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Lost - Critique de l'épisode 1 de la saison 3

A Tale of Two Cities: Psy : 1 - Xenu : 0

Par Ju, le 8 octobre 2006
Par Ju
Publié le
8 octobre 2006
Saison 3
Episode 1
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Avant de vous expliquer pourquoi Tom Cruise est la Source de Tous les Maux, comment cet épisode fait l’apologie de l’Eglise de Scientologie et par quels moyens ingénieux je vais critiquer la totalité de cette saison 3 de Lost sans me fatiguer, arrêtons nous deux minutes. A l’image des personnages de la série, prenons nous aussi le temps de nous remémorer comment on en est arrivé là.

Le vol 815 de Sydney à Los Angeles avait tout d’un vol ordinaire. Les deux ailes de l’avion étaient bien attachées, le pilote était bien callé dans son fauteuil et se faisait un petit Tetris, et les passagers de l’avion, des gens comme vous et moi, vaquaient à leurs occupations de passagers ordinaires, à savoir se faire un peu d’héroïne dans les toilettes, s’assurer que ses menottes de fugitives internationale ne sont pas trop serrées, préparer sa prochaine escroquerie, et surtout, et c’est une préoccupation bien naturelle, essayer d’oublier le visage des personnes qu’on vient d’assassiner de ses propres mains.
En résumé, un vol comme un autre, au dessus de l’océan.

Puis vint le crash.

C’est justement sur ce crash que s’ouvre la saison 3 de Lost. Quelques minutes plus tôt, pour être précis, chez une dénommée Juliet, présidente du Club de Lecture de Les Autres, pour être encore plus précis.
Une blonde qui fait partie d’un groupe de lecture ? Mais bien sûr, Monsieur Lindelof !
La vie de Juliet, ainsi que celles de ses voisins Henry Gale, Ethan (le cousin de Tom Cruise...), et Goodwin, était bien tranquille jusqu’à ce que l’avion s’écrase tout en douceur (le sable, ça amortit vachement bien) sur Lildelost. Mais c’est bien fini, le Pourfendeur de Grenouille est parmi eux, et ils s’organisent donc en conséquence. Ethan et Goodwin partent infiltrer les rescapés et dresser des listes pour Henry.
Malheureusement, on n’en saura pas plus. On ne met plus les pieds de l’épisode dans la Ville de Les Autres, et les 40 minutes restantes sont consacrées entièrement à Jack, Kate, et Sawyer.

Ô joie. Mes personnages favoris !


La Complainte du Junky Vendeur de Photocopieuses
(Le Flash-back à la Con de la Semaine)

Jack a la vie la plus facile à résumer de tous les personnages : il est docteur, et c’est grave plein de responsabilités ce boulot. Surtout quand vous bossez pour votre père, un vieux beau qui passe ses journées bourré (quand il ne parcourt pas le monde à la rencontre des gens super cools avec qui vous allez être coincé sur une île), et quand votre femme est blonde et vous trompe.
Mais elle ne le trompe pas sans raison, hein, Jack est quand même un gros con arrogant.

Ce qui est surprenant avec le flash-back de cette semaine, c’est qu’il ne nous apprend rien. Du tout. Ce nouvel épisode de la vie passionnante de Jack fait office de Best-Of de tout ce dont on se foutait déjà. Aucun nouvel élément. Aucun retournement de situation. L’accent est simplement mis sur le fait que Jack est un mec borné. Genre très, très borné. Et apparemment, il fallait pleins de scènes et près du quart de l’épisode pour que le message passe bien et qu’on soit, du coup, vachement impressionné quand les Autres arrivent à le briser psychologiquement en à peine deux jours.

Ce qui m’amène à...


Dans la té-tête du Chien-Chien
(La Théorie à la Con de la Semaine)

Vous n’êtes pas sans savoir, enfin j’espère, que le co-créateur de la série, co-scénariste de l’épisode et co-petit-ami de Tom Cruise est JJ Abrams. Et comme par hasard, l’épisode est truffé de double-sens douteux faisant l’apologie de la Scientologie !
Si si, c’est quasiment vrai !
Pour les non initiés, la scène finale où Juliet et Ben (connu jusque là sous le pseudo Henry Gale) se félicitent d’avoir réussi à briser Jack ne peut vouloir dire qu’une chose : les scénaristes ne savaient vraiment pas comment terminer leur épisode. Une interprêtation énervante, mais complètement innocente.
Il n’en est rien. S’arrêter à cette interprêtation simpliste est quand même dommage, la vérité est tout autre, et cette scène recèle un message caché qui tient en quelques mots : les psychologues sont méchants, Xenu est grand !

Pour bien comprendre comment la pensée scientologue a envahi la série, il faut absolument revenir sur tout ce qu’on sait déjà.
Il y a quelques années apparut la Dharma Initiative, une troupe de joyeux allumés qui pensaient pouvoir faire subventionner leur énorme consommation de drogue par l’Etat sous couvert de « recherche scientifique ».
Puisque pour eux la « recherche scientifique » consistait à faire des expériences sur les animaux (c’est mal, surtout qu’après ils se vengent sur Sawyer), se droguer, jouer avec des aimants (c’est rigolo), se droguer, faire des expériences comportementales sur des êtres humains (c’est mal, et rigolo), se droguer, creuser des trous qui peuvent être découverts par n’importe quelle personne s’aventurant dans la jungle plus de 10 minutes, se droguer, créer des monstres de fumée noire qui, selon toute vraisemblance, volent vos souvenirs pour mieux vous faire halluciner votre frère prêtre mort pour vous guider vers un des trous de l’île (voir plus haut), et se droguer.
L’identité de Les Autres est maintenant claire : seuls les membres les plus vicieux de Dharma ont survécu, les psychologues, et rien ne semble pouvoir les arrêter.

Damn you, Tom Cruise.


"They took my son !"
(La Citation Hyper Trop Bien de la Semaine)

Le titre de la rubrique pourrait faire croire le contraire, mais la citation que j’ai relevée cette semaine me plait beaucoup. C’est la réponse de Jack à Juliet quand elle lui demande quel métier il exerce.

" I’m a repo man. You know, when people don’t pay their bills I go in for the bank and I collect their possessions. I’m a people person so I really love it !"

J’ai peut-être tendance à taper sur JJ Abrams, mais je suis pourtant sûr que cette réplique est de lui. De l’humour dans Lost ! Du sarcasme ! Des personnages qui se prennent un peu moins au sérieux ! Voilà ce qui manque terriblement à la série.
J’espère vraiment que ce genre de réplique n’est pas un cas isolé et que les nouveaux scénaristes iront un peu plus dans cette direction par la suite. C’est le meilleur moyen pour rendre les personnages un peu moins caricaturaux. Si Jack commence à se rendre compte qu’il est un gros con arrogant, il y a de l’espoir !


Cette histoire de réplique illustre assez bien mon avis sur l’épisode : il y a de bons éléments, mais pas suffisamment pour que je sois impressionné. En fait, j’ai bien aimé l’atmosphère lourde, et les différentes situations. Le personnage de Juliet est très bien établi, en quelques scènes seulement, et les Autres gardent leur côté mystérieux malgré leur présence accrue.
Pourtant, en dépit de ces bons points, je n’ai pas trouvé l’épisode extraordinaire du tout, et je me demande vraiment comment ils ont pu ouvrir la saison sur quelque chose d’aussi peu enthousiasmant. On est loin du premiere de l’an dernier ! Là, je n’ai pas trop compris l’intérêt de l’épisode, sans pour autant en arriver à le détester.

Et un bilan mitigé sur un premier épisode, non seulement c’est assez peu rassurant, mais en plus ça ne facilite pas l’écriture de review. Vivement un épisode bien mauvais pour me faciliter la vie.
Où est Charlie quand on a besoin de lui ?

Ju
P.S. Evidemment, pour rajouter à ma schizophrénie, le prochain épisode est écrit par Drew Goddard (bien !) et Jeff Pinkner (pas bien !). Damn you, JJ Abrams.