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Mad Men - Avis sur le deuxième épisode de la ’dernière’ saison de la série

A Day’s Work: The Liar and the Roses

Par Blackie, le 29 avril 2014
Publié le
29 avril 2014
Saison 7
Episode 2
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L’ouverture de cette saison de Mad Men m’a laissée plutôt insatisfaite la semaine dernière. Il faut dire que c’est la faute de Matthew Weiner pour nous avoir habitués à des reprises de deux heures, qui s’avèrent assez nécessaires au vu de sa volonté à ne pas donner de réponses immédiates. Pour preuve, ce second épisode est beaucoup plus clair et finit de revenir sur les éléments laissés en suspend en fin de saison 6.

Mais il faut bien que la chaîne fasse un peu durer le plaisir, puisqu’elle sépare cette ultime saison en deux et ne diffusera la fin qu’en 2015. Une coupure pareille ne me plait guère, mais je râlerai dessus en temps voulu.

Le season premiere a perdu trop de temps à mon gout sur des scènes sans grand intérêt entre Don et Megan. Rien de bien grave en soit, sauf que démarrer une saison sur la carrière de Megan au profit de tous les autres est très frustrant. Idem avec le personnage de Neve Campbell dans l’avion, qui ne servait qu’à rappeler que Neve Campbell nous manque un peu. Ce que ça nous a appris sur Don ? Rien, à part qu’il a de nouveaux mensonges.

Des mensonges sur son emploi qui se voient heureusement débusqués très vite par notre spirit animal à tous Sally Draper. Et ce n’est qu’un des grands moments qu’offre cet épisode, qui donne la part belle à ses personnages féminins.

La relation du père et de la fille reste le meilleur développement de la série, jusqu’à rendre un simple "I love you" l’équivalent choc d’une tete décapitée dans un moindre programme (et vlan). Apres s’être ouvert sur son passé, Don continue d’apprendre que la sincérité lui crée peut-être des ennuis ailleurs, mais pas auprès de ses enfants. Au bout de plusieurs décennies, mentir est devenu un automatisme. Sally ne lui pardonnera pas tout d’un coup. Mais il est évident que lorsqu’elle lui dit en partant qu’elle l’aime, après une conversation enfin honnête, Don est abasourdi. Il est temps qu’il comprenne que sa fille est justement la seule personne à l’accepter dans toute son imperfection, et la clé à quasiment tous ses troubles.
C’est bête, un publiciste.

Franchement, j’espère que personne n’engagera Don. Parce que je ne veux le voir en compétition contre son ancienne agence (les batailles d’égos, on a assez donné), et pour son bien. C’est un créatif dans l’âme, aucun doute. Mais ce milieu n’est plus fait pour lui, et si le but est de l’amener vers une certaine paix, il ne l’atteindra qu’en restant éloigné de Madison Avenue.

Chez SCP, Joan et Dawn finissent également sur une plus haute marche avec avoir du tout supporter.
Oui, c’est maintenant SCP. Un mort a encore droit à son initiale, mais pas un partenaire sensé revenir un jour. Heureusement que Don commence enfin à démarcher les autres agences, parce que rester informé et bosser pour eux (à travers Freddie) ne laissait pas entendre que Don avait compris le coté définitif de son coup de pied aux fesses.

Bref, les promotions étaient de rigueur chez SCP. Et cela fait un bien fou de voir Joan enfin récompensée de ses talents par son propre bureau à l’étage et un titre de réelle comptable. Ce qui amène Dawn à récupérer (comme elle le mérite) son ancien boulot à la tête du personnel. Et c’est extrêmement satisfaisant de voir que le succès de l’une enclenche celui d’une autre, et que les tentatives de renvoi à terre de personne négatives ont eu des résultats opposés escomptés.

Dawn est enfin mise en avant, à travers son amitié avec la seule autre personne à subir le même racisme quotidien, mais surtout sa relation avec Don. Qui aurait cru qu’elle serait la dernière personne à encore lui rester fidèle et l’aider ?
Quant à Joan, le fait qu’Avon ne soit pas retombé sur sa figure était chanceux, mais qu’elle soit douée avec d’autres clients est tout sauf étonnant. Il fallait bien que Ken et Cutler s’en rendent compte, et on est moins difficile quand on a besoin d’aide.

Aujourd’hui, Mad Men nous apprend que le mérite paye. Parfois. Je… quoi ?

Sauf pour Peggy, que l’on ne voit plus que seule, frustrée, sans contrôle ni chez elle ni au bureau. Le quiproquo des roses ressemblait à un de mauvaise sitcom, qui rendait Peggy particulièrement antipathique, malgré les raisons évidentes de son comportement.Sa rupture avec Ted lui fait encore du mal, et alors qu’on l’avait laissée en tête de son département, un air de confiance dans le bureau de Don, on la retrouve sous les ordres de ce gros con de Lou Avery.

Non seulement Lou semble n’avoir aucun talent, aucune opinion forte, et est ridicule dans sa façon de gérer de son équipe, mais il a le culot d’être extrêmement condescendant envers la personne la plus qualifiée. Bonjour le retour en arrière désagréable, après une décennie d’acharnement. Patience Peggy, juste une trentaine d’années et les choses seront... ah non, rien.

Dans l’ensemble, avec toutes ces choses positives pour nos personnages préférés (et Pete, tout content avec ses oranges) au second épisode seulement, je suis perplexe. Soit Matthew Weiner est devenu un bisounours alcoolique en recherche d’amis, soit il va falloir se préparer à de sérieux coups de massue dans le cœur en guise de Fin.

Vous ne m’en voudrez pas si je choisis d’anticiper la douleur.

Blackie
P.S. La barbe de Stan est toujours là, toujours grandiose. Donc tout va bien pour le moment.