Si le générique de la série, chanté par Fallon, « Why would you walk when you can run ? » n’est pas du niveau de ceux du medley, la série en revanche, rentre dans cette tradition de sitcom grand public.
Guys With Kids fait partie de la nouvelle politique comédie de NBC, à savoir privilégier les comédies qui pourraient toucher une audience plus large que les gens cools et les critiques US.
En gros, littéralement, moins de Tina Fey et plus de Jimmy Fallon.
De ce fait, j’ai été un peu surpris des critiques faites sur Guys With Kids. On, et entre autre Iris de chez nous, lui reproche un côté vieillot. Mais reprocher le côté vieillot à Guys, c’est comme reprocher l’aspect comédie familiale à Modern Family. Guys With Kids se vend exactement comme une sitcom traditionnelle qui vise un public familial.
Elle ne cherche pas à être tendance ou à être un Ta Mère, la Série ! pour trentenaires ou une nouvelle mouture de Friends. C’est une sitcom avec des mômes qui ne sont pas invisibles, qui ne savent pas très bien jouer, et qui, pour les bébés, vont générer des "Awwwww !" du public. Et il n’y a aucun mal à cela, bien au contraire.
Si vous êtes à la recherche de la nouvelle comédie cool et tendance, c’est sûr que vous pouvez passer votre chemin. Guys With Kids ne cherche même pas à jouer sur la carte de la sophistication visuelle ou scénaristique de Modern Family. Si dans cette dernière, le contenu adulte est assez imagé pour ne pas éveiller les soupçons des plus jeunes mais est bien présent pour les plus de 15 ans devant leurs écrans, Guys With Kids ne joue même pas sur les deux tableaux.
C’est une comédie dans la tradition que celles que M6 diffusait à 20h destinée à un public bien spécifique. Et c’est sous genre de comédie qui a totalement disparu ces dernières années. Pré Malcolm in The Middle, les sitcoms familiales traditionnelles avaient, comme toutes séries, leurs excellents éléments (avouez que vous avez ri au moins une fois à Une Nounou d’Enfer) et ceux qui vous faisaient perdre des points de QI (Patrick Duffy auraient vraiment du se contenter de jouer dans Dallas). Malcolm a changé la donne.
Lindwood Boomer a développé une série bien plus travaillée qui a ouvert le chemin à Raising Hope et Modern Family. Si une sitcom familiale était un genre assez mal vu, il n’y avait aucune honte à apprécier Malcolm. Du coup, la sitcom traditionnelle bon enfant s’est dirigé du côté de Disney Channel pour viser exclusivement un public très jeune. Guys With Kids renverse cette tendance.
Moi, j’ai toujours aimé les sitcoms grand public et je ne savais pas que la télé américaine était encore capable d’en produire. C’est une excellente surprise à mes yeux. Le casting, à défaut d’être extraordinaire, est bien sympathique.
C’est un mélange homogène de visages familiers comme Tempest Bledsoe du Cosby Show, Anthony Anderson qui a un passé pré Law & Order très axé sitcom, et Jamie Lynn Siegler de The Sopranos. Il y a des solides éléments comiques, Errin Hayes, sous un autre nom, a travaillé sur une sitcom improvisée de Drew Carey, On The Spot sur feu The WB et Zach Cregger de The Whitest Kids You Know.
C’est une comédie qui cherche à faire passer un bon moment. Il y a assez d’âme pour ne pas avoir l’impression regarder une sitcom mécanique et fainéante comme beaucoup de ce genre. Je peux aisément comprendre que ce type de comédie puisse ne pas intéresser, mais si les séries dans la lignée des Two Guys, A Girl and a Pizza Place, ces gentilles petites comédies des années 90 vont ont plus à l’époque, Guys With Kids n’est pas sans intérêt.
Et puis, après quelques épisodes, j’avoue que je le chantonne, ce générique !
