Ray Romano commence son arc dans Parenthood avec ce premier épisode de la saison quatre (déjà ?).
Tout comme dans Friday Night Lights, Jason Katims nous avait prévenu, il ne compte pas garder indéfiniment pour le plaisir du public les adolescents de la famille Braverman au générique de sa série. Si Mae Whitman semble suivre le chemin d’un Taylor Kitsh et reste une valeur sûre de la série, Sarah Ramos nous quitte dans un épisode bigrement réussi.
J’aime beaucoup la famille de Kristina et d’Adam. Je l’avais déjà dit auparavant mais j’aime la tristesse et la profondeur d’Adam, elle est tempérée par sa joie de vivre naturelle des Braverman mais on la retrouve chez tous les membres de sa famille. Kristina aurait pu être un personnage assez ingrat de la mère au foyer trop sérieuse et trop stressée. C’est pourtant le personnage qui porte le plus les conséquences d’avoir un enfant comme Max. L’impact de ce stress quotidien se voit sur elle de façon bien plus marquée que sur son mari. Hadie était aussi un personnage qui illustre le mieux cette situation.
Elle a du mûrir plus vite qu’elle ne l’aurait dû et elle a souvent dû passer après son frère. Son départ à la fac illustre une dernière fois le quotidien de la jeune fille. C’est une situation difficile, il en découle une colère qu’elle ne peut rejeter contre personne car il n’y a pas de coupable à l’autisme de Max. Elle n’a jamais pu attendre ce qu’elle pouvait attendre d’un petit frère ou de ses parents. Hadie a toujours été trop mûre pour son age et cet épisode ne touche pas uniquement à cause de son départ à la fac mais par la tristesse et le sérieux d’une jeune fille qui aurait dû avoir une personnalité plus légère et moins de responsabilités.
Et comme dans Friday Night Lights, quand un môme s’en va, on le remplace par un autre parce qu’une famille, c’est un peu comme une équipe de foot. Il y a une belle scène de passage de relais de Sarah à Victor. Son interprète, au sympathique nom de Xolo Mariduena, prend même la place de Sarah Ramos au générique.
L’adoption de Victor est une intrigue difficile, si c’était une belle conclusion à la saison précédente, la série se trouve avec la lourde tâche de gérer une situation qui peut être casse-gueule pour la série. Le coup de lézard laissait supposer une gestion prévisible et simpliste de la part des scénaristes qui allait refaire des scènes de Joel et Julia, les intermèdes où l’on envoie des SMS et surfe sur Internet. Pourtant, la fin où Julia montre qu’elle a du mal à aimer son nouvel enfant laisse présager une gestion plus honnête et mature de l’intrigue.
Parce que voilà, Parenthood, encore une fois, ce n’est ni Friday Night Lights, et ni Modern Family. Je sais qu’il ne faut pas que j’attende de la série qu’elle me donne des scènes de la force de l’autre série majeure de Katims, mais elle se doit, de temps à autre, de donner un gros coup de poing dans le ventre de ses personnages. Joel et Julia ne peuvent plus après quatre ans être cantonnés à des intrigues où Joel se plaint d’être un homme au foyer, où Julia se plaint de ne pas pouvoir avoir d’enfants, où les deux se plaignent de leurs vies de gens riches, blancs et beaux. Une intrigue comme l’adoption de Victor peut donner une meilleure place à ce couple.
Même si je crains que Joel ne soit réduit, comme l’année dernière, au rang de spectateur de l’intrigue de sa femme, j’applaudis l’honnêteté des scénaristes d’affronter le fait que Victor n’est pas l’enfant que Julia et Joel auraient aimé avoir.
Du côté du reste des Braverman, on aime le fait que vu qu’Adam s’est fait draguer par son assistante, que Colby ait du mal à rester fidèle et que Amber a couché avec son boss, que les trois décident de bosser ensemble. Et même s’il est question de coucheries dans cet épisode, c’est sur qu’il ne devrait pas y avoir de tentations incestueuses, Parenthood n’est pas Brothers and Sisters, après tout.
Et Romano, dans tout ça ? C’est encore trop tôt pour juger, mais son personnage semble être une bonne addition à la distribution. Si voir Sarah changer encore de job commence à être un gag récurent pas très drôle, la s’investir avec un homme plus mature être un obstacle honnête à sa relation avec Mark.
En tout cas, c’est un très bon départ pour Parenthood, mais entre cet épisode et le pilote de Last Resort, je suis pris d’une soudaine envie de me refaire de bons vieux épisodes de Code Quantum.
Je ne sais pas pourquoi…