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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°65: Semaine du 07 au 13 avril 2008

Par la Rédaction, le 13 avril 2008
Publié le
13 avril 2008
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine dans Ma Semaine à Nous : retour sur une semaine d’activité intense sur le forum, à cause de quoi ? De Battlestar Galactica. Et de Tigrou. Tout le monde y remet une couche, ou presque, sauf Joma qui fait son refuseur bien entendu ! Mais comme il a des arguments, on ne peut pas vraiment lui en vouloir... Blackie réussit toutefois à parler des comédies du jeudi, Conundrum des actrices retenues contre leur gré dans des séries qui n’arrivent pas à la cheville de leur talent et Tigrou de Damages. Loretta Devine est à l’affiche cette semaine, parce qu’elle est formidable dans Eli Stone, une très bonne série qui pourrait presque passer inaperçue... Heureusement que Jéjé y fait allusion. Feyrtys aurait du écrire quelque chose mais elle préfère laisser la parole à Ben Silverman, alias BS, notre nouvel ennemi à tous.

Battlestar Galactica, c’est trop de la balle.
Première couche, par Ju

Souvenez-vous, c’était il y a une semaine. Tigrou, le plus talentueux fouteur de merde que je connaisse, nous donnait son avis sur le premier épisode de la quatrième saison de La Plus Grande Série de Tous les Temps, Battlestar Galactica, à grands coups d’arguments bien sentis et de formules assassines.

Si je vous en reparle aujourd’hui, c’est tout simplement parce que c’est grâce à son texte que j’ai réalisé ce qui me gênait réellement avec la série depuis le milieu de la troisième saison.
Détrompez-vous, il ne s’agit pas du fait que la seule intrigue présente en continue, tout au long de cette vingtaine d’épisodes, était une bouffonnerie sentimentale portée par des acteurs médiocres, des dialogues insipides et des situations risibles qui feraient même honte à un soap allemand de fin de journée.
Mon problème principal avec la saison n’est pas lié non plus aux six ou sept mauvais épisodes bouche-trou qui la pourrissent… pardon… aux six ou sept épisodes indépendants qui la parsèment. En effet, on ne peut pas vraiment leur reprocher de casser le rythme de l’arc narratif de la saison, puisqu’il n’y a aucun arc narratif dans cette saison.
Enfin, il ne s’agit pas non plus de cette « révélation » des 4 Cylons Choisis au Hasard, une magouille présentée sans grand talent, une admission de défaite de la part de Ron Moore, insultante à la fois pour les téléspectateurs et les acteurs, bien trop conscients que cette décision prise à la dernière minute révèle toutes les faiblesses d’une intrigue improvisée, sans fondement et faussement complexe.

Non, rien de tout ça. Mon seul soucis avec la série est tout autre.
Un lecteur lambda qui serait tombé par hasard sur la poignée de réactions au texte de Tigrou pourrait facilement arriver à la conclusion que voici : « le vrai problème de Ju, c’est que tous les fans de Battlestar Galactica sont d’insupportables cons. »

Bien évidemment, cette conclusion sommaire, atteinte de façon bien trop hâtive, ne reflète pas entièrement la réalité. Non, en fait mon principal soucis avec Battlestar Galactica, ce sont ses fans les plus enragés, ceux qui ne comprennent rien, ceux qui ne voient rien, ceux pour qui la moindre remarque négative envers la série est prise comme une insulte envers la religion Galacticonne toute entière. Mon problème c’est le fanatique, celui qui n’arrive pas à prendre le recul nécessaire pour apprécier le second degré dans un texte, celui qui se braque immédiatement, parfaitement imperméable aux arguments avancés.
A ceux là, je n’ai pas grand-chose d’autre à dire que « Ta Gueule, T’es Moche ».
A tous les autres, bien majoritaires malgré ce qu’on pourrait croire, aux gens que j’aime bien et qui je l’espère ne se reconnaissent pas dans les lignes précédentes, j’adresserais un autre message : « Bon Courage. Soyez forts. Battlestar Galactica, c’est trop de la balle... Apparemment. »


In Treatment – Vendredi – 21h – Les fans de BSG
Seconde couche, par Jéjé

A-t-on jamais vu un fan pur et dur de Law & Order prendre comme une insulte personnelle une remarque négative faite sur Dick Wolf ?
A-t-on déjà vu un adorateur d’Ugly Betty pondre des textes de plus 1000 caractères pour exiger le respect qui lui est dû à l’auteur d’un papier qui aurait glissé que les adorateurs d’American Ferrera auraient un Q.I. inférieur à celui d’un concurrent de Big Brother ?
Simon Cowell pourrait se moquer pendant des heures du résultats des votes du public de sa propre émission (American Idol) qu’il recevrait moins de lettres outragées que s’il émettait une doute sur la cohérence de la mythologie de Lost.

Pourquoi, dès lors qu’une série à mystère dure plusieurs années, voit-on surgir des cohortes de défenseurs aveugles, susceptibles et sans humour ?

J’ai ma petite théorie.
Très, très sérieuse avec plein de mots compliqués.

Lost, X Files et BSG, exemples de ces séries fanatogènes, ont en commun ce que l’on appelle une mythologie complexe, c’est-à-dire un ensemble d’intrigues de fond aux ressorts inconnus des personnages et des spectateurs et dont le dévoilement progressif doit permettre d’exposer un univers narratif cohérent et satisfaisant.
Les seuls sensés avoir une vision globale sont les créateurs et scénaristes.
Quand une série dure, les révélations majeures sont délayées à mesure que les fausses pistes s’accumulent et que de nouvelles interrogations apparaissent. Tant que le ratio question/réponse est bien dosé, le spectateur peut gérer sa frustration de ne pas être en possession de la vue générale, frustration à l’origine de son plaisir initial.
Mais qu’un petit déséquilibre apparaisse et le doute s’installe.
« Aurais-je vraiment un jour l’ensemble des réponses que j’attends ? Seront-elles satisfaisantes ? Seront-elles capables de tisser des liens cohérents entre les différentes périodes de la série ? Me prend-on vraiment pour un con en me disant que Tori est un Cylon ? »

C’est à ce moment là que le schisme va s’opérer et partager les spectateurs assidus en deux catégories : les sceptiques et les croyants. C’est Scully et Mulder all over again.

Les premiers vont continuer à alimenter leurs doutes ou s’en défaire en se basant sur ce qu’ils vont observer dans la série. Certains, malgré les incohérences qu’ils auront relevées, vont tenter de prendre du plaisir épisode par épisode, relativiser l’importance de la mythologie générale et attendre avec plus ou moins d’impatience la fin de la série pour voir les scénaristes réussissent à s ’en sortir. Et s’ils sont perdusiens, se moquer de la série. D’autres vont laisser tomber.

Les seconds vont s’interdire de continuer à douter et décider que « tout a été planifié depuis le début », qu’« Ils » ont les réponses et qu’il faut simplement attendre.
Cette prise de position empêche ainsi de réévaluer l’adoration initiale. Effectivement, comment apprécier avec autant de ferveur les épisodes des premières saisons si l’on sait que la mythologie esquissée à ce moment là ne tient pas ses promesses ? (L’avantage des « formula show » est qu’une baisse de régime durant une période n’entache en rien la qualité des épisodes antérieurs et ne préjuge pas de celle des suivants. C’est pourquoi un fan de Law & Order sera toujours plus serein qu’un aficionados de Lost !)
Une seule solution, donc.
La foi.
La foi dans les créateurs de leur série.
D’où les comportements typiques de (nombreux – vous voyez, pas de généralité !) croyants.
— susceptibilité à fleur de peau
— positionnement victimaire
— déni des arguments potentiellement gênants
— et surtout un gros manque d’humour !

Selon Paul W. (le conseiller es psychanalyse du site), cette dévotion soudaine à une équipe de scénaristes est en fait un mécanisme de protection pour des individus dont l’ego est sur-dimensionné et qui dans le même temps sont en constante recherche d’approbation. Ainsi, pour eux, toute attaque dirigée contre la série sera-elle ressentie comme une remise en question de la supériorité de leur jugement, de ce qui constitue pour eux l’élément fondamental de leur personnalité. Pour ne pas s’effondrer, ils doivent balayer ces attaques en les mettant sur le compte d’intentions malfaisantes d’individus décidés à leur nuire et surtout ne pas répondre avec des arguments rationnels. Autoriser le débat, c’est laisser vivre la possibilité de la faillibilité de leur jugement. Ils se tournent alors vers les seuls qui ne les mettront pas en cause : les créateurs de la série.

Pourquoi croyez-vous que l’on n’entend plus la voix des fanatiques de Heroes ? Parce qu’ils ont réussi à prendre du recul et qu’ils ont pris conscience des défauts de la série ?
Que nenni.
En désavouant publiquement la saison 2, Tim Kring a plongé nombre de ses suiveurs en situation de rupture. C’est dans les chambres capitonnés des hôpitaux psychiatriques que se trouvent maintenant les défenseurs abandonnés de Sylar et compagnie. Enfin, les plus chanceux d’entre eux. Soyez indulgents pour ceux qui errent dans les rues, la bave aux lèvres, en ânonnant les noms des personnages...

Voilà, voilà... La semaine prochaine, nous verrons que Survivor, Une Nounou d’Enfer et The Wire sont les composants essentiels d’une thérapie permettant de sortir d’un état de fanitude extrême envers une série à mythologie !
Car, oui, je dois confesser que j’ai vraiment, vraiment, adoré X-Files pendant des années... Mais vraiment !


Modération
Joma seul contre tous

Ce n’est pas vraiment mon tour de parler cette semaine. Mais même au fond de mon trou, je n’ai pu échapper à la tempête qui a agité le site à propos de Battlestar Galactica.
Je ne m’en suis pas mêlé parce que je n’ai vu le premier épisode qu’aujourd’hui, et que tenez, j’ai plutôt bien aimeé, comme quoi il faut arrêter de dire que la rédaction de pErDUSA est dominée par la pensée unique.
Puis Jéjé nous pond un papier magnifique qui, sous couvert d’humour, nous prouve qu’il y a dans cette rédaction des gens vraiment intelligents.

Son texte explique aussi pourquoi le site a toujours eu une réputation sulfureuse. Pas seulement parce qu’on pense que l’on a toujours raison (d’accord ça y joue beaucoup), mais bien parce qu’une partie de la rédaction ne croit plus dans les scénaristes et les créateurs, et que cela se ressent forcément sur la manière de parler des épisodes ou d’une série en général. Et il ne s’agit pas ici de croire, comme pour la foi décrite par Jeje, pour se raccrocher à l’idée qu’une série est toujours bien, mais bien que tous les scénaristes ne sont plus capables de raconter des histoires sur le long terme.

Que la série soit mythologie ou pas n’est pas vraiment le sujet, c’est bien avec ceux qui écrivent que le problème se pose. Par exemple, House MD n’est pas une série mythologique et elle a pourtant autant souffert que BSG sur ce site ; elle n’est pas la seule d’ailleurs. Bien évidement, comme House MD l’a prouvé, quand il y a un regain de qualité ou un changement intéressant dans l’histoire la rédaction le fait savoir, même si on a tendance à penser que cela ne va pas durer.
Mais quand un membre de la rédaction ne se décide pas à regarder la saison 2 de Friday Night Lights de peur d’être déçu, c’est bien qu’il y a un problème avec les scénaristes et leur choix sur le long terme. Et le fait que Katim a merdé une partie de la saison ne rassure personne, car ce n’est ni le premier, ni le dernier showrunner à se planter dans le choix des intrigues. Ce qui fait qu’on entend de plus en plus cette phrase : "J’aurais préféré que la série soit annulée en saison x pour éviter d’être déçu". Les scénaristes n’ont plus droit à l’erreur, Rob Thomas est passé de génie à sombre crétin en l’espace d’une saison.
Je ne sais pas, en revanche, si ce problème est lié à notre manière de regarder les séries et de l’attente que l’on peut en avoir, ou bien si la manière d’écrire a changé depuis...
Alors, qu’est-ce qui reste comme choix ? Abandonner la série mythologique et ne regarder que du formula show ou de la real-tv pour éviter d’être trop déçu ? Personnellement, sûrement pas, quelque soit les déceptions que la série mythologique peut m’apporter je continuerai à en regarder (la mythologie d’X-Files finissait en eau de boudin, mais bon nombre de ses épisodes indépendants restent d’une grande qualité), même si cela veut dire continuer à subir les sarcasmes de Tigrou par la même occasion.
Quant à vous lecteurs, s’il en reste en ce moment, faites aussi votre choix en sachant que si vous continuez à venir sur pErDUSA, la série que vous aimez se fera égratigner par des gens de la rédaction. Cela sera dur mais "dura lex sed lex", comme disait nos amis de Rome.


Ma Semaine A Nous : The Forum Edition, part III
Troisième couche et réponse à Joma, par Jéjé

Dans son papier, Joma s’interrogeait sur notre capacité (et sur sa perte éventuelle) à avoir confiance dans les scénaristes à développer des séries sur le long terme.
Et je dois concéder que de ce point de vue, je suis de plus en plus sceptique en ce qui concerne les séries des networks.
En général les séries qui survivaient à leur première saison dans les années 1990 gagnaient en maturité dans les quelques saisons suivantes et trouvaient vraiment leur rythme et leur ton à partir de la deuxième. Je pense à E.R., X Files, The Practice, Ally McBeal, Melrose Place, The West Wing, Friends, Frasier (oui, je peux citer Frasier désormais), Once & Again et évidemment Buffy et Angel...
J’ai l’impression que c’est désormais devenu une situation d’exception. Ugly Betty. Et ??

Je ne pense pas qu’il y ait un manque de talent dans la génération actuelle des scénaristes, je pense plutôt que l’évolution des conditions de production et de diffusion joue une grande part.
On le voit depuis quelques années, les séries ont une durée beaucoup plus courte pour s’imposer à l’antenne. Beaucoup d’entre elles sont annulées au bout de seulement quelques épisodes.
Cet état de fait peut expliquer que les « pitchs » des séries soient beaucoup plus précis et sophistiqué. Ils doivent permettre de capter immédiatement l’attention des téléspectateurs en jouant le plus souvent sur la sensation d’originalité. C’est un soap entre voisins mais il y a un gros mystère. C’est une série carcérale mais on va suivre l’évasion des personnages. C’est une sitcom avec des amis à New York mais on va suivre la recherche de l’âme sœur du personnage principal. C’est une série policière mais avec un détective immortel. C’est l’histoire d’une prise d’otage qui a duré 52 heures.
La formule fonctionne en général correctement pendant la première saison, mais le petit truc en plus finit rapidement par se révéler artificiel et condamne rapidement les scénaristes à la répétition.
C’est une chronique sociale dans une petite ville du Texas, mais en deuxième saison, on rajoute un meurtre !
Nooonnnn !
C’est une série judiciaire mais le personnage principal pense qu’il est un prophète.
J’aime vraiment beaucoup Eli Stone. Je trouve que les scénaristes s’en sortent à merveille et exploite finement les possibilité du pitch de départ. Mais pendant combien de temps vont-ils pouvoir le faire ? La rumeur voudrait qu’ABC soit tenté par une deuxième saison. Moi, je ne sais pas. Treize bons épisodes, ça me suffit. Je n’ai pas envie de voir les personnages secondaires devenir des caricatures d’eux-mêmes en milieu de deuxième saison et s’offusquer une fois de trop du comportement erratique d’Eli.

Ils ont pas tous l’air mignons et sympathiques ? Et bien je n’ai pas envie de tous les détester l’année prochaine !

C’est pourquoi (bien que la grève n’y soit pas étrangère) j’ai commencé à suivre avec plaisir de plus en plus de séries anglaises. Leurs saisons sont courtes. La continuité est en général bien maîtrisée sans besoin d’épisodes de remplissage. Et les séries durent rarement plus de quatre saisons.
Si on me vendait trois saisons de treize épisodes d’Eli Stone, je serais absolument preneur. Avec confiance.


"Damage que je n’ai pas regarde avant"
Tigrou rattrape son retard

Mieux vaut tard que jamais ! Avec quelques mois de retard, je me suis fait la semaine dernière une intégrale de la série Damages. 13 épisodes en moins de 13 jours… Et bon sang, qu’est-ce que c’était bon !

Quand on pense à Damages, on pense d’abord à la star, à l’argument de vente de la série : Glenn Close. Magistrale, elle incarne avec classe et finesse le personnage de Patty Hewes, une avocate manipulatrice et sans scrupules qui ne renonce devant rien – ou presque – pour gagner. Pourtant, malgré cette performance exceptionnelle, on se rend compte dés le premier épisode que réduire Damages à "la série de Glenn Close" serait une erreur. Car si Patty et ses manipulations sont au centre de la série, le personnage ne trouve sa saveur et son intérêt que dans sa confrontation permanente avec Ellen (Rose Byrne, parfaite elle aussi), la vraie héroïne de Damages, celle qui prête son point de vue au téléspectateur tout au long de la première saison.

J’avais un peu peur que cette confrontation entre une boss tyrannique interprétée par une grande actrice et une jeune employée naïve ne vire vite au Diable s’habille en Prada version thriller… (En gros : une cruche sans véritable ambition qui passe son temps à geindre et à énerver le téléspectateur sans jamais se laisser compromettre par sa patronne).

Heureusement, les scénaristes ont habilement évité cet écueil : à la fois victime, double et rivale de Patty, Ellen est attachante sans être niaise, et suffisamment ambitieuse et influençable pour que son évolution au contact de Patty nous intéresse (eh oui, quand c’est bien fait, il y a un côté jouissif à voir un personnage intègre se faire corrompre petit a petit par son environnement).

Ajoutez à cela une intrigue judiciaire au suspense et aux révélations très bien dosées, des personnages secondaires très réussis (à part le personnage de Tate Donovan, qui fait franchement pâle figure entre Patty et Ellen… il faut dire que les sourire de playboy permanents de son interprète n’aident pas a le prendre au sérieux), une utilisation judicieuse des flashback qui donne du rythme de la série et une conclusion à la hauteur de nos attentes, et vous obtiendrez un thriller haletant et intelligent, dont le seul véritable défaut est sa réalisation très inégale et pas du tout homogène qui empêche souvent le téléspectateur se plonger complètement dans l’ambiance.

A cette réserve près, Damages est sans conteste l’une des meilleures séries de 2007. La seconde saison qui s’annonce aussi différente qu’ambitieuse : si elle tient ses promesses, il se peut bien qu’on ait une série culte sur les bras l’an prochain !


Il n’y a pas qu’Ingrid dans la vie
Conundrum joue au sauveur

Alors que la semaine ’Battletrash Galactica’ continue sur pErDUSA, j’ai réalisé quelque chose de positif concernant la série. Mary MacDonnell est vraiment une actrice douée.

C’est pour cela qu’elle doit quitter la série.

Ses talents ne sont pas (ou plus) employés à bon escient. Et chaque semaine, elle fait ressortir un peu plus l’inégalité du talent des acteurs de la série. Oui, elle serait une bonne addition à un grand drama comme Damages, ou Law & Order. Et pendant les 40 minutes qui me restaient devant la série, je me disais qu’il devrait y avoir d’autres Ingrid Betancourt à libérer des jougs de mauvais scénaristes. Sara Ramirez, par exemple, était prodigieuse dans Spamalot, il n’y aucune raison qu’elle ne le soit pas dans un bonne sitcom. Grey’s Anatomy ne l’utilisera jamais comme elle le mérite ! Emily VanCamp est une jeune actrice vraiment douée. Brothers and Sisters a la fâcheuse tendance à rendre ses personnages détestables, et ses acteurs inspirent en moi une grande pitié. Emily mérite mieux, Rob Thomas pourrait aisément lui trouver une place dans l’un des 74 pilotes qu’il a en projet pour l’année prochaine.

C’est sûr que le monde les a un peu oubliés, et que Nicolas Sarkozy ne fera rien pour elles. Mais Mary, Sara et Emily, soyez fortes, pErDUSA pense à vous.


FYI : NBC+ BS -LOL=OMGWTF
Blackie revient sur les comédies du jeudi soir

Hein, Bateul..quoi ? Je ne sais pas pourquoi la rédac s’exite avec ces histoires de Galak alors qu’il y avait beaucoup plus important cette semaine : le retour des comédies du jeudi sur la chaîne du peacock, pardi !
Bon le petit souci, c’est que mon enthousiasme est vite retombé comme un soufflé.

Le premier fautif est My Name is Earl. Sa reprise la semaine précédente avec un double-épisode m’avait légèrement déçue, toute sa partie dans l’imaginaire de Earl ayant plombé les délires très sympas de ses copains. Se moquer des vieilles sitcoms pourries en reprenant exactement les mêmes gags affligeants, ça n’est pas drôle. Surtout si on l’applique une scène sur deux, histoire de totalement faire retomber les rires provoqués par Randy ou Joy.
Le dernier épisode fut donc une énorme grosse déception car, contrairement à ce que j’avais compris, Earl n’est toujours pas sorti du coma et rêve encore de sa sitcom médiocre qui bouffe la moitié du temps d’antenne. On n’en a pas fini avec cette idée pourrie. Faire ce genre de remplissage sur seulement vingt minutes est pitoyable, mais le pire est que la partie concernant Randy&Co ne m’a pas plus fait rire, ce qui a du m’arriver très rarement devant Earl. Si les producteurs veulent absolument ramener Alyssa Milano, autant attendre d’avoir une véritable intrigue à lui fournir. Le corps de Billie est également à l’hôpital à ce que je sache, il y a donc des moyens de lui faire faire quelque chose.

Beaucoup de gens se sont plaint de l’arc sur la prison à cause de la mise de côté de la liste, alors que les scénaristes se démenaient tellement pour bousculer leur univers qu’on atteignait des sommets de (bonnes) conneries. Ben voilà, ils l’ont retrouvée leur liste. Et moi je me fais chier devant une de mes sitcoms préférées.

J’en attendais beaucoup moins de Scrubs, mais je ne pensais pas assister à un truc pareil. Du mauvais, certes, mais pas autant de vide. Aucune véritable intrigue, des personnages qui ne foutaient pas grand-chose, n’évoluaient pas (à moins de considérer « Eh si on se voyait plus souvent ? » « Ok » comme une quelconque avancée), un janitor présent trente secondes et des personnages secondaires totalement absents.... zzzzzzzzzzzz. Tiens, c’est sur quelle chaîne déjà The Ghost Whisperer ?

Concernant The Office, je ne peux pas vous dire ce qu’il en était car j’ai complètement perdu tout intérêt à son égard depuis les épisodes d’une heure. Gizz me dit que seule la prononciation du mot « wicked » l’a réveillé et je fais confiance à son avis. Parce que maintenant, il aime Spaced, preuve ultime de bon goût.

Heureusement que 30 Rock est venu sauver un peu cette soirée misérable. Quand les employés de TGS abordent le comportement de candidats de real-tv de compétition, pendant qu’on a droit à des extraits de la fausse émission "MILF Island", le résultat ne peut être qu’hilarant. Et l’adoratrice de Survivor en moi pousse forcément des cris surexcités à chaque référence absolument pas déguisée.

Je n’ai tout de même pas pu m’empêcher d’avoir des pointes de doutes concernant les intentions cachées de Tina Fey derrière cet épisode. Riait-elle en toute bonne foi de Survivor et ses copies, ou essayait-elle de nous marteler que sa série est bien meilleure que ces "horreurs de shows non scriptés" ? Oui je doute de Tina, ce qui va me valoir une thérapie de groupe, et je me prends peut-être la tête pour rien. Mais la faute revient à ses déclarations récentes concernant un soit-disant manque d’humour du Daily Show et de Jon Stewart m’ayant assez frappée, tout en criant les louanges de Saturday Night Live. Oui SNL, ce truc plus drôle ni pertinent depuis trente ans où les comédiens réguliers lisent les cartes de leurs propres sketchs ! (Je sens d’ici le regard de haine de Drum). Lorsque je lis certains de ses propos la faisant paraître imbue d’elle-même, je ne peux m’empêcher d’avoir une vision de sa série quelque peu modifiée.
Je l’aime toujours, mais Tina devrait faire attention concernant ses vannes envers Jeff Probst, l’univers n’apprécie pas beaucoup. Jonathan Penner l’a payé de son genou, lui.

Ce jeudi soir n’était donc pas aussi bon que je l’espérais, mais je devrais arrêter de rejeter systématiquement la faute aux scénaristes, à la grève, aux acteurs et à BritBrit. Blâmons plutôt le véritable responsable de tous les maux du monde, Ben Silverman, ou comme j’aime à l’appeler AILBU.
Asshole I’d Like to Beat Up.


Give’em the old Razzle-Dazzle...
Gizz se prend pour Ben Silverman

En exclusivité, pErDUSA s’est procuré les premières informations sur le futur hit de l’an prochain sur NBC (la diffusion du pilote après le Superbowl, si ça c’est pas de la confiance aveugle, je suis un fan de BSG...). J’ai nommé The Office U.S. 2.0, spin-off de l’adaptation ratée (oui, je change d’avis encore plus souvent que de chemise) d’un chef d’oeuvre anglais que je m’administre maintenant en soin palliatif à son placebo américain après chaque injection hebdomadaire.

Voici la note d’intention rédigée par Ben Silverman lui-même, qui écrira et réalisera le premier épisode. (traduction Yahoo).

Titre provisoire : Dumb and Dunder
Format : Half-Hour Show

Pour d’abord répondre aux mauvaises langues que j’entends déjà crier à l’infamie spinoffienne, je dirais que je ne vois pas ceci comme un Spin-Off, mais plutôt comme une franchise. Le principe est de minimiser l’investissement créatif, en conservant un style visuel, déclinant un concept qui marche afin de s’assurer une audience importante et un marketing encore plus efficace.

Situation :
Oubliés, le papier et la Pennsylvanie, la corporation de Dunder-Mifflin décide désormais de se diversifier en investissant dans des secteurs d’avenir. Le marché du papier est morose, les éditions de livres diminuent et le marché de l’e-mail concurrence beaucoup trop fortement la bonne vieille lettre timbrée, il est temps de se tourner vers les nouvelles technologies, et plus particulièrement Internet.
Bienvenue donc à Belmont, en bordure de la Silicon Valley, un coin charmant de la Californie. Nouvellement implanté, le bureau de "Dunder-Mifflin Technology" est géré par Sean Walrus, jeune et tout frais patron d’une dizaine d’employés nourris à Space Invaders et à Youtube.
La série mettra en scène les difficultés de ce jeune patron brillant, charmant et talentueux à gérer ses troupes, plus préoccupées par les powerpoints hilarants, les montages photoshop et les amourettes de bureau, que par la réussite financière et un développement innovant de leur entreprise, aux prises avec la masse concurrentielle effarante qui les guette à chaque tournant.
Les personnages secondaires (qui restent à déterminer en "profondeur" après une étude de marché sur l’ensemble du territoire américain) seront facilement identifiables grâce à des caractères et des physiques typés, afin de faciliter l’écriture des gags récurrents et d’égayer l’ambiance du show (l’originale étant parfois un peu morose, et les gags peu grandiloquents).
L’histoire d’amour entre le responsable réseau et la chargée de marketing sera soumis aux votes des spectateurs, ceux-ci décidant si ces derniers doivent vivre une histoire d’amour, aux dépens des intrigues comiques de la série. Cette interactivité permettra d’augmenter l’investissement personnel des téléspectateurs et de faire encore grandir l’audience (certainement déjà impressionnante dès le premier épisode) au fil de la série.

La série reprendra le style documentaire de The Office, en y administrant les améliorations nécessaires à l’évolution des technologies et à la demande du public (la série précédente ayant certainement commis l’erreur maintenant irréparable de rester proche du style désuet de la série originale britannique, maintenant vieille de 7 ans, et beaucoup trop européenne). Ainsi, l’utilisation des montages alternés, split-screens, caméras à la première personne et bien évidemment de la musique seront rendus récurrents afin de dynamiser ce principe mockumentary de base solide mais parfois soporifique. Preuve en est que The Office UK a dû miser sur des intrigues très bien écrites et fines pour contrebalancer cette faiblesse, chose qui ne sera pas aussi essentielle ici.

En résumé, cette série a tous les atouts pour être le futur hit de NBC. Un ancêtre britannique aux critiques parfaites, un parent américain à l’audience forte, une adaptation au marché actuel, et un plan marketing de la chaîne agressif pour l’année à venir. Cette série est faite pour vous !

On se voit au squash,

Amicalement vôtre, Ben.

la Rédaction
P.S. Non vraiment, ne vous sentez pas obligé de monter sur des grands chevaux intergalactiques pour nous dire que nous n’avons rien compris à BSG, ce n’est vraiment, mais alors vraiment pas, la peine.