Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
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Ma Semaine à Nous - Happy Endings et les Gays dans les Séries

N°172: Sponsorisée par les Biscuits de Reims

Par la Rédaction, le 7 novembre 2011
Publié le
7 novembre 2011
Saison Semaine
Episode Semaine
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Pour se remettre d’Halloween, pErDUSA voit la vie en rose et se concentre sur les fins heureuses. Jéjé se penche ainsi sur les personnages qui sèment des arcs-en-ciel dans leurs séries tandis que Tigrou célèbre la nouvelle sitcom phare de la rédaction. Pas de TOP 3 cette semaine, personne n’a réussi à faire une liste des meilleures séries avec des licornes.

Ça revient quand Will & Grace ?
Jéjé voit des gays partout

A chaque rentrée, GLAAD (une association américaine dont le but consiste à "promouvoir" la visibilité des homosexuels dans les médias) fait son petit bilan des personnages gays et lesbiens dans les séries des networks. Cette année, leur nombre serait en baisse.

Je vous avoue que je ne sais pas bien quoi penser de ce genre d’information. Je ne sais pas si un nombre élevé de personnages homo sur les télés de networks peut avoir un impact sur la "banalisation" de l’homosexualité dans la société américaine. J’ai plutôt tendance à penser que ça passe plus par leur présence dans les soaps (avec un affichage quotidien) et par la participation de concurrents gays dans les émissions de télé réalité grand public.

M’enfin bon, je ne suis pas sociologue...

Ce qui ne m’empêche pas de vous livrer dans le désordre quelques réflexions sur le sujet provoqués par certaines séries à l’écran cette rentrée.

1. Modern Family

J’ai souvent pris Cameron et Mitchell pour l’exemple type de la représentation inoffensive du couple gay : blancs, aisés, sans aucune alchimie sexuelle, ils se bécotent à peine au second plan à peine une fois par saison.

L’absence de démonstration physique a pu m’irriter, mais à bien y regarder, Jay et Gloria ne sont pas beaucoup plus tactiles. Et de plus, on les a plusieurs fois vu dans le même lit.
Ok, en pyjamas pas sexy et en train de bouquiner, mais à mon sens, c’est une image plus rare à la télévision que le simple baiser et aussi importante à banaliser, particulièrement dans le plus gros succès populaire du moment.

Avec le fait qu’ils sont les parents adoptifs d’une petite fille, ils sont peut-être les personnages de la télé US les plus "militants" ! Et c’est encore mieux depuis que Cameron a repris ses couleurs de la saison 1 et qu’il est redevenu drôle !

2. Glee & American Horror Story

Les séries de Ryan Murphy ont peut-être tous les défauts du monde, mais elles ont le mérite de faire exister à la télévision de personnages qui n’entrent pas dans les cases des profils rassurants du gentil side-kick homo.

Chad et Patrick, dans le quatrième épisode d’American Horror Story, sont dans une configuration quasiment inédite pour la télé US : ils forment un couple en crise, ils sont toxiques l’un pour l’autre, se font du mal et pourtant ils restent ensembles. C’est en général l’apanage des couples hétéros : les gays, quand ils sont en couple, ne restent pas très longtemps ensemble ou alors vont magnifiquement bien et résolvent très rapidement des problèmes qui auraient duré des arcs entiers pour des hétéro (cf. Tigrou sur l’intrigue de l’infidélité de Scotty dans Brothers & Sisters).

Quant à Glee, malgré ses millions de défauts, c’est la seule série à posséder un personnage principal gay et surtout pas "aimable" qui revendique non pas le droit de se fondre dans la masse mais d’exister toutes différences dehors. Il m’énerve Kurt. Je ne supporte pas sa voix, sa tête, ses goûts vestimentaires, son hystérie… Pourtant, ses intrigues et l’univers qui se compose autour de lui font que je regarde toujours et encore la série !

Joli cliché du Rolling Stone US sur les séries de la rentrée

3. Grey’s Anatomy

Je suis surpris qu’après 8 saisons, il n’y a encore eu aucun personnage gay !

Pas que j’estime qu’il doit y en avoir dans toute série qui dure un peu longtemps, c’est juste que pour une série d’ABC basée sur la fornication de trentenaires dans les placards et les salles de repos et qui a multiplié les personnages lesbiens plutôt réussis, j’ai l’impression que l’on passe à côté de quelque chose.

Mais comme tout se passe bien (oui, je regarde toujours avec plaisir la série), ça ne me dérange absolument pas.

4. The Playboy Club

Au bout des vingt premières minutes du pilote, je me suis dit que c’était plié. Un épisode et basta…

Et puis est arrivée cette histoire de mariage de façade entre deux personnages homo. Rien ne fonctionnait dans cette série, mais pour la simple existence d’une minuscule intrigue qui risquait de ne rien donner, je me voyais déjà obliger de série. Par principe.
Heureusement que les spectateurs américains m’ont épargné ce supplice...

5. Happy Endings

J’aime tous les personnages, sauf Max.
Et ça m’amuse.

Je ne l’aime pas parce que ses intrigues sont les moins réussies, qu’il geint trop, que l’acteur m’horripile…
Et ça m’amuse beaucoup de ne pas l’aimer sans avoir me poser la question de la représentation de son orientation sexuelle… Et ça me plait aussi de savoir que je serais capable de ne pas regarder la série si les autres personnages ne me faisait pas rire et que mon sens du devoir communautaire a une limite en matière de séries ! Avec Happy Endings, je me prends à rêver que j’aurais pu arrêter Playboy Club de moi-même…

Au final, je vous avais prévenu : pas de conclusion générale.


Les Liens de la Semaine
Sois pas perdu si c’est pas pErDUSA

Désolé, mais les Liens de la Semaine ne nous apprendront rien que vous ne sachiez déjà.

Si vous vous intéressez aux séries (et votre présence ici tendrait à me faire croire que oui), vous savez déjà que la création de séries télé relève d’un processus compliqué. Beaucoup de facteurs incompatibles doivent cohabiter, les enjeux monétaires sont énormes, et ce processus se transforme souvent en une bataille rangée entre les créatifs et la chaine.

Cette bataille est le sujet de The TV Set, un téléfilm dont Joma avez déjà parlé en Semaine 38. Elle est aussi traitée (de façon plutôt caricaturale) dans la série Episodes sur Showtime. Dans la vraie vie, Ken Levine parle régulièrement de son expérience de scénariste sur son excellent blog.

En résumé, il n’y a rien de neuf dans le lien présenté ci-dessous, mais ce n’est pas une raison pour passer à côté.

Cette semaine, le site Deadline a déniché une vidéo traitant justement du rapport compliqué entre scénaristes et producteurs. Dans cette vidéo de cinq minutes, une personne qui serait un scénariste mécontent de Pan Am se plaint publiquement de l’intrusion néfaste d’ABC, qui aurait dénaturé la série.
Tous les clichés y passent : les producteurs condescendants, la débilisation du propos imposée par des crétins qui ne comprennent rien à rien, etc. En bref, on nous donne l’impression que Pan Am aurait dû être un chef d’œuvre, si seulement les brillants créatifs avaient pu faire leur travail sans être perturbés. Parce qu’une série sur des hôtesses de l’air qui jouent les espions peut aussi être gâchée par l’ingérence de producteurs idiots. Apparemment.

Cette vidéo n’a rien de révolutionnaire. Le fait qu’elle existe est limite pathétique. Son origine n’a rien de confirmée. La seule raison pour laquelle on en parle aujourd’hui, c’est parce qu’il s’agit peut-être de la vidéo la plus flippante qu’on a eu l’occasion de voir.

Des robots écoliers dépourvus d’émotions ne devraient jamais parler de télévision.


Bisous, Bisous
La France vue par les Séries vues par Jéjé

Ch’Yvonne à Paris - Ringer

Happy Endings - 2.06

Un gars : Well, penny mentioned you studied abroad in France, and I immediately thought of this place. Je suis si excité d’être avec vous ce soir.
Alex : Oh. I got mono the first day I was there, so the only French I know is from lying in bed watching Cheers reruns. Une bieère, s’il vous plait ! Je vais teru-brio (ou un autre truc incomprehensible dans le genre) ! Norm !

Epilogues Heureux
Tigrou poursuit le matraquage perdusien

C’est ma comédie préférée de la rentrée : après une première saison qui m’avait très agréablement surpris, Happy Endings confirme cette année tout son potentiel et s’est rapidement imposée comme la sitcom que j’attends le plus chaque semaine (en attendant le retour de Cougar Town).

Pour ceux qui n’ont toujours pas franchi le pas suites aux recommandations de Drum et Ju, et passent à coté d’une des meilleures série du moment, je me permets donc d’enfoncer le clou !

Joie de vivre et sourires naturels

Au départ, pourtant, tout semblait un peu trop calqué sur Friends pour produire autre chose qu’une copie sympathique : 6 amis (3 garçons et 3 filles), une grande ville, une mariée qui s’enfuit en pleine cérémonie dans le premier épisode…

Pourtant, comme Cougar Town il y a 2 ans, la série a su se forger en quelques épisodes une identité bien à elle… et un humour bien à elle, surtout ! L’humour d’Happy Endings repose à la fois sur des gags visuels réussis (il faut dire que les acteurs, leurs mimiques et leur capacité à occuper l’espace sont excellents), et sur des dialogues survoltés (et souvent franchement absurde) débités tellement vite que Lorelai Gilmore en personne aurait du mal à suivre.

Les moments les plus drôles de la série sont d’ailleurs les scènes de groupes, ou 6 personnages qu’on pourrait penser sous acid poursuivent en parallèle 3 conversations surréalistes, dans une escalade de blagues et de références tordues.
(Si vous voulez voir de quoi je parle, regardez le prégénerique de l’episode d’Halloween, ici)

Les scénaristes semblent l’avoir bien compris puisque, même si la plupart des épisode comportent 3 intrigues mettant chacune en scène 1 ou 2 personnages, ils se débrouillent toujours pour qu’elles s’entrecroisent régulièrement et permettent aux personnages de partager tous ensemble 3 ou 4 scènes.

Happy Endings est aussi une série que je trouve assez constante, contrairement à pas mal d’autres sitcom, dont Community (qui nous a offert quelques épisodes mythiques cette année, mais aussi quelques épisodes complètement ratés). C’est sans doute parce que (toujours comme Cougar Town, et comme dans Friends aussi pour le coup), Happy Endings a réussi à me faire aimer ses personnages bizarres et hystériques. Par conséquent, même les épisodes plus faibles (et il y en a eu peu cette année) se regardent avec plaisir, alors que je m’ennuie franchement devant Community quand les épisodes ne sont pas drôles.

Vous n’êtes toujours pas convaincu ? Sachez qu’un acteur de Princess Bride apparaît dans son propre rôle dans l’épisode de cette semaine… What else ?


la Rédaction