Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Parenthood - Un Braverman chez les Panthers, un Panther chez les Braverman

There’s Something I Need To Tell You: Julia Braverman vs Liz Lemon

Par Conundrum, le 14 octobre 2012
Publié le
14 octobre 2012
Saison 4
Episode 5
Facebook Twitter
Il y a tellement de manières de lire les audiences de la télévision américaine qu’on peut en faire sortir presque ce que l’on veut.

On pouvait même lire des choses positives sur la la risible audience de Dr Horrible sur la CW qui pouvaient se résumer par « Hé ! C’est pas si mal pour vidéo disponible sur YouTube depuis 2008 ». Moi je n’ai retenu qu’une chose : il y a plus de personnes qui ont regardé Parenthood mardi que n’importe quelle comédies de la FOX menées par New Girl.

Ca ne veut pas dire grand chose, je le concède. J’aime beaucoup Mindy Kalling [1] et son Project s’améliore d’épisode en épisode, mais je me dis juste que si on parlait un peu plus de Parenthood que de sa série, on pourrait peut être mieux se rendre compte que Jason Katims frôle un niveau de qualité proche de celui de Friday Night Lights. Et Friday Night Lights est à l’honneur depuis deux épisodes.

Non seulement, Matt Lauria des dernières saisons de FNL a commencé un arc dans la série [2] mais Victor, le fils adoptif de Joel et Julia, a intégré une équipe de baseball qui partage le même nom que celui de l’équipe de foot de Dillion. C’était l’aspect le mieux exploité de l’intrigue de Julia, cette semaine. Ce qui a commencé par Julia qui manque un récital de sa fille s’est achevé avec une meilleure intégration de Victor dans la famille Braverman par le fameux rite de passage : Zeke et Camille affichent leur nouveau petit fils lors d’un match. Le fait que Victor trouve sa place dans le clan par le sport était une excellente idée. Les bienfaits autres que physiques du sport en équipe était un sujet idéal pour une série et parfaitement utilisé dans Parenthood.

Le problème de cette semaine concernait Julia. Ou moi-même, je ne sais pas. Julia a dénigré son travail, n’arrive plus à suivre le train de sa vie de famille et commet de graves erreurs sur les deux tableaux au point d’en faire une crise d’angoisse. Au fond de moi, j’éspèrais juste de ne pas entendre l’expression « having it all » durant l’épisode. J’entendais déjà Tina Fey crier au sexisme en disant que ce n’est pas Joel qui a des problèmes pour gerer sa carrière d’entrepreneur et de père de famille, mais encore une fois cette pauvre Julia. Et lorsque la phrase a été prononcée par Julia en fin d’épisode, mon machisme a du prendre le dessus, car je trouvais ça assez logique.

Julia a toujours été dépeinte avec deux caractéristiques : elle est perfectionniste et elle veut avoir un deuxième enfant. Joel est devenu homme au foyer plus pour des raisons financière que par volonté personnelle de vouloir élever ses enfants. Julia était tellement motivée à avoir un deuxième enfant qu’elle a accepté Victor sans être prête à l’accueillir. Adopter un jeune garçon au passé difficile n’est pas la même chose qu’accueillir un nourrisson dans sa famille. C’est une tâche ardue qui peut ne pas être conciliable avec une carrière. Julia n’a jamais été montrée comme une femme qui passe chez journée de 9 h à 17 h au bureau. Elle passe beaucoup de temps, de soirées et de week ends au cabinet d’avocat. Et elle a clairement mal calculé les conséquences de l’arrivée de Victor dans son quotidien.

Il y a deux volontés fortes chez elle de vouloir mener une carrière qui demande énormément d’elle, et son désir d’être présente pour ses enfants. Katims a eu la bonne idée de mettre dans un autre membre de la famille devant ce problème. Adam doit gérer une vie de famille compliquée et qui, comme le montre aussi cet épisode, n’est plus aussi impliqué dans son travail. Cette question de « having it all » se transforme alors en comment gérer l’impact d’une vie de famille difficile sur son travail et perd ainsi, pour moi, son aspect sexiste.

Encore une fois, j’ai adoré l’épisode de la série qui vraiment bénéficié cette saison, plus que les années précédentes, d’un départ anticipé sur le reste des séries de la rentrée. Parenthood est devenue la série que j’attends le plus et qui rythme ma semaine.

Et comme la semaine dernière, c’est la gorge serrée que j’ai fini l’épisode. Je n’aime pas trop les déclarations difficiles où on coupe le son, met une musique bien triste et montre des acteurs en train de pleureur. C’est ainsi que Kristina avait annoncé à son mari qu’elle avait un cancer, et c’est ainsi qu’elle l’annonce au reste des Braverman. Mais là encore, ce qui me gène d’habitude est totalement accepté dans cette série. Tout simplement parce que Katims a eu la bonne idée de faire revenir Sarah Ramos assez rapidement.
Elle donne les scènes les plus fortes de cet épisode. Juste quand elle trouve ses marques en fac, ses parents doivent lui annoncer le cancer de sa mère. Haddie insiste pour être traitée comme une adulte et donne encore une fois de l’excellent matériel à Peter Krause. Mais c’est surtout la voir débarquer dans le diner en fin d’épisode et constater que le reste de la famille ne sait pas réagir entre joie de la revoir et la soudaine réalisation que quelque chose de dramatique se produit qui permet à Katims de jouer un peu sur la corde sensible avec ce montage musical.

Et purée que ça marche bien !

Conundrum
P.S. Et pour ceux qui se posent encore la question, oui, on l’aime de plus en plus Raymond.
Notes

[1Mais pas au point de comprendre la légitimité de sa présence au sketch d’ouverture des Emmy !

[2A ce sujet, je réalise soudainement que tous les mecs des équipes de Coach Taylor vont sortir avec une Braverman, mais il ne reste plus que la fille de Joel et Julia, je me la limite à Riggins et Sydney ! Kitsh est un bon acteur, mais elle a 8 ans, la môme, c’est juste tordu, Jason !