Mais celui qui devrait réellement s’excuser, c’est Jeff Davies.
Je ne sais pas si la faute est à mettre sur des contraintes de MTV en échange d’un plus gros budget, sur une relocalisation du tournage en Californie, ou tout simplement une popularité qui serait montée à la tête du créateur. Peut être que c’est tout en même temps.
Tout ce que je sais, c’est que Teen Wolf a totalement changé. La petite série inventive a laissé la place à des scripts tenant sur trois pages, ainsi qu’à une réalisation ridicule. Je ne la reconnais plus. Pire : je me sens trahie.
Si ma vie était un soap, Teen Wolf serait le petit-ami parfait que je présente enfin à mes parents, juste avant de le surprendre au pieu avec ma meilleure amie.
Il suffit de voir à quoi se résume l’intrigue de la saison :
Une bande de vilains loup-garous montrent leurs crocs au ralenti. Donc les gentils loup-garous doivent répondre en montrant leurs crocs au ralenti. Et parfois, tout le monde fait des pirouettes au ralenti.
C’est tout.
Je n’exagère pas. Chaque épisode de cette saison a jusqu’ici fonctionné de la même manière. L’excuse change légèrement, qu’il s’agisse d’aller à tel endroit ou juste de se venger de l’épisode précédent, parce que franchement ils sont méchants tous ces vilains. A part cela, ça se regarde dans le blanc de l’oeil et ça fait miroiter des combats épiques toutes les deux minutes, musique à l’appui, avant de se lancer dans des sauts de chats.
On ne s’embarrasse plus d’avoir la moindre histoire développée, un suspense qui monte, ou même une évolution des personnages. Ouhla, pas la peine, les jeunes ils aiment surtout Teen Wolf parce qu’il y a des beaux mecs torses nus, voyons !
Ah non, pardon, certains ont des têtes de nœuds. Donc on va se limiter aux beaux abdos. C’est plus juste.
Parce qu’en plus du manque de script, tous les nouveaux acteurs jouent extrêmement mal. Et si vous avez vu cet épisode, vous aurez remarqué que la nullité est contagieuse et que plus aucun des acteurs principaux, ceux qu’on aimait beaucoup pour leur fraicheur (rappelez-vous), surjouent également. Ce regard de Stiles avant de faire vomir le gamin du bus... Horrifiant.
Bêtement, je m’attendais à ce que cette saison continue de poser des questions sur la nature des loup-garous. Pourquoi certains sont de vrais loups ou des monstres en CGI, plutôt que des Samurai Pizza Cats ? Par exemple.
Ou développer un autre mystère tenant en haleine, comme cet arc secondaire sur le tueur druide... avant qu’il ne soit oublié.
Ou même, tenter de répondre à des trucs tous bêtes, comme où était passée la petite soeur depuis l’incendie ? Je ne sais pas, des choses que je me demanderais en tant que personnage.
Apparemment, mieux vaut oublier. Il y a trop de plans de griffes à faire !
Visuellement, c’est aussi la catastrophe. On me dira peut-être que cet épisode était spécial, avec ses flashbacks qu’il fallait bien dissocier du présent. Sauf que cette impression de dix couches de Photoshop est omniprésente. Tout a l’air faux. Et bien sur, tous les fabuleux décors d’Atlanta, ses forets et ses maisons, ont laissé place aux parkings et aux grands hangars vides de Los Angeles. Non seulement le coté urbain change la tonalité de l’univers (tout le monde vit en appartement), mais elle limite les mouvements des personnages.
Autant les scénaristes que les réalisateurs et directeurs photo ne semblent plus savoir quoi faire avec ces limitations. Leur inspiration est mystérieusement morte durant le déménagement.
Il n’y a même plus de Lacrosse, c’est dire si la série qu’on a connue n’existe plus.
RIP, Teen Wolf. Tu diras bonjour à la saison 5 d’Ally McBeal de ma part !
