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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°74: Semaine du 15 au 21 septembre 2008

Par la Rédaction, le 21 septembre 2008
Publié le
21 septembre 2008
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, nous accueillons "pErDUSA, the Next Generation" parmi nous. Iris et Tomemoria sont des transfuges du forum qui viennent respectivement écrire des critiques de Pushing Daisies et de Friday Night Lights et prendre le relais sur Ma Semaine à Nous à chaque fois qu’un membre de la vieille rédaction se trouvera une excuse pour ne rien faire. Ce qui va arriver souvent.
Parce que Mad Men va sûrement être snobé par les Emmys, nous avons décidé de mettre Jon Hamm, alias Don Draper, à la une de cette semaine n°74.

Stupéfiant !
Tigrou, premier fan de Mary Louise Parker

Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu ce qu’on appelait, d’antan, un "orgasme télévisuel". Tellement longtemps, d’ailleurs, que j’en avais presque oublié que ça existait… Les séries et moi, depuis la grève de l’an dernier, on s’était installés dans la routine, et on se contentait de quelques petits spasmes de contentement en mode automatique parce que "ah ah Betty s’est pris une porte dans la figure" ou "hi hi Blair a écrabouillé la petite Jenny" : un sourire, une vague envie de voir la suite la semaine suivante à la même heure et, hop, au lit !

Et j’avais beau me souvenir, vaguement, de ce que j’avais pu ressentir dans ma lointaine jeunesse devant les derniers épisodes de Rome ou de Six Feet Under ou le "I know what happened" de Veronica, tout ça me paraissait loin, très loin…

Et puis, mardi, j’ai vu le season finale de Weeds. Et je me suis enfin rappelé pourquoi je consacrais plusieurs heures de ma semaine à regarder des séries : pour ce plaisir incroyable qu’on peut avoir devant un épisode qui, sans être parfait et sans qu’on puisse trop dire pourquoi, nous atteint en plein cœur, et nous happe pendant trente minutes avant de nous abandonner retournés et haletants, hésitant entre le besoin de faire une pause et celui de voir la suite immédiatement… Une sensation qu’on ne peut avoir que quand on a déjà passé plus d’une dizaine d’heures en compagnie de la dite série, qu’on en connaît bien les personnages, les acteurs et les codes. Parce que les séries, c’est comme le sexe : passé l’attrait de la nouveauté, c’est avec celles qu’on connaît le mieux qu’on prend le mieux son pied !

Tout ça pour dire que le season finale de Weeds était une petite merveille… Et pourtant, je ne m’attendais pas à grand chose, puisque j’avais que moyennement aimé la saison qu’il concluait.

Première bonne surprise : il prenait toutes nos attentes à contre-pied. Après l’épisode précédent, on pouvait imaginer un finale à cent à l’heure, plein d’action et de violence… Eh bien pas du tout : Jenji Kohan ne cède pas à la facilité, et nous offre un épisode au rythme lent, dans lequel l’action passe au second plan pour permettre à la série de se concentrer sur ses personnages… Et surtout sur Nancy, évidemment, qui n’a jamais été aussi vraie et aussi bien écrite que dans cet épisode.

Un gros risque (combien de séries ont, comme Heroes ou Angel, lamentablement raté leur finale en refusant de nous offrir les scènes d’actions toutes simples – mais un peu chères à produire - qu’on attendait depuis 21 épisodes ? ), mais un risque qui est ici récompensé, puisque l’épisode fonctionne à merveille. La tension y est palpable du début à la fin, et ces trente minutes de Weeds resteront parmi les plus pesantes que j’ai jamais vues à la télévision… Pour une série soit disant « comique », c’est une sacrée performance !

Je passe rapidement sur le jeu de Marie-Louise Parker, qui nous rappelle encore une fois, - mais est-ce encore nécessaire ? - qu’elle est tout simplement la meilleure actrice de toute la télévision américaine. Oui, la meilleure. Loin devant ces sympathiques amatrices aux noms en "a*ker" que sont Polly Walker, Amy Acker ou Sarah Jessica Parker.

Car franchement, qui d’autre à la télévision, ou même au cinéma, peut susciter autant d’émotions différentes en étant seul face à la caméra, sans musiques ni artifices, pendant une scène entière ? Pas une actrice de Lost, ça c’est sûr…

Et je ne vous parle même pas de la réalisation de l’épisode ! Elle était tout simplement magnifique, et les scènes de la salle de bain, de la voiture ou même du coup de téléphone entre Nancy et son méchant petit copain sont parmi les plus belles (esthétiquement parlant, mais le contenu est à la hauteur) qu’il m’aient été donné de voir à la télévision…

Quant à la direction prise par la série, elle est elle aussi surprenante : alors que je m’attendais (sans grand enthousiasme) à voir Nancy et sa famille partir en programme de protection des témoins l’an prochain, le cliffhanger change la donne, et réussit à être surprenant sans sembler pour autant sortir de nulle part. (On pouvait se douter que XXX était YYY, et le thème de la ZZZ a été souvent abordé cette année, à travers le magasin, les relations de Nancy avec ses fils, celles de Celia avec sa fille… Cette phrase a été codée pour ne pas trop spoiler les curieux qui liraient l’article sans avoir vu l’épisode !)

Au final, le seul regret que je puisse avoir concernant ce magnifique épisode, c’est qu’il conclue une saison assez inégale, dont le début aura été en partie plombé par le retour "pas forcé du tout" de tous les personnages soit disant évacués à la fin de la troisième saison (j’aime bien Doug et Celia, mais ils n’auront vraiment servi à rien cette année) et dont certaines intrigues auront été assez mal gérées, avec des introductions ou des résolutions trop souvent bâclées (le pitch du début de saison évacué en un épisode pour être remplacé par un tunnel, Celia qui devient cocaïnomane en 15 minutes sans raisons…).
Mais, en y regardant de plus près, cette saison qui se voulait "de transition" aura quand même réussi le principal : redéfinir la série et ses héros (Nancy, bien sûr, mais aussi Andy qui est enfin devenu un personnage à la hauteur du talent de Justin Kirk) en douceur avant de les lancer avec ce finale dans une nouvelle direction…

Et, même si je sais très bien que la saison 5 sera aussi brouillonne et imparfaite que les autres, j’ai sacrément envie de voir comment tout ça va continuer maintenant… Dans l’espoir de retrouver, peut-être, un jour, les même sensations que devant cet épisode !


She’s acting dumb, that’s what you’ve come to expect
Iris, deuxième fan de Mary Louise Parker

Qu’on soit clair : Le finale de Weeds m’a déçue.

D’accord, d’accord, j’ai été totalement immergée dans l’épisode dont la lenteur ne m’a absolument pas gênée, je n’ai pas vu les minutes filer, et je suis impatiente de voir plusieurs intrigues développées l’an prochain, mais j’en ressors quand même avec un léger "What the fuck ?" pendu aux lèvres.

Le point fort de l’épisode est évidemment MLP.

Même si Doug a droit à une scène très amusante, quoique prévisible, que Globuleyeskid commence enfin à m’intéresser (mais pas au point d’apprendre son prénom, faut pas déconner), malgré ses deux acolytes emos et insipides qui penchent violemment du côté "underaged pornstar", et que le personnage d’Andy risque d’enfin avoir une vraie bonne intrigue, c’est Nancy qui donne tout son intérêt à ce finale.

Elle crève littéralement l’écran, et je ne me souviens pas de la dernière fois où, devant un épisode inédit, je me suis retrouvée avec la chaire de poule et une boule dans la gorge tellement j’étais prise dans une scène, et bouleversée.

(Inédit parce que je viens de finir mon énième marathon Veronica Mars et que ses deux premiers season finale étaient de la balle. VM c’est bien, si vous l’avez pas encore fait, mangez-en. Ceci était un message subliminal gracieusement offert par Tyler Durden)

La scène dans la salle de bain doit être la plus belle chose que j’aie vue depuis bien longtemps, avec deux acteurs au top, une musique parfaitement adaptée, et cette ambiance pas vraiment descriptible qui m’a donnée l’impression d’être hors du temps, dans une bulle.
Celle de la voiture également m’a fait un joli choc, et je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à l’époque où on reprochait au personnage de Nancy de toujours s’en sortir à grand renfort de regards de biche, cils battants etc. Je me suis rendu compte d’un seul coup du chemin parcouru, et damn, ça fait du bien.

Maintenant, ça explique sûrement ma déception par rapport à la scène finale. J’ai eu l’impression que ça arrivait un peu de n’importe où, que c’était là parce que justement les scénaristes ne voulaient pas, et à raison, écrire une saison avec Nancy en protection des témoins. L’idée en elle-même ne me dérange pas, c’est juste que je trouve cette fin inadaptée. Parce que justement, Nancy se retrouve à nouveau à faire son sourire gêné, et que ça, c’est ni à la hauteur de la femme qu’elle est devenue, ni Kief’Cool.


Les rêves américains
Joma prend la défense des petites gens

En regardant les débuts de saison de Privileged et Gossip Girl je me suis demandé pourquoi les créateurs de séries se forçaient à choisir la haute société comme cadre de leur teen show.
Les années Bush auraient-elles déteintes sur nos amis scénaristes, qui désormais ne peulent plus montrer une classe moyenne heureuse, (ou pas), pour intéresser les téléspectateurs ?
Ma mémoire me joue sans doute des tours - vieillesse quand tu nous tiens - mais dans les années 80-90, il me semblait que la classe moyenne était l’essence même du personnage principal des teen show.
Il y a quand même une sacrée différence entre My So Called Life/Angela 15 ans, Freaks and Geeks, Life As We Known It, Party Of Five/La Vie à Cinq, Dawson (etc.) et The O.C., Gossip Girl, Privileged ou le désormais fameux 90210 : The Next Generation.
Bien sûr on pourra me rétorquer que Veronica Mars n’était pas elle-même une fille de la classe aisée, même si le cadre de la série était lui centré sur la ville d’une élite... Alors que 90210 : The Original Serie [1] tendait vers la haute société californienne. Ben oui, Beverly Hills c’est pas Farmington. Allez savoir, ça serait la cerise sur le gâteau si Darren Star était responsable du fait de plus voir que des gros riches à la télé.

En ca me fait bien marrer que l’idée du succès soit passée de la villa en banlieue à celui du château sur la colline, au moment même où l’actualité nous montre l’effondrement d’un système bancaire qui permettait à une certaine catégorie de la population d’avoir justement sa maison en banlieue, les mêmes que l’on pouvait voir dans nos série d’antan.
Il faut croire que les scénaristes avaient tout prévus depuis longtemps et nous y préparés insidieusement, chapeau les gars.


Sunny Philly, c’est vraiment la dernière chance, au dernier moment *PaLaLaLam*
Gizz aime les comédies qui se déroulent sans accroc

Cette semaine, la comédie qui ravive le rêve de tout un chacun d’ouvrir un bar avec ses meilleurs amis, était de retour. Et pas qu’un peu.
Avec une double dose. Et c’était ce que j’ai pu voir de plus drôle à la télévision cette année, en excluant les séries non-américaines (j’essaie de me soigner et d’éviter de les citer à tout va) et la demande en mariage de Domenech.
Comme les deux précédentes saisons, le scindage des intrigues entre groupes changeants fonctionne très bien. Le duo Charlie/Dee d’un côté et Mac/Dennis de l’autre, avec DeVito entre les deux dans le premier épisode, puis DeVito/Dee et Mac/Dennis/Charlie dans le deuxième sont toujours variés, et pour le moment pas redondants. C’est un vrai plaisir à chaque fois de découvrir "le scindage du jour" (ça me rappellerait presque le bon temps de Coupling, tiens...), et je n’ai toujours pas réussi à décider quelle était mon association préférée. Du fait, je ne suis pas de ceux qui sont déçus de l’arrivée de Danny DeVito (qui date un peu, mais c’est le seul grand changement de la série depuis ses débuts), principalement parce qu’il permet ces variations, même si son personnage est certainement le moins sympathique).

Le premier épisode était une bonne remise en jambes, irrévérencieuse comme il le faut, avec un peu plus de réussite comique du côté de Charlie et Dee en cannibales en manque de chair fraiche (même si l’intrigue rappelait cruellement la dépendance au crack de Dennis et Dee en saison 2). Le deuxième est complètement jouissif, avec nos 3 compères en plein revival d’une version de l’Agence Tous Risques tout sauf altruiste malgré le titre qui pourrait laisser croire qu’ils ne veulent que le bonheur et le pétrole pas cher sur Terre. Charlie est au sommet dans le rôle de Looping. Wild Card bitches !

Que du bonheur, qui nous tiendra deux petits mois, le rythme de la première moitié de saison étant de deux épisodes par semaine. C’est peut-être un peu de gâchis, balancer 15% de la saison d’un coup (oui, j’ai perdu 8 secondes de ma vie pour ce calcul...), mais on ne va pas bouder notre plaisir !


The Amy Awards
Conundrum serait presque jaloux de Will Arnett

Pour la première fois depuis sa première saison, un membre de la distribution de Saturday Night Live est nominé aux Emmy Awards. Amy Poehler est en compétition avec Kristin Chenoweth, Holland Taylor, Vanessa Williams et Jean Smart. Quatre actrices talentueuses et douées (dans The Practice pour Taylor, et Frasier pour Smart) mais qui ne doivent en aucun cas gagner la statuette dorée face à Amy.

Amy Poehler représente SNL dans son meilleur aspect. L’émission n’est pas toujours drôle, l’édition de cette semaine nous l’a cruellement rappelé, mais Amy rehausse toujours le niveau d’une blague un peu plate ou d’un sketch qui manque de tonus. Elle est l’un des membres le plus versatile de l’ensemble. Alors que chez les hommes, chacun trouve sa niche (l’imitation pour Hader et Hammond, les digital shorts de Samberg, les personnages hors normes pour Forte et Armisen), les femmes savent souvent tout faire dans SNL. Amy en est l’exemple parfait.

En plus de sa versatilité, qui lui a valu une surexposition la saison passée, Amy le fait en direct et rien que pour cela, elle mérite l’Emmy. Jouer la comédie n’est pas donné à tout le monde, mais devoir le faire devant un public, en direct, avec un script souvent modifié à la dernière minute rend la tache encore plus ardue. SNL utilise une des principales forces de la télévision, le direct, qui n’est utilisée par aucun autre programme. Et pour une récompense qui perd chaque année un peu plus de son sens et qui est censée promouvoir ce que le média fait le mieux, l’Académie se doit de donner la statuette à Poehler.


Le vague-à-l’âme
Tomemoria a la dent dure contre Fringe. En même temps, c’est mérité.

Fringe est la série la plus insignifiante qui m’ait été donné de voir depuis longtemps. J’ai rarement besoin de me concentrer quand je regarde une série. Mais alors avec celle-là, c’est un travail continu. Une lutte de chaque instant pour ne pas penser à toutes les choses plus intéressantes que ÇA.

La série a pourtant des qualités indéniables : elle commence toujours par une scène où je crie "Ah ! C’est dégueulasse", elle a Lance Reddick dans son casting et Michael Giacchino comme compositeur. Mais elle est aussi capable de parler d’une histoire déjà abordée par un chef d’oeuvre incontestable (Smallville 4.20... Aïe), d’éviter les "previously on" pour mieux nous résumer le pilote au travers d’une scène pompée sur The Pretender (encore une référence de qualité hein) et de nous imposer la scène du rêve tellement grosse qu’il n’y avait que le ventre d’Anna Torv pour la surpasser.

Ainsi, Fringe a des qualités et des défauts, comme toute série. Mais elle a ce côté plan-plan, cette narration fluide et sans surprises, ces blagues sans fond, ces personnages auxquels on ne s’attache pas un instant, ce manque d’engouement qui en font un produit sans saveur, une série qui n’agace même pas comme le ferait un 90210, qui ne suscite même pas le débat. Fringe passe inaperçu, passe aux oubliettes. Son insignifiance est ce qu’il y a de plus remarquable chez elle.

la Rédaction
P.S. Toi aussi, jeune lecteur fanatique de pErDUSA et téléspectateur assidu de It’s Always Sunny In Philadelphia, tu peux constituer ton A-Team avec les membres de la rédaction de pErDUSA. Découpe les étiquettes "Brains" "Muscles" "Looks" "Wild Card" et "Useless Chick" sur ta chronique de Ma Semaine à Nous préférée. Tu peux même compléter toi-même les rôles manquants sur papier libre et les coller dans le topic Notre Débat à Vous ! (En restant gentil et fayot, nous sommes sensibles...).
We know you love us, xoxo.
Notes

[1(oui, pour ma santé mentale personnelle je me dois d’utiliser des référence à Star Trek quand je pense à ses séries, c’est plus marrant)