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Rubicon - Critique de l'épisode 7 de la saison 1

The Truth Will Out: Ce n’est pas parce qu’on est parano qu’on n’est pas suivi...

Par Ju, le 6 septembre 2010
Par Ju
Publié le
6 septembre 2010
Saison 1
Episode 7
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Au programme de ce septième épisode de Rubicon : une vieille dame dans une grande maison, une taupe, un personnage qui change de nom sans prévenir, les joies de l’ignorance, et un lien vers un blog féminin. Un blog féminin de fille !

Vous qui, en ce moment, êtes en train de lire cette critique au boulot. Oui. Vous. Je tenais à vous remercier personnellement. Oui, je trouve ça très gentil de votre part de faire autant de pub pour pErDUSA à tous les gens dont le métier est de surveiller où vous surfez.

Car ils sont nombreux. Oh. Ils le sont.

De qui devons-nous nous méfier cette semaine ?

Du FBI. Des analystes financiers qui cherchent à s’enrichir sur le dos du bon peuple américain. Des voisines sexy qui nous espionnent en faisant semblant de peindre. Des criminels imaginaires qui s’introduisent chez les personnes âgées.

Et des épisodes qui s’arrêtent, sans prévenir, en plein milieu d’une.

La Vie Plus Simple des Gens Plus Riches

Je crois que je vais commencer tout de suite par la pauvre Katherine Rhumor, qui voit son rôle réduit à deux petites scènes dans cet épisode. Et c’est bien dommage. Après avoir passé les premiers épisodes à légèrement trouver le temps long à chaque fois qu’on quittait Will pour retrouver Katherine, je dois avouer que les dernières semaines lui ont donné un rôle bien plus intéressant à mes yeux.

Alors oui, Katherine est toujours un peu isolée du reste de la série, mais à chaque fois qu’elle se rapproche de la conspiration, doucement mais sûrement, à son rythme de riche, c’est un vrai plaisir. Malheureusement, cette semaine, ce n’est pas sa fête. Cette semaine, des gens s’introduisent chez elle. Et comme on ne lui pique rien, qu’elle commence à prendre un peu d’âge, et qu’elle vit dans un univers fictif, les policiers ne la prennent pas au sérieux.

Là, c’est le moment où je pourrais facilement regretter cette petite faiblesse scénaristique, le coup des policiers qui ne croient pas ce qu’on leur raconte. Sauf qu’en réalité je suis prêt à oublier, pour deux raisons.

La première, c’est parce que ça nous amène à la conclusion amusante où la (très riche) veuve jette les clefs de sa (très belle) résidence new-yorkaise parce qu’elle se sait espionnée. C’est beau, l’argent.
La seconde, c’est parce que je me mets à la place des policiers. Ils en ont vu d’autres. Ils ont des raisons d’être sceptique. Ma grand-mère aussi, il y a des gens qui s’introduisent chez elle. Et à elle non plus, on ne lui vole rien. Ils se contentent juste d’échanger tous ses meubles par des meubles identiques. Mais moins bien. Mais identique. Le scepticisme, du coup, je connais. Et je comprends.

Ça ne doit pas être facile tout les jours, la vie de policier.

Ou d’être vieux.

Le Moment Trop Bien de la Semaine

Sprangler qui agite son Presse-papier de la Conspiration sous le nez de Will. Ça ne vaut pas une Scène Trop Bien Réalisée de la Semaine, mais on se console comme on peut.

La Chasse à la Taupe

Récemment je remarquais, avec la brillance et le sens de l’analyse qui me caractérisent, que depuis le début de la série, tous les personnages avaient été parfaitement bien développés. Miles un peu toutes les semaines. Tanya dans l’épisode fantastique où elle préparait une présentation pour Sprangler. Ingram pendant les deux derniers épisodes. Sprangler avec le discours de la cravate. Katherine, doucement mais sûrement, à son rythme de riche. Maggie et son regard de biche la semaine dernière... Tous les personnages. Sauf un. Sauf Graham.

Du coup, au début de l’épisode, quand on arrive avec lui au boulot et qu’il se dispute avec sa femme, j’étais content. On allait être au complet. Tous les personnages allaient enfin être sur un pied d’égalité. Même Graham.

Sauf qu’en fait, non, pas vraiment.

Si The Truth Will Out nous en apprend un peu plus sur Graham (comme, à tout hasard, le fait que son nom est Grant, et pas du tout Graham, malgré ce que je crois depuis des semaines), on ne peut pas dire qu’il soit vraiment au centre de l’intrigue de cet épisode.
À la place, au centre de l’intrigue, on trouve une enquête du FBI sur une possible taupe à l’API. Et encore. Au centre de cette intrigue, on trouve surtout un bon prétexte pour nous permettre de passer plus de temps avec les personnages. Ça, et pour économiser un peu d’argent en ne tournant qu’en studio, dans les décors habituels de la série.

Le coup des « personnages qui se retrouvent enfermés pendant tout un épisode », c’est un classique. Déjà parce que, comme indiqué juste au-dessus, ça permet de faire des économies. Et ensuite parce que, quand c’est bien écrit, c’est une occasion en or d’approfondir les relations entre les personnages principaux de la série. Et de ce point de vue, pas de problème, cet épisode est une réussite.

Le côté que je préfère dans Rubicon, en dehors des Scènes Trop Bien Réalisées de la Semaine, c’est le quotidien du travail à l’API. La vie ordinaire de bureau, dans un bureau absolument pas ordinaire. La façon dont l’équipe aborde des problèmes. Leurs ressources et la façon dont ils les utilisent. Les relations entre Grant, Tanya et Miles. Ou celles entre Will et Ingram, ou Will et Sprangler.
Je trouve tout cet aspect passionnant. Non seulement leur boulot est assez inédit à la télévision (tellement, en fait, qu’il m’a bien fallu quatre semaines pour comprendre en quoi il consistait), mais en plus les scénaristes ne cherchent jamais à nous mâcher le travail en nous l’expliquant. C’est un peu l’effet The West Wing : on ne pige rien pendant trois plombes à ce que les personnages disent, mais à la fin, quand on en saisit enfin une partie des tenants et des aboutissants, c’est absolument satisfaisant.

La même chose est vraie pour The Wire. Mais c’est un peu moins noble que la Maison Blanche, comme business.

Dans des épisodes comme celui où l’équipe doit décider d’ordonner un assassinat ou non, en se basant sur des informations incomplètes, l’univers de Rubicon devient carrément passionnant. Dans celui de cette semaine, quand ils arrivent enfin à déterminer l’identité du « troisième homme » sur la photo qu’ils se trainent depuis six épisodes, c’est hyper gratifiant. On sent le travail laborieux, on a vécu avec eux les impasses, on connait leur frustration. En bref, et pour faire simple, on est vraiment plongé dans leur univers, et le résultat est admirable.

Sur ce plan, celui de la collaboration professionnelle, celui des petites avancées dans leur enquête, le huis clos était donc une franche réussite. Sur l’autre élément hyper classique dans les séries, à savoir le détecteur de mensonge, j’aurais aimé en avoir un peu plus.
Que ce soit clair, je ne veux rien retirer à ces scènes. Après tout, elles avaient au moins le mérite d’être drôles, dans un registre qui m’a un peu moins choqué que l’humour de l’épisode précédent. Mais je ne sais pas, j’en voulais un peu plus. C’était le moment de nous en apprendre plus sur ces personnages et sur leurs motivations. Là, j’ai trouvé qu’on se contentait un peu trop de nous répéter des choses qu’on savait déjà.

Et c’était drôle. Mais j’en voulais plus.

Et pour Graham, je repasserai.

Le Journal Intime d’une Secrétaire

Vous ne le savez peut-être pas, mais Maggie tient un blog !

Et c’est super intéressant. Vraiment ! Par exemple, voici les petites perles relevées cette semaine dans les états d’âmes de notre secrétaire aux yeux de biche préférée :

- Si quelqu’un lui dit qu’elle est jolie, ça doit vouloir dire qu’il veut coucher avec elle.

- Avec Maggie, un petit compliment et c’est « Business Time » !

- Personne ne lui a dit qu’elle était jolie depuis trois ans.

- On ne prend jamais de bonnes décisions après 10h du soir. Sa maman lui a toujours dit.

- La prochaine fois qu’elle doit passer une soirée seule, elle louera une comédie romantique plutôt que de se faire sauter par un type en forme de point d’interrogation [1].

Ah, les femmes !

Aucun doute là-dessus, elles sont presque aussi niaises que les inventions promotionnelles que les networks se sentent obligés de coller à leurs séries pour être tendance et avoir une présence sur le net, aussi hors de propos et débiles soient-elles.

Ju
Notes

[1Traduction approximative. Ou incroyable phénomène de foire.