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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°37: Season Premiere de la saison 2

Par la Rédaction, le 16 septembre 2007
Publié le
16 septembre 2007
Saison Semaine
Episode Semaine
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Ils sont revenus de vacances, bronzés (certains), gonflés à bloc (pour la plupart), et n’ayant qu’une seule et unique envie, qu’un seul et unique but : parler de séries dans Ma Semaine à Nous. La rédaction de pErDUSA is back ! Pour inaugurer cette première chronique de rentrée, Jéjé nous parle de ses deux coups de coeur de l’été (le jogging et les Soprano, allez comprendre) ; Ju revient en force avec un texte comme lui seul sait les écrire ; Blackie rend hommage à Mad Men, LA surprise de l’été ; Conundrum revient sur la deuxième bonne série de ces mois (presque) ensoleillés, à savoir Damages ; et enfin Feyrtys dit tout ce qui ne va pas avec une série qu’elle aime beaucoup malgré tout, Big Love. Tigrou devait parler de Pushing Daisies pour qu’on puisse mettre Kristin Chenoweth en page d’accueil, mais il a décidé de faire son rebelle et de parler de Private Practice à la place. La belle Kristin sera quand même à l’honneur de ce season premiere de Ma Semaine à Nous, parce qu’elle était formidable dans la comédie musicale Wicked, que (presque) tout pErDUSA a vu et adoré.

So…
Jéjé aime les danseurs de So You Think You Can Dance mais il aime aussi les femmes des Soprano.

J’ai fait deux découvertes (télé) marquantes cet été.
Je vais essayer de ne pas revenir (trop longuement) sur So You Think You Can Dance, mais sachez que mon lecteur mp3 ne contient plus que des morceaux qui ont servi dans l’émission. Et que j’ai décidé de me remettre au jogging.

Et puis il y a les Soprano. Je suis en train de terminer la cinquième saison et je suis toujours sous le choc.
Je n’arriverai pas à boucler la série pour les Emmys, je n’aurai donc pas vu la deuxième partie de la saison 6 pour laquelle elle a reçu 15 nominations, mais je n’envisage pas qu’elle reparte sans les trophées les plus importants.
Si vous ne l’avez jamais vue, croyez tout ce que vous avez entendu, lu ou imaginé de plus positif sur elle.
Et c’est quelqu’un qui a une aversion pour les films de mafia et tout ce qui tourne autour du mythe des gangsters qui vous dit ça. (Je déteste Le Parrain, Scarface et Goodfellas !)
Juste une chose. A mon sens, les Soprano possède la galerie la plus variée et la plus complexe de personnages féminins de la télévision. L’organisation mafieuse du New Jersey est finalement un échantillon plutôt représentatif de la société, et la série montre avec justesse les atermoiements et les conflits intérieurs des femmes dans un monde ambivalent qui célèbre leur émancipation (dans les discours) tout en les contraignant encore (dans les faits) à leur condition traditionnelle. Sans démonstration, sans situation exemplaire. Par petites touches, Carmela Soprano devient le personnage le plus fascinant de la série.
Je ne comprends pas qu’Edie Falco n’ait pas gagné l’Emmy à chaque fois. Et pourtant, j’ai pesté quand elle l’a emporté face à Frances Conroy. Deux actrices formidables, mais l’un des personnages est plus abouti. Que les fans de Six Feet Under ne me lynchent pas tout de suite. Je pense que j’ai plus d’affection pour la série d’Alan Ball que pour les Soprano, j’y suis plus attaché. Pourtant, je suis prêt à reconnaître que les Soprano est une œuvre plus complexe et plus sophistiquée.

Sérieusement, Sally Field ne peut pas battre Edie Falco… Ni Marisha Hargitay…

Oh Boy, je viens d’y penser… Et si une fille de Grey’s Anatomy battait Lauren Bracco ?

Vite, un petit numéro de danse pour aller mieux et penser à autre chose… Knock Sara, knock Neil, knock knock on wood !


Une Chaîne Super-Héroïk
Ju rend hommage aux derniers vrais héros de la télévision

Vous ne le savez peut-être pas, mais il y a moins d’un mois, une décision fut prise qui, à terme, va sans doute révolutionner le petit monde des séries télévisées en France.
Sans déconner.
Dès la semaine prochaine, TF1 proposera sur son site de vidéos à la demande la deuxième saison de Heroes, le lendemain de sa diffusion aux Etats-Unis. Cette nouvelle, qui a fait l’effet d’une bombe (humaine) à travers le web français, témoigne soit d’une évolution intéressante de la mentalité des chaînes françaises sur les séries, soit de l’importance incommensurable qu’il y a à rendre disponible, le plus vite possible et à travers le monde, les dernières réflexions de Mohinder sur l’espèce humaine. Dans les deux cas, on est gagnant.

Mais si je vous en parle aujourd’hui, ce n’est pas que pour ça. C’est surtout parce que si l’expérience est un succès (comprendre : si TF1 arrive à se consoler des mauvaises audiences dont elle est seule responsable au moyen d’un bon gros paquet de fric provenant tout droit des poches des fans), il est fort probable que cette pratique se répande à toutes les chaînes, et à la majorité des séries.
Et ça, c’est une excellente nouvelle pour les vrais héros, ceux dont on oublie bien trop souvent de chanter les louanges : la presse française spécialisée dans les séries télévisées.
Des séries visibles dès le lendemain de leur diffusion pour une somme modique, oui, c’est une vraie révolution pour le journaliste spécialiste qui ne peut se procurer les épisodes grâce auxquels il écrit ses papiers que par un gigantesque réseau de relations. Notre journaliste de base commence en effet à bien connaître le milieu, ça fait longtemps qu’il se passionne pour la télévision américaine, et depuis toujours, il se procure ses épisodes par le biais d’un correspondant américain, un ami, un membre de sa famille, peu importe, rempli de bonne volonté et heureux possesseur de cet objet si rare qu’est le magnétoscope. En effet, ayant à plusieurs reprises donné son avis sur l’obtention illégale de séries sur Internet, notre journaliste n’a bien sûr jamais utilisé de fichiers téléchargés.
L’hypocrisie, ce n’est pas trop son truc.

Mine de rien, les cassettes vidéos, les envois de colis intercontinentaux, l’entretien d’un magnétoscope en état de marche à notre époque… tout ceci a un prix. Un prix bien élevé, comparé à ceux de TF1. Alors, si on commence à mesurer ces baisses de coût et qu’on les multiplie par le nombre de séries, puis par le nombre de journalistes spécialisés, c’est une petite fortune que les groupes de presse, grands ou non, vont économiser, et, avec un peu de chance, peut-être ne trouveront-ils plus si important de niveler leurs publications toujours plus vers le bas, et de ne s’adresser désormais qu’au grand publik, et uniquement au grand publik.
Pour tout cela, merci TF1.


Mon été enfumé mais sportif
Blackie aime aussi les danseurs de SYTYCD, mais encore plus Vincent Kartheiser dans Mad Men.

Les vacances sont toujours propices aux coups de cœur et je n’y ai pas échappé, grâce à deux programmes bien différents.
Il y a d’abord eu So You Think You Can Dance, une émission de télé-réalité de compétition qui ne paraît pas se démarquer des autres vue de loin. Mais s’il y a bien un sujet sur lequel il faut faire confiance à Jéjé, c’est celui-là. SYTYCD est une énorme source de plaisir, où la compétition est à la fois artistique et sportive, et met en lumière un domaine très peu médiatisé. Les candidats y sont doués, les chorégraphes inspirés, les remarques constructives, et les yeux régalés plutôt que les oreilles cassées. Intégrité et professionnalisme peuvent donc encore rimer avec divertissement sans pour autant niveler vers le bas comme American Idol. Dommage que très peu s’en souviennent.

N’ayant absolument rien à voir et bien plus significatif pour l’amateur de bonne fiction télévisuelle, Mad Men est le petit chef d’œuvre du moment. Un monstre de qualité, même, dont je suis simplement folle amoureuse. Pour re-situer à ceux qui ont dormi trois mois au bord de l’eau, il s’agit de la première série produite par une petite chaîne ne diffusant que des films, AMC. Celle-ci a tendu les bras à l’ancien scénariste des Soprano, Matthew Weiner, après qu’il ait été bêtement rejeté de partout. L’histoire se situe en 1960 dans le cabinet publicitaire Sterling Cooper sur Madison Avenue, où l’entourage du protagoniste Don Draper vit difficilement l’un des tournants du XXème siècle.

Mad Men est une série absolument fascinante sur plusieurs aspects. L’esthétique léchée, dotée d’un souci du détail hallucinant, est l’aspect frappant immédiatement aux yeux. Il n’y a rien à redire là-dessus, c’est en toute objectivité magnifique visuellement. Le rythme lent, jamais entrecoupé de pointes de suspense comme on a tant l’habitude d’en voir, apporte une atmosphère où l’on se laisse naviguer, malgré le fait que l’on ne sache trop où on veut nous emmener. On ne semble en tout cas pas être devant une série d’époque mais devant un vieux film de l’époque même.

Tout l’intérêt réside donc dans la prise entre deux feux de ses nombreux personnages, à mi-chemin entre le traditionalisme des années 1950 et la libération des années 1960 qui émerge à peine. Ayant du mal à exprimer des questions qui leur tombent dessus en masse, ils se retrouvent perdus dans une vie privée idéale mais insatisfaisante et une vie professionnelle où ils se doivent justement d’être en avance sur leur temps. Il faut tout de même attendre l’épisode New Babylon pour qu’un certain rapport émotionnel se créé enfin. La vision d’ensemble de présentation se termine ainsi pour mieux aborder des petits groupes, en commençant par Betty Draper et Pete Campbell, et en fait l’un des épisodes les plus réussis de cette saison. On n’y voit surtout principalement Vincent Kartheiser, dont le talent fait mouche à chaque scène, et rien que cela est un énorme bon point en ce qui me concerne.
Bien que l’époque y soit propice, on ne peut pas dire que la série "traite" du racisme, du féminisme, de l’antisémitisme ou encore des découvertes technologiques et sur la santé. Ces sujets sont au cœur de leur quotidien, que les personnages en saisissent l’impact ou non, mais résonnent bien plus chez le spectateur qui ne peut que comparer et noter les changements (ou parfois le manque de) par rapport à aujourd’hui. Mais la recherche d’identité individuelle est bien ce qui est au centre de l’œuvre, dont la première saison va bientôt toucher à sa fin.

Je ne m’en fais pas trop pour son renouvellement, son public gagné d’avance sur AMC et ses demandes d’audiences très minimes ne font que s’ajouter au fort succès critique. A moins d’un souci de budget, elle a toutes les chances de nous revenir l’été prochain. Les bonnes fictions ne sont finalement peut-être pas mourantes, il faut juste les chercher ailleurs.


Série estivale
Conundrum se prend au jeu dangereux des avocats de Damages

En règle générale, les séries estivales ne sont pas ma tasse de thé. Je profite du long hiatus, pour me refaire des intégrales de séries. Mais entre deux Just Shoot Me ! et Saturday Night Live, j’ai quand même suivi Damages, la nouvelle série de FX.

L’héroïne de la série, Ellen (Rose Byrne) est recrutée par l’avocate Patti Hewes (Glenn Close) pour travailler sur un procès médiatique. Six mois plus tard, elle sera arrêtée pour le meurtre de son fiancé. La série joue habilement sur les flash-backs (insérer blague facile sur les scénaristes de Lost ici) pour nous montrer que ses deux événements sont liés.

Mais Damages ne bénéficie pas que d’un arc solide ; ce n’est pas juste l’équivalent du thriller de l’été qu’on lit sur la plage, oublié la rentrée arrivée. Le format de la série, une saison de 13 épisodes, permet de ne pas perdre de temps avec des intrigues secondaires faibles. Mais surtout, le casting de la série est impeccable, et les personnages sont, pour la plupart, moralement ambigus. Arthur Frobisher (un charismatique Ted Danson, qui l’eut cru ?) n’est pas juste un homme d’affaire sans scrupules. Il tient non seulement à prouver son innocence, mais surtout restaurer son image. Son avocat (Zeljko Ivanek) est hanté par de mystérieux cauchemars. Et évidemment, il y a Patti Hewes, celle qui semble être la cause de tout les rebondissements la série, celle qui tire les ficelles et qui être prête à tout pour emporter le procès dont le talon d’achille est sa relation malsaine avec son fils. Au centre de tout cela, il y a Ellen, partagée entre son ambition, son travail, son désir de plaire à Patti et sa vie de couple.

Cette semaine, nous avons franchi un cap dans la série. Alors que Patti semble repartir sur de nouvelles bases avec son fils, elle perd le contrôle du procès, et les "deux Ellen" prennent enfin les choses en main. Dans sa vie de couple, Ellen suit les conseils de Patti pour contrôler son mari et FuturEllen tend une embuscade à une Patti qui semble avoir disparu depuis l’arrestation de sa protégée.

Nous ne sommes pas encore du niveau de Murder One, mais si Damages continue sur cette lignée et que la résolution ne déçoit pas, on s’y rapprochera dangereusement.

Et pour les fans du générique, la version longue de ’When I Am Through With You’ par The VLA est disponible sur leur page MySpace.


Not So Big, the Love
Feyrtys ne comprend pas toujours les personnages de Big Love

Il m’est difficile d’aimer Big Love autant que je le voudrais. Je m’explique : la série possède un très bon casting, des personnages humains qui évoluent au fil des épisodes, des situations intéressantes et finalement assez universelles, comme la place de chacun dans son histoire familiale, les compromis faits avec soi-même, l’héritage accepté ou rejeté de ses parents, ou encore la question délicate de la sexualité chez des adolescent croyants et pratiquants.

J’ai même trouvé cette seconde saison meilleure que la première, plus maîtrisée, plus aboutie et moins dispersée dans ses storylines. Alors qu’est-ce qui ne va pas ?

Mon principal problème est le même que pendant la première saison et il m’empêche d’aimer "complètement" la série : je n’aime pas du tout le personnage de Bill Henrickson. Mais alors, pas du tout du tout.
Je ne pense pas que les scénaristes aient voulu le rendre aimable non plus, surtout dans cette seconde saison où il se montre encore plus ambitieux et égoïste que dans la première, mais ils n’arrivent pas à lui donner en contre-partie de moments rédempteurs, de moments qui me feraient dire : d’accord, ok, ces trois femmes restent mariées à lui pour cette raison là, pas seulement parce qu’elles obéissent aux principes de leur secte/religion.

C’est un vrai problème, dans le sens où la série tourne de cette figure patriarcale qui se veut forte, Bill Henrickson. Mais si l’on perd de vue les raisons pour lesquelles ces trois femmes ont décidé de l’épouser, on perd de vue les raisons même de l’existence de cette famille. Les scénaristes ont pourtant essayé d’approfondir les raisons qui ont poussé ces femmes à choisir cette vie et à s’y engager complètement, mais aucune ne m’a vraiment satisfaite. Barb, la première épouse, celle qui a vécu le plus longtemps avec Bill comme une "famille normale", est la plus ambivalente vis-à-vis de cette vie, et pourtant elle décide d’affronter ses peurs et de s’affirmer publiquement comme étant la femme d’un homme polygame à la fin de la saison… Je n’ai toujours pas compris pourquoi. Margene s’est affirmée comme une épouse à part entière et pas seulement comme une jeune femme immature et un peu creuse, et pourtant, je n’arrive pas à saisir pourquoi elle a poussé Bill dans les bras d’une quatrième épouse…

Big Love excelle à parler de certains sujets, en particulier ceux qui touchent les deux adolescents de la famille (Amanda Seyfried est brillante dans le rôle de Sarah, je tiens à le dire), mais elle ne réussit pas à faire oublier qu’il y a quelque chose de fondamentalement injustifié et d’indéfendable dans la polygamie. La série ne prend certes pas le parti de cette pratique, bien au contraire. Toutes les implications, toutes les conséquences, bref, tout ce qui ne va pas dans la polygamie est abordé avec intelligence et avec un regard très critique. Seulement, à force de montrer ce qui ne va pas, j’ai perdu de vue les raisons pour lesquelles cette famille a choisi de vivre dans la polygamie. Et je finis par me lasser de devoir me répéter, à chaque fois que je regarde un épisode (comme pour me convaincre que la série est toujours pertinente) que les créateurs défendent avec Big Love le droit à la vie privée. Cette raison-là, aussi noble soit-elle, commence à se faire vieille ! J’ai l’impression que les créateurs n’osent pas entrer dans le coeur du sujet, dans le véritable pourquoi du choix polygame d’une famille qui a été monogame pendant 12 ans et qui aurait pu le rester. J’espère que ce sera le sujet de la saison 3.


17 minutes et 32 secondes
Private Practice : nul ou génial ? Tigrou répond à cette question fondamentale.

"17 minutes et 32 secondes." Non, ce n’est pas le titre de la nouvelle palme d’or cannoise. Ni un extrait de la voix off assommante de Pushing Daisies, celle qui nous assène des platitudes sur un ton monocorde tandis que le jaune fluo de l’image nous tient éveillés.
Non. 17 minutes et 32 secondes, c’est le temps exact que j’ai tenu devant le premier épisode de Private Practice. Et, croyez moi, c’est déjà beaucoup !
Les intrigues, les dialogues, les personnages, la réalisation… Tout a un goût de déjà vu (et mieux vu) dans Private Practice.
Enfin… Tout sauf ce personnage bizarre, qui ressemble à un vampire enfui de Sunnydale et interagit comme si de rien n’était avec les reste du casting. Rassurez vous, Marti Noxon n’a pas complètement pété les plombs, elle a simplement recasté le personnage de Merrin Dungey après la diffusion du pilote. Faut dire, vu les autres défauts de la série, elle n’est plus à ça près…
Mais ne soyons pas trop durs avec Private Practice. Après tout, la série remplit parfaitement sa fonction première : éloigner Marti Noxon de Grey’s Anatomy (et de toute autre série que je regarde) l’an prochain !
Et quand on vient de se rappeler en live pendant 17 minutes et 32 secondes de ce dont elle est capable, ça n’a pas de prix.

la Rédaction
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