateur de la série, c’est impossible. Au mieux il nous fait sourire, parfois il nous fait rire, au pire il se plante. Obligé.
Je suis sûre que c’est un type bien, le Dave. Il nous a rendu Rory, quand même. Je suis sûre qu’il est au moins aussi drôle que Jean Roucas et Sim réunis. Alors, maintenant qu’il a déjà fait un boulot considérable, je pense qu’il peut se permettre de distiller de son humour à lui pour que la série retrouve de sa fraîcheur. Parce que si les scénarios, les acteurs et la réalisation sont bons, c’est bel et bien la fraîcheur de la série qui n’est plus là.