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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°116: Sponsorisée par les comédies drôles

Par la Rédaction, le 13 décembre 2009
Publié le
13 décembre 2009
Saison Semaine
Episode Semaine
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On était à un article près de la semaine entièrement consacrée aux comédies, mais voilà, il a fallu que Gizz gâche tout pour nous parler d’une série qui n’est vraiment, mais alors vraiment pas, une comédie : Friday Night Lights. Bien joué Gizz. A côté de ça, Drum revient sur Scrubs, Blackie sur The Middle et Tigrou sur Community. Pour lui faire plaisir, pour fêter sa nouvelle connexion Internet et parce que pour une fois il n’a pas passé sa semaine à regarder des séries toutes nulles, on lui a mis son chouchou, Joel McHale, en page d’accueil.

Menteur, Menteur
On la fait pas à Drum !

Bill Lawrence est un gros menteur. Contrairement à ce qu’il clamait dans les interviews qu’il donnait cet été, je ne vois absolument pas en quoi cette saison 9 de Scrubs est ce que Frasier était à Cheers. Frasier a pris un personnage secondaire de la série originale, l’a redéfini dans un nouvel environnement et a donné une identité propre quasiment sans aucun rapport avec la série originale. C’est loin d’être le cas de ce NuScrubs. Et puis avec J.D. dans les débuts de ce nouveau Scrubs, ce n’est pas comme si, dans la première saison de Frasier, Sam de Cheers monopolisait la moitié de l’épisode sans aucune raison particulière.

Je ne dis pas que cette nouvelle saison n’est pas agréable, bien au contraire. Les nouveaux personnages sont plutôt sympathiques, et l’évolution des anciens assez crédible. Mais avec toute la bonne volonté du monde, je ne vois aucun parallèle possible avec Frasier. S’il y a un lien à faire entre les changements opérés dans la série et un autre spin off, il faut plus se tourner du côté de C.S.I. On reprend exactement la même structure dans un nouvel environnement. Les thèmes abordés dans la série dérivée sont les mêmes que dans la série à ses débuts.

Et après huit saisons, il est dur de se renouveler ou de surprendre un public fidèle. On retrouve des gamins immatures et perdus dans un job stressant auquel ils ne sont pas prêts avec des mentors brusques et pas très patients. Les visages ont beau être différents, la série reste sensiblement la même. Surtout que Scrubs avait l’intelligence ne peut pas faire reposer la série uniquement sur les relations entre les personnages. L’histoire d’amour entre Elliot et J.D. n’était pas la colonne vertébrale de la série, comme l’était celle de Ross et Rachel à Friends. Mais du coup, même en faisant un taboulé rasoir de la moitié de la distribution, si la série garde les mêmes thèmes, elle ne peut que difficilement se renouveler.

Autre grosse différence entre Scrubs saison 9 et Frasier, aucune trace d’un Niles Crane potentiel. L’arme la plus efficace de la série dérivée de Cheers, est la découverte du très talentueux David Hyde Pierce. Eliza Coupe a beau être belle, drôle, méchante et talentueuse, mais le fait de l’avoir présentée au public, la saison précédente, l’effet découverte est quelque peu atténué. Surtout que son personnage a déjà pas mal évolué entre sa première et sa dernière apparition la saison passée.

Encore une fois, il y a de belles trouvailles dans ce spin off (une australienne canon avec un accent, ça ne peut jamais faire de mal) mais le résultat, du a une transition difficile, est quelque peu décevant. Mais, vu comme Bill s’est amélioré sur Cougar Town en quelques mois, je ne serais pas étonné de revoir Scrubs sur ma liste des séries immanquables en l’année prochaine.

Bye bye, Cobra
A croire que Gizz ne regarde qu’une seule série

J’ai encore une fois envie de parler de Friday Night Lights pour cette édition de Ma Semaine à Nous. A chaque fois je me dis que ce sera la dernière, mais que l’épisode en question mérite tellement de s’y attarder que je m’autorise la redondance.
Malheureusement, chaque nouvel épisode de la série arrive à me surprendre par sa qualité et son traitement des sujets et des personnages.

Après la réussite de l’épisode de la semaine dernière, et la manière dont les scénaristes, le réalisateur et surtout l’acteur, ont géré le deuil du personnage de Matt, il fallait revenir à Dillon et à sa petite vie presque tranquille.
J’ai personnellement été séduit par le comportement de Julie et de Landry vis à vis de Matt, tous les deux plutôt impuissants. Le meilleur de ces moments était quand Julie se sert de l’excuse de la mort du père de Matt pour justifier son besoin d’aller au festival musical. Totalement hors de propos, et maladroit. Et totalement adolescent.

Le départ de Matt a donc été plutôt bien amené. La prime de l’Armée et l’entente trouvée entre sa mère et sa grand mère lui permet de ne pas se soucier du bien-être de sa famille pour penser un peu à lui. On peut par contre un peu s’étonner du fait qu’il prenne la route sans autre conclusion dans sa vie à Dillon, mais le manque sera certainement comblé lors d’une de ses deux futures apparitions dans la saison.

Pour le reste, la mini-apparition de Lyla dans l’épisode de la semaine dernière prend son sens dans cet épisode. Pendant tout l’épisode, j’ai pensé que son intrigue avec Tim ferait contrepoint à celle de Matt, puisque toutes les scènes entre les deux amoureux semblaient pencher vers un retour de Lyla à Dillon, manifestation du syndrome qui pousse tous ces jeunes si désireux de quitter le fin fond du Texas, et qui finissent par venir si enterrer par facilité, parce qu’ils ne se sentent pas chez eux ailleurs.
Surprise, donc, de voir Lyla résister au chantage affectif de Tim en retournant à l’Université, et en lui donnant par la même, l’occasion de réfléchir un peu sur sa vie et ses envies.

Au milieu de ces deux belles conclusions, se trouve aussi Dillon, et ses personnages qui restent. Si j’ai trouvé tout l’épisode très bon, j’avoue que quelques jours après le visionnage, les seuls souvenirs qui me restent vraiment sont ceux des deux intrigues que je viens de mentionner. Les scénaristes se sont pourtant employés à ne pas mettre les nouveaux personnages sur la touche, et à continuer leur évolution, mais la portée affective du départ de Matt et de la conclusion du couple Tim/Lyla dépasse le cadre de l’épisode et de la saison.

Deux épisodes un peu à part, donc, donnant la part belle aux anciens après quelques épisodes centrés sur les nouveaux. C’était certainement la meilleure manière d’opérer pour garder une impression de continuité, et nul doute que la suite de la saison gardera la qualité de ces premiers épisodes.

Miracle sur la 340ème série
Blackie a l’esprit de Noël

Il y a deux semaines, les américains célébraient leur plus fameux quasi génocide et nous privaient par la même occasion de nombreuses séries. Forcément, la moindre pause est une excuse pour rattraper son retard en séries et en ce qui me concerne l’élue fut la seule comédie que j’ai ignorée cette rentrée : The Middle. Sans aucune raison particulière, elle m’était passée sous le nez et je n’avais pas trouvé le temps de revenir en arrière.

Ses premiers épisodes ne m’ont pas convaincue du tout, ce qui ne m’a pas vraiment étonnée car Gizz en avait vanté ses mérites et je n’arrive que rarement à être d’accord avec lui.
La volonté de copier Malcolm In The Middle était flagrante, jusqu’à reprendre la moitié de son titre, sauf que j’avais du mal à esquisser au moins un sourire. L’intérêt d’avoir la voix off de la mère dépassée m’a échappée, d’autant qu’elle était plus présente que les dialogues mêmes. Cela cassait le rythme et les pointes d’humour, et ne laissait pas beaucoup de places aux autres personnages pour prendre vie. Il n’y en avait que pour Frankie Heck et ses réflexions peu pertinentes. Neil Flynn avait perdu toute trace d’humour et limitait en plus la réalisation, sa trop grande différence de taille avec le reste du cast n’obligeant que des gros plans individuels ou des plans d’ensemble hyper éloignés.
Le personnage de Brick sentait la volonté d’avoir un énième gamin bizarre, coincé entre l’étrangeté de Dewey et l’intelligence de Malcolm. Et Axl n’existait pas au-delà de l’adolescent en caleçon qui ne fout rien et déteste tout. Seule Sue se démarquait, parce que son écriture semblait moins forcée. Sue Heck est une gamine que l’on a tous connus. Et c’est ce type d’approche, de plus en plus abordé, qui a fini par me faire aimer la série.

Parce que forcément, si j’écris tout cela au passé, c’est que j’ai changé d’avis depuis.
L’avantage de faire un Middlethon, c’est que je ne l’ai pas laissée tomber aussitôt et que j’ai vite vu qu’il y avait une progression générale. Arrivée à l’épisode de Thanksgiving, ma semaine ne pouvait plus se dérouler en paix sans les Heck. L’envie de faire dans la famille décalée s’est estompée pour laisser la place à une vraie famille moyenne dont les situations sonnent plus justes, en particulier depuis les récents épisodes de fêtes. L’identification y est plus facile. The Middle a trouvé son propre style et ne me fait plus du tout penser à MitM. 
La voix off bouffe de moins en moins le reste et se voit même plutôt bien utilisée (et drôle) dans le dernier épisode, à travers la carte écrite par Frankie. Patricia Heaton m’est d’ailleurs devenue très attachante, alors qu’elle avait toujours souffert de mon aversion envers tout ce qui concerne Everybody Loves Raymond. Mais j’aime particulièrement le trio de gamins, qui font l’âge qu’on leur donne et n’ont pas l’apparence d’acteurs tous mignons qu’on essaie de nous faire croire « normaux ». Ils le sont. Brick a pour moi une tête d’adulte (c’est peut-être dû au fait qu’il me fait penser à un ami), dont je n’ai aucune envie de tirer les joues de façon gâteuse, et Sue est tout bonnement le meilleur élément, qui ne connait aucun moment de faiblesse scénaristique. Eden Sher est une des révélations de l’année. Quant à Axl, il a fini par prendre vie en ce qui me concerne à partir du moment où il donna son jersey à sa sœur pour la consoler. Lorsqu’il chercha en panique son petit frère, pour ensuite lui déclarer à quel point il l’aime tout en sauvant sa façade de blasé, ce fut le coup de grâce. Axl peut dorénavant être touchant et donc bien plus drôle, parce qu’on le sait multidimensionnel. Avoir de vraies lignes de dialogues aide aussi.

Bref, les comédies se portent plus que bien cette saison, en particulier chez les nouvelles. Je finis par ne plus savoir si Modern Family est vraiment ma préférée car Community ne fait que se bonifier et The Middle est mon dernier chouchou. Ce qui est sûr, c’est que ces fêtes de fin d’année auront réussi à me réconcilier avec Gizz sur autre chose de FNL. C’est pas beau, ça ?

La revanche des futurs chauves encore beaux
Tigrou rejoint la communauté du bon goût

Ca y est, après quelques tâtonnements, j’ai enfin trouvé ma série de la rentrée, celle à laquelle je mettrai A+ sur notre tableau bilan de la semaine prochaine pour la propulser en tête du classement, et énerver Blackie en volant la première place à Supernatural et Mad Men (une tradition de Noël perdusienne à laquelle je tiens beaucoup). Et il ne s’agit ni de Vampire Diaries, ni de Cougar Town, ni même de Modern Family… Non, avec un retard impardonnable, j’ai enfin découvert (et rattrapé mon retard sur) Community.

Après 12 épisodes tous plus réussis les uns que les autres, je suis complètement accro. Non seulement la série est drôle, déjantée, pleine de gimmicks idiots et politiquement incorrecte, mais en plus, elle réussi à être attachante sans sombrer dans les excès de sa principale rivale de la saison, Modern Family (qui, aussi réussie soit elle, nous impose un peu trop souvent des scènes ou épisodes pas drôles pour contraster un peu ses personnages les rendre attachants).
Dans Community, pas besoin de voix off mielleuse : les personnages sont attachants ET ils font tomber des handicapés par terre pour gagner un débat.

Autre atout de la série : ses multiples références « culturelles » sur le cinéma, la télé ou les séries. 80% d’entre elles m’échappent, mais peu importe, les 20% que je saisis m’emplissent de joie à chaque fois. Il faut dire que la série va loin dans le genre, allant jusqu’à remixer une chanson de Fievel pour la séquence émotion d’un de ses derniers épisodes.

Enfin, soyons honnête, si j’adore autant Community, c’est aussi à cause de son personnage principal, et de l’acteur qui l’interprète. Un sourire de requin, un regard de fouine, une confiance en lui horripilante… il n’en fallait pas plus pour que je sois complètement sous le charme de Jeff ! Joel McHale prouve au monde entier que oui, la calvitie naissante peut être sexy tant qu’on est méchant et bien habillé (une cause à laquelle Ju et moi sommes très attachés depuis quelques temps), et pour cela, il mérite bien d’avoir son front légèrement dégarni en vignette sur Perdusa !

D’ailleurs, contrairement à pas mal de gens, j’aime beaucoup le "couple" que Jeff forme avec Britta… On pourrait effectivement critiquer cette tentative des scénaristes de créer un énième couple "à la" Ross et Rachel dans une sitcom, mais le fait que l’attirance de Jeff pour Britta soit connue des 2 personnages et source de nombreuse vannes et blagues apporte une dynamique assez originale et rafraichissante au duo…
Je suis moins convaincu par l’attirance secrète d’Annie pour Troy, plus classique et déjà vue, même si cette intrigue n’est pas déplaisante pour autant.

Bref, vivent les facs pas chères, vivent les futurs chauves, vive Community !

la Rédaction
P.S. La semaine prochaine, c’est l’heure du bilan ! Quelle série atteindra le sommet de notre classement ? Les paris sont ouverts !