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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°98: Semaine du 23 au 29 mars 2009

Par la Rédaction, le 30 mars 2009
Publié le
30 mars 2009
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, on parle de séries, mais pas de celles à la mode. Blackie revient sur Kyle XY, et ça fait du bien de lire autre chose que du BSG ou du Dollhouse. Tomemoria revient sur The United States of Tara, un petit bijou dont on ne parle pas assez, et Drum nous donne son avis sur une nouvelle sitcom qui n’attire pas les foules, Better Off Ted. Et comme Portia de Rossi est merveilleuse, elle est à l’affiche de cette Ma Semaine à Nous.

Joss sucks but Diablo rocks
United States of Tomemoria

Quand quelqu’un vous dit qu’il a entendu parler de la nouvelle série d’une personne qui gagne à être connu où une fille assez célèbre, dont il a oublié le nom, a plusieurs personnalités chaque semaine et vous demande ce que vous en pensez, j’espère que vous répondez : « United States Of Tara ? Ça déchire ! »

Dernièrement, je me suis surpris à attendre cette série avec de plus en plus d’impatience. En la découvrant, je partageais l’attitude expectative de Blackie, bien que sans doute plus conquis. Au-delà d’une bonne sympathie, il ne s’agissait que d’une énième série distrayante que je regarderais au petit déjeuner histoire de me mettre de bonne humeur, probablement six jours après sa diffusion.

Il s’avère que j’ai changé d’avis. United States Of Tara est devenue, en quelques semaines, la série que je dois voir dès sa diffusion. Je refuse d’attendre un jour de plus pour savoir si Marshall va finalement avoir une histoire avec Jason, pour comprendre la véritable nature de Gimme, pour voir si le couple de Tara va survivre aux épreuves et surtout comprendre comment cette femme normale en est arrivée à développer ces doubles.

Je crois que le moment où je suis véritablement tombé sous le charme de Tara était lors de l’anniversaire de Charmaine où celle-ci dévoile sa poitrine abîmée, probablement le moment le plus drôle de la série. Mais il ne s’agit pas seulement d’une comédie bon enfant. United States Of Tara dépeint une famille à l’air à la fois atypique et authentique. Les acteurs ont su donner vie à leurs personnages en quelques scènes, les adolescents ont des intrigues à part entière qui sont, l’une comme l’autre, passionnantes et bien gérées (on ne se retrouve jamais en fin d’épisode à regretter qu’une histoire n’ait pas été suffisamment développée). Si dans les premiers épisodes, j’éprouvais également des réserves quant au format 26 minutes, je le trouve désormais nécessaire pour que la série ne se perde pas dans des écarts scénaristiques trop grands. Cette durée force les auteurs à se concentrer sur l’essentiel et c’est préférable.

J’en arrive à regretter que la saison 1 ne compte pas 22 épisodes tant elle m’a captivé et fasciné. C’est mon coup de cœur de l’année, la série que je conseille à toute personne de bon goût dans mon entourage, y compris ceux qui n’aiment pas les séries. Elle a les qualités requises pour conquérir vétérans comme néophytes. Je vous invite à faire de même, plutôt que de continuer à parler de Dollhouse chaque semaine.


Ted ne contrôle pas mon univers
Conundrum n’a pas vraiment de sympathie pour Ted

Better Off Ted, la nouvelle série de Victor Fresco, arrive sur nos écrans au moment où son excellente sitcom, Andy Richter Controls The Universe, sort en dvd. Et malheureusement pour Ted, la comparaison est peu flatteuse.
Les deux séries sont très similaires. Ted est le directeur d’un département de Recherche et Développement d’un des plus grandes entreprises américaines, Andy rédigeait des manuels pour une des plus grandes entreprises américaines. Les deux partagent un sens de l’humour absurde et légèrement amoral. Et on retrouve certaines similitudes entre les personnages. Cependant réduire les défauts de Better Off Ted à un Andy Richter Controls The Universe sans Andy est un peu réducteur.

Better Off Ted n’est pas une mauvaise sitcom, elle bénéficie d’un solide casting et est plutôt originale et j’aurais surement été plus patient avec elle si je n’avais jamais vu ARCTU. Le problème de Better Off Ted est que la série ne joue que sur un plateau. C’est drôle de bosser dans une entreprise qui congèle ses employés, fait des chaises qui grattent, et des pâtes qui rendent aveugles, mais ça ne suffit pas à en faire une excellente sitcom. Dès le premier épisode, le principe de la série, à savoir comment garder un once de moral dans en environnement qui en est dépourvu, devient un peu redondant.

ARCTU ne se limitait pas qu’à cela, la série atteignait le sommet de sa drôlerie quand elle mettait en avant des sujets un peu sensible. Les meilleurs épisodes de la série étaient ceux qui traitaient du cancer, de la religion et du racisme. Les personnages étaient mieux définis, ce qui permettait de sortir assez régulièrement du cadre du travail, ils étaient plus proches, mais surtout la grande différence pour moi, c’est que depuis ARCTU, Scrubs, Family Guy et 30 Rock sont passés par là. La première série de Fresco était un peu précurseur. Ted n’apporte rien de nouveau sur la table. La sitcom a un côté froid et manque encore un peu de cœur pour être réussie. Mais l’intention est là, et si elle n’est pas annulée après une poignée d’épisodes, elle pourrait aisément rectifier le tir.
Il suffit juste d’engager Paget Brewster.


C’était bien. C’est fini. Fais chier ABC.
Blackie fait ses adieux à Kyle XY

La semaine dernière vit la diffusion du dernier épisode d’une bonne petite série de science fiction qui va bien me manquer, et elle n’avait rien à voir avec BSG.
Après trois ans de bons et loyaux services, Kyle XY a reçu le coup de pied aux fesses de dernière minute par ABC Family, histoire de montrer sa gratitude pour avoir amené un nouveau public à la chaîne et remercier les fans de leur fidélité en ne leur permettant aucune fin satisfaisante. Un coup classique de network, quoi.
Et même si Kyle XY n’est pas très populaire ici, ce que je comprends tout à fait, je suis assez dégoûtée de ne plus la retrouver pour vouloir vous en parler enfin, une dernière fois. J’hésite un peu à qualifier la série de guilty pleasure, parce que je ne ressens pas vraiment de honte à l’avoir appréciée. Non seulement elle était loin d’être idiote et allait assez loin sous ses couverts de gentille œuvre familiale, mais je dirais même qu’elle fut une de celles qui traitaient les adolescents avec une intelligence rare. Il y avait certes de gros défauts, mais dans l’ensemble ses propos étaient étonnamment matures et ouverts d’esprit pour une série destinée aux adolescents. Pour une série américaine, même.

Pour rappel (ou info), Kyle XY offrait un mix de teen show et de science fiction en contant l’apprentissage de la vie de son héros naïf et très analytique, dont les origines mystérieuses amènent conspirations et démonstrations de dons physiques comme intellectuels incroyables.
Lorsque Kyle est pris sous l’aile de la psychiatre Nicole Trager, il vient d’être retrouvé à errer nu dans les bois, sans savoir qui il est là, et sans apparente compréhension du monde qui l’entoure ni même de son propre corps. Son cerveau est au même stade qu’un nouveau né, il ne présente aucun nombril, et il apprend tout à une vitesse phénoménale. Son étrangeté conduit Nicole à s’attacher lui et à l’accueillir jusque dans sa famille, marquant ainsi les débuts des relations particulières entre les Trager et Kyle.
Sa nature et ses origines ne sont révélées qu’en fin de première saison, qui s’attarde à sa découverte du monde, des relations, et à ses propres facultés supérieures à la norme. La série change ensuite un peu de ton en saison 2 et se perd à chercher diverses organisations malfaisantes qui rendent le tout plus axé sur la science-fiction que la poésie des débuts. Mais l’arrivée d’un penchant féminin de Kyle devient un énorme apport, en particulier grâce au talent de l’interprète de Jessi. Talent flagrant à côté de Kyle.

Autant le dire tout de suite, Matt Dallas est un flan absolu diplômé avec mention de la Tom Welling Acting School, et il peut rebuter très facilement quiconque tombe sur un épisode au hasard. Si son regard vide et son sourire niais sont absolument parfait pour la première saison vu l’état mental du personnage, ce jeu ne passe plus tout par la suite. Et pour empirer le truc, on lui a collé comme grand amour cette tête à claques de Kirsten Prout, dont la seule expression faciale illustre parfaitement son nom de famille. Elle joue la voisine catho vierge à l’appareil dentaire qu’on veut juste voir mourir dans d’atroces souffrances (spoiler : ça n’arrive jamais). Généralement, ce couple fut le seul à plomber régulièrement chaque épisode. Heureusement qu’on était dans un ensemble show parce que le reste du cast, adultes comme ados, était simplement impeccable. Puis avoir "Krycek" en tant que mentor ne laisse pas à désirer.

Bref, si je trouve la série si intelligente, c’est grâce aux Trager. On avait là une famille américaine ouvertement athée, avec à sa tête la mère (sans que le mari soit diminué une seconde), qui plus est une psychiatre. Et tout cela s’est ressentit profondément dans l’attitude et les propos des personnages aux cours de ces trois années.
Durant les tous premiers épisodes, Kyle expérience sa première érection en public et le papa Stephen se doit de lui expliquer ce phénomène normal qu’il peut essayer d’éviter en pratiquant une activité très saine : la masturbation. Je crois que c’est à partir de cet instant là que j’ai réellement aimé la série. Non seulement elle abordait des choses vraiment destinées à son public et que peu osent faire, mais elle le faisait avec tact, réalisme et sans aucune leçon de morale. Un mec de 15 ans qui ne pense qu’à ses magazines pornos, c’est juste banal et personne n’en fait un plat. Bien que les enfants Trager ne soient pas des anges, leurs parents les traitaient toujours comme des êtres intelligents qui pouvaient apprendre de leurs erreurs. Surtout, sans approuver pour autant, ils admettaient haut et fort qu’ils devaient justement faire ces erreurs pour se construire, et même s’ils n’étaient pas ravis que leurs enfants aient des rapports sexuels, ils leur filaient eux-mêmes des préservatifs. Parler des choix qui s’offraient à eux plutôt que tout interdire sans raison était la politique de la maison. Résultat, qu’il s’agisse d’alcool, de marijuana ou de sexe, on nous présentait des jeunes proches de la réalité (sauf avec la voisine catho) et un couple de parents en directe concurrence avec les Taylor question attitude idéale. L’importance de l’éducation façonnant une personne, contrairement à une pseudo-nature, fut d’ailleurs un des thèmes majeurs avec l’apparition du vilain petit canard Jessi et son manque total de liens familiaux et amicaux en opposition à ceux de Kyle.

Bien sûr, je ne dis pas que Kyle XY était grandiose non plus et elle ne risque pas de plaire à tout le monde. En fait, je ne vous la conseille pas, j’ai juste envie de la réhabiliter un peu (et de préciser que c’était bien mieux de John Doe). Car si on aime les teen shows purs et durs (ceux vraiment destinés aux jeunes et pas aux plus de 25 ans) avec une dose de SF pour rendre le tout plus divertissant, on avait là une recette bien sympathique qui marchait très bien et était souvent très touchante (je repense surtout au petit couple Josh/Andy). Il va bien me manquer le neuneu sans nombril dans sa baignoire...

Maintenant qu’ABC Family s’est débarrassée d’elle et de The Middleman, il ne lui reste plus que de bons programmes qui ne dérangent personne comme The Secret Life of the American Teenager et cette grosse faux-cul de Greek. C’est chouette, ça me fera une chaîne en moins à me préoccuper.

la Rédaction