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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°192: Sponsorisée par les Petits Oeufs à la Liqueur

Par la Rédaction, le 9 avril 2012
Publié le
9 avril 2012
Saison Semaine
Episode Semaine
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Un petit peu de retard cette semaine puisqu’Iris et Jéjé se sont effondrés hier soir après avoir ingurgité trop de petits oeufs au sucre. On a du attendre ce matin pour qu’ils développent leurs balbutiements pré coma-éthyliques : l’un trouvait que "ouais, les acteurs, ils sont trop bien, les Américains, tu sais" et l’autre répétait "c’est pas vrai, Drum, il a pas raison, c’est pas vrai, Community, c’est super..."

And The Emmy doesn’t go to...
Jéjé préfère l’Actor Sudio au Cours Florent

Je me suis vite fait à l’idée que Smash n’était pas la formidable série que son pilote avait laissé espérer.
Elle restera cependant dans l’histoire.
Pas pour ses numéros musicaux somme toute réussis (si on met de côté l’atroce tentative "Broadway moderne" dans le vieux hangar des Brooklyn Pier), mais pour être capable d’infliger à ses spectateurs, épisode après épisode, la prestation d’acteur la plus désastreuse de la décennie.
A l’instar de Tête de Série, je me suis demandé dans un premier temps si le personnage de Leo (puisque je parle évidemment du fils de Julia) souffrait d’aphasie ou d’un trouble sévère du langage : ce type d’affliction aurait justifié l’élocution hachée et monocorde de Emory Cohen. Mais on peut imaginer que si cela avait été le cas, Julia nous aurait offert régulièrement des monologues aussi émouvants que sa lettre aux parents de filles chinoises sur la difficulté et la beauté d’élever un enfant "différent"… Il faut donc se résoudre à l’idée que l’acteur est juste très très mauvais.

Ce qui au final n’est pas si facile. On s’est amusé régulièrement ici du jeu calamiteux des seconds rôles dans Castle. Et à juste titre. Pourtant, pour un site qui se fait un devoir de dire du mal, on a toujours été assez soft sur ce sujet…
Probablement parce un tel manque de naturel dans la diction et dans l’expression corporelle que l’on retrouve chez ces quelques exemples se révèle assez rare dans les séries US (et dans les productions anglo-saxonnes de façon plus générale).

Il faut dire que nous sommes francophones. Et qu’en matière de jeu d’acteur pitoyable, le théâtre et l’audiovisuel français nous ont exposé depuis tout petit à des performances exceptionnelles. Et qu’il n’est pas rare qu’une prestation du niveau d’Emory Cohen se produise dans des films célébrés par la critique et le public (l’exemple en date le plus frappant reste pour moi Jérémie Elkaïm dans La Guerre est Déclarée). Mais ce genre d’étrangeté paraît tout de même circonscrit à nos frontières linguistiques.

Il se croit dans Les Cordier Juge & Flic ?

Je ne dis pas ici que tous les acteurs anglo-saxons sont tous des Meryl Streep en puissance, mais qu’il est rare que le jeu des moins convaincants soit à ce point gênant qu’il distraie le spectateur jusqu’à le détacher de l’histoire qui se déroule à l’écran. Les prestations d’Elisabeth Röhm (Law & Order), Josh Radnor (How I Met Your Mother) ou bien Nicholas Brendon (Buffy) peuvent être un cran en dessous du niveau général de la distribution de leur série mais ne révèlent pas dérangeantes.
Surtout que la plupart du temps, les faiblesses de jeu traduisent surtout des dialogues ou des scénarios ratés : il est peu probable que le directeur de casting de Prison Break et de The Walking Dead soient les seuls responsables du manque général de qualité de jeu dans ces séries.

Même si Sarah Wayne Callies doit y être aussi pour quelque chose.


Le Top des Personnages Alcooliques
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N°3 - Penny Hartz (Happy Endings)
N°2 - Alicia Florick (The Good Wife)

Bisous, Bisous
La France vue par les Séries vues par Jéjé

I Hate My Teenage Daughter - 1.05

Le prof d’espagnol : Because it’s a new language. And not everybody picks it up as quick as other people. Like nikita. Muy bien.
Nikki : Moi ? Merci ! I watch a little french soft-core porn, too.

30 Rock - 3.15

Jack : Meditation is a waste of time, like learning French or kissing after sex.
 
[…]
 
Tracy : Cycle ? I forgot, I sponsored the dude that won the Tour de France.
Add another zero, Ken.

A Guide to Self-DesTroy
Iris psychanalyse Abed

La semaine dernière, Drum expliquait ici-même ce qu’il n’appréciait pas dans cette troisième saison de Community, sûrement motivé par les épisodes diffusés depuis la reprise de la série (ou par ses origines, car Drum est d’apparence française, et donc probablement un terroriste du petit écran).

Là où ça devient amusant, c’est lorsqu’on sait que j’étais persuadée d’être de cor… de MaSàN cette semaine-là, et que j’avais prévu d’écrire un texte qui aurait plus ou moins dit l’opposé de ce que Drum écrivait. On est dimanche soir, j’ai le droit de considérer que n’importe quoi n’impliquant pas mon futur est « amusant ».

Je fais partie des gens qui, depuis beaucoup de temps, suivent Community non pas comme une sitcom sympathique, mais plutôt comme un show avec un ton qui en ferait le digne successeur de Scrubs.

Au meilleur de sa forme, Scrubs était particulièrement douée pour une chose : me faire verser des litres de larmes. Je me souviens d’une période à laquelle la série, aussi drôle soit elle, enchaînait les épisodes qui me laissaient dans la gorge un goût salé, la Zach Braff Touch comme mon esprit de fangirl malade aimait l’appeler à l’époque ; le goût de la triste réalité.
Peu importe le nombre de blagues auxquelles je riais, à la fin de ces 20 minutes hebdomadaires, j’avais encore en tête les maladies, les morts, ou plus simplement les petites emmerdes du quotidien, les incertitudes face à l’avenir, et la solitude qui sont le lot commun de tous. Et c’est pour moi ce qui faisait le génie de la série ; qu’elle soit capable d’être drôle tout en me brisant fréquemment le cœur. [1]
Et 8 ans après My Screw Up, je suis persuadée qu’aucun des spectateurs de la série ne peut entendre une certaine chanson de Joshua Radin sans se la jouer Artax et sombrer dans les marais de la mélancolie.

Avec Community, c’est un peu pareil. J’avais déjà expliqué ici les raisons pour lesquelles je suis éperdument amoureuse de l’être humain qu’est Dan Harmon, et je crois que l’homme qu’il est reste étroitement lié à ce qui me fait accrocher émotionnellement à Community plus qu’à aucune série actuelle.

Quand je regarde Community, ce que je vois (ou ce que je choisis d’y voir) n’est pas uniquement une série. C’est quelque chose que quelqu’un essaie de me transmettre, quelque chose qui va au-delà des vannes et des références, des épisodes de paintball et d’Halloween, des guest stars et des scènes post-générique de fin. C’est toute l’humanité de Dan Harmon. C’est une somme d’angoisses. Et c’est parfaitement illustré avec les deux derniers épisodes en date.

En janvier, pendant un de nos podcasts, j’avais expliqué qu’à mes yeux Abed était un personnage qui ne pourrait jamais être heureux, parce qu’il était fondamentalement fucked up et qu’il finirait ses jours seul. On m’avait répondu qu’il aurait toujours Troy, ce à quoi j’avais me semble-t-il répondu par une tirade ultra inspirante et inspirée que Robin Williams n’aurait pas reniée dans un Van Sant, mais que je résumerai ici par « Mouais ».

A mes yeux, Abed étant une sorte de projection de Dan Harmon, et Dan Harmon semblant (au regard de son compte Twitter) atteindre au minimum un 9000 sur l’Échelle Lindsay Lohan de l’Autodestruction, Abed n’aura pas de happy ending ; il finira par grandir, par être obligé de s’intégrer dans la vie active, avec un peu de chance il finira par créer une série pour la NBC qui sera en permanence menacée d’être annulée, mais sa vie personnelle restera chaotique.
Parce qu’il est inconsciemment égoïste, qu’il ne sait pas interagir avec les autres et qu’il vit dans son monde. Un monde certes plus merveilleux, plus riche et plus intéressant que celui des gens « normaux », mais dans lequel, ultimately, il évoluera seul. Parce que personne ne peut partager exactement les mêmes ressentis que ceux qu’il a pour toutes ces merveilleuses œuvres de fiction qu’il adore, et qu’il semble placer ses ressentis pour ses passions au centre même de son existence, il ne trouvera jamais quelqu’un qui lui apportera une satisfaction complète ; Et ceux qui tenteront de le rejoindre dans sa bulle finiront par en souffrir.

C’est ce à quoi je pense plus ou moins à chaque épisode de Community, et c’est ce que Digital Exploration of Interior Design et Pillow and Blankets semblaient souligner.

Qu’on soit clairs. Je suis "contente" que la série ait choisi de régler amicalement le différend qui a opposé Troy et Abed pendant ces deux épisodes. C’était le seul moyen pour que Community puisse espérer avoir un avenir qui ne ferait pas fuir tous ses fans. Et après tout, j’ai passé la semaine qui les séparait à me demander comment les scénaristes y arriveraient. Mais je suis encore plus contente qu’ils aient opté pour la même solution que celle sur laquelle je m’étais arrêtée.

Jeter sur toute l’affaire une poignée de paillettes. Tout résoudre avec un let’s pretend général, un consensus absurde, qui n’a rien de réel, qui pousse à son paroxysme la fantaisie dans laquelle Troy et Abed aiment se réfugier. Un pieux mensonge pour rétablir le status quo.

Parce que pour moi la vérité était là, dans ces deux épisodes où une guerre aberrante était menée par deux personnages armés de coussins, et j’étais reconnaissante aux scénaristes de bien vouloir admettre l’évidence. Dans la réalité, Abed finirait seul. Ce personnage que tant de spectateurs adorent, auquel tant de gens se vantent de s’identifier ? Ce serait un ami détestable à avoir.

What a great Community.


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la Rédaction
Notes

[1Oui, oui, un peu comme mon ex. You’re not the only one seeing a pattern here.