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Teen Wolf - Pourquoi regarder une série comme Teen Wolf, en attendant la nouvelle saison

Introduction à la Série: 5 Bonnes Raisons de Regarder Teen Wolf

Par Jéjé, le 28 août 2012
Par Jéjé
Publié le
28 août 2012
Saison 3
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"Diffusée depuis deux ans sur MTV et créée par Jeff Davis, à l’origine de Criminal Minds, Teen Wolf s’intéresse à la façon dont un groupe d’adolescents gère la présence dans leur ville et parmi eux de loups-garous, créatures surnaturelles populaires mises en scène récemment avec succès au cinéma dans Twilight et que l’on a pu voir dans les dernières saisons de True Blood et de Vampires Diaries."

Ok. C’est bon.
J’ai une phrase longue et bourrées de références.
Ca fait sérieux.
Oui.
Mais, le côté "meilleure série du monde" ne saute pas immédiatement à l’oeil.
Je pourrais un peu tricher.
Remplacer MTV par AMC, loups-garous par" cinquantenaires blancs en crise", Twilight par The Dark Knight

Non, il va falloir vraiment les écrire, ces cinq raisons de regarder la saison 3...

1 Teen Wolf a un meilleur titre que Cougar Town

Certes, il n’est pas totalement original, la série est une lointaine adaptation du film qui n’a pas fait de Michael J. Fox un star du cinéma, mais il indique clairement ce qu’est et ce qu’assume être la série : un mélange entre teen-show et série fantastique….

…à la façon de Buffy.

Pardon ?

Je sais, c’est un peu étouffant comme référence. Presqu’autant que The Wire.
Mais, il n’y a pas le choix, j’étais obligé d’y faire allusion puisque Jeff Davis, le créateur, reconnait lui-même avoir été influencé par le credo de Whedon : "High School as a horror movie".
Cependant, pour éviter d’avoir ma photo déchirée par Blackie sur le plateau de SNL, j’ai renoncé à intituler ce texte "Teen Wolf : Buffy 2.0"…

Toujours est-il qu’avec les premiers épisodes, Jeff Davis réussit à installer ses ados (ce sont quasiment les cinq mêmes personnages que ceux de The OC) sous la double menace des "adultes" (parents dépassés ou sociopathes, profs aigris, entraîneurs à l’enthousiasme proche de la débilité) et du surnaturel.

Avec l’élégance de nous laisser découvrir les codes spécifiques de la série concernant les loups-garous en même temps que le "héros-mordu" et le "meilleur-ami-sarcastique", qu’il lance dès le deuxième épisode sur un mystère différent de la transformation du "mordu".
Pas de grimoire ancien, ni de vieux libraire pour dresser un contexte à peu de frais en cinq phrases essentielles.
Juste des dialogues drôles et des personnages qui posent les bonnes questions.

Stiles : Haven’t you ever seen The Wolf Man ?
Lon Chaney Jr.
With Claude Raines.
The original classic werewolf movie ?
You are so unprepared for this !

Donc, pas besoin de sortir les cartes "ignorez le pilote fasciste et raciste" [1], "il faut quelques épisodes pour ça se mette en place" [2], "y’a trop de stand-alones en première saison, mais en fait, ils sont vachement bien" [3].
Teen Wolf débute sur de bonnes bases et donne le sentiment rassurant qu’elle sait très bien où elle va.

2 Teen Wolf n’a pas de triangles amoureux pourris

Deux, c’est mieux !

Pour on ne sait quelle raison, dès que des créatures surnaturelles (vampires, zombies, journalistes de télé…) apparaissent dans une série, l’enjeu essentiel se déporte automatiquement sur les tergiversations d’une pauvre fille perdue entre deux prétendants.
C’est comme ça.
Pas dans Teen Wolf.
Qui choisit l’angle Roméo & Juliette pour traiter de son histoire d’amour (l’incontournable du teen-show) et lui permettre de s’intégrer naturellement dans l’opposition des forces humaines et surnaturelles (l’incontournable de la série fantastique).
Et de ne pas rendre ses personnages principaux pour des enfants gâtes indécis et autocentrés.

Et au milieu des toutes les lois de deux genres fortement marqués par les stéréotypes, la série s’amuse à déjouer les plus usités.

Par exemple, Stiles, le meilleur ami du héros, le Seth Cohen du coin, n’a évidemment d’yeux depuis la maternelle (ou son équivalent américain) pour Lydia, la plus jolie fille du coin. Seulement elle est est aussi la plus douée au lycée et la plus cultivée. (Quand, de son côté, Summer Roberts déchiffrait avec difficulté les conseils beauté de son Vogue Spécial Régime).
Pratique, en plus, pour l’histoire, quand on a besoin d’une traduction immédiate d’un texte en latin archaïque.

Autre sympathique variation à laquelle sera sûrement sensible Feyrtys : le groupe d’humains qui ne vit que pour en découdre avec les loups-garou et les couper en deux avec leur grosse épée [4] est régi par des règles plus progressives qu’habituellement.

Knowing wars and violence are typically started by men, we place the final decisions, the hard ones, with the women.
Our sons are trained to be soldiers, our daughters to be leaders.

3 Teen Wolf is "so gay" !

Mon côté "bon public" m’empêche souvent d’anticiper des révélations évidentes. Je ne suis pas sûr que si Bruce Willis avait porté un t-shirt "Casper" pendant tout le film, j’aurais été moins surpris d’apprendre à la fin de Sixième Sens qu’il était un fantôme.
Alors pour ce qui est de percevoir les sous-textes, c’est encore pire.
J’ai toujours cru que Ben-Hur et Messala ou bien Starky et Hutch étaient simplement de grands potes.

Heureusement pour moi, dans Teen Wolf, on est quasiment dans du sur-texte !

On est dans une série centrée sur une malédiction dont la manifestation principale consiste à mettre torse nu les hommes qui en sont affligés, une série, de plus, où les héros, faisant partie d’une équipe de sport, passent la moitié de leur temps libre dans des vestiaires.
Où ils aiment à rester torse nu pour réfléchir seuls à leurs problèmes.
Ou à attendre l’alpha-mâle du pack, qui pourra, pour certains, les éclairer sur leur condition ou, pour d’autres, enfin les initier.
Ce qui fait qu’à certains moments, on ne sait plus si l’on est dans une pub Dolce & Gabbana ou carrément le début d’un porno.

Mais cette imagerie, si elle est assez drôle et complètement assumée, n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant du point de vue de la thématique gay.
Le plus intrigant est la mise en scène a-problématique de l’homosexualité chez les adolescents. On est quasiment à ce niveau dans une fiction d’anticipation où l’homophobie n’existe plus et où l’homosexualité est intégrée par tout le monde comme un élément naturel et banal de l’environnement.
Et pourtant le seul lycéen gay identifié est un personnage relativement secondaire. (Qui est, par exemple, le meilleur ami de Jackson, l’archétype du lycéen sportif bourrin, populaire et arrogant.)
Les personnages en parlent, simplement, en toute décontraction, et peuvent pourchasser un gros lézard dans une boîte gay sans que l’un d’entre eux se sente obligé de rappeler son attirance pour les femmes. Le seul trait d’humour viendra de la déconvenue de l’un d’entre eux de constater que c’est à son ami et pas à lui qu’un verre a été offert.

Donc, de ce point de vue-là, "High School is a Sweet Paradise of Tolerance et Acceptance".
Ce contraste inattendu avec les angoisses existentielles et les attaques surnaturelles qui assaillent en permanence les héros équilibre considérablement le ton de la série et ne laisse au seul soin des répliques humoristiques de Stiles de détendre l’atmosphère.

4 Teen Wolf sait soigner ses apparitions

Des personnages sympathiques, une ambiance progressiste et originale et des défauts évités, ça peut suffire pour faire une chouette série, mais quand on met des loups-garous et des forêts sombres dans les ingrédients de départ, il faut qu’il y ait de la tension.
Et pour cela il faut être capable de jouer avec le spectateur. Et de le connaître.

Teen Wolf l’est, et c’est pour moi là que réside l’une des grandes forces de la série.

Ca se voit particulièrement dans les des séquences d’ouverture, qui alternent les registres et qui jouent avec les codes classiques de début d’épisode.

Allez, un petit exemple (que vous passez passer si vous me faîtes totalement confiance).
Le 3ème épisode débute par le héros qui se transforme en loup-garou et finit pour pourchasser sa copine dans un bus scolaire.
Comme tout bon spectateur qui a vu plus de quatre épisodes de séries télé dans sa vie, on se doute qu’il s’agit d’un rêve.
La série le sait. Pas de réveil en sursaut du héros. Dans la scène d’après, on le voit simplement expliquer à son ami que ce rêve lui semblait terrifiant.
Mais ce n’est pas fini.
Puis plan sur le bus scolaire. Il est plein de sang…

Et, soyez confiant, Teen Wolf mène (presque) aussi bien ses saisons que ses introductions !

5 Ok, je commence par où ?

Une terrible malédiction !

Par le premier. Et ensuite chacun des épisodes. Dans l’ordre.

C’est un drama.

C’est tout, c’est comme ça.
C’est pour les comédies que la question peut se poser.

C’est quoi cette question ?

Pour la peine, j’hésite à dire à qu’en saison 2...

5’ Teen Wolf a un vrai générique !

Jéjé
P.S. 6ème raison : Feyrtys adore la série.
Notes

[1Person Of Interest

[2Sons of Anarchy

[3Justified

[4Dans Teen Wolf, on n’est pas avare de symbole. Et de gore !