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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°99: Semaine du 30 mars au 05 avril 2009

Par la Rédaction, le 6 avril 2009
Publié le
6 avril 2009
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, pErDUSA rend hommage au series finale d’Urgences, une série qu’on avait un peu oublié jusqu’à cette 15ème et ultime saison. On se moque aussi de Damages, et de Party Down, et on fait un bilan positif de United States of Tara. Malgré le fait que Carter soit l’ennemi juré de Jéjé, c’est quand même à lui que revient l’honneur de figurer en page d’accueil. Parce qu’il a beau être parfois agaçant le Carter avec sa fortune et son grand coeur, il n’en reste pas moins un symbole fort d’une série qu’on aura du mal à oublier.

Un générique sinon rien
Le générique d’Urgences et ses victimes : 1) Joma

À la vision de l’excellent épisode final d’Urgences, une chose m’a profondément marquée : son générique m’avait manqué. Je n’irais pas à dire comme Conundrum qu’une bonne série se doit d’avoir un générique, mais il est sur que sans, il y a un véritable manque.
Et il faut avouer que celui d’E.R. est vraiment bien foutu.
Et quand les premières notes ont retenti, alors que le générique avait disparu depuis 2 ou 3 saisons, j’ai bondi sur mon siège heureux comme un gosse.
Un autre moment d’excitation : le mot Emergency clignote pour ne laisser finalement que le ER final et l’envolée du générique qui commence à ce moment-là. Noah Wyle et sa chaise qui nous rappelle celle de Anthony Edward. Le plaisir de voir Laura Ines, Shelly Stringfield, Alex Kingston et Eriq Lasale de nouveau au générique. La tête des nouveaux en vert, et ça va plutôt bien à Scott Grimes et à Angela Basset. Et finalement les frissons lors du geste rageur et victorieux Benton.
Moi je veux bien le retour des génériques quand ils sont aussi excellents.
Aller, pour finir, un petit trip nostalgique avec celui de la saison 1 et un Noah Wyle tout, tout jeune.


TWISTSSS ! La série des Twists ! Au pluriel !
Ju taille un costard à Damages

Aujourd’hui, je voudrais rendre un ultime hommage à une série dont le dernier épisode a été diffusé cette semaine, une série avec un générique génial, une série qui a sans doute trop duré… je veux bien sûr parler de Damages, la série au titre imprononçable pour Tomemoria et Alain Carrazé.

Vous avez remarqué ce que je viens de faire ? Je me suis servi des textes de mes petits camarades et de bouts de phrases sans contexte pour vous faire croire que j’allais parler de la fin de Urgences plutôt que de Damages. Dans certains milieux, c’est ce qu’on appelle un « retournement de situation », ou encore un « twist » (pour les gens qui ne sont pas Tomemoria ou Alain Carrazé). Comme vous le voyez, les twists ça ne sert à rien, mais ça meuble. Cette leçon je l’ai apprise à mes dépends dans Damages, la série des retournements de situations, gros, petits, inutiles, qui ne veulent rien dire ou ne tiennent pas debout, la série des twists dans des twists, et bien sûr des twists dans des twists dans des twists.

La deuxième saison de Damages s’est donc achevée il y a quelques jours, une saison dont le seul but semble avoir été de caser le plus de retournements de situation possible par épisode (et de me faire mourir d’ennui un peu plus chaque semaine). L’arc narratif était d’une simplicité prodigieuse : pendant six mois, Patty Hewes monte son dossier contre un très méchant industriel qui empoisonne l’eau potable (pour le fun), des gens meurent, des vies sont détruites, comme d’habitude le procès n’aura pas lieu… tout ça pour une histoire qu’Alan Shore aurait réglé en 5 minutes par une plaidoirie brillante bien qu’un peu hors sujet.

Mais le problème n’est pas tant l’intrigue d’une monotonie absolue ou l’abus de retournements de situations (Il a tué sa femme ! Non ! Si ! Ah non, en réalité c’est l’Homme au Labello !). Non, en fait, rien n’est à sauver dans cette saison calamiteuse du début à la fin. Visuellement c’est hideux (la série est tournée au caméscope et éclairée aux néons, c’est la seule explication possible), la gestion des intrigues est grossière (William Hurt disparait pendant la moitié de la saison après avoir monopolisé les quatre premiers épisodes), et les nouveaux personnages font tous dans la caricature lamentable.
Le casting de la première saison souffrait peut-être de Tate « Fan-tastic ! » Donovan et du fiancé d’Ellen (qui a au moins eu la décence de mourir), mais il possédait de très bons antagonistes avec les personnages malgré tout assez sympathiques de Ted Danson et Zeljko Ivanek. Là, on se tape un William Hurt tout mou, une avocate adverse plus très fraiche mais très fière de son corps et qui n’arrête pas de le montrer, un méchant très méchant qu’on rencontre avec des blagues homophobes et qu’on quitte alors qu’il tabasse une prostituée, et un nouvel amoureux pour Ellen qui possède une armoire pleine de flingues… qui font du hard rock.

Au final, la deuxième saison se contente de reprendre le schéma de la première, sans une once d’imagination. Là où précédemment les flash-forwards se trouvaient validés par une intrigue très bien ficelée, ceux de cette année tombent complètement à plat. La conclusion est absurde, molle, et finalement assez prévisible.
Si les scénaristes avaient réussi à maintenir l’illusion pendant la première saison, ses petits défauts ont été tellement amplifiés qu’il est impossible de ne pas se rendre à l’évidence : Damages est une série idiote, moche, prétentieuse, et mal interprétée.


Les grandes eaux
Le générique d’Urgences et ses victimes : 2) Jéjé

Le générique du dernier épisode d’Urgences a eu sur moi un effet encore plus fort que sur Joma. Ce n’est pas compliqué. Je me suis mis à pleurer.
Entre deux sanglots, j’ai quand même eu le temps de me dire que ma réaction était un peu excessive. J’ai laissé tomber volontairement la série en saison 11 ou 12 et ne l’ai reprise que pour la dernière fournée de cette année. Pourquoi alors s’attrister maintenant de son arrêt ?

C’est quand se pose ce genre d’interrogations essentielles dans ma vie que je regrette de ne pas suivre une psychothérapie.
Alors je suis allé dans le bar le plus proche et j’en ai discuté au comptoir.
Roger, 53 ans : « Même si tu as arrêté de la regarder, Urgences a été l’un des repères les plus stables de ta vie d’adulte. (C’est vers Roger que je me tourne à chacune de mes ruptures). Ce générique-là, sa dernière petite musique, marque la fin d’une époque et annonce un vide. C’est la peur du manque et le sentiment d’abandon qui sont à l’origine de tes larmes. »
Odette, 61 ans : « Urgences est la première série pour laquelle tu as développé un attachement épidermique. Du cinéma, tu t’es tourné vers la forme « séries » pour les fictions audiovisuelles. Avec la fin d’Urgences, tu te rends peut-être compte que tu n’aurais pas dû abandonner le cinéma de façon aussi radicale et que pendant quinze ans, tu t’es peut-être fourvoyé. Tiens, Alain, un ballon de rouge pour le petit. »
Delphine, 31 ans : « Tes larmes étaient des larmes de reconnaissance. Sans Urgences, tu ne te serais pas mis aux séries. Sans les séries, tu n’aurais pas fait partie du F.L.T. Sans le F.L.T., tu ne m’aurais jamais rencontrée. Ta vie aurait été vide et sans but. Et surtout tu n’aurais pas vu Wicked. »

Allez, Urgences, c’est fini, mais hier soir, la saison 2 d’In Treatment a recommencé.


Showtime 2.0
Tigrou et sa nouvelle série préférée

Pour des raisons indépendantes de ma volonté, j’ai été privé de séries pendant quelques semaines le mois dernier. Rien, absolument rien à regarder en direct des USA. Inutile de vous dire que ces moments ont été très difficiles à vivre : tremblements, irritabilités, sueurs nocturnes, irrésistible besoin de lire des spoilers… J’étais dans un état de manque pas possible. J’ai même regardé un épisode de Ghost Whisperer à la télévision, c’est vous dire a quel point j’étais désespéré (pour ceux que ça intéresse, c’était celui où le mari mort de Jennifer Love Hewitt se réincarne dans le corps d’un autre homme, mais perd la mémoire au passage, et où Jennifer le reconnait même s’il n’a pas le même corps, et que ses souvenirs ont disparu, mais il ne se rappelle pas d’elle alors elle pleure. En plus, son amie ne la croit pas et lui dit qu’elle est folle, ce qui fait repleurer Jennifer, mais à la fin son amie la croit et vient lui dire qu’elle a à une deuxième chance avec son mari mort et qu’il faut qu’elle la saisisse, et elles pleurent toutes les deux. Jennifer Love Hewitt pleure beaucoup dans la série apparemment).

Et puis, bizarrement… Les symptômes sont passés ! Certes, j’avais très envie de voir le final de BSG, pour comprendre enfin comment Starbuck allait amener l’humanité à sa perte (…). Mais à part ça, les Walkers, les habitants de Wisteria Lane et Patty Hewes ne me manquaient absolument pas.

Avais-je enfin réussi à décrocher, par la méthode dure, de ces produits dangereusement addictifs que sont les séries télés ?

Pas tout a fait, car dans cette sobriété nouvelle, il y avait quand même une série me manquait beaucoup. Une série que, pourtant, j’avais commencé à regarder un peu par hasard, parce que je n’avais rien a faire de mon lundi après-midi. Je parle de United States of Tara.

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, United States of Tara est une « comédie » de 30 minutes sur Showtime, où Toni Colette incarne une mère de famille douée de multiple personnalités (*insérer blague sur Dollhouse*). Et c’est trop bien !

Évidemment, comme on est sur Showtime, le casting est impeccable. A commencer par Toni Colette, absolument géniale dans ses quatre rôles, et capable de passer de l’un a l’autre en quelques secondes le plus naturellement du monde (*insérer blague sur Eliza Dushku*). Mention spéciale aussi à Rose Marie DeWitt, qui incarne sa sœur (j’en profite pour vous recommander son excellent film : Rachel Getting Married), et aux acteurs pas super connus mais excellents qui incarnent son mari et ses enfants.

Et évidemment, comme on est sur Showtime, la série bénéficie d’excellents dialogues (je ne compte plus les répliques cultes dans chaque épisode) qui me font régulièrement éclater de rire, d’un ton qui mélange avec finesse la comédie et le drame, de personnages attachants et complexes, d’une très bonne réalisation couplée à une excellente bande son et d’un générique magnifique.

Une série Showtime classique, donc… À un détail prêt : elle m’a semblé beaucoup plus maitrisée que ce qu’à l’habitude de nous proposer la chaine. Parce que pour moi, Showtime, c’est la chaine de Weeds et de Californication, des comédies attachantes et pleines de qualité, mais souvent brouillonne et qui me laissent toujours l’impression de n’être pas complément maitrisées par leurs créateurs. Bref, des séries devant lesquelles je passe un bon moment tout en me demandant régulièrement « mais où veulent-ils en venir… et veulent-ils en venir quelque part ? ». Même problème pour Dexter qui, dans un format différent, me donne régulièrement l’impression que les scénaristes ne savent pas exactement où ils se dirigent (impression que je ne ressens presque jamais devant HBO).

Et, vu les nombreuses qualités de United States of Tara (et en particulier son refus du drama facile qui me prend régulièrement à contre-pied et le potentiel sympathie de cette famille qui prend presque toujours la vie du bon cote), j’étais prêt à accepter les défauts habituels des séries de la chaine.

Et c’est la que j’ai été agréablement surpris : la première saison s’est révélée très maitrisée, autant dans son rythme que dans ses intrigues, et à aucun moment je n’ai eu l’impression que les scénariste improvisaient. Toutes les intrigues sans exception m’ont plu et, chose plus rare, m’ont donné l’impression de mener quelque part et d’avoir une bonne conclusion dans le dernier épisode. De plus, alors qu’elle aurait pu partir dans tous les sens, United States of Tara m’a semblé avoir trouvé le bon équilibre entre les histoires concernant la vie quotidienne des personnages et celles touchant au mystère de l’origine des symptômes de Tara. Même la gestion des différentes personnalités est bien équilibrée, et je n’ai pas l’impression d’en avoir vu une trop ou pas assez pendant ces 12 épisodes.

Résultat : non seulement j’ai passé un excellent moment devant ces douze épisodes, mais contrairement à ce que je ressens d’habitude sur Showtime, je ne suis absolument pas resté sur ma faim une fois la saison terminée (même si j’aurais bien regarder quelques épisodes de plus, cela va sans dire).

Bref, que vous aimiez ou non les séries de Showtime 1.0, essayez United States of Tara !


Carter est un gros parasite
Jéjé a la rancune tenace

Comme tout le monde à la rédaction, j’ai adoré le finale d’Urgences. Le seul petit bémol que j’aurais à formuler concerne mon « ami » Carter. J’ai été un peu saoulé que sa fortune crésussienne soit le prétexte qui permette de réunir la plupart des personnages de la grande époque. Et qu’en plus, tout le monde soit tellement émerveillé, soufflé, admiratif de la générosité du bon petit docteur.
Bullshit !
Et le souvenir de l’intrigue manquée de la saison 4 a ressurgi.
Rappelez-vous.
Le docteur Anna Delamico (une saison et mon personnage favori de toute la série) se plaint de son maigre traitement. Elle se rend alors compte que Carter s’est acheté sa place aux urgences. Le petit gars n’est pas payé, et c’est de cette façon qu’il a pu continuer son internat après ses hésitations entre la chirurgie et la médecine d’urgences.
Je me suis dit qu’en grande série sociale, Urgences allait faire monter cette intrigue, que Delamico dénoncerait la présence de Carter au Cook County, fomenterait une grève et le ferait virer pour toujours.

La pauvre Anna, obligée de travailler le soir au Coyote Ugly pour payer ses études

Mais, non, toute cette histoire s’est dégonflée comme un soufflet que j’aurais pu faire, le Docteur Delamico est parti et Carter a pris de plus en plus d’importance dans la série jusqu’à devenir le Docteur Schweitzer des temps modernes.
À partir de là, j’ai développé une légère aigreur envers le personnage, et si j’ai autant pleuré quand il s’est fait poignarder en saison 6, c’est parce qu’il s’en est sorti à la place de Lucy. C’est est un gros parasite qui vit aux dépens des autres. Et ça ne change pas lors de l’ultime saison : il faut que le petit fils de Susan Sarandon meurt dans un accident de vélo pour Saint Carter puisse avoir le rein qui va lui permettre de survivre.
Qu’on se rassure, j’ai quand même versé ma petite larme aux dernières notes de musique de l’épisode.


Patré Drol
Gizz a testé Party Down pour vous

Après 3 épisodes, et parce que nous sommes réputés pour nos avis mesurés et réfléchis, il est temps de faire un petit bilan qualitatif de Party Down, une des douze séries de Rob Thomas à l’écran cette année.

Pour ceux qui auraient manqué la nouvelle (ou qui comme Ju refusent de regarder sous prétexte qu’elle est diffusée sur une chaîne au nom aussi ridicule que révélateur), Party Down raconte la vie d’acteurs manqués, qui viennent s’ennuyer en travaillant pour une société de traiteurs, en attendant le rôle de leur vie. Là où la série fait fort, c’est qu’elle rassemble elle-même des acteurs dont le quart d’heure de gloire est certainement passé, et qui viennent s’ennuyer en travaillant sur une série, en attendant le rôle de leur vie.

Car on s’y ennuie malheureusement tout autant qu’ils ont l’air de se morfondre dans ce travail qui ne leur convient guère. Les soirées nous paraissent aussi longues qu’à eux, et les invités nous dépriment autant. Pourquoi ? Parce que tout ceci est bien trop plat. Si l’écriture n’est pas mauvaise, elle est largement desservie par la réalisation plus que plate, où l’impression que le monteur a récupéré les cassettes filmées par un des invités (qui s’ennuyait) contribue grandement au manque de rythme et de relief de ces situations qui pourraient pourtant déclencher le rire, si elles étaient un tant soit peu mieux filmées et interprétées.

Le rose c’est pas que pour les filles, c’est aussi pour les ratés

Puisque non, les acteurs ne s’en sortent pas beaucoup mieux. Comme je le disais en introduction, ces acteurs qui sont tous apparus dans quelques grandes séries de ces dernières années (Arrested Development, Tell Me You Love Me, Veronica Mars, Freaks & Geeks...), semblent ici venir par dépit, en attendant que leur agent les appelle pour une vraie série, et se contentent donc de rendre service à de vieux amis, soit au producteur Paul Rudd pour ceux issus du clan Apatow (Lizzy Caplan, Martin Starr et Adam Scott) soit à Rob Thomas (Ken Marino, Ryan Hansen, et la guest-star de la semaine de chacun de ces trois premiers épisodes). Ils donnent l’impression de s’ennuyer autant que leur personnage, et ne servent pas vraiment les histoires. On peine à s’impliquer pour Lizzy Caplan et Adam Scott malgré des "performances" individuelles plutôt correctes dans les rôles relativement faciles des je-m’en-foutistes, Ryan Hansen et Martin Starr ne font guère rire dans les rôles du Dick et du Geek qu’ils ont pourtant déjà brillamment assumé ailleurs, et Jane Lynch est tout simplement complètement hors sujet, poussant même parfois jusqu’au grotesque. Ken Marino paraît de temps en temps être celui qui a le mieux trouvé le ton de la série, mais il est bien le seul.

Pour tenter de terminer sur une note positive, mais plutôt remplie d’aigreur que d’espoir, il fallait tout de même noter que les scénarios ne sont pas dépourvus d’intérêt. Je me suis même surpris à rire en refaisant mentalement certaines scènes manquées, ce qui ajoute au côté ludique de la série, mais nuit largement à sa crédibilité. L’esprit d’une série réussie n’est pas loin, avec tous ces personnages avec la même histoire d’arrivée (d’être des acteurs qui ont besoin de devenir serveurs pour payer le loyer, donc), et leurs différents comportements face à la situation (du résigné aux pleins d’espoirs, en passant par la remise en question). C’est simple, c’est bête, mais ça a déjà fait ses preuves.

Un beau gâchis donc, qui ressemble vraiment plus à un refuge pour les amis acteurs en quête de petits boulots qu’à une vraie tentative d’originalité et de créativité. C’est dommage, et personne n’a besoin de cela. C’est le deuxième échec de l’année pour Rob Thomas (si on oublie 90210, ce qui est relativement facile, et si comme moi on ne laisse pas sa chance à Cupid après ce pilote complètement raté), ne reste plus que Good Behavior, le remake de la bonne série néozélandaise Outrageous Fortune, que je ne lui permets absolument pas de rater.


Adieux au Cook County
Le générique d’Urgences et ses victimes : 3) Feyrtys

Joma et Jéjé ont déjà tout dit, ce series finale d’Urgences a été un grand moment télévisuel. J’ai moi aussi pleuré en voyant le générique au début et en l’entendant à la fin.
Urgences m’a davantage marquée que toutes les autres séries que je suivais avec ferveur à la même époque (Ally McBeal, Buffy, Friends), et je m’en suis rendu compte lorsque j’ai entendu les notes du générique. Ce n’est pas une série comme les autres pour moi.
Les rendez-vous du jeudi soir, puis du dimanche soir, étaient sacrés. Le dimanche était devenu mon jour préféré de la semaine, et cela uniquement pour voir des docteurs pratiquer des drains thoraciques et des intubations et parler dans un jargon incompréhensible.

J’ai réalisé avec ce series finale que ce n’est finalement pas aux personnages que je me suis attachée, c’est au Cook County lui-même. C’est à l’ensemble de son personnel, comme la dernière image de ce series finale le montre si bien. Ce sont les soins (ah, les NFS, chimie, iono…) et les malades, anonymes ou non, qui vont le plus me manquer.
Les infirmiers, les docteurs, les étudiants en médecine, les chefs de service, sont finalement secondaires. Moi tout ce que je veux c’est me retrouver en trauma 1, entendre des rideaux se tirer, les radios sortir de leurs enveloppes de papier kraft et les médecins prendre des décisions sous la pression. La force de ces urgences est de pouvoir parler de la vie, de la maladie, des souffrances et de la mort de façon simple et sans détour.

Les histoires choisies dans ce series finale étaient d’ailleurs toutes magnifiques. On nous a épargné des morts trop larmoyantes (ils auraient pu en faire un maximum dans les violons avec la mère qui a rejeté son implant) pour se concentrer sur des morts à la fois tragiques (celle de la mère des jumeaux), sereines (le malade du cancer séropositif depuis 20 ans, même si on ne le voit pas mourir à proprement parler) et poignantes (le petit vieux qui s’accroche à sa femme). C’était tout simplement parfait.

Ils n’en ont pas trop fait, et ont su saisir toute la force des 15 saisons passées au Cook County : l’importance du service des urgences dans la vie d’une ville et d’une société en général, l’importance du soin, de l’attention donnée aux gens dont personne ne s’occupe, aux familles déchirées, et aux souffrances que personne d’autre ne voit. E.R., dans ses meilleurs moments, était une grande série humaniste. Une série qui va me manquer.

la Rédaction