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Mad Men - Critique de l’avant-dernier épisode de cette pseudo-première-moitié de saison (Pfff)

The Strategy: Will you be my beard ?

Par Blackie, le 27 mai 2014
Publié le
27 mai 2014
Saison 7
Episode 6
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Etonnemment, cette question n’a rien à voir avec une quelconque déclaration d’amour de ma part à Stan Rizzo. Mais je commence à me demander si je ne devrais pas taper tous mes vœux, parce que cet épisode entier ressemblait à la réalisation de toutes mes requêtes précédentes. Matthew Weiner est un peu le Père Noel !

D’ici à ce que ces mots soient en ligne (parce que je fais durer le plaisir !), le final de la mi-saison (grrrr) aura été diffusé, et s’il est aussi bon que cet épisode, cette longue coupure (arrrrggg) sera d’autant plus difficile.

Mais revenons à ce petit bijou.

Quelle surprise de retrouver Bob Benson, et encore plus de lui consacrer une des trois intrigues de l’épisode ! Non seulement celle-ci était particulièrement forte, mais elle a permis de donner à Joan autre chose que de passer en coup de vent.
Cette saison donne vraiment l’impression de lever un voile sur tous les mensonges et les secrets de chacun. Finies les allusions sur la sexualité de Bob, la série emprunte des chemins beaucoup plus directs. Et les personnages suivent.

Joan connait clairement mieux son ami qu’on ne l’aurait cru (fermer les yeux est la spécialité locale). C’est d’autant plus touchant qu’elle l’envoie balader par amour, imitant parfaitement la drag queen légendaire RuPaul : “If you can’t love yourself, how the hell you gonna love somebody else ?

Il faut se rappeler qu’à l’époque où Salvatore était à l’agence, Joan n’aurait pas réagit de la même façon. Et si une décennie plus tard, l’honnêteté est toujours un danger pour tous les Bob Benson, le monde commence au moins peu à peu à ouvrir la conversation.
Au-delà de ce reflet des temps qui changent, cette intrigue donne une belle porte de sortie au personnage de Bob, ainsi que l’annonce du départ de Chevy comme clients.
C’est Pete qui va être content de voir son arch-nemesis dégager !

Pete justement, ce type relax qui aime ses oranges de la couleur de sa figure et adore être avec une femme indépendante ayant sa propre carrière, retrouve très vite ses plus mauvais côtés dès qu’il remet les pieds au bercail. Aller sur la côte ouest fut un échappatoire, la distance permettant d’oublier toutes ses rancœurs, sa femme, et sa fille, beaucoup plus facilement.
Le Pete de Los Angeles est bien moins détestable, mais ce n’est pas lui. Et si j’ai juste eu envie de lui mettre des claques devant son attitude exécrable envers Trudy, celle qu’il arborait au bureau m’a plus fascinée qu’énervée.

Ce n’est pas tant que Lou avait tout coup l’air d’être le supporter de Peggy à côté, que la façon dont Pete se raccrochait à l’agence du passé dans son idolâtrie de Don. Son petit bureau au loin avec Ted l’a éloigné de ses deux familles, et le fait que Don soit le seul à venir le voir régulièrement les a visiblement rapprochés.

La frustration de Peggy, à raison, semblait ne pas trouver le moindre répit. Et la situation n’aurait fait qu’empirer si Don n’avait pas tout à coup décidé de rejoindre Peggy au bureau. Une partie de ses raisons peut être attribuée à Megan, dont il est plus facile de s’éloigner que de confronter quand elle décide d’embarquer la totalité de ses affaires.

Mais je crois sincèrement que le cerveau de Don commence à s’accoutumer à ne plus tout voir de son unique point de vue. Et s’il y a bien une personne qu’il peut essayer de comprendre, c’est Peggy, en qui il s’est toujours retrouvé.

Leur réconciliation était parfaite, dans la lignée de ce que Mad Men fait de mieux. Il n’y a ni excuses ni pardons énoncés. Aucun besoin de revenir sur les détails de ce qui les a séparé. Ce n’est pas comme ça que ces personnages fonctionnent. Peggy et Don se comprennent dans leur travail, et c’est à travers lui qu’ils arrivent à communiquer.

Et l’alcool. L’alcool aide.

J’ai peur de n’avoir jamais rien accompli. De n’avoir personne.” lui avoue un Don n’ayant plu honte d’être vulnérable. Décidément, il continue d’être sur la bonne voie et d’en voir les bénéfices. J’ai beau l’avoir souhaité depuis sept ans, je n’en suis pas moins sous le choc devant le fait accompli.

Vous savez que j’ai la larme facile, mais je ne crois pas avoir été la seule émue en les voyant danser. Un moment qui ne pouvait que rappeler l’épisode "The Suitcase", lorsqu’ils s’endormirent dans le bureau après avoir passé la nuit à travailler. D’ailleurs Don y refusait de confronter l’annonce de la mort d’Anna, comme il refuse ici le départ un peu définitif de Megan.

La relation de Don et Peggy est plus au centre de la série que Don seul ou l’agence entière. Et chaque rappel de ce fait est une réussite.
Le mentor a tellement transmis à sa protégée que cette leçon finissant sur Don confortant Peggy à faire les choses à sa façon, ressemblait à un message de fin. Le poids qui pesait sur Peggy lors de son départ chez GCC semble s’envoler, et tout à coup, j’ai très très peur que Don ne finisse pas la série vivant.

L’image familiale parfaite à laquelle il est impossible de correspondre fut le point de départ de la série et des crises de chaque personnage. Le sujet revient donc à point nommé, à l’approche de la fin, où chacun se réconcilie un peu mieux avec sa vie imparfaite mais qui lui convient.

Blackie