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New Girl - Combien de minutes supporterez-vous Zooey Deschanel ?

New Girl: This show’s got 99 problems and a bitch is one.

Par Iris, le 11 septembre 2011
Par Iris
Publié le
11 septembre 2011
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Action. Profit. Wonderfalls. Arrested Development. Firefly. Dollhouse.
Cette année, la FOX a décidé que violer des pitchs intéressants / des séries bien menées / Joss Whedon ne lui suffisait plus.
Cette année, la FOX a décidé de violer un concept entier, celui de la Manic Pixie Dream Girl.

... Et pour ça, elle nous offre New Girl.

Qu’est-ce que c’est ?

Beaucoup de sites se contenteront de vous dire que New Girl est une nouvelle sitcom diffusée sur la FOX, créée par Elizabeth Meriwether qui s’est déjà récemment rendue coupable de No Strings Attached, et dont 13 épisodes sont censés voir le jour.

Personnellement, je serai plus catégorique, et ajouterai dans les trivias de votre IMDb mental que c’est aussi la série marquant l’instant T où la carrière de Zooey Deschanel en tant qu’héroïne de comédie romantique pseudo-ambitieuse et pseudo-indépendante s’est terminée.

Rien que ça.

Qui serait au chômage l’an prochain si l’univers était juste ?

Dans les rôles principaux, on retrouve évidemment Zooey Deschanel, que vous devez probablement déjà connaître pour son rôle, toujours plus ou moins le même, dans 500 Days of Summer, Yes Man, ou plus anciennement Weeds, et qui interprète ici Jess.

À ses côtés, trois personnages masculins interprétés par Jake M. Johnson (vu dans No Strings Attached, puisque Tim Burton n’est pas le seul à aimer recycler ses acteurs, mais aussi dans Get Him To The Greek), Max Greenfield, dont personne n’a oublié le rôle de Deputy Teubé dans Veronica Mars, et enfin Damon Wayans Jr qui ne sera pas là dans la suite de la série puisqu’il a préféré se barrer de cette calamité tant qu’il en était encore temps, et qui sera remplacé pour la suite par Lamorne Morris.

Et vous n’avez pas idée d’à quel point je me retiens de faire une blague sur l’interchangeabilité des acteurs de couleur dans les séries US. Si seulement, oh, si seulement ils avaient engagé Morgan Freeman.

Bubububu.

Un vide rempli de quoi ?

Jess Day [1] vient de rompre avec son petit ami, après qu’elle l’ait surpris en train de la tromper pendant qu’elle lui faisait le Strip-Tease Le Moins Erotique Du Siècle [2].
Elle cherche un nouvel appartement, et devient ainsi la colocataire de Nick, Schmidt et Coach, trois stéréotypes masculins n’attendant que l’arrivée dans leurs vies d’un stéréotype féminin.

Ca tombe bien.

Et c’est bien ?

Même si j’ai fait jusqu’ici des efforts surhumain pour masquer ma déception et laisser un tant soit peu de suspense à cette review, je ne peux pas vous faire mariner plus longtemps : Non. La série ne fonctionne, à mes yeux, absolument pas.

Ce pilote donne plus l’impression d’un trailer trop étendu en longueur que d’un vrai épisode. Les personnages ne sont pas développés avec talent une seconde, on se contente de les faire réciter des blagues, déjà entendues mille fois, qui tombent à plat parce que servies par des coquilles vides.

Zooey Deschanel a su prouver par le passé que, si elle n’était pas forcément une actrice d’exception, elle maîtrisait en tout cas un type de rôle, celui de la Manic Pixie Dream Girl, cette fille excentrique qui sauve un héros de sa vie monotone. Ce que je m’attendais à voir, quand New Girl n’existait encore que sur papier, c’était une exploration de ce trope sur 13 épisodes. Se pencher sur un type de personnage qui le mériterait, plus longuement que ne peuvent habituellement le faire les films dans lesquels on les voit.
Malheureusement, on a l’impression ici qu’elle s’auto-parodie, rendant son personnage détestable tant il sombre immédiatement dans la caricature.

Jess n’attire pas la sympathie, et les grands yeux de Zooey qui font habituellement des miracles ne sont plus que sources de fantasmes impliquant des crayons de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel suintant de sa voix. Ses airs adorables auxquels on était habitués deviennent ici lassants, à la limite de l’écœurement, et aucune de ses farces ne fait sourire. Quand elle pleure devant Dirty Dancing, ou dans un restaurant, on a juste envie que ses larmes se changent en acide et lui rongent la peau, et on se demande comment les autres personnages de la série peuvent être attendris. A chaque fois qu’elle se met à chanter ses chansons minables, on regrette les mendiants pavant les rues et leurs subtils accordéons.

Pour faire court, elle n’est pas crédible une seconde dans le rôle qu’on essaie de lui coller. New Girl a même le culot d’essayer de nous faire croire qu’elle est laide, et utilise pour cela l’une des astuces les plus immondes du show business, en nous collant un flashback d’une Mini-Jess hideuse.

Pauvre petite, garde espoir, toi aussi un jour tu connaîtras la puberté.

Ce n’est pas mieux du côté du cast masculin, puisqu’avec eux aussi on a l’impression qu’on essaie de nous faire avaler de force le rôle qu’ils sont censés remplir.

Encore une fois, je ne crois pas qu’aucun d’entre eux soit particulièrement mauvais à la base, on mettra donc le manque de crédibilité et de subtilité de leur jeu sur le compte d’une très mauvaise direction d’acteurs.

Enfin, ceci importerait si on leur offrait quelque chose d’intéressant à jouer. Personnellement, je n’ai aucune envie de passer 13 épisodes à voir Nick tenter de retourner avec son ex qui « n’avait pas réalisé qu’il tenait à elle jusqu’à leur rupture », à assister aux douchebagueries gentillettes et tous publics de Schmidt, ou à me demander « Mince, il faisait déjà quoi Coach cette semaine ? » tellement celui-ci est invisible.

La seule chose qui nous laisse un semblant d’espoir, et à laquelle tous les gens qui ne savent pas abandonner une série vont s’accrocher, c’est la dernière scène de l’épisode. Un peu plus naturelle que les autres, et du coup un peu plus supportable, elle laisse définitivement présager le meilleur pour l’avenir de New Girl !.

Iris
P.S. Really, des lunettes de hipster ? En septembre 2011 ? I mean, really ?
Notes

[1Si on prend les trois derniers sons de son nom et qu’on les mets à l’envers, ça donne AIDS. Je dis ça, je dis rien.

[2Big Up Eve Angeli