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Lost - Une histoire de sous-marin, d’explosion, et de candidats

The Candidate: Le Docteur Ducon contre MacGruber

Par Ju, le 5 mai 2010
Par Ju
Publié le
5 mai 2010
Saison 6
Episode 14
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On est dans la dernière ligne droite, dans un peu plus de deux semaines Lost sera finie et il est plus que jamais temps pour moi de voir jusqu’à quel point je veux bien fermer les yeux sur les faiblesses de la série. Doit-on vraiment sacrifier tout esprit critique sous prétexte qu’un épisode est globalement réussi ?

The Candidate aurait tendance à me faire répondre « oui, en grand partie ».

Résumé Rapide, à 18 jours de la Fin

Sur Lildelost, Ben, Miles, et Richard sont toujours à la recherche d’explosifs pour détruire l’avion. Mais très honnêtement ils ont dû se perdre, parce que les autres ont déjà eu le temps de faire quinze fois l’aller-retour entre les deux îles depuis la dernière fois où on les a vus. C’était bien la peine de passer deux cents ans sur l’île, hein Ricardus !

Pendant ce temps, Sawyer tue Jin, Sun, Sayid et Lapidus (sur un malentendu).

Le Meilleur Ducon-Centric de la Série

Un petit point très rapide sur les flashternatifs pour dire qu’ils étaient réussis. Si je n’avais pas passé la majorité de mon temps à me moquer du fait que le Docteur Ducon avait certainement oublié son fils dans la salle d’attente de l’hôpital après son opération, j’aurais sans doute pu apprécier encore plus les petites visites qu’il rend à tous les passagers de son avion.

En définitive, deux sortent vraiment du lot.

La première c’est celle avec Claire, qui continue la tendance de la semaine dernière des « scènes dont je ne vois pas du tout l’utilité mais qui sont réussies quand même ». Ça rattrape nettement leur première rencontre un peu brusque, et les échanges entre les deux personnages laissent apparaitre une vraie affection (qui n’a rien à faire là, mais qui nous change de Zombie Claire).

L’autre très bonne scène, c’est celle avec Locke dans le couloir de l’hôpital. Comme à chaque fois qu’ils partagent une scène (et c’est rare), Matthew Fox et Terry O’Quinn font de l’excellent boulot.

Ce qui ressort de l’épisode, c’est que sur l’île comme dans la réalité alternative, le Docteur Ducon n’aura jamais été aussi proche d’être un héros potable. Et après six ans passés à me les briser, ça fait vraiment plaisir. Je n’ai jamais trouvé Jack aussi génial que dans la scène où il pousse Locke dans l’eau.
Une réplique bien sentie et un peu de violence envers les chauves, il n’en faut pas beaucoup pour me satisfaire.

Fermons les yeux

Si je suis ressorti de l’épisode très satisfait, c’est avant tout grâce à ses vingt dernières minutes. À partir du moment où Jack fout Locke dans l’eau et que Kate se prend une balle, l’action est lancée et ne s’arrête plus jusqu’à la fin. Pas le temps de souffler, pas le temps de réfléchir, et pas le temps de s’attarder sur les faiblesses du scénario.

La chose la plus gonflante, en ce qui me concerne, c’est que j’ai eu l’impression que les scénaristes de cet épisode et ceux de l’épisode précédent ne s’étaient pas parlé.
C’est bien simple, en dix minutes toutes les intrigues de The Last Recruit ont été effacées. Les personnages sont tous à nouveau réunis, avec Locke, exactement comme s’ils avaient tous pris gentiment le bateau la semaine dernière. Il n’y a aucune raison de croire que certains aient pu en trahir d’autres. Personne n’a sauté d’un bateau en marche. Et vraiment personne n’a été capturé par Widmore.
En gros, on aurait pu sauter tout un épisode sans perdre la moindre information, et quelque part, je trouve ça un peu facile.

Je n’ai pas eu de problème, par contre, avec le plan de Locke. Même si, effectivement, il est excessivement compliqué. Le fait est qu’il respecte une cohérence interne (Locke ne peut pas tuer les candidats lui-même, ça doit venir d’eux), et à partir de là je n’ai pas grand-chose à redire. Sauf peut-être qu’il faudra bien nous expliquer les règles et leurs mécaniques avant la fin de la série, puisqu’une grosse partie de l’intrigue des trois dernières saisons repose uniquement sur elles.
En attendant, ça se tient, c’est divertissant, je ferme mes yeux et ma gueule.

En plus il était chouette, le plan du Monstre Fumeux. Pas super efficace, mais chouette. Twenty seconds, MacGruber !
Ah, si seulement il n’avait pas sacrifié toute son efficacité à son sens exacerbé du spectacle, Locke aurait certainement pu se débarrasser de tous les candidats restants d’un seul coup. Mais voilà, il a fallu qu’il joue la carte du compte à rebours qui accélère, pour le côté théâtral, pour le suspense, pour le spectacle, plutôt que d’être un peu moins con et de faire exploser la bombe IMMEDIATEMENT après que Sawyer ait retiré les fils.

Mais passons, c’est un détail, et encore une fois je suis prêt à fermer les yeux quand le suspense est là et que Sayid a l’occasion de cavaler vers sa rédemption un peu cliché et sortie de nulle part.
Pour résumer, les grosses faiblesses ne m’ont pas dérangé. Par contre, je me suis énervé pour une bêtise. Comme par exemple, quand Jin et Sun passent leur temps à se parler anglais sans raison. Que ce soit bien clair, ça n’a aucune espèce d’importance... mais putain, qu’est ce que ça m’a crispé. Argh !

C’est dans des moments comme ça que je me dis qu’il est quand même dommage qu’il n’existe pas de maladie faisant brusquement oublier aux gens. comment parler anglais.

La Mort des Coréens Anglophiles

Là, tout de suite, je ne sais pas encore quoi penser du grand nettoyage qu’ont subi les personnages cette semaine. Une seul chose me vient : « Dieu merci, le Triangle Amoureux est sain et sauf ! ».

J’espère que Lapidus est mort. J’en doute, mais j’espère. Il n’apportait rien, et je lui en voudrais toujours d’avoir gâché les retrouvailles de Jin et Sun la semaine dernière. La mort de Sayid ne m’a fait ni chaud ni froid, elle aurait sans doute pu arriver beaucoup plus tôt dans la saison, voire même dans le final de la saison précédente.
Quant à Jin et Sun, les deux personnages que j’aimais vraiment dans le lot, je suis un peu emmerdé. Autant toute la séquence dans le sous-marin était vraiment réussie (et visuellement superbe), autant je n’étais pas franchement ému. En fait, j’avais beaucoup trop de pensées contradictoires qui me venaient à l’esprit pour être complètement dans la scène.

La première chose, c’est que c’est encore une femme qui prenait, et ça commence à faire beaucoup. De ce point de vue heureusement que Jin est mort en même temps, mais quitte à les faire mourir ensemble, j’aurais préféré que ce soit lui qui soit coincé, pour changer.

Ensuite, je n’ai pas compris pourquoi Sun et Jin n’ont pas parlé une seule fois de leur fille de toute la scène. Ils font une orpheline, et ils s’en foutent ? C’est bien plus gênant pour moi qu’un plan tarabiscoté de Locke ou que des coréens parlant anglais entre eux.

Enfin, pendant toute la séquence j’avais les flashternatifs dans un coin de ma tête. Un univers alternatif où Jin et Sun sont bien vivants. C’est un peu difficile de prendre leur mort au sérieux quand on n’est pas vraiment sûr qu’elle ne sera pas annulée plus tard à grand coup de réalité parallèle.
En plus, enchainer directement leur noyade avec un plan de Jin marchant tranquillement dans un couloir, ça ne fait pas forcément passer la bonne émotion au bon moment.

En définitive, Jin et Sun sont morts. Et il aura fallu la toute fin de l’épisode pour que je ressente finalement quelque chose. Quand Kate, Hurley et Jack réagissent à la disparition de leurs amis, là ça m’a touché. Là j’ai vraiment ressenti leur perte. Là, enfin, les larmes de Matthew Fox étaient justifiées.

Ju
P.S. La semaine prochaine, je dirais sans doute beaucoup de bien de l’actrice dont j’ai appris (bien malgré moi) la participation de dernière minute à la série.
Et on parlera un peu de Lost.