Voici donc sept réflexions issues du visionnage des sept épisodes de cette saison 1.
1 Mais qu’est-il donc arrivé à la bouche de Kerry Washington ?
Comme il est difficile d’être actrice à Hollywood !
Le monde sexiste dans lequel nous vivons s’attarde plus sur le front si lisse de Marcia Cross que sur son interprétation, toute en retenue, du personnage le plus difficile de Desperate Housewives. Personne n’estime à sa juste valeur le talent comique d’une Christa Miller, qui a subi tellement de retouches qu’on a du mal à croire IMDB quand on lit que les Christa Miller du Drew Carey Show et de Cougar Town sont une même et unique personne. Le renvoi de Lara Flyn Boyle de The Practice nous a épargné d’être témoin de la transformation en troll de l’actrice.
Oui, c’est mal de critiquer de façon méchante le physique d’une actrice.
Bon, ceci étant dit, qu’est-il dont arrivé à la bouche de Kerry Washington ?
Pourquoi bouge-t-elle comme la bouche d’un Alien ? C’est dû à de la chirurgie esthétique ? Je ne critique pas, je veux juste être sûr que ça n’est pas un truc que je puisse choper. Si c’est transmissible, rassurez-moi, on ne peut pas l’attraper en mangeant un kebab suspect ou en téléchargeant The Thrilling Adventure Hour ? Parce que j’ai pas trop envie de changer mes habitudes. Mais c’est plutôt flippant comme truc…
2 Le Monde est vraiment trop méchant avec Shonda la Merveilleuse
Shonda, la Glinda des showrunners, a une vie aussi difficile que celle des personnages de ses séries. Comme elle l’explique sur Twitter, sa vie est difficile, c’est dur de tuer des personnages fictifs de série, c’est dur d’être confrontée au racisme de la société américaine qu’on lui balance à la gueule dans toutes les séries qu’elle ne produit pas. Alors quand elle disait que Scandal était différente de ses autres séries, personne ne l’a cru, Shonda la Merveilleuse.
Et pourtant, on avait tort. Scandal, ce n’est pas "Grey’s Anatomy à la Maison Blanche". Si Grey’s et Private Practice sont des séries basées sur les imbroglios sexuels de ses personnages, Scandal est une série sérieuse.
C’est un feuilleton thriller.
C’est une série pour des gens qui mangent leurs légumes et lisent le journal.
Basée sur un imbroglio sexuel.
Et pourtant Shonda s’est retenue. Là où Grey’s Anatomy ne possède que deux décors (un lit d’hôpital pour soigner ses patients et un lit de chambre pour soigner sa libido), Scandal est une série qui est très calme sur cet aspect. Évidemment, face à ces besoins sexuels inassouvis, la série compense avec des meurtres, des retournements de situation, et des gens qui parlent très vite.
Et si on arrive à supporter les défauts d’écriture de Shonda, je dois avouer que la trame de cette première saison était particulièrement bien ficelée. J’aurais dû la croire dès le début, Shonda ! C’est vrai, la photo promo de Scandal avec Kerry en bikini criait pourtant « Thriller Adulte Bien Ficelé ».
3 Vraiment, Shonda, Vraiment ?
Vraiment, Shonda, t’as pas trouvé un seul arabe musulman bronzé du 93 qui connaît rien au foot, mais qui peut citer tous les membres de la distribution de Saturday Night Live par ordre d’apparition au générique, pour que je puisse laisser le fils que je n’ai pas regarder Scandal ?
VRAIMENT ?
4 On peut tromper mille fois, une personne. On peut tromper une fois, mille personnes. On peut tromper mille fois, mille personnes, mais personne ne trompe Olivia Pope.
Olivia Pope est formidable. Elle résout tous les problèmes. Des tâches qui ne partent pas sur le four, jusqu’aux scandales qui éclaboussent les plus grands de ce Monde, aucun problème ne lui résiste. Elle est comme les vieilles de C’est du Propre sur M6.
Elle est tellement merveilleuse qu’elle n’a pas besoin de montrer ce qu’elle sait faire. Parce que pourquoi montrer le talent de quelqu’un quand tout le reste de la distribution s’évertue à chanter ses louanges comme on chante celles de Chuck Norris ? Parce qu’Olivia ne se trompe JAMAIS.
Avec une marge de manœuvre de plus ou mois deux erreurs de jugement par saison. Et même s’il s’agit d’erreurs aux conséquences gravissimes et que le téléspectateur en sait plus à l’issue de la saison sur le mystère central que l’Omnisciente Olivia, à chaque fois qu’elle se trompe, c’est pour une seule et simple raison : parce qu’elle n’a pas suivi son instinct.
Donc même quand elle se trompe, elle n’a pas tort. C’est pour dire à quel point elle est forte cette Olivia !
5 Mais qu’est-il donc arrivé à la bouche de Kerry Washington ? Bis
D’après ce que j’ai lu sur Internet, il y a un élément allergène dans les crevettes et les cacahuètes qui peut causer un gonflement des lèvres. Une allergie au soleil peut aussi se manifester ainsi.
Je sais que ça n’est pas exactement la même chose, mais j’en mange, moi, des crevettes, et j’aime les Curly, en plus avec le soleil qui arrive en plein été, cela fait trois facteurs à risque dans mon entourage. Alors, je serai très rassuré si quelqu’un pouvait juste éloigner ces éléments du mystère « Mais qu’est il donc arrivé à la bouche de Kerry Washington ? »
6 POTUS ou la mention obligatoire à The Thrilling Adventure Hour
C’est qui ce pauvre type à la tête des États-Unis qui se fait balader par son Chief of Staff, par sa femme, par sa maîtresse, par Paris de Gilmore Girls et par son Vice-Président ? Pourquoi il fait que geindre et se plaindre ? [1]
Personne n’a remarqué que Joshua Malina faisait partie du casting ? Personne n’écoute War of Two Worlds (le cross-over entre The Thrilling Adventure Hour et SuperEgo) où Joshua Malina, dans son propre rôle, a été élu Président des États-Unis grâce à son expérience acquise lors de son passage dans The West Wing ?
7 Ou le nombre d’épisodes idéal par saison
Shonda la Merveilleuse, elle a toujours de bonnes idées. Elle se plaint que 22 épisodes de qualité, c’est trop dur à écrire (et comme The West Wing, Urgences, The X-Files, Once and Again ou Homicide l’ont prouvé, c’est IMPOSSIBLE à faire). Elle, elle dit que toutes les séries devraient avoir 13 épisodes.
Je suis d’accord avec elle. Je vais même aller encore plus loin. Avec 13 épisodes, il y a quand même un risque de s’égarer avec des avions qui se crashent dans les rues d’une petite ville des États-Unis ou de meurtre sur un pont oublié après 10 épisodes. Sept épisodes, c’est parfait pour une saison de Shonda.
C’est en tout cas mon seuil de tolérance.
Plus, et on aurait, comme Private Practice ou Grey’s Anatomy, atteint le point de non-retour. Pas le temps de penser à la technique « éventrer pour accoucher » quand on a tellement de choses à dire et tellement de personnages à faire coucher ensemble. Et même avec sept épisodes, je me serais volontiers passé de l’épisode flash-back.
Allez Shonda, fais comme les anglais, regardes The Hour, et réalise que six épisodes, c’est encore mieux.
[1] Ne répondez pas, je sais que la réponse rime avec Mhonda la Severveilleuse.
