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Raising the Bar - Avis sur le premier épisode de la série

Raising the Bar: Crushing the hope

Par Feyrtys, le 2 juillet 2008
Publié le
2 juillet 2008
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Pendant tout l’été, les membres les moins paresseux de la rédaction de pErDUSA donnent leur avis sur les pilotes de la rentrée.

TNT – Septembre 2008
De : Steven Bochco (Murder One, Commander in Chief)
Avec : Mark Paul Gosselaar (Sauvé par le Gong, John From Cincinnati), Jane Kaczmarek (Malcom in the Middle), Gloria Reuben (Urgences), J. August Richards (Angel), et d’autres acteurs qu’on voit à peine 30 secondes chacun.

Raising the bar

Jerry Kellerman (Gosselaar) est un avocat de 35 ans qui pense toujours en avoir 20, et qui combine à la fois cheveux gras et calvitie précoce, ce qui le rend très en colère contre l’Univers. Univers qui le lui rend bien : sa copine est blonde, et a tellement de personnalité qu’elle pourrait voler la vedette à la greffière qui se cache derrière sa mini machine à écrire. Jerry pense que ses amis ne comprennent pas quel lourd fardeau il traîne, lui a des idéaux, des vrais ; sa boss est sous prozac et même son client innocent du jour semble sur le point de se pendre à l’idée de devoir être défendu par un tel guignol.

Il n’a pas une vie facile, en somme. Alors quand une juge un peu excentrique l’empêche de faire ce merveilleux métier qui est le sien, à savoir paladin, Jerry décide qu’il en a marre. Si l’Univers n’est pas prêt à accueillir un être aussi pur et aussi droit que lui, tant pis, parce que Jerry ne reculera devant rien : il compte faire des Etats Unis d’Amérique un monde meilleur, parfait, où les gentils sont récompensés et les méchants punis.

Objection, Votre Honneur !

Le problème des avocats idéalistes à la télévision, c’est qu’il est très difficile de les aimer, voire difficile de ne pas leur souhaiter une mort lente et douloureuse (par exemple, devoir regarder ce pilote pour l’éternité). Alors leur faire porter une série sur les épaules… Alan Shore réussit cet exploit d’être à la fois un idéaliste et un avocat à l’esprit de compétition acéré. Il critique rarement le système judiciaire et quand il le fait (cf les épisodes de Boston Legal sur la peine de mort), ce n’est jamais pour geindre comme un bébé qui vient de naître. Jack Mc Coy monte parfois sur ses grands chevaux, mais il sait rester lucide, réaliste, et ne réagit pas aux injustices ou aux dysfonctionnements comme s’il sortait de la fac de droit.

Si je n’en étais pas à ma énième série judiciaire, j’aurais pu, sur un malentendu, trouver Raising the bar presque regardable. Mais les absurdités administratives et les contournements judiciaires, ça fait partie de toute bonne série avec des avocats et des juges, et il y en a eu un paquet avant Raising the crap.
Par exemple, ce que je reproche le plus aux séries de David E. Kelley, c’est de ne montrer que des juges qui prennent les bonnes décisions ou les jurés qui font preuve d’intelligence. Raising the bar aurait pu palier à ce manque (que L&O satisfait parfois) et nous donner une série sur la difficulté de devoir travailler dans un système qui fonctionne mal. Tout ça pour dire qu’il y a une place pour les avocats idéalistes, mais pas pour Jerry "the Paladin" Kellerman. Et sûrement pas pour Mark Paul "je ne me lave plus les cheveux, ça pique les yeux" Gosselaar. Il faut de la subtilité, de la profondeur, même à des gens qui veulent changer le monde. Il leur faut une personnalité.

Et sinon, y’a vraiment rien à dire de positif ?

Ben non. Je suis contente d’avoir revu Gunn pendant 2 secondes 30, c’est à peu près tout.

Je ne sais pas qui a eu l’idée de mettre un filtre qui assombrit les contours de l’image et qui accentue le contraste, mais cette personne avait du travailler pour une agence de pub, parce que tout le pilote a un air factice qui m’a donnée l’impression de regarder une pub pour du parfum. Ou une sitcom de la CW, au choix.

Les acteurs sont relativement mauvais et oubliables, mais compte tenu de la pauvreté de leurs rôles, on ne peut pas leur en tenir rigueur. A vrai dire, à part MP Gosselaar et Jane Kaczmarek, j’ai oublié qui d’autre jouait dans ce pilote. C’est vous dire à quel point l’introduction des personnages est réussie. J’ai noté quelques scènes de pleurnicherie ridicules, quelques stéréotypes féminins bien lourdauds (la boss bienveillante, la petite copine compréhensive, la juge manipulée par son amant - qui est gay - bref, que du bon) et même parfois offensants (la victime de viol qui se trompe de coupable et ment à la barre), j’ai rajouté à cela quelques grosses ficelles, l’utilisation du mot "ex parte" très à la mode depuis quelques temps dans les séries d’avocats, et surtout, je me suis rendu compte que je ne regarderai pas cette série à la rentrée. Ou alors, juste pour me moquer de la coiffure de Mark Paul Gosselaar.

Feyrtys