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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°193: Sponsorisée par les Séries du Dimanche

Par la Rédaction, le 16 avril 2012
Publié le
16 avril 2012
Saison Semaine
Episode Semaine
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Dans deux mois, les séries du dimanche s’appelleront True Blood, Episodes et Weeds. C’est pour ça que Tigrou et Blackie se sont sentis obligés de parler cette semaine de Mad Men et de Game of Thrones, alors qu’ils avaient déjà tous deux écrit des textes sur Vampire Diaries.

A la défense de Betty Draper
Tigrou analyse Mad Men sur un site approprié

Ces dernières semaines, en traînant sur cette chose qu’on appelle L’Internet, je me suis découvert un vice apparemment terrible. Une tare affreuse dont j’ignorais jusque là être affligé. J’ai réalisé que, contrairement à 99% des gens qui regardent Mad Men, j’aimais beaucoup le personnage de Betty Draper.

Ne me jetez pas la pierre.

Jusqu’à cette année, j’ignorais que cela pouvait être considéré comme un problème. Je n’avais jamais suivi Mad Men en direct, et, quand j’avais enfin rattrapé mon (honteux) retard, je l’avais fait dans un état d’isolement renforcé. Dans ma bulle, seul face à la série, j’avais naïvement trouvé que tous les personnages étaient intéressant, et en particulier la femme neurasthénique et psychorigide de Don.

Selon L’Internet, j’avais tort. Quand j’ai commencé à suivre la série en direct cette année, et à lire divers avis sur les épisodes, j’ai réalisé qu’à part une ou deux personnes et moi, le monde entier détestait Betty Draper et January Jones (parce qu’apparemment, pour jouer aussi bien un personnage aussi antipathique, elle doit forcément être très méchante elle aussi).

Pourquoi tant de haine envers cette pauvre Betty ? Je vous l’avoue, j’ai un peu de mal à comprendre.

Certains vous diront que Betty est immature et raciste. C’est vrai.
Cela dit, la même série met en scène beaucoup d’autres personnages immatures et racistes, à commencer par ce gros con de Roger Sterling, qui est pourtant l’un des personnages favoris de tout le monde (moi compris). Donc non, le fait qu’elle ait licencié Carla l’année dernière ne peut pas tout expliquer.

D’autres ajouteront que Betty est une femme froide, dure avec ses enfants… Je répondrai que Don, le héros vénéré de la série, est un homme froid, dur avec ses enfants, ET EN PLUS C’EST UN MENTEUR EROTOMANE. Là encore, l’attitude de Betty avec sa famille ne peut pas à elle seule justifier tant de haine.

Mais alors, pourquoi la trouve-t-on aussi méchante ? J’ai l’impression que, pour beaucoup de fans, Betty est devenue un « boulet » dans les Saisons 3 et 4, quand, au lieu de s’émanciper et de devenir une figure de proue du féminisme américain, elle s’est comportée comme beaucoup de femmes se trouvant dans sa situation dans les années 60, et s’est remariée.
Bien sûr, cela ne rend pas forcément le personnage exemplaire. Mais, là encore, peut-on vraiment en vouloir à Betty d’être en retard sur son temps, dans une série qui se focalise justement sur… des personnages en retard sur leur temps ?
Tous les autres personnages de la série se conforment d’une façon ou d’une autre aux mœurs de leur époque, non ? A commencer par Joan, qui ne s’est pas attiré les foudres des téléspectateurs quand elle a épousé l’homme qui l’avait violée, dans ce qui est considéré (à juste titre) comme l’un des arcs les plus forts de la série.

Pour justifier leur haine de Betty, beaucoup de gens ont tendance à comparer son personnage à celui de Peggy. Ce qui est quand même un peu injuste. Peggy est un personnage que j’adore, mais c’est aussi le personnage le plus facile à aimer de la série, puisque c’est le plus modernes (et donc le plus proches de nous). D’ailleurs, sans des personnages comme Betty, Roger, Don ou Pete pour contraster avec elle, Peggy perdrait une grande partie de son intérêt.

Pour moi, tout l’intérêt de Mad Men, ce sont justement ces personnages en retard sur leur temps, hermétiques aux changements qui se produisent dans la société qui les entourent. Je pense que tout le monde est d’accord avec moi (à commencer par la personne qui m’a inspiré cette phrase). Mais, pour une raison que j’ignore, l’indulgence dont on fait preuve envers Don, Roger et compagnie ne s’applique pas toujours à cette pauvre Betty.

Eh bien, je le dis haut et fort : pour moi, Betty est un chouette personnage, dont le cheminement personnel m’intéresse toujours beaucoup.

Et Sally Draper est une petite peste qui mérite bien qu’on lui crie dessus de temps en temps.


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La Communauté du Trone
Blackie aurait préféré que Tigrou écrive une fanfic sur Betty, la princesse guerrière

Depuis le retour de Mad Men, je suis aux anges. Les lundis matins ne signifient plus boulot et longue semaine en perspective, mais la joie de retrouver l’équipe de Sterling Cooper Draper Pryce. Rien que le générique me met en transe, comme le faisait celui de Buffy. Je suis aussi bien contente de pouvoir faire un combo avec les nouveaux épisodes de Game of Thrones, mais j’avoue que mon coeur palpite bien plus devant la série d’AMC qui ne cesse de m’époustoufler depuis plus de cinq ans.

Une cinquième saison, déjà, et le niveau de qualité n’a pas baissé d’un iota. Meme après la hype qui aurait pu donner l’impression qu’elle était surestimée. Non, cinq saisons et meme un épisode centré sur Betty McBouffe l’égratigne à peine. Pourtant, je constate tristement que ce n’est toujours pas de Mad Men qu’on discute le lendemain devant la machine à café.
Les fans existent, mais je ne les trouve pas très vocaux. Ils se font rares les dessins amateurs de Blondie Bear Cosgrove torse nu ou les fanfictions de “Joan, The Jackass Slayer”. Apparemment le vinyl de “Zou Bisou Bisou” par Jessica Paré, ça claque moins dans son salon que la réplique de l’épée de Ned Stark. Allez savoir pourquoi.

Je trouve ça sincèrement dommage car c’est justement ce type d’engouement qui m’a reconciliée avec Game of Thrones, et Mad Men en aurait bien besoin. Tout le monde a entendu dire maintenant que l’oeuvre de Matthew Weiner tient du génie, qu’elle est immanquable, tout ça tout ça. Demandez plus de raisons de vous y mettre et vous n’aurez droit qu’à de vagues commentaires sur les scripts superbement écrits et la beauté des decors/costumes. Oui, c’est vrai, mais sinon ? Si vous essayez mais que vous n’accrochez pas, vous ne vous prendrez que des hochements de tête honteux et votre visionnage s’arrêtera la. La série fait la couverture des magazines, est parodiée ici et là, les épisodes sont critiqués sur les sites appropriés... mais faites une référence sur Facebook et personne ne lèvera un sourcil.

Blackie a fait un joli dessin

Si je m’en désole, c’est parce que réussir à communiquer son enthousiasme est justement ce qui m’a fait revoir mon jugement sur Game of Thrones. Evidemment, je ne fais référence qu’aux fans sains d’esprit, avec un sens de l’humour, qui ne m’ont pas sautée a la gorge pour avoir osé dire du mal de leur chef d’oeuvre frolant la perfection. Il n’y a rien de pire pour annihiler que ce type de comportement (coucou au passage au fanclub de Ron Moore !). Non, on ne m’a pas gonflée avec les événements trop géniaux du livre 4 auquels trois mots faisaient référence, et la subtilité de la scène que je ne pouvais donc pas comprendre. Sinon j’aurais fini par faire un attentat dans les locaux d’HBO.

Pour vous raconter un peu, il se trouve que j’ai visionné GoT après sa diffusion et d’un seul trait. Là où un marathon peut souvent s’avérer utile dans la façon de voir une série, dans ce cas précis il m’a totalement desservie. Parce que je n’ai pas eu le temps d’assimiler la multitude d’infos, de noms et relations compliquées dans un monde et une culture totalement inventés, semaine apres semaine. Un problème quasi-similaire à celui que j’avais éprouvé devant Boardwalk Empire, dont je reprochais étrangement les memes points en saison 1 : trop de personnages difficiles à retenir et à développer, une mise en place laborieuse sur les dix premiers épisodes, trop de scènes de sexe bavardes et ennuyeuses... jusqu’à un décollage en flèche sur la fin.

J’aurais pu en rester à mon “bof” général si le sujet ne revenait pas constamment, meme des mois après sa diffusion. Haïr et moquer en groupe Joffrey est une activité très amusante, tout comme hurler à la gloire de la meilleure gamine télé qui ne s’appelle pas Sally Draper, se bêtifier devant nos chouchous (Batard ou Frangin Dangereux), ou encore râler en coeur sur les Aventures Formidables et Hautement Instructives de Ros la Pute. Meme m’esclaffer devant cette superbe trouvaille de Ju m’a permise de me remettre des infos en mémoire et de voir sous un oeil plus sympathique certains moments qui n’avaient pas forcément fonctionnés sur le coup. Et meme si je n’ai toujours pas retenu le vrai nom du petit Milford Stark, je peux partager les blagues dessus. Au milieu de ces bêtises, j’ai pu discuter de ce qui m’avait gênée et mettre l’accent sur ce qui m’avait plu, pour rester principalement là-dessus.

Evidemment il arrive encore qu’à la question “C’est qui déjà ?”, on ait tendance à me répondre par un arbre généalogique, ce qui est le meilleur moyen de m’embrouiller. Mais ce qui compte, c’est qu’au final je me suis refaite la série avec un peu du regard des autres, qui a fini par déteindre. J’apprecie donc bien plus cette saison 2 que je ne l’aurais cru, au-delà du simple fait que la longue mise en place nécessaire est enfin finie. Je suis surtout enfin attachée a beaucoup de personnages et leur univers, qui me sont devenus plus familiers après tant de références.

Tout cela pour dire que les fans de Game of Thrones sont de vrais geeks acharnés qui en parlent sans relâche, même pour dire n’importe quoi. Et que je les en remercie. L’enthousiasme, c’est contagieux.

J’adorerais donc que les amateurs de Mad Men suivent l’exemple. Si plus de monde théorisait sur le résultat du match Roger/Pete ou se moquait des changements constants de Bobby Draper, on aurait peut-être aussi notre version metalleuse du génériquesur ToiTube !

On me répliquera peut-etre que le genre ne s’y prête pas, que ce type d’engouement fonctionne surtout avec la SF et le fantastique, mais je ne suis pas d’accord. MM ne manque pas d’humour pour se preter à des délires similaires et il existe déjà des produits dérivés (indispensables au geek), tels que des poupees et des livres à conseils inspirés par les personnages, comme la façon de transformer sa fille en barmaid ou faire jouer ses gosses avec des sacs platiques.

Allez, un petit effort et on pourrait rendre “Zou Bisou Bisou” l’hymne des camps de vacances cet été !


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